(Nevra) Cupidonevra
Lot FC Nevra - Event Saint Valentin 2023 - Mini OS pour Manocab
Une brise s'engouffrait dans ses longues boucles rousses. Le soleil chauffait avec douceur ses épaules à peine dénudées. Son regard s'était baissé sur la pierre tombale à ses pieds. Marie se mit à genoux en des gestes lents, précautionneux, un léger sourire ourla ses lÚvres. Elle déposa sur la tombe un bouquet de fleurs cristallisées avant de poser ses mains à plat sur ses cuisses. Ses yeux ne quittaient pas l'inscription gravée dans le marbre. « Ci-gßt Valkyon. Chef de l'Obsidienne. Vaillant dragon de feu et de rubis. » La rousse ne ressentait plus cette douleur déchirante à la lecture de ces quelques mots. Elle ferma les yeux et murmura :
« Tu sais, je ne crois pas Ă toutes ces choses trop romantiques. Je ne suis pas du genre Ă cĂ©lĂ©brer cette fĂȘte de l'Amour. Je pense simplement que toutes les personnes que j'ai pu aimer devraient recevoir un peu de ma tendresse au moins une fois dans l'annĂ©e. Et mĂȘme si tu n'es plus lĂ , tu mĂ©rites tout autant mon affection. Prends-le comme une marque d'amour, de remerciement et de respect. Je te vois sourire, tu sais ? Toi aussi tu me trouves trop romanesque sur ce coup. »
Elle eut un léger rire avant de reprendre :
« Je crois que Nevra me tire sur un autre chemin. Et je pense que c'est bon pour moi de sortir de ma zone de confort. Je ne sais pas Ă quoi m'attendre aujourd'hui. Il en a encore fait des caisses pour cette fĂȘte, en commençant d'abord par me lancer un dĂ©fi. Tu sais que j'adore les dĂ©fis. Alors me voilĂ presque habillĂ©e comme lui, pour flatter son Ă©go. Qu'est-ce que tu en penses ? »
Une brise fit de nouveau s'envoler sa criniÚre frisée et Marie ouvrit les paupiÚres, offrant un sourire radieux vers les cieux. Un signe de sa part.
« Merci. J'ai voulu jouer avec la symétrie et l'asymétrie, dévoiler sans trop dévoiler. A mes chevilles, j'ai mis des Gallyflores pour aussi faire plaisir à Sheitan. Parce qu'il aime les détails. Mais qu'importe. Me voilà dans de beaux draps ! »
La jeune femme, amusée, secoua son visage, ses iris violettes se posant à nouveau sur la sépulture de son défunt ex-amant. Elle se pencha en avant pour déposer un baiser sur la pierre froide. Ses lÚvres se pincÚrent lorsque son pouce caressa le marbre en silence. Un bref soupir s'échappa de ses narines. Elle se releva sur ses deux jambes et s'inclina respectueusement devant la tombe.
« Je repasserai te voir dÚs que possible. »
Sur ses mots, Marie tourna les talons pour quitter le cimetiĂšre et remonter la plaine d'un pas lĂ©ger. Ce genre de moment la rĂ©confortait toujours et elle apprĂ©ciait que le vampire lui laissait ce genre d'intimitĂ©. Le bras-droit de l'Ătincelante l'attendait patiemment, et Ă bonne distance, avachi sur un rocher prĂšs du terrier. La soldate de l'Obsidienne posa ses mains sur ses hanches, arquant un sourcil en le fixant. Un sourire malicieux se dessina sur la bouche du vampire qui tourna sa tĂȘte vers elle. Il tenait entre ses mains un arc avec des flĂšches, dont le bout en ventouse Ă©tait en forme de cĆur. Il avait revĂȘtu une tenue semblable Ă celle de Cupidon. Marie gloussa avant de lever les yeux au ciel, elle ne savait pas si cela Ă©tait ridicule ou absolument craquant. NĂ©anmoins, ce qui Ă©tait sĂ»r, c'est que cela ne la laissait pas indiffĂ©rente. Nevra sauta Ă pied joint sur le sol et banda son arc en direction de sa dulcinĂ©e qui leva un index rĂ©probateur vers lui.
« N'y penses mĂȘme pas ! » dit-elle d'une voix calme, le sourire au coin des lĂšvres
Un rictus belliqueux éclaira le visage de l'homme qui lùcha volontairement la flÚche vers la rousse, en direction de sa poitrine.
« TouchĂ©e en plein cĆur. » railla-t-il.
Marie Ă©clata d'un rire cristallin, la tĂȘte penchĂ©e en arriĂšre, la main autour de la flĂšche.
« Je serai touchĂ©e en plein cĆur si tu ne portais pas cette affreuse tenue ! » renchĂ©rit-elle, posant son regard moqueur sur son amant.
Nevra fit la moue et baissa son Ćil valide sur sa tenue. Un drapĂ© blanc barrait la moitiĂ© de son torse finement musclĂ©, une large culotte cachant son intimitĂ©. Il avait choisi de mettre de fausses ailes dans son dos et de faire de lĂ©gĂšres boucles dans sa chevelure de jais. Ce qui dĂ©notait Ă©tait peut-ĂȘtre ses bottes. Il se gratta l'arriĂšre de la nuque, l'air hĂ©bĂ©tĂ©.
« J'avoue que les chaussures sont de trop, concéda le vampire en posant son regard sur son amante.
- Tu penses ou tu en es sûr ? rétorqua-t-elle avec sarcasme.
- Je ne te plais pas ainsi ? se vexa-t-il faussement, une main contre son cĆur.
- Je dirais que si Vénus se promenait nue, c'était pour apprendre à son fils, Cupidon, de le faire. »
Un sourire narquois ourla les lĂšvres de l'homme qui s'approcha d'un pas vers Marie, attrapant la flĂšche Ă pleine main pour la tirer vers son torse et l'y plaquer.
« Tu veux me voir nu, petite coquine ?
- Tu comprends vite, mais il faut t'expliquer longtemps. » charia la demoiselle en se lovant contre lui, les bras noués derriÚre sa nuque.
Il lui adressa un de ses sourires mystérieux, laissant sa main libre glisser le long de ses courbes pour se déposer dans le creux de ses reins. Sa bouche embrassa sa tempe avant de venir murmurer à son oreille :
« Je pense qu'il faudrait plutÎt qu'on soit à égalité, tu ne penses pas ?
- Ce serait effectivement sympathique. Mais pas au milieu de la plaine, rétorqua-t-elle en effleurant du bout de ses ongles la nuque de l'homme.
- On peut toujours aller au fond de la forĂȘt et je pourrais te dĂ©shabiller comme une nymphe. » proposa-t-il en faisant glisser ses lĂšvres contre la mĂąchoire de sa partenaire.
Marie gloussa en penchant son visage en arriĂšre pour lui offrir un meilleur accĂšs Ă sa gorge.
« Tu ne vas pas me déshabiller. Tu vas m'effeuiller joli vampire. Tu devras t'attarder sur chaque étape, observer chaque détail, dévorer chaque parcelle de ma peau avant que je ne sois nue. »
Elle sentit Nevra sourire contre la peau tendue de son cou et l'entendit grogner de contentement. Il approuvait cette idĂ©e allĂ©chante. Sa langue caressa la jugulaire pulsante de sa compagne avant de se dĂ©tacher de son corps chaud pour lui prendre la main. Si elle souhaitait mettre sa patience Ă rude Ă©preuve alors il accepterait de relever le dĂ©fi sans rechigner. Mais il ne se priverait pas de jouer avec la rousse pour la faire craquer avant lui. Nevra marcha d'un pas guilleret vers les bois d'Eel, un sourire triomphant sur les lĂšvres tandis que Marie le suivait docilement, amusĂ©e par la situation. Elle Ă©tait prĂȘte Ă jouer jusqu'au bout de la nuit. Le vampire l'emmena au travers de la forĂȘt jusqu'Ă un recoin paisible et romantique. Il avait un coup d'avance : une nappe de pique-nique Ă©tait posĂ©e sous un saule pleureur, sur la ripisylve prĂšs du petit lac d'eau limpide. Seuls quelques nĂ©nuphars se laissaient transporter sur sa surface tandis que les logivis gazouillaient leur parade nuptiale. L'Obsidienne ne se laissa pas dĂ©monter pour autant par ce coup de maĂźtre, prenant place sur le tissu au sol. Sans crier gare, elle leva une jambe vers son amant, cheville gracieusement courbĂ©e, sourcil arquĂ© avec sournoiserie. Il ricana faiblement en posant sa main sous son talon pour lui ĂŽter sa chaussure d'une lenteur extrĂȘme.
Ce jeu allait leur plaire. Tout autant que la tension qui commençait Ă s'installer. Chacun provoquait l'autre Ă sa façon, le repoussant hors de ses retranchements jusqu'Ă ne plus tenir, jusqu'Ă s'adonner au ballet sensuel de leur amour, de leur passion. Les logivis les avait laissĂ© reprendre leur chanson au rythme de leurs gĂ©missements, grognements et soupirs. Le saule pleureur camouflant leurs mouvements lascifs, lui entre ses cuisses, elle sur lui, l'extase au bord des lĂšvres, les mains effleurant chaque parcelle de peau. Sur terre, contre le tronc, dans le lac. Rien n'arrĂȘtait ces intrĂ©pides de l'Amour.
(Lance) Stand de glace
Cadeau pour Caliawëën lors de l'évent d'été du FC Lance 2021
Qui a dit qu'il fallait aller loin pour trouver un endroit paradisiaque ? Lance avait tout mis en Ćuvre pour que chacun se dĂ©lecte d'un moment de tranquillitĂ© au bord de la plage. Ce n'Ă©tait pas ce qu'il aimait le plus, mais il savait faire plaisir Ă l'opinion universelle. Le dragon de glace n'Ă©tait pas trĂšs fan de ces jours estivaux, la chaleur le rendait plutĂŽt... Grognon. Mais il n'en fit rien savoir. L'Obsidien s'Ă©tait isolĂ© sur un coin de la plage, les yeux rivĂ©s sur les familiers qui barbotaient dans l'eau. Dans son champ de vision, il apercevait, de temps Ă autres, ses Lancelottes et Lancelots favoris partager un agrĂ©able moment.
Un bref soupir s'extirpa de ses lĂšvres. Vivement l'hiver, pensa-t-il. Non, il n'Ă©tait vraiment pas fan des Ă©tĂ©s chauds. MĂȘme les jolis maillots de bain et les corps dĂ©nudĂ©s de ses favoris ne l'intĂ©ressaient pas. Lance prit place sur le rocher isolĂ© et opta pour une mĂ©ditation, il Ă©tait lĂ pour faire plaisir, pas pour ruiner l'ambiance avec son caractĂšre de Blackdog. Les mains sur ses cuisses musclĂ©es, le dragon de glace ferma les yeux, se concentrant sur le bruit des vagues qui s'Ă©chouaient sur le sable. Il ne faisait plus attention Ă la liesse lointaine de ses fans.
Caliawëën, installĂ©e Ă son opposĂ©, regardait les autres s'amuser sans vraiment en prendre part. Un sourire ravi s'Ă©tait peint sur ses lĂšvres roses. Bien que la fĂȘte semblait distrayante, la jeune elfe n'Ă©tait pas d'humeur Ă se mĂȘler aux foules. Sa main passa dĂ©licatement dans sa chevelure Ă©clatante pour la repousser de son visage. Sa mĂšche y Ă©tait assez rebelle, mais qu'importe, cela lui donnait un petit air enjĂŽleur. Ses Ă©meraudes cherchĂšrent Lance, elle voulait simplement garder un Ćil sur lui. Il ne lui arriverait sĂ»rement rien, et surtout pas pendant cette accalmie. Mais depuis qu'ils s'Ă©taient rapprochĂ©s, et n'ayant jamais osĂ© franchir le pas, Caliawëën avait ce besoin de se trouver prĂšs de lui, ou de l'avoir dans son champ de vision, qu'importe la situation. Son regard balayait la plage pour repĂ©rer cette grosse armure bleue posĂ©e sur un rocher. L'elfe leva les yeux au ciel, il devait sĂ»rement mourir de chaud.
Elle se releva avec souplesse de sa serviette de plage. D'un geste naturel, elle replaça sa brassiĂšre bleue sur sa poitrine afin d'Ă©viter une quelconque situation compromettante. Autour de ses hanches, elle plaça un parĂ©o de la mĂȘme couleur. Caliawëën eut un petit rire silencieux. Je crois qu'il dĂ©teint trop sur moi. Et ce n'Ă©tait que la vĂ©ritĂ©, elle qui prĂ©fĂ©rait davantage se vĂȘtir de couleurs plus ternes, voilĂ qu'elle optait pour du bleu pour s'accorder avec son coup de cĆur. Ou au moins, pour tenter de capter son attention ou de se voir offrir un compliment de sa part. La jeune femme se perdit un instant dans ses pensĂ©es. Lance lui faisait tourner la tĂȘte, et elle ne l'avait mĂȘme pas vu venir. Un frĂȘle soupir s'Ă©chappa de ses lĂšvres, c'Ă©tait foutu, elle savait trĂšs bien oĂč ça la mĂšnerait et ne semblait pas s'en plaindre.
Elle reporta son attention sur Lance. A vue d'Ćil, le dragon ne bougerait pas de sa place. Caliawëën se dĂ©cida alors de faire un lĂ©ger dĂ©tour par le stand de glace des Purrekos. Avec cette armure sur le dos, le dragon ne pourrait pas refuser un rafraĂźchissement sucrĂ©. La jolie elfe s'avança vers le stand, un sourire poli sur son visage. C'est Purral qui tenait ce dernier, le sourire carnassier et vorace, il fixait la demoiselle qui s'avançait vers lui.
« Voilà la plus belle, s'exclama le félin. »
L'elfe aux cheveux blancs ricana.
« Mais bien sûr... J'imagine que toutes les accroches sont bonnes à prendre pour faire du bénéfice. » lui fit-elle remarquer.
Purral feula légÚrement, le poil hérissé.
« Comment oses-... Pour ma premiÚre cliente, c'est une glace achetée, une glace offerte, railla le roux en montrant de sa patte ses assortiments de parfums frais.
- J'ai donc gagné une réduction ? Purral, tu es le meilleur..., minauda-t-elle avec un sourire narquois.
- Profite. La durée de cette offre n'est que de deux minutes.
- Tu es vraiment dur en affaires... » ricana-t-elle.
Ses émeraudes balayÚrent les glaces une par une. Quelle glace pourrait convenir à Lance ? Elle ne voulait plus rentrer dans ce cliché des couleurs froides et opta donc pour deux glaces au melon épicé, kiwi sucré et pastÚque acide.
« Les affaires sont vraiment dures... Personne ne veut acheter mes glaces, se plaignit le chat en encaissant la demoiselle. Mais peut-ĂȘtre pourrais-tu m'aider Ă sauver mon marchĂ© ? »
Purral fit ses grands yeux doux en regardant la belle elfe. Calia soupira faiblement, elle n'arrivait pas à lui résister quand il faisait cela.
« Je t'écoute.
- Demande à Lance de se mettre torse nu et de faire la criée. » ronronna le vendeur poilu.
La jeune Lancelotte se tapa le front du plat de sa main, excédée. Du fan service, vraiment ? Quelle drÎle de technique marketing qui, oui, fonctionnait toujours. L'elfe secoua le visage en grimaçant.
« Il y a deux options. Soit, tu finis en chat glacé soit, je finis en elfe glacée, et tu mets à l'eau tous mes plans, railla la jeune femme en prenant les glaces en main. Je vais voir ce que je peux faire. Mais je ne te promets rien.
- Tu es vraiment la plus jolie des elfes. »
La jeune femme se contenta de lui tirer la langue d'un air candide avant de filer vers le rocher isolé. Dans quelle histoire s'était-elle encore mise ?
Un bruit de bracelet de jambe tira doucement Lance de sa mĂ©ditation. Il grommela quelque chose en ouvrant un seul Ćil pour observer la crĂ©ature qui venait Ă lui. Qui osait le perturber pendant son moment de dĂ©tente ?
Un faible sourire Ă©tira sa bouche lorsqu'il reconnut ce faciĂšs agrĂ©able: Caliawëën. Qui n'Ă©tait pas venu les mains vides. L'elfe Ă la dĂ©marche gracieuse s'approcha de lui, lui tendant ce qui semblait ĂȘtre une glace aux fruits. Ses yeux bleus lorgnĂšrent rapidement sur les formes de son homologue avant de la remercier d'un signe de tĂȘte.
« Merci. Je meurs de chaud, dit-il de sa voix caverneuse.
- Normal. Tu es en plein soleil, et toujours vĂȘtu de ton armure. Ce n'est pas trĂšs... »
Lance la fusilla du regard, elle haussa les épaules en ricanant.
« Quoi... Je constate et trouve la solution à ton problÚme, ironisa-t-elle en déballant sa glace.
- C'est sûr que toi tu aurais du mal à me donner chaud, rétorqua le dragon d'un air malicieux. »
Caliawëën se mit Ă rougir jusqu'Ă ses oreilles pointues. Lance se contenta de lui adresser un clin d'Ćil. Non, ils n'avaient jamais franchi ce pas... Mais l'idĂ©e ne semblait pas leur dĂ©plaire. Ces deux adultes Ă l'Ăąme adolescente ne cessaient de se taquiner ou se chercher Ă longueur de journĂ©e. L'elfe dĂ©tourna son attention sur le rocher en portant l'aliment frais Ă sa bouche pour y passer un lĂ©ger coup de langue.
« EnlÚve ton armure, tu auras déjà moins chaud, conclut la jeune femme en passant un bras autour de sa propre taille.
- Tu n'as qu'à me l'enlever, tenta Lance en portant la glace à ses lÚvres. »
Il se dĂ©lectait de la voir autant gĂȘnĂ©e et furieuse Ă la fois. Le dragon de glace ne se l'avouait pas, mais il aimait beaucoup sa pudeur et sa candeur. Il avait envie d'en dĂ©couvrir plus. Son visage se pencha sur le cĂŽtĂ©, humectant ses lĂšvres baignĂ©es par la glace. Caliawëën reprit :
« Si je devais t'enlever quelque chose, ce serait en privé et sûrement pas sur cette plage avec tes fans aux alentours. Je tiens un minimum à ma vie... »
Elle avait marmonné ses propos, déclenchant chez lui un rire franc. Lance passa une main dans sa chevelure blanche pour coincer quelques mÚches derriÚre son oreille pointue. Le dragon approcha son visage du sien.
« Alors comme ça tu prends les devants... » susurra-t-il.
L'elfe le fusilla du regard. Lance rit de plus belle en levant ses mains en l'air pour signifier son intention de ne pas attaquer davantage. Le couple se toisa de temps à autre, léchant leur glace en silence. Il fallait se l'avouer, ce moment, bien que silencieux, leur convenait à tous les deux et semblait les détendre.
« TrÚs joli maillot, dit Lance pour briser le silence.
- TrÚs jolie armure, taquina Caliawëën avec un sourire espiÚgle. D'ailleurs... J'aurais un petit service à te demander. »
Le dragon arqua un sourcil, quel Ă©tait le rapport avec son armure ? Caliawëën se pinça les lĂšvres. Elle semblait gĂȘnĂ©e. Un faible rire s'Ă©chappa de sa gorge, passant une main dans sa longue chevelure pour la tirer en arriĂšre.
« Comment dire... Commença-t-elle en posant ses émeraudes dans les saphirs de son homologue. C'est un peu délicat à demander...
- DĂ©pĂȘche-toi. » ordonna d'une voix un peu trop douce Lance.
La jeune femme déglutit.
« Eh bien... Purral a besoin de notre... Ton aide pour ses ventes de glaces.
- Mais encore ? »
Caliawëën s'agaça devant lui, tapant du pied dans le sable. Son corps se secoua comme une enfant contrariée avant d'inspirer vivement pour se donner du courage.
« Il voudrait que tu fasses la criée, en étant torse nu, pour qu'il puisse vendre ses délicieuses glaces. Comme celle que tu es en train de déguster maintenant. »
Il y eut un blanc. Un trĂšs long blanc. Lance la toisait d'un regard froid. Caliawëën serra ses lĂšvres entre elles avant de dĂ©tourner son regard en mordillant dans son bĂątonnet. Chat glacĂ© ou elfe glacĂ©e ? Les deux peut-ĂȘtre.
« Non. » claqua le dragon de glace.
C'était sûr, pensa-t-elle en grimaçant. On pouvait voir les rouages de ses pensées s'activer sous son crùne, cherchant à contre-attaquer sa réticence. Lance ne la quittait du regard, grognant faiblement.
« N'y pense mĂȘme pas. » menaça-t-il.
La demoiselle en maillot de bain fronça les sourcils avant de répliquer :
« Un chef de garde ne doit-il pas rendre service aux Purrekos pour entretenir de bonnes relations avec eux ? AprÚs tout, nous ne sommes rien sans l'aide de ces chats. » argumenta-t-elle en entortillant une mÚche de ses cheveux.
Elle marquait un point. Et le dragon le savait. Il grogna à nouveau. Un grognement plus sourd, plus bestial. Caliawëën ne baissa pas le regard pour autant, arquant un sourcil d'un air de défi.
« Oui. » se contenta de répondre l'homme au pied du mur.
Un sourire mutin étira les lÚvres de l'elfe, un petit air fier se dessinant sur ses traits parfaits. Lance se redressa de son rocher, se relevant de toute sa hauteur pour surplomber la demoiselle. D'une main, il attrapa sa mùchoire pour lever son visage vers lui.
« Tu me le paieras, dit-il de sa voix grave.
- Cinq milles maanas, ça te convient ? » ricana-t-elle en plantant son regard dans le sien.
Lance fronça les sourcils et n'ajouta rien de plus. Il se recula d'un pas et entreprit de dĂ©faire le mĂ©tal prĂ©sent sur son torse. La tĂąche fut rapide, mais intĂ©ressante Ă fixer pour la jolie Caliawëën qui ne manqua aucune miette de ce spectacle. Son coup de cĆur avait un corps Ă se damner, une peau halĂ©e, dessinĂ©e durement par l'activitĂ© physique, un « v » qui laissait libre cours aux pensĂ©es plus... Charnelles. Elle dĂ©glutit, secouant son visage pour stopper ce fantasme.
« La vue te plaßt ? » plaisanta Lance en déposant son plastron contre la roche.
Il ne lui restait plus que l'armure de ses jambes et ses épauliÚres. Son torse d'Apollon était luisant de transpiration, et cela ne retira rien au charme de la scÚne qui se déroulait sous les émeraudes de l'elfe écarlate. Caliawëën se racla la gorge en fixant un point invisible derriÚre l'Obsidien.
« Oh. Euh. Je suis sĂ»re que ça va ramener pleins de maanas Ă Purral, il va en ĂȘtre ravi, balbutia-t-elle avant de faire volte-face.
- C'est cela, évite la question, railla le dragon de glace dans son dos. Maintenant, allons à ce foutu stand, je n'y resterai que quinze minutes. J'ai d'autres choses à faire.
- Comme rĂąler aprĂšs la chaleur ? proposa la jeune femme d'un ton moqueur.
- Principalement. »
L'obsidienne eut un petit rire en s'avançant sur le sable, vers le stand du chat roux.
« N'est-ce quand mĂȘme pas mieux d'ĂȘtre sans tout cet attirail ? demanda-t-elle par-dessus son Ă©paule.
- Non.
- Tu mens trÚs mal. »
Un nouveau sourire béat prit place sur ses lÚvres roses alors qu'ils arrivaient à hauteur du stand de glace. Purral ronronna à la vue de ce géant de glace torse nu.
« Eh bien, eh bien... Je vois que tu es douée en négociation ma jolie, minauda Purral.
- C'est sûr que ce n'est pas toi qui serais allé te frotter au dragon. » marmonna Caliawëën pour toute réponse.
Lance grogna dans son dos, elle rentra la tĂȘte dans ses Ă©paules. Purral miaula avant de reprendre en caressant ses vibrisses.
« Retire donc ces horribles épauliÚres, Lance. » dit-il.
- Non. C'est ça, ou rien. » Gronda l'intéressé en se penchant vers le chat.
Purral eut un mouvement de recul, plaquant ses oreilles en arriĂšre. Calia eut un petit rire discret contre son poing avant d'attraper le bras de son chef de garde.
« Ce n'est pas le moment de se battre. » lui dit-elle d'une voix douce. « Ni de transformer Purral en glace géante. Je ne suis pas sûre qu'une glace au Purrekos fasse fureur. »
L'interpellĂ© la fusilla du regard et Caliawëën ne put s'empĂȘcher de sourire avec amusement. Les deux bĂȘtes se toisĂšrent longuement avant que Lance ne se redresse. De sa carrure imposante, l'homme resta plantĂ©, dans sa belle tenue, Ă cĂŽtĂ© du stand. Silencieux.
« Le but d'une criée, c'est de crier, Lance. » lui fit remarquer l'elfe à ses cÎtés.
Il darda un regard noir sur sa voisine. Elle haussa les épaules d'un air désolé, bien qu'un sourire moqueur se peignit sur ses lÚvres.
« Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, ça va aller ! » charria-t-elle en prenant place prÚs de Purral derriÚre le stand de glace.
La tenue de Lance avait attiré quelques curieuses et curieux parmi son fan-club. Le dragon se mit à rugir pour attirer davantage l'attention, les bras croisés, d'un air renfrogné.
« Si vous avez un petit coup de chaud, Caliawëën et Purral seront ravis de vous rafraßchir. Venez. Venez profiter de cette douceur rafraichissante. Deux cent cinquante maanas la glace. Deux cent cinquante ! » cria l'homme.
Plusieurs personnes s'attroupĂšrent bien vite autour du petit stand, crĂ©ant une cohue de fan hystĂ©rique qui s'extasiĂšrent devant la carrure Ă moitiĂ© nue de Lance. Lui, fronça les sourcils en fermant les yeux. Ce n'est qu'un mauvais moment Ă passer, avait-elle dit. Le dragon l'entendait ricaner derriĂšre lui, le renfrognant davantage. Caliawëën ne pouvait s'en empĂȘcher, pour une fois qu'elle avait ne serait-ce qu'un peu de pouvoir sur son chef et une vue attrayante sur les muscles de son dos... Ce fut l'une des meilleures journĂ©es Ă ses yeux.