Mission SS : Un peu de poésie !
Sur la grève où le sel parfume les songes,
La mer soupire, l’écume allonge
Ses bras d'argent sur le sable endormi,
En cette nuit où l'été dit merci.
Les étoiles dansent sur la houle,
Un vent tiède doucement roule.
La lune, timide, luit sans heurt,
Complice des âmes et de leurs peurs.
Au loin, une silhouette approche,
Des pas légers frôlant la roche.
C’est la Magi’Météore, drapée d’ombre,
Qui parle aux cieux quand minuit succombe.
Elle lève les bras, lentement, sans mot,
Et le vent s’arrête, figé dans l’écho.
Son souffle peint la brume de nuances,
Changeant la nuit par pure révérence.
Chaque émotion que son cœur traverse
Façonne le ciel, le tord, le perce.
Un chagrin ? Il pleut des larmes salées.
Un rire ? L’orage s’en trouve balayé.
Les dunes frémissent sous ses pieds,
Le sable chante, léger, doré.
Une note douce, un refrain ancien,
Remontant d’un monde presque païen.
Elle trace un cercle dans le grain chaud,
Pose une horloge au cœur du halo.
Les aiguilles fondent, le temps se plie,
La nuit s’allonge comme un cri.
La mer, troublée, s’agite soudain,
Un souvenir flotte entre les embruns :
Un goût perdu, sucré, presque futile —
La mer exhale un parfum de vanille.
Une légende dit qu’ici, autrefois,
Un dieu sans nom pleura de froid.
Son chagrin devint sel, mer et vent,
Et sa peine une cicatrice dans le temps.
La magicienne, en silence, s’agenouille,
Les vagues en cadence s’enroulent.
Elle murmure aux astres des promesses,
Tisse des rêves, efface les détresses.
Dans son sillage, le vent devient doux,
La brise rit comme un enfant fou.
Les coquillages vibrent sous ses mots,
Offrant à la nuit mille échos.
Chaque écho porte une mémoire,
Un feu de camp, une vieille histoire.
Des rires d’enfants, un premier baiser,
Une blessure que l’on veut cacher.
Elle cueille un coquillage nacré,
Y enferme l’instant prêt à s’effacer.
Puis, le tend à la mer, en offrande,
Comme une larme qu’on abandonne.
La mer se retire, le ciel se tait,
L’horloge s’éteint sous les reflets.
Les étoiles clignent, le sort est jeté,
La saison d’été vient de s’achever.
Mais dans le vent, une dernière voix :
« Je reviendrai quand l’été renaîtra. »
La magicienne s'efface, éthérée,
Son corps dispersé par les marées.
Le sable redevient simple poussière,
Les vagues reprennent leur vieille prière.
Et la plage, baignée d’argent léger,
Garde le secret de cette nuit figée.
Si un soir d’août vous venez marcher
Sur la côte où les astres sont couchés,
Prêtez l’oreille au murmure discret…
Peut-être l’écho vous répondra-t-il en secret.