16:55 

Meïaah venait de passer les portes vers la salle de réunion, ses talons claquant sur ce sol en verre. Chrome, Karenn ainsi que Nevra installés autour de la petite table ronde semblaient discuter sur certaines missions passées ainsi que les prochaines.

La blonde mentirait si elle disait que voir Karenn ne lui faisait ni chaud ni froid, au fond elle avait toujours cette envie de l’étrangler sur place, seulement, c’était la sœur de son amant, alors elle s’en passerait. Difficilement.

Mais ses yeux blancs se posèrent sur son vampire et instinctivement elle étira ses lèvres rouges. Enfin une chose agréable à voir.


— « Tiens t’es là toi ? S’exclama le loup.

— En retard.. Commenta sèchement la vampire, les bras croisés sur sa poitrine alors qu’elle était assise sur la table.

— Karenn. Le ton de Nevra était sec, sachant pertinemment que cela engendrerait bien plus de problèmes que prévu.

— Laisse-la, de toute façon il ne se passe pas un jour sans que ta sœur ne se mêle de mes affaires. Tu veux que je t’enlace, tu te sens seule ? Tout en s’approchant de son copain, la blonde lançait un regard amère à la noiraude.

— Je pense qu’on s’en passera, vous allez vous arracher les cheveux ! Se moqua le loup avant de se prendre une tape derrière la tête venant de sa compagne. Aïe !


La vampire se contenta de lâcher un « Mh » avant de se concentrer sur la carte de Chrome posée sur la surface plate. Alors que le couple reprenait une discussion normale, la blonde de son côté, s’installa sur les cuisses de son amant. Un bras autour de sa nuque, elle tenta de s’approcher pour poser ses lèvres contre les siennes, mais Nevra esquiva l’action.


— Ça veut dire quoi ça ? S’étonna la blonde, une moue sur le visage.

— Votre relation me fatigue, si c’est pas l’une qui provoque, c’est l’autre.

— T'as bien vu que c’est elle qui a commencé. Trancha Meïaah, agacée. En quoi ses problèmes l' empêcherait d’embrasser son mec ?

— Mh.. Ne lui répond plus, je lui adresserais deux mots ok ? Nevra serra sa prise sur les hanches de sa blonde.

— Il faudra plus que deux mots.  Ricana Meïaah. Maintenant mon bisou, vampire.



Elle ne le répéta pas deux fois que Nevra colla leurs lips l’une contre l’autre pour lui offrir ce que la gardienne réclamait tant. Néanmoins il se sépara en se rendant compte qu’ils n’étaient pas seuls dans la salle. Mais Meïaah ne partageant pas son idée poursuivit ses baisers furtifs sur les lèvres attrayantes de son amant, non décidée à le laisser tranquille.



— Meïaah occupe toi de patrouiller du côté Est au lieu de martyriser ton mec sur le lieu de travail. Coupa le chef de l’ombre.

— Qui a dit que je le martyrisais ? Elle se retourna vers le loup, un vilain sourire au visage.

14h43

Un sachet en main, Moody regardait ses deux amants se prendre la tête pour une question de valise pratique pour un voyage vers le lieu de leurs vacances. La lunienne plongea sa main dans le sachet et en sorti une friandise garni de sucre acide qu'elle porta à sa bouche pour la dévorer avec gourmandise.

"Si, déjà, notre femme, ne prenait pas trente milles changes, on n'en serait pas là !" gronda Lance.

Moody plongea une nouvelle fois sa main dans le sac pour manger un nouveau bonbon piquant.

"Et si tu ne lui cédais pas tout, ce serait moins compliqué!" reprocha le dragon au vampire.
"Comment tu fais pour lui résister aussi." s'exaspéra le brun.

Les deux posèrent le regard sur la femme aux cheveux argentés à leurs côté, un bonbon coincé entre les lèvres. Elle tendit le paquet vers les deux grands gaillards avec un air enfantin.

"Apaisez vos âmes." dit-elle en zozotant.

22:03


Le bruit d’une lame s’enfonçant dans le mur résonna, faisant siffler l’oreille pointu du vampire agacé. Il fronça les sourcils en jetant un regard assassin à Meïaah, debout sur son lit king size.


— « Sors de cette chambre ! S’écria la blonde, hors d’elle.


Le couple s’embrouillait que rarement mais lorsque ça arrivait, une dispute pouvait rapidement prendre une tournure bien plus grave que le sujet en lui même. Mais ils ne le contrôlaient pas, les deux tourtereaux avaient le sang-chaud et un répondant hors paire. Leur fierté atteignait des stades et leur haine pouvait s’embraser en un claquement de doigt.


Et là, Meïaah venait d’essayer de le viser avec son arme. Enfin, elle avait fait exprès de lancer à côté, car néanmoins son but n’était pas de le tuer mais de l’effrayer. Et là, ce qui était le plus effrayant était le regard que venait de lui lancer le vampire, il n’avait rien de doux et attentionné. Il était empli de rage et de haine.

Il s’approcha à grand pas de la blonde en petite culotte, nullement effrayée de la carrure du noiraud qui la dépassait tout de même malgré la hauteur qu’elle avait prise grâce au lit.


— C’est moi qui vais te virer de cette pièce espèce de petite-

— De petite traînée ? Je me ferais un plaisir d’aller me réfugier chez Lance lorsque tu m’auras mise à la porte comme une malpropre ! Elle plaqua violemment son index sur le torse du vampire pour le faire reculer tout en plongeant son regard agacée dans l’œil encore valide de Nevra. Tu sais quoi ? Puisque je ne suis pas assez bien pour toi, je-

— Tu n’iras nulle part. L’homme agrippa son poignet de sorte à se rapprocher d’elle, le regard dure, ils se tuaient tout comme ils s’accouplaient.


Il y avait une telle tension qui planait dans l’air qu’ils étaient durs pour eux de ne pas écouter leurs esprits animaux.


— Il faudrait savoir ce que tu veux vampire. Cracha-t-elle, plaine d’amertume. Il tiqua de la langue en la détaillant de haut en bas sans gêne et une braise lubrique s’alluma dans son regard. Aussitôt, son autre main attrapa sa taille pour la faire venir à lui sans douceur.

— Je te veux. Affirma durement Nevra avant de plaquer ses lèvres contre celles de Meïaah, désarçonnée, mais acceptant rapidement le contact avec le soldat en enroulant ses bras autour de sa nuque pour plonger ses doigt dans la touffe sombre du vampire.

14:42


Intissar était certaine que les autres apprentis écoutaient leur échange de l'autre côté de la porte.
— Si tu ne te désistes pas de toi-même, affirma Lance, j'en parlerais directement à Huang hua. Il est hors de question que tu y ailles.
Remontée, Intissar passa en coup de vent à côté de lui, des fioles remplies à ras-bord dans les mains. Elle devait les ranger au plus vite dans le placard du fond pour commencer la préparation de baumes
et d'onguents mais leur dispute la ralentissait.
— Elle ne fera rien, rétorqua-t-elle. Tu connais autant qu'elle la situation là-bas. Ils ont besoin de soignants, c'est pour ça que je dois m'y rendre.
— C'est dangereux, répéta Lance, les dents serrées. La cité est assiégée.
— Justement, ils ont besoin d'aide. Des gens sont malades et blessés...
— ... Et pour les affaiblir encore plus, reprit Lance, ils vont détruire toutes les denrées qui entrent dans la cité et tuer les soignants qui essayent d'intervenir.
Intissar s'accorda quelques instants de silence, les mains à plat sur le plan de travail. Le soleil et sa chaleur traversaient les fins rideaux de la pièce et derrière la vitre, les enfants du refuge jouaient dans les jardins.
Les échos de leur rire remplirent la pièce et Intissar savoura cette paix.
Puis, elle se tourna vers Lance qui était toujours debout et tendu dans son armure qui scintillait.
— Il y a quelques semaines, j'ai fait le serment de servir la Garde et d'aider là où je serais appelée. Je vais respecter mes voeux et faire ce pour quoi j'ai été formée,
mais j'aurais préféré le faire avec ton soutien.
Intissar ne baissa pas le regard, même lorsque les traits de Lance s'adoucirent et qu'un air désolé voila ses yeux.
— J'aurais aimé recevoir, reprit Intissar, le même soutien et la même confiance que je t'ai toujours démontré. Visiblement, il faut que je me fasse à l'idée qu'à tes yeux,
je dois toujours faire mes preuves pour te montrer que je ne suis pas aussi faible et incapable de prendre des décisions que tu ne le penses.






@Elmaëyn

21:17

Parfois le silence se brisait par le bruit d’une respiration haletante ou d’un grognement. La chambre nuptiale avait été seule témoin de leur ébat et de leurs railleries. Moody s’allongea entre ses deux hommes qui posaient à leur tour une main possessive. Une sur sa cuisse, l’autre sur son sein. Elle ferma les yeux, un sourire ourlant sa lèvre charnue. 

« Mon corps n’est pas un terrain de guerre. » avait-elle grondé avant qu’ils n’en finissent ainsi.

23h59

Elle devrait dormir. Cependant, devant sa fenêtre ouverte, elle observe calmement la pluie qui tombe de plus en plus fort dans la vallée. Témoin de la naissance de ce qu'on pourrait qualifier de ruisseau, délimitation supplémentaire l'éloignant encore davantage d'elle. Et à mesure que le bourdonnement s'intensifie, elle se laisse emporter dans le courant de ses souvenirs, ne retenant aucun rire, aucune larme. Lorsque les sanglots deviennent douloureux, lui arrachant désormais la gorge, elle réapprend à respirer, au milieu du chaos ambiant, lentement, pour finalement apprécier de nouveau, la pluie.

02:03


— J’ai beaucoup réfléchi, chat. Murmura à moitié endormie la rosette.

— Mmh.. Les yeux clos, Ezarel semblait bien fatigué lui aussi. Boucler cette longue journée de travail d’un un câlin luxueux avec Laenah était une des meilleures récompenses qu’il pouvait désirer. Il lui caressait son cuir chevelu.

— J’aimerais qu’on essaie d’avoir un enfant. la demie-aveugle savait que son homme n’était pas contre l’idée d’avoir des enfants, seulement, aussi tôt ? Et c’était ce qui l’inquiétait malgré leurs années de vie communes. Il avait arrêté ses papouilles.

— Et tu me dis ça après avoir consumé, tu as un drôle sens des priorités. Il pouffa sarcastiquement. Dis t’as d’autres blagues de ce genre ? Attend dix ans avant de me reposer la question ma fleur.


Elle se redressa, faisant tomber au passage, quelques unes de ses pétales de roses tant elle avait été contrariée. Laenah fronça les sourcils, décidément cet homme ne prenait aucune conversation au sérieux.


— Rappelle moi depuis combien de temps nous sommes ensemble Ezarel ?

— Sept ans.

— Et mariés ?

— Cinq ans ?

— Idiot. Aussitôt, elle le toisa d’un air mauvais avant de se retourner dans son lit, se couvrant du drap jusqu’aux oreilles. La rosette ne voulait plus qu’il pose un seul regard sur n’importe quelle parcelle de sa peau.

Mais n’étant pas du même avis, l’elfe la suivit et en profita pour se rapprocher d’elle avant de poser un baiser sur sa tempe.


— Ça fait déjà six années que tu m’as dis oui. Mais là ce n’est pas une question de temps. On en a déjà parlé pour le gosse, et j’ai refusé.. temporairement. Laisse moi réfléchir pour l’enfant, ça n’veut pas dire oui, mais j’accepte pas non plus.


Elle souffla de déception sans répondre, mais laissa tout de même son mari l’embrasser une dernière fois la joue avant de s’allonger derrière elle avec attention.

19h43

Son ventre criait famine et pourtant, elle s'entêtait à marcher derrière Lance sans se priver de soupirer sans discrétion. L'Obsidien jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, lui grondant légèrement après. Elle se renfrogna en croisant ses bras sous sa poitrine voluptueuse.

"Fais un peu ton travail de mâle, et sustente ta femelle !" railla la petite femme.

Sans crier gare, l'homme fit volte face.

"Dois-je te bâillonner jusqu'à ce qu'on soit arrivés à la cité ?"
"Tu n'oserai pas." provoqua-t-elle.

Lance attrapa sa mâchoire et plaqua sa main sur sa bouche, elle gronda. Il lui décocha un sourire malicieux et elle se laissa tomber par terre, comme une enfant boudeuse.

"Rezphine !" dit le dragon d'un ton excédé.

L'homme attrapa la demoiselle en grondant et la passa par-dessus son épaule, sans omettre de lui gifler l'arrière-train, lui arrachant un cri surpris. Satisfait, Lance reprit sa marche, Moody sur son épaule.

12:01


Intissar était tellement concentrée à donner des ordres à tout va qu'elle n'entendit pas Lance se glisser à ses côtés.
— Je croyais que c'était ton jour de repos aujourd'hui, dit-il d'un ton perplexe.
— Mais je me repose, assura-t-elle.
Intissar faisait tout sauf se reposer. Depuis neuf heures ce matin, elle s'était attaquée à la décoration du Q.G. pour les fêtes de fin d'année. Comme chaque année, elle commandait des boules de neige
et un énorme sapin chez les purrekos, s'égosiller contre les pauvres gardiens assignés à l'aider et inspecter chaque détail pour que tout soit parfait.
— Ça ne m'a pas l'air très repo..., commença Lance.
Au même moment, Mathieu eut le malheur d'accrocher une guirlande au mauvais endroit et Intissar le remarqua immédiatement.
— Je t'ai dit de le mettre plus à droite ! protesta-t-elle, sa voix portant dans tout le hall. Tu viens de gâcher toute la symétrie !
Mathieu, du haut de son échelle, lança un regard désespéré à Lance.
— Aide-moi, je t'en supplie.
— Tu devrais prendre une pause, suggéra le chef de garde.
— Certainement pas, il nous reste encore les décorations extérieures. Maintenant, si tu veux bien décaler,
tu gênes mon groupe qui s'occupe de déplacer le sapin.





@Elmaëyn

13:16


Meïaah s’étala sur le lit telle une étoile de mer, les yeux clos et un air dramatique sur son visage. Devant elle, Nevra attendait les bras croisés, désespéré par le comportement enfantin de sa copine.


— Oooh qu’est-ce que je meurs de faaaiim.. Commença-t-elle. Mais quelle âme charitable accepterait de me porter, moi, faible lorialet, jusqu’à la cantine ? Son œil droit s’ouvrît sans discrétion vers son amant qui gardait cet air si dur. Oh ! Pauvre de moi ! Sa main manucurée se posa avec tragédie sur son front en coinçant quelques mèches blondes dessus.

— Cesse de faire ta fragile. Trancha le vampire. Il se pencha de sorte à poser ses deux mains sur le rebord du lit et d’un coup Meïaah se redressa sur les coudes pour lui faire face. Cette fois, la jeune femme tirait une face pas possible. Bizarrement, tu gardais pas mal de force et d’endurance ce matin dans mon bureau..


Son œil encore valide se posa et glissa le long de sa jugulaire toujours aussi tentante et où il apercevait encore à vifs les traces de ses crocs. Un sourire carnassier apparut sur son visage lorsqu’il réussi à percevoir dans ce silence, les battements de cœur de son amante s’affoler.


— Je te hais vampire.

— Apparemment il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour. Sourit le brun.

— Ne prend pas ton air supérieur avec moi. La jeune femme pointa son doigt vers son visage lumineux. On verra qui se retrouvera à genoux devant ma magnificence, suppliant, pour recevoir une once d’affection. La blonde gesticula pour se trouver une possible sortie, mais impossible, Nevra ne voulait pas bouger.


Elle tentait de bouder, mais le vampire connaissait ses failles, et adorait tout particulièrement les exploiter. Lorsqu’il se retrouva à seulement quelques millimètres du haut de sa poitrine, l’homme glissa ses bras autour de sa taille pour coincer son visage dans son cou brûlant. Lui offrant mille baisers afin de décrocher un potentiel rire. Il n’écouta pas quand Meïaah lui ordonna d’arrêter son acte.

Meïaah essayait tant bien que mal de rester neutre et énervée mais il était bien trop fort pour sa petite taille. Elle céda et un ricanement s’échappa de sa bouche alors qu’elle se débattait dans ses bras.



— N-nevra ! Rit-elle alors qu’elle se faisait dominer par le corps de son amant jubilant de satisfaction, satisfait d’avoir réussi à la faire rire et nullement prêt à la laisser tranquille.

19h48

Assise en tailleur au milieu du lit, un grimoire ouvert devant elle, Moody inspirant la fumée apaisante de la camomille présente dans sa tasse. Devant elle, ses deux amants se quereller pour un sujet qui ne l'intéressait pas. C'était plutôt une question d'égo entre un vampire super rapide et d'un dragon super fort. La lunienne n'entendait qu'un brouhaha incompréhensible en portant sa tasse fumante à ses lèvres. Un soupir satisfait quitta sa bouche quand elle eut avalé sa gorgée, tournant la page sur un nouveau sort. Il n'y avait rien de plus relaxant que ses deux amants en train de se chamailler en fond. C'était un signe que tout allait parfaitement bien.

21:03

Adossée contre une colonne granuleuse, Zreith contemplait avec lassitude le cloître embourbé de figures expressives. Un bras replié sous sa poitrine, soutenait celui maintenant sa coupe d'alcool proche de son visage.
Ce début de soirée s'annonçait terriblement lent et sans intérêt pour la dragonne.
Lance s'occupait, comme à son habitude, d'éponger les complaintes des autres convives et de s'immiscer dans les conversations politiques, toujours à l'affût d'informations croustillantes.
Toujours dans son ombre, mais épiant d'un oeil vif, Zreith préférait rester au calme qu'aux côtés de son compagnon.
La scène révélait toujours une autre lecture de sa place.
Les traits habituellement figés de la dragonne formèrent un fin sourire en coin. Elle le cacha promptement derrière une gorgée de sa boisson qu'elle avala d'une traite.
Son dos couvert de sa cape rouge brodée de motif argentée, se décolla de la parrois en pierre. Un pas après l'autre, elle se dirigea vers le centre du paysage, attrapant au passage un nouveau verre.

03:56


Assise les jambes pliées contre sa poitrine, son plaid enroulé chaudement autour de son corps, Meïaah observait attentivement les étoiles au ciel. Elles étaient étalées sur cette toile sombre par milliers et la jeune femme se laissait bercer par le bruit du ruisseau non très loin de son lieu d’habitat.

Son cerveau l’empêchait de dormir, cette insomnie la suivait depuis plusieurs semaines déjà alors qu’elle se battait avec elle même pour retrouver son train de vie si familier et chaleureux. Retrouver cette habitude de s’endormir à la vitesse de l’éclair contre le torse de son vampire. Mais non, tout avait changé. Déranger Nevra durant son réveil n’était pas ce qu’elle souhaitait faire alors elle l’avait laissé dans le lit pour venir se réfugier sur la terrasse.

Le vent se fit plus frais, grelottante, elle ne se doutait absolument pas de la présence de son amant derrière, qui avait posé délicatement une autre couche sur ses épaules. Meïaah se raidit avant de se détendre aussitôt en sentant les lèvres du noiraud se poser avec douceur au creux de son cou.


— Ce n’est que moi. Murmura l’homme, toujours derrière elle.

— Je croyais que tu dormais.

— Je le sens. La blonde tourna la tête vers lui pour l’observer. Quand tu n’es pas près de moi.

— J’arrive pas à dormir voilà tout..

— Et donc tu préfères crever de froid dehors ?  Il sourit.

— J’crois pas.. Ce fut en haussant les épaules, qu’elle détourna son regard vers l’horizon.

— Alors rentrons. Je te préparerais une tisane pour t’aider à t’endormir, ça te vas ?


Elle devait savourer ces fois où Nevra lui offrait ces moments d’attention, car personne ne savait de quoi était fait demain. En posant ses délicates mains refroidies sur celles de son amants, elle leva la tête vers lui, un esquisse de sourire au visage, puis sans un mot, l’homme se positionna de sorte à pouvoir la porter telle une princesse contre son torse pour s’engouffrer dans cette chambre à la température nettement plus agréable.

En posant sa tête blonde contre le torse nu de son homme, à l’entente de ses battements de cœur, Meïaah se dit qu’elle avait de la chance de l’avoir auprès d’elle.

12h37

Autour d'elle des tas de bambins, silencieux, captivés par son récit. Moody s'était installée en tailleur sous un arbre pour se protéger d'Hélios. Les gamins la regardaient avec émerveillement, l'un d'eux avait osé venir se blottir contre elle pour mieux entendre son histoire avant la sieste. Son regard vairon se baissa vers lui, et avec tendresse elle fit glisser le dos de son index sur sa joue.

"Moi aussi je veux un câlin de Moody !
— Moi d'abord !" s'écria un autre.

La lunienne eut un léger gloussement en levant ses yeux vers la petite tribu.

"Vous pouvez tous ensemble me faire un câlin, mais dépêchez-vous avant que le méchant dragon et le vampire viennent nous rejoindre."

Les enfants se jetèrent aussitôt sur elle. La petite femme les serra un par un contre elle. Au loin, ses deux maris l'observaient avec un léger sourire, bras croisés sur leur torse. Cela semblait leur plaire de la voir aussi maternelle et pleine de tendresse.

16:16

Son arme traversa les airs avant que, d’un réflexe impressionnant, Lance ne rattrape la lame, il l’observa attentivement avant de lever la tête vers Meïaah, un sourcil levé.


— Allons nous entraîner le dragon des neiges ! Rétorqua Meïaah pleine d’énergie.

— J’espère que tu es prête mentalement pour ta défaite.


Il suivit les pas de la blonde avant de la rattraper à la marche.


— Que dirais ton vampire s’il apprenait que tu préférais t’entraîner avec moi plutôt qu’avec lui… Sous entendu Lance les mains dans les poches. Son ton arrogant fit ricaner la gardienne.

— Voyons, je peux m’entraîner de pleins d’autres manières avec Nevra.. Miaula-t-elle en faisant tourner sa dague entre les doigts.

19:00

Moody pénétra dans leur chambre conjugale. Encore une fois, elle s'était prise une râclée par son amant dragon en combat singulier et cela la rendait bougon. La porte claqua dans son dos et son pas se stoppa aussitôt. Sa bouche s'ouvrit. Ses yeux s'écarquillèrent.

Un blanc s'installa.

La lunienne éclata d'un rire franc qui finit par lui déclencher un fou rire incontrôlable au point d'en pleurer. Nevra se tenait au centre de la pièce, vêtu de l'une de ses nuisettes en soie. Le bas du vêtement ne cachait aucunement son intimité et le haut peinait à camoufler ses pectoraux. Le vampire lui décocha un sourire en coin enjôleur en s'approchant à pas de Maülix. Son bras s'enroula autour de sa taille.

"Quoi ? Ne me trouves-tu pas à ton goût dans cette petite tenue ?"

Moody rit de plus belle en nouant ses bras à l'arrière de sa nuque, hissée sur la pointe des pieds.

"Tu vas me l'abîmer ! Retire." lui dit-elle après s'être calmée.

Il la relâcha sans perdre son sourire malicieux.

"Viens me la retirer, petite musarose." minauda-t-il en faisant cogner ses index entre eux, l'air timide.

17:05


— Je m'ennuie, chouina Mathieu comme un enfant, et tu es aussi ennuyeuse et silencieuse qu'une tombe.
Assis à même la table, il balançait ses pieds dans le vide et s'adossait au mur couvert d'un joli papier à fleurs.
La raison pour laquelle Intissar appréciait le temple des fenghuangs était en partie dû au calme qui régnait constamment dans les lieux. Les habitants étaient paisibles
et les rares murmures de conversation se mêlaient à ceux du vent.
Ce calme disparut à l'arrivée des gardiens de l'obsidienne et en particulier de Mathieu. Intissar soupira.
– Si tu essayais de te trouver quelque chose à faire, le sermonna Intissar, tu ne t'ennuierais pas autant.
Mathieu leva les yeux au ciel et s'affala un peu plus contre le mur. La pauvre table en bois grinça et son coude manqua de renverser le pot d'encre qu'Intissar utilisait.
Elle se mordit la joue pour ne pas l'injurier.
Au départ, elle s'était réfugiée ici pour échapper au bruit et aux distractions. Demain, elle devait réaliser un cours sur les soins et les bienfaits de certaines plantes aux fenghuangs.
En échange, ils devaient la former sur leurs techniques ancestrales de chirurgie.
Sauf qu'avec Mathieu, il était impossible de se concentrer.
— Tu ne veux pas aller jouer aux cartes ? proposa le jeune humain. Ou aller embêter Lance ?
— La proposition est tentante, concéda Intissar, mais non, j'ai du travail.
— Allez, insista Mathieu. En plus, j'ai entendu dire que les plus jolies fenghuangs lui faisaient visiter les lieux. 
À nouveau, Mathieu se trémoussa brusquement et ce qui devait arriver arriva. Le pot d'encre se retourna et son contenu tâcha le meuble en bois et les feuilles qui étaient dessus.
Les mêmes feuilles sur lesquelles Intissar avait inscrit soigneusement des notes depuis le début de l'après-midi.
Ses cris retentirent jusqu'aux portes de la cité.

21:42


Laenah restait allongée lascivement sur le canapé, les jambes posées confortablement sur les cuisses de son mari. Ezarel savait s’appliquer à la tâche lorsqu’il s’agissait de lui passer les pieds. Cela se faisait rare mais quand ça arrivait, la jeune nymphe ne perdait pas une miette du spectacle. Avec un sourire niais cachant la malice, elle observait attentivement les pressions qu’effectuait le bleuet sur ses petites petons.

— Qu’est ce que tu as à me mater comme ça ? Continue et je t’arrache chaque pétales sur tes chevilles… Grogna l’elfe, boudeur.

— C’est vrai que tu fous la trouille..

— C’est pas une blague.

— Mais bien su- Aïe !

La jeune femme, outrée, fronça les sourcils en voyant une de ses pétales entre les doigts de son homme, il l’afficha fièrement devant son visage pour la narguer. Ses fleurs et tatouages prirent une teinte vermeille, alors qu’elle lui arracha des mains, ce qui l’appartenait.

— Alors ? Tu m’en croyais pas capable hein ?  Se moqua Ezarel.

— Tu verras moi, ce que je vais t’arracher au moment où tu t’y attendras le moins…  Souffla-t-elle en se dégageant de sa prise. Vexée, elle enfila son peignoir pour fuir la pièce.

— Orh mais bébé, t’énerve pas ! S’écria l’homme, ne pouvant camoufler son rire, il pouffa. Aller ! Je voulais juste voir tes roses rouges, ça te rend grave sexy ! De là où elle était, Laenah roula des yeux, ses cheveux poussant à une vitesse phénoménale. Toujours sous les rire de son mari embêtant.

12h50

La lunienne pénétra dans la bibliothèque en silence, saluant d'un signe de tête Keroshane assis au loin, le nez dans la lecture de rapport. Elle se dirigea vers un des meubles près à céder sous le poids des grimoires, glissant ses doigts sur les reliures, ses yeux balayant en diagonale les nombreux titres. Moody porta son dévolu sur un vieux livre de sort, le prit et s'installa en tailleur près de la fenêtre. La pluie balayait le carreau et cela l'apaisa lors de sa lecture.

*****

-- 5h00 --

Assise sur un rocher plat aux abords du quartier des gardiens, Kaaen observait la course paresseuse de la lune et des étoiles dans le ciel sombre. Cela faisait trois nuits qu’elle ne dormait plus, ou si peu. Le départ en mission approchait et plus elle se répétait qu’il fallait qu’elle dorme pour être en forme, plus le sommeil la boudait.
« Tu ne dors pas. » Fit soudain une voix grave derrière elle.
Elle se renversa sur le rocher et observa, à l’envers, la haute silhouette du général Obsidien qui s’avançait vers elle.
« Votre sens de l’observation me surprend à chaque fois! » Lui lança-t-elle avec un sourire narquois qui se mua en amusement lorsqu’elle le vit crisper légèrement la mâchoire.
Pour autant, et pour la première fois, il ne rentra pas dans son jeu. Il soupira discrètement avant de s’asseoir à côté d’elle, assez proche pour que leurs épaules s’effleurent.
« Un jour peut-être tu t’adresseras à moi sans sarcasmes » Dit-il, un soupçon de fatigue dans la voix.
Kaaen ramena ses genoux contre elle et lui adressa un clin d’oeil.
« Avouez, ça vous manquerait. »
Pour toute réponse, Lance leva les yeux au ciel, mais Kaaen vit bien cette ombre de sourire au coin de sa bouche.


*****

17h05

Elle gloussa subitement en posant le livre qu'elle était en train de lire, le regard levé vers son amant dragon qui se penchait vers sa petitesse d'un air menaçant.

"Sors de cette bibliothèque avant que je ne te fasse bannir d'ici, menaça-t-il d'une voix glaciale, de la fumée s'échappant de ses narines.
- Chéri, il faut baisser d'un ton dans une bibliothèque, rétorqua la lunienne au bord de l'hilarité. Tu sais, tu me rappelles quelqu'un mais j'arrive pas à savoir qui..."


Cela ne lui allait pas si mal de porter une moustache Fu Manchu.


"Ah oui, ça me revient : Feng Zifu." dit-elle d'une voix aiguë.

Un rire s'échappa de sa gorge et Lance l'attrapa par la taille pour la balancer par dessus son épaule comme un vulgaire baluchon. Moody étouffa son fou rire dans le livre alors qu'il l'entraînait hors de la bibliothèque.

"Tu vas vite comprendre que je n'ai pas la patience de Feng Zifu." gronda la dragon, peu amusé par la blague qu'elle lui avait fait.

18:40

Meïaah enfila sa dernière jarretière avant de plonger sa lame précieuse dans l’étui fabriqué afin de la contenir. Encore en sous vêtements, ses précieux talons furent enfilés puis elle voulut se tourner vers son lit pour attraper sa robe vermeille élégante qui l’attendait pour le reste de la soirée.

Mais en se retournant, elle aperçut son amant au pied de la porte, lorgnant sur elle comme le ferait une bête sur sa proie. Elle croisa ses bras contre sa poitrine avant de lever son sourcil droit.


— Depuis combien de temps es-tu là à m’observer comme un vieux frustré ?

— Depuis le moment où tu t’es dandiné sur la mélodie qui résonne jusqu’ici. Il croisa de même ses bras contre son torse tonique avant de lever le menton vers sa direction, une lueur de malice sortant de ses pupilles.


Elle sourit légèrement avant de se pencher pour récupérer cette robe si attrayante. Elle passa les jambes par dessus puis l’ignora pour se tourner vers le miroir. Ce soir, la blonde avait une mission à exécuter, son apparence devait donc être la convoitise de la salle. En voulant remonter la fermeture de son vêtement, une difficulté l’empêcha de mener sa tâche à bien. En jurant silencieusement, sa poigne se fit plus pressante, mais avant de casser la tirette, une main s’enroula autour de son poignet et le souffle profond de son vampire rencontra sa nuque. Une vilain frisson lui parcouru.


— Laisse moi t’aider… Nevra déposa en même temps un baiser envieux au creux de son cou en inspirant son odeur naturelle et appétissante. Son autre main épousa parfaite la courbure de ses hanches et il la rapprocha contre lui. Meïaah l’observa à travers le miroir en soufflant d’aise.

— Comment faisais-je à ton avis à l’époque sans ta présence ?   Elle se retourna pour lui faire face, sa main chouchoutant la joue rasée de son amant. Je n’ai pas besoin de la gente masculine pour m’aider à fermer la fermeture de ma robe.

Néanmoins, en guise de remerciement, elle déposa un sage baiser sur le bout de son nez. Nevra se contentant de l’observer, hébété.

18h25

"Enceinte ? Répéta-t-elle d'un air hébété. Comment ça je suis enceinte ?"

Eweleïn rit de bon cœur en se laissant choir contre le dossier de sa chaise.

"Moody. Je ne pense pas que je vais t'expliquer comment on fait ce genre de chose. Mais, je vais t'informer de quelque chose: ne joue pas l'idiote alors que tu as deux maris et que vous semblez être débordants d'énergie. A quoi t'attendais-tu ?"

La lunienne cilla et se pinça l'arête du nez en soupirant.

"Mais... Je vais déclencher une nouvelle guerre. Comment je suis censée annoncer ça ? Et puis qui est le père ? Questionna-t-elle.
- J'imagine que tu sauras cela quand un bébé avec une queue de dragon ou un bébé aux dents pointues sortira de ta caverne.
- Ewe... Ne parle pas de mon temple ainsi, marmonna Moody en grimaçant."

Elle imagina le temps d'un instant la scène avant de secouer la tête pour enlever cette image effroyable. Cette situation ne devait pas arriver maintenant, ni comme ça. Comment allait-elle gérer la nouvelle compétition de testostérones entre ses amants sans y ajouter ses propres hormones ?