Bonjour et bienvenue sur la réécriture de ma fanfiction. Certains chapitres ont été perdus suite à l'incendie. J'espÚre les réécrire aussi bien voir mieux que ce qu'ils étaient autrefois.
A tous les enfants d'Eldarya
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Prenant une profonde inspiration je tente de calmer les battements de mon coeur meurtri. Cette chose, celle qui lui avait fait du mal allait maintenant payer. Le piĂšge s'est refermĂ©, et personne, mĂȘme Miiko ne m'empĂȘchera pas de la venger.
Le ciel est éclairé par un faible faisceau de lumiÚre lunaire. La pluie tombe doucement autour de moi. Elle cache mon odeur mais pas celle du sang...de son sang. Elle n'est plus épicée et fleurie comme autrefois. Je n'y sens plus que la douleur et la peur. Cette créature doit payer !
Je m'approche doucement du filet qui retient prisonniĂšre cette bĂȘte. Je veux qu'elle sache ce qui l'attend, que je vais prendre plaisir Ă la faire souffrir, que la mort sera une rĂ©compense auquel elle n'aura pas accĂšs. Je veux qu'elle souffre autant qu'elle a du souffrir entre ces griffes !
Le monstre ce dĂ©bat. Je n'ai jamais vu une crĂ©ature comme elle. On dirait un mĂ©lange de diverse crĂ©atures. Ses oreilles sont celles d'un loup, son museau d'un fĂ©lin, ses pattes d'un ours. Ces yeux bleus sont pourvus d'une membrane verticale comme nous, mais aussi d'une horizontale. Des cornes de buffle aiguisĂ©es surmontent son crĂąne. Sa peau est couverte d'une fourrure brune avec des restes vĂȘtements dĂ©chirĂ©s. A voir la position de ces pattes cette crĂ©ature doit se dĂ©placer aussi bien Ă quatre pattes que sur deux pattes.
Ses crocs blancs et ses griffes noirs auraient pu venir Ă bout d'un simple filet. Mais fort heureusement, nous avions quelque chose capable de capturer mĂȘme un dragon. La bĂȘte se dĂ©bat, tente de dire quelque chose mais seul un grognement franchi ces babines.
Je la regarde avec dĂ©goĂ»t. Elle ne m'inspire que haine et rancĆur.
J'approche doucement ma lame, la lame qu'elle m'a offerte dont la pierre brille toujours d'un rouge écarlate, et l'enfonce dans son épaule. Je fais attention à n'atteindre aucune artÚre, je veux qu'elle souffre, que ce soit long avant qu'elle ne tombe dans les bras de la mort. Le cri qu'elle pousse est insupportable mais à ce moment là , c'est pour moi la plus belle des musiques.
-Nevra arrĂȘte !-
-Ne vous mĂȘlez pas de ça !- Aboyais je Ă mes meilleurs amis.
-Ro... la ro...se...-Murmure t elle avant de sombrer dans lâinconscience ê§1ê§
Encore une mission qui se termine bien. C'est sĂ»r que je vais faire une heureuse avec un nouveau morceau de cristal trouvĂ© ! Je marche dans l'allĂ©e du jardin en sifflotant, fier de moi. Celui la a Ă©tĂ© facile Ă trouver, et je n'ai tuĂ© personne pour le rĂ©cupĂ©rer ! Mon point noir de cette journĂ©e : ĂȘtre enfermĂ© Ă lâintĂ©rieur pour faire un rapport alors qu'il y a tant de jeunes filles innocentes et dĂ©licieuses qui profitent du soleil. La vie est vraiment injuste ! A ma droite, une elfe qui n'attend que mon sourire ravageur pour ĂȘtre moins coincĂ©e ; Ă ma gauche, une faelenne qui ne demande qu'Ă entendre ma voix lui murmurer Ă l'oreille des compliments pour prendre confiance en elle
et tout droit...une kitsune froide comme la glace qui veut juste son caillou et les détails de ce qui s'est passé. On peut dire que ce n'est pas l'envie qui manque de dévier de mon objectif principal. Surtout lorsque des jolies morceaux vous font des signes pour que vous les rejoignez, que je ne peux leur rendre l'attention qu'elles méritent...
Vraiment la vie de chef de garde est trĂšs dure Ă supporter...
Je profite de l'air et du soleil que m'offre le jardin pendant que je le traverse. C'est vraiment un super endroit pour batifoler...heu je veux dire pour discuter.
Avec ses couleurs et ses parfums, un vrai paradis...les lys, les tulipes, les roses, le sang... Du sang ? Quel est l'idiot qui s'est encore blessĂ© alors que je passe tout prĂȘt ?
Je me laisse guider par l'odeur toute proche, cela vient du rosier à coté. J'y vois une jeune fille portant son doigt à ses lÚvres. Je la regarde un moment. Elle a des oreilles de félin ainsi qu'une queue de loup. Le reste de son apparence est humaine. Elle allonge sa taille avec des chaussures à talons. Ainsi positionnée à genou devant le bosquet, je n'ai aucun mal à détailler son corps. La premiÚre chose que je vois se sont ses cheveux, marrons ondulés lui arrivant jusqu'au milieu du dos, légÚrement cambré lui donnant une chute de rein à damner sur une peau dorée par le soleil.
Mon regard descend plus bas, je ne peux voir qu'une jupe d'un joli bleu cachant le bas de son corps la mettant en valeur. Je relÚve le regard, m'avançant toujours.
Des bras fins, oĂč on peut deviner les muscles fermes et entretenus, signe que ce n'est pas une frĂȘle jeune femme. Est elle une guerriĂšre ? Il me tarde de le dĂ©couvrir.
Je m'avance encore un peu pour me placer à ses cotés, la contournant pour voir le devant de son corps. De ce que je peux deviner, la nature a été tout aussi généreuse sur le reste de son corps.
Elle sait se mettre en valeur dans un joli petit haut aussi bleu que sa jupe. Des fils d'or viennent se glisser ça et là sur le tissu.
Aussi proche d'elle je peux enfin sentir son odeur et son parfum me frappe aux narines.
Il rappelle la douceur des fleurs mais en mĂȘme temps il avait ce petit quelque chose de sauvage qui le rendait dĂ©licieux.
Je ne l'ai encore jamais vu avant aujourd'hui...sans doute une jeune fille venant demander la protection de la garde pendant que j'étais absent. Il fallait que je lui parle, que je connaisse son nom. Je me dois de connaitre tous les noms des jeunes dames que je protÚge...enfin que nous protégeons.
Je m'approche doucement. C'est elle qui a laissé échappé l'odeur du sang. Sang qui provient d'une épine de rose dont elle s'occupe. S'est elle coupée en s'en occupant ou en voulant en cueillir une ?
Les roses sont elles ses fleurs préférés ? Je suis trÚs curieux de ce que je peux découvrir chez cette femme.
-Magnifique !-
-Je suis totalement d'accord avec vous ma belle-
Elle relĂšve son visage vers le mien sous ma remarque et je peux enfin le dĂ©tailler et le contempler. Des lĂšvres qui semble aussi douce et rouge que les pĂ©tales de la rose, et des yeux en amandes, bleu cristal Ă l'intĂ©rieur de l'iris qui partait vers un bleu plus profond que l'ocĂ©an pour atteindre un violet magnifique sur l'extĂ©rieur. J'en avais vu des beaux yeux de demoiselle, des verts aussi fournis qu'une forĂȘt ; des jaunes aussi brĂ»lant que le soleil ; des bleus aussi Ă©lectrisant que le ciel, des noirs aussi intense qu'une nuit sans lune...mais c'est la premiĂšre fois que j'en vois ainsi, aussi pĂ©tillant de vie, aussi wahou...
Et son visage...un petit nez, de fins sourcils, un visage aussi gracieux que le reste de son corps.
-Les roses, elles sont d'une beauté trÚs attirante mais leurs épines nous repoussent pour rester libres, épanouis et inaccessibles-
Je lui offre mon plus beau sourire en passant une de mes mains dans mes cheveux. Les filles adorent quand je fais ça. Il n'y a aucune raison à ce que celle ci ne tombe pas dans mes bras également
-Oui, si vous le dites...-Me répond elle sans plus d'émotion dans la voix et en partant
Elle m'ignore... Je rĂȘve oĂč elle m'a complĂštement envoyĂ© sur les roses ?
Qu'est ce qu'il fait encore là planté dans mon dos à me regarder comme un bout de viande ?
Ăa devrait ĂȘtre l'inverse, je suis un prĂ©dateur, son instinct doit lui ordonner de s'enfuir, comme ce gamin qui voulait prendre une de mes roses !
Je le regarde du coin de l'Ćil et comprend. Il en est un aussi, un vampire si je me fis Ă ce que j'en sais sur eux. Ma piqure avec la rose a du attirer ce requin vers moi.
Je passe mon doigt sur une autre épine et m'éloigne sans un mot de plus.
-OĂč allez vous mademoiselle ?-
-Je dois récupérer mon résultat de test.-
-Puis je vous accompagner et découvrir si j'aurais la chance de vous retrouver dans ma garde.-
Je pousse un soupire. Je suppose que mĂȘme si je dis non il viendra quand mĂȘme. Jâessaie tant bien que mal de me contenir. Je ne veux pas crĂ©er d'incident Ă peine arrivĂ©e, surtout que j'ai besoin d'un refuge...et d'armes...
Par les pĂ©tales de la rose et par ses Ă©pines ! Je ne sais pas combien de temps je vais supporter ce type ! Comment ont fait mes ancĂȘtres pour se contenir en sociĂ©tĂ© ?
Je serre les poings en comptant chaque secondes. Mes ongles poussent et s'épaississent en griffes. Je me les enfonce dans mes paumes de mains pour me concentrer sur la douleur et non sur mon agacement ni ma colÚre. Mais l'autre attrape ma main suite à l'odeur du sang
-Comment vous ĂȘtes vous fait cela ?-
Fichus vampires, rien ne leurs échappent ! Les traces sur mes mains donnaient l'impression que de minuscules coups de couteau y ont été plantés. Du sang perle de ces petites blessures. Fort heureusement, mes ongles ne sont plus aussi tranchant et pointus.
Il examine ma main un moment avant de sortir un bandage qu'il enroule autour de ma main.
-Vous devriez faire attention... Si j'étais affamé, je me jetterais sur vous sans hésiter.-
Je lui rétorque de façon hautaine
-En admettant que vous soyez assez rapide pour m'enfoncer vos crocs dans le cou.-
Il eu un sourire en coin et portant son pouce à ses lÚvres. J'y devine qu'il essaie de gouter mon sang aprÚs l'avoir touché pendant le bandage.
Je ne comprends pas se qui avait pris à ma cousine Déalina de sortir avec un l'un d'entre eux...
Et je ne la comprendrais plus jamais....
Penser Ă ma famille me fit un pincement au cĆur. Reprend toi ma fille, ne laisse rien paraĂźtre, il en profiterait...ê§2ê§
Nous approchons du corridor sans un mot. Par l'oracle, cette fille est aussi muette que Valkyon ! Je suis sur qu'ils s'entendraient rapidement !
J'essaie plus d'une fois de la complimenter, de la faire sortir de sa coquille. Mais cette fille a un mur entourĂ© de blackdog autour du coeur ! Je crois mĂȘme ĂȘtre en dessous de la vĂ©ritĂ©. Elle ne m'a toujours pas donnĂ© son nom ! Tout ce que je sais d'elle c'est le gout de son sang. Il a quelque chose Ă la fois Ă©picĂ© et fleurie.
La liste des résultats est à la bibliothÚque, et je dois me rendre à la salle de cristal...
Mais rien ne m'interdit de faire un détour pour...pour prendre de l'avance sur mon rapport !
Nous montons les escaliers. Je lui tiens galamment la porte pour la laisser entrer et rien...pas un mot pas un regard...
Cette fille se croit vraiment tout permis ! C'est à la fois agaçant et attirant.
Je lui emboßte le pas. Elle regarde déjà la liste. J'y vois 3 noms dans ma garde, 5 dans celle des obsidiennes et 1 dans celles des absynthes
-Yes, obsidienne !-
J'observais la liste attentivement, son nom fait parti de la liste de 5 personnes. Psyché lui irait bien, ça sonnait antique et mystérieux.
Elioze est un prénom masculin, je peux l'éliminer de ma recherche. Erya est un prénom mixe, il lui irait tout aussi bien.
Feyre...je vois plus un esprit du feu porter ce prénom.
Le dernier je pouvais aussi l'Ă©liminer. Je doute qu'elle porte un nom aussi long et aussi gonflĂ© d'orgueil, mĂȘme avec un caractĂšre comme le sien
"Maßtre vénéré, je suis en adoration à tes pieds" etc sonnais plus comme une blague de ce crétin d'elfe aux cheveux bleus dont je ne citerais pas le nom d'Ezarel...
-Tu es dans quelle garde toi ?-
Elle ignore vraiment qui je suis ? Cela allait ĂȘtre amusant de jouer les simples recrues...
J'ai posé cette question par pure politesse, et aussi pour m'assurer que je ne serais pas avec lui. Je n'ai pas compris pourquoi il était venu jusqu'ici... Il n'était pas présent aux tests, son nom n'est donc sur aucune des listes. A moins que se soit lui l'auteur de cette blague idiote du candidat en trop ?
-Je fais parti de la garde avec le meilleur chef de tout les temps, on ne peut pas rĂȘver mieux pour celle des ombres. Si tu veux je peux essayer de m'arranger pour que tu ais un dĂźner en tĂȘte Ă tĂȘte avec lui, je suis sur que c'est ton genre d'homme, trĂšs viril, courageux, loyal, juste, gentleman, trĂšs beau garçon-
-Et totalement vantard et coureur de jupon n'est ce pas Nevra ?- Intervient une voix féminine
Je me tourne en direction de la voix. Elle est plus jeune que moi. Ce qui frappe chez elle se sont ces cheveux de deux couleurs, l'un des coté est noir, l'autre rose.
Elle est assez menue et petite avec des yeux verts espiĂšgles et malicieux.
-Kareen...- Soupire le vampire
La dite Kareen sourit Ă pleine dent. Encore une vampire. Sa prĂ©sence semble autant amuser qu'Ă©nerver ce Nevra. Ils doivent ĂȘtre proches, plus que je ne l'avais Ă©tĂ© avec mon frĂšre...
Il me tarde de le retrouver mais en mĂȘme temps jâespĂšre rester le plus loin possible de lui.
-Tout le monde attend ton rapport monsieur l'entremetteur-
-Mais je suis la pour ça mademoiselle fouineuse-Lui répond il amusé
Ils continuent à parler et se taquinent l'un l'autre. Cette fille m'a trouvé un super moyen de distraction pour m'évader, je lui revaudrais ça un jour. Mais pour l'heure, je dois trouver mon chef de garde. Il nous attend devant le cerisier d'aprÚs la note. Cela me permettrait de vérifier que personne ne s'en prend mes roses pendant que j'ai le dos tourné. Cependant, j'ai encore un peu de temps, d'aprÚs la note, le rendez vous est dans une heure...cela me laisse tout le temps de me détendre devant un bon livre...
J'observe un à un les livres présent... Il y avait de tout. Pas autant que dans la bibliothÚque que nous possédions avant mais c'était déjà pas trop mal.
Je me demande s'ils n'ont pas... J'avance en caressant les couvertures du bout des doigts. Certains en cuir, d'autres avec une simple reliure de page. Des petits, des plus Ă©pais. Les livres Ă©taient si fantastiques. Ils nous font rire, pleurer, voyager, ils nous enseignent sur beaucoup de chose, sur nous mĂȘme et sur les autres...
-Tu cherches un livre en particulier ?-
Je sursaute. J'ai oubliĂ© leurs prĂ©sences. Le vampire me sourit en passant sa main dans les cheveux. Il regarde le livre sur lequel ma main c'est arrĂȘtĂ©... Pourquoi Ă t il fallu que ce soit celui la ?
Karren a enfin accepté de me laisser tranquille, elle est sortie pendant que ma belle inconnue regarde les livres. Elle semble perdu dans ses pensées en les regardant... Elle doit sans doute en chercher un en particulier puisqu'elle passe le doigt sur certains d'entre eux...
Celui sur lequel elle s'arrĂȘte est celui de la belle et la bĂȘte...Un grand classique, sur l'amour : un prince d'eldarya transformĂ© en bĂȘte et envoyĂ© sur terre, une humaine qui au lieu de lui servir de repas tombe dans ses bras, un amour au delĂ des apparences, le prince libĂ©rĂ© de sa prison et qui renonce Ă son titre pour Ă©pouser la femme qu'il aime et reste sur terre avec elle...
-Tu cherches un livre en particulier ?-
Je lui souriais en lui montrant mon plus beau profil.
-En tout cas, pas ces absurdités !-Rugit elle
Heu...je ne m'attendais pas à ça...Je croyais que toutes les filles aimaient les romans d'amour, dont celui la...Elle, elle en semble dégoûtée.
-Comment cela ?-
-Cette histoire est trÚs loin de la réalité...-Affirme t elle un peu énervée
TrĂšs loin de la rĂ©alitĂ© ? Elle ne va quand mĂȘme pas me dire que il y a des objets magiques qui parlent et qui chantent l'histoire Ă©ternelle ? Tous les historiens le confirment, la bĂȘte Ă©tait un mĂ©chant prince d'ici, qu'il avait Ă©tĂ© envoyĂ© en France par les fĂ©es pour protĂ©ger le royaume, connu sous le nom de "bĂȘte du GĂ©vaudan". Il est restĂ© sur terre aprĂšs avoir trouvĂ© une belle humaine. Le monde s'est bien mieux portĂ© sans lui. Je me demande se qu'elle peut bien entendre par la, et aussi comment elle peut le savoir.
-Quelle réalité ?-
-Je....je ne veux pas en parler...mais...disons que les fées ont eu le mauvais rÎle de l'histoire...-
Le mauvais rÎle ? Elles avaient envoyé le monstre pour éviter qu'il ne tue les habitants, elles nous ont protégés de lui...
-Dans ce cas tu pourrais peut ĂȘtre me raconter cette histoire autour d'un verre ?- Lui proposais je aimablement
Elle lĂšve les yeux au ciel et s'Ă©loigne en soupirant. Arg c'est pas possible ! Je vais finir par croire qu'elle est attirĂ©e par les filles !ê§3ê§
Je regarde la liste de mes nouvelles recrues. Trois femmes, un homme et un indésirable. Chacun arrive un par un au cerisier. Bien, je vais pouvoir commencer.
-Bienvenu à tous, je me nomme Valkyon et je suis le chef de la garde obsidienne. Je vais vous demander de vous présenter un par un, à savoir votre nom, vos points forts et vos points faibles. Nous ferons ensuite un test d'aptitude. Vous vous associerez avec une autre recrue pour organiser un combat deux contre deux. Je vous écoute.-
Je leur fais signe de faire un pas en avant chacun leurs tours pour se présenter.
La premiĂšre est une nymphe des fleurs. Elle mesure environ 30 cm et vole dans les airs avec des ailes de papillon dont la couleur varie beaucoup. Je suis surpris de la voir dans ma garde. En gĂ©nĂ©ral on les retrouve dans les deux autres, leurs petites tailles leur permet d'ĂȘtre trĂšs discrĂštes pour l'espionnage. Elles sont aussi trĂšs rĂ©putĂ©es pour leur magie. Elle se prĂ©sente comme PsychĂ©, nymphe des amarantes. Les gens utilisaient ces fleurs en cuisine autrefois, espĂ©rant obtenir l'immortalitĂ©. A cause de cette superstition, certaines religions les firent dĂ©truire. Fort heureusement, pas toutes.
Si elle en a sauvĂ© assez pour empĂȘcher la disparition totale de cette fleur, c'est que cette petite en a dans le ventre ! Son point fort est sa force. Si elle utilise les potions des absynthes pour mesurer  1m70, elle serait aussi forte que Jamon. Son point faible est physique, ses ailes sont trĂšs fragiles et vitale pour elle. Le moindre coup pourrait les endommager et la tuer. Bien, il faudra travailler sur la dĂ©fense pour les protĂ©ger. Le suivant s'avance. Il s'agissait d'un centaure Ă la robe marron tachetĂ©e de blanc. Les centaures sont rares dans la garde, ils prĂ©fĂšrent rester en dehors des conflits et ne veulent pas influencer le destin livrĂ© par les astres. C'est un honneur d'un compter un dans ma garde. Son point fort est son endurance et son point faible, malheureusement, ses coutumes qui pourraient l'empĂȘcher d'obĂ©ir. Nous devons trouver un moyen de contourner cet obstacle sans dĂ©truire ses idĂ©ologies.
La suivante est une esprit de lumiĂšre du nom de Feyre. Ses yeux rayonnaient comme le soleil. Sa chevelure flamboie autour d'elle. Sa peau parait transparente Ă cause de la lumiĂšre qui irradiait de son corps.
Elle porte la tenue impérial gems or. Son point fort vient de son pouvoir, elle peut aveugler un adversaire et est trÚs rapide. Son point faible est qu'elle s'épuise rapidement. Cela pouvait se travailler facilement.
Arrive le tour de Erya, la derniÚre de ma garde. Elle possÚde une part animal qui rappel à la fois le loup et le lion. Elle porte une tenue de combat, rouge et noir. Elle dit ne pas connaitre sa race et affirme avoir pour qualité ses défauts et pour défauts ses qualités...
...
On ne me l'avait encore jamais faite celle la ! Dois-je le traduire comme étant de l'orgueil, un manque de confiance en soi?
Je prépare les groupes pour l'entrainement, je propose à Feyre de se battre contre Elioze, le point fort du centaure obligerait à Feyre de travailler sur son point faible. Pour Psyché, je lui propose Floppy le temps d'avoir une potion pour modifier sa taille. Je me retrouve avec Erya. J'en saurais plus sur elle en la défiant.
Je me met en position défensive. Je veux voir de quoi elle est capable. Ses coups ne sont pas assez rapide pour me surprendre ni assez fort pour me faire bouger.
Je jette un coup d'Ćil aux autres qui sâentraĂźnaient, alternant attaque et dĂ©fense. La nymphe semble chercher la bagarre et la musarose joue avec plaisir le rĂŽle du black dog qui veux l'attraper.
Le centaure mĂ©nage ses coups sur l'esprit qui a du mal Ă suivre la mĂȘme cadence que lui sans pour autant lui faire de cadeau. Bien. Ils sont lĂ pour sâentraĂźner et s'entraider, pas pour se dominer.
Mais je découvre de nouveaux points faibles dans leurs actes. Trop violent ou pas assez ; manque de confiance en soi etc. Concernant ma partenaire de combat, je dois avouer que j'ai du mal à la cerner. On ressent qu'elle a déjà eu un bon entrainement de combat mais qu'elle s'efforce de jouer à la débutante sans expérience de combat.
Sa posture est bonne, elle voit le coup venir pourtant elle nâessaie pas de l'esquiver. Ses coups sont assez bons pour me mettre en mauvaise posture mais je la soupçonne d'essayer de se retenir. J'augmente la rapiditĂ© de mes coups et leurs puissances, mais elle reste au mĂȘme niveau.
N'importe qui aurait dit qu'elle s'en tire bien, et qu'elle est douĂ©e...Moi je sens qu'elle se limite, qu'elle ne cherche pas au delĂ de ses capacitĂ©s, ni mĂȘme essayer de les utiliser totalement. Pourquoi ? GĂ©nĂ©ralement, les nouvelles recrues cherchent Ă m'impressionner en y allant Ă fond pour me prouver qu'ils ont leurs places et m'en mettre plein la vue. Pas elle. Elle ne veut pas que je la jauge, que j'apprenne de ses points forts et points faibles. C'est une bonne chose Ă faire devant un ennemi, pas devant ses alliĂ©s.
Peut ĂȘtre son point faible principal est qu'elle n'accorde pas sa confiance ? C'est tout se que j'arrive Ă lire en elle. Elle se cache derriĂšre un masque, et ne veut pas montrer se qu'elle peut apprendre aux autres ni se qu'ils peuvent lui apprendre.
Je ralentis le rythme. Il ne sert Ă rien de continuer ainsi. L'esprit de lumiĂšre est assez affaibli malgrĂ© les soins d'Elioze pour ne pas l'Ă©puiser. Je leur fais signe de stopper le combat. Mais au lieu de s'arrĂȘter, Erya me repousse de façon violente. J'atterris contre le mur qui se fissure dans mon dos. J'en ai le souffle coupĂ© pendant quelles secondes. Elle escalade le mur avec autant de facilitĂ© qu'un chat et s'enfui. Les autres recrues se prĂ©cipitent sur moi inquiet.
-Ne vous occupez pas de moi, rattrapez lĂ ...-
AprÚs avoir quitté le vampire, je suis partie me changer pour aller rejoindre mon chef de garde. J'ai choisi une tenue de guerriÚre. Celle ci est rouge et noir pour rappeler la couleur de ma garde. Une fois sur place, tout ce passe bien, nous nous présentons, puis passons aux choses sérieuses. Je préfÚre y aller doucement. Moins il arrive à me scanner, mieux je me porte. Aujourd'hui, Valkyon est mon maitre d'arme...mais qui me dit qu'il ne deviendra pas un ennemi un jour ? J'ai trop perdu à avoir fait confiance aux autres. Vous pouvez vous retrouver poignarder dans le dos par n'importe qui, un enfant pouvait briser la nuque de son pÚre pour une question de pouvoir, un amant pouvait pousser d'une falaise sa bien aimée par jalousie...Si les gens en qui nous avons le plus confiance pouvait agir ainsi, qu'en était il de ceux qui n'avait aucun lien avec nous ? Il me tarde de retrouver mes roses et de planter les nouvelles. En elles seules j'ai confiance.
Mon chef de garde ralenti le rythme, signe que nous allions nous arrĂȘter. Mais avant qu'il ne fasse quoi que se soit, je sens une terrible douleur dans ma poitrine. Mon cĆur semble se briser pour s'arrĂȘter pendant quelques secondes. Non...NON Â PAS CA ! Je bouscule Valkyon qui est devant moi pour prendre le chemin le plus rapide : le mur Ă escalader.
Je cours aussi vite que je peux. Quelqu'un y a touché...une personne a cueillis une de mes précieuses roses ! Les épines n'ont pas repoussé l'individu, et bien il va connaßtre ma fureur !
Personne, je dis bien PERSONNE ne touche Ă mes roses !
Le voleur est encore là lorsque j'arrive. Il tient MA rose en main, arrachant quelques pétales. Il va le regretter... Je le plaque au sol en grognant, la main sur sa gorge. Je regarde MA précieuse dans cette main d'elfe...
-Qu'as tu fait Ă Alysko ?- Hurlais je hors de moi
-Quoi ?-
-ALYSKO ! MA ROSE !-
Le voleur aux cheveux bleus me regarde avec un drĂŽle d'air, comme s'il ne s'attendait pas Ă se qu'elle ait un nom. Il me montre la rose qui a perdu ses couleurs pour devenir aussi noir que la nuit.
-Elle a changé de couleur sous mes yeux, je voulais savoir comment s'était possible...tu peux me lùcher maintenant ? C'est pas pour dire mais tu pÚses une tonne !-
Je lui arrache la rose des mains en me relevant. Alysko a donc changĂ© avant qu'il ne me la prenne ? Ma rage laissa doucement place Ă une profonde tristesse...Alysko a disparu de ma vie, je ne le reverrais plus jamais. Je regarde la rose. Elle ne reprĂ©sente plus rien pour moi dĂ©sormais si ce n'est qu'un nom et des souvenirs douloureux, elle nâa plus cette magie en elle. Elle est toute simple. Sans joie, ni vie, ni amitié⊠Alysko, Ă©tait ĂągĂ©, j'espĂšre que sa fin a Ă©tĂ© douce et est naturelle.
-Ne touche plus à mes roses, c'est une magie qui te dépasse...-Le menaçais je
L'elfe se relÚve en souriant. Mais ce sourire ne m'était pas destiné, et il va m'avoir de sacrés ennuis...
-A Valkyon, ta nouvelle recrue est complÚtement folle, tu devrais la faire enfermer...ou si tu ne sais pas quoi en faire, on a besoin d'un nouveau cobaye pour nos expériences...-
-Merci pour l'information Ezarel, je tacherais de m'en souvenir la prochaine fois...-Répond il de façon sévÚre
Oui, ça sent les ennuis Ă plein nez ! Tous les deux ont l'air d'ĂȘtre amis... Je vais ĂȘtre de corvĂ©e nettoyage dâarme rouillĂ© ou que sais-je encore.
PsychĂ© la nymphe, observe mes roses intriguĂ©e. Elle doit avoir compris quâil ne sâagit pas de roses ordinaires.
AprĂšs avoir quittĂ© ma belle inconnue si mystĂ©rieuse sur le conte de la belle et la bĂȘte, j'ai rejoins Miiko pour mon rapport. Cela a pris plus de temps que prĂ©vu, si bien qu'en sortant, il est l'heure de retrouver les potes pour boire un verre avec espĂ©rons le, une jolie fille ou deux.
Je traverse les couloirs déserts et me dirige vers notre table. Mes deux amis sont déjà arrivés et discutent de leurs nouvelles recrues autour de leurs boissons. Je vais en savoir plus sur les jolies morceaux fraßchement arrivées. Je commande un verre de vin en écoutant d'une oreille la conversation. Ezarel se plaint d'un bleu au cou. Quelqu'un a enfin eu le courage d'étrangler cet idiot ? Je m'installe à ma place un sourire au lÚvre
-Joli suçon, je te savais pas sado maso à ce point-
-Merci l'expert, je t'aurais laissé ma place volontiers à cette furie !-
-C'est une dame qui t'a fait ça ? Mon pauvre tu te laisse vite dominé- Me moquais je
-Celui qui a été dominé c'est Valkyon !-
Je regarde mon ami aux cheveux blancs. Il se masse de temps en temps le dos en gardant le silence, comme Ă son habitude. Lui qui fait tout pour cacher ses faiblesses, celle ci doit ĂȘtre terrible pour qu'il laisse transparaitre quoi que se soit ! Mes yeux vont de l'un Ă l'autre. Mais que leurs est il arrivĂ© pour ĂȘtre dans un Ă©tat pareil ?
-Une des nouvelles de  Valk...elle a presque fracasser le mur en le repoussant et m'a étranglé pour une stupide rose ! Et si tu avais vu ses crocs et ses yeux injectés de sang ! Je sais qu'on est désespéré à trouver des membres, mais de la à prendre des dingues...- Se plaint l'elfe maltraité
-Tu exagĂšres Ezarel, ma recrue n'a pas de crocs, le mur est toujours Ă sa place, et la fissure n'est pas plus grande ni profonde qu'il n'y parait.- A l'entendre, on dirait que c'est trois fois rien
-Fissurer le mur ? C'est quoi cette fille la soeur de Jamon ? OĂč est elle que je l'Ă©vite ? -
-Toi éviter une fille ? Tu es sur de ne pas vouloir tenter ta chance avec elle Nevra ?- Me taquine Ezarel
-Non, j'ai un minimum d'instinct de survie-
-Elle a Ă©tĂ© emmenĂ© Ă l'infirmerie. On a prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre sur que ce changement de personnalitĂ© n'Ă©tait pas du Ă une contamination, mais je continue Ă penser qu'elle cache quelque chose depuis le dĂ©but. Sa force, sa rapiditĂ©...Elle n'a rien voulu montrer lors de l'entrainement...-
-Eweleïn en profitera pour faire une recherche de son espÚce avec les archives. Avec un peu de chance, elle la déclarera inapte pour rester dans la garde !-
-Elle n'a pas fait d'autre blessé ?-
-Heureusement non.-Me répond Valkyon
-Quel dommage, j'aurais tant aimé réconforté une jolie demoiselle s'étant casser un ongle devant cette affreuse obsidienne !- Répondis je en plaisantant
Je sirote mon verre et me dĂ©cide Ă interroger Valkyon sur la belle que j'ai croisĂ©. Avec un peu de chance, ce qu'elle a vu l'aura un peu choquĂ© et elle cherche quelqu'un pour la rĂ©conforter. J'ai promis Ă la jeune fille d'ĂȘtre un chevalier servant, et l'aiderais si elle a besoin de moi pour quoi que se soit. Et il me tarde de lui porter secours ê§4ê§
L'infirmerie. Eweleïn se montre douce et rassurante, mais je demeure méfiante. Elle m'explique qu'elle va procéder à une analyse sanguine trÚs simple. Je lui laisse accÚs à mon bras sans rechigner. J'ai assez de problÚme comme ça, pas la peine d'en avoir davantage en cherchant à fuir ou en m'en prenant à elle. Surtout qu'elle ne m'a rien fait et ne fait que son job. J'ai eu de la chance de ne pas me transformer totalement ; autant ne pas tenter le Sgarkellogy avec une nouvelle crise
PsychĂ© a promis de veiller sur  mes roses pendant que je serais absente. Je peux au moins lui faire confiance pour ça... Les fleurs sâest son truc aprĂšs tout.
Je ne peux m'empĂȘcher de soupirer. On allait me renvoyer... Je ne me fais pas vraiment d'illusion. Ma seule solution serait qu'un chef de garde accepte de plaider en ma faveur. Valkyon ne pourra pas le faire bien entendu, de plus j'ignore s'il le ferait... Il se mĂ©fie trop de moi dĂ©sormais pour prendre un tel risque. Et comme j'ai attaquĂ© le chef des absynthes, je ne peux pas compter sur lui sans subir je ne sais quelles expĂ©riences dignes du professeur Frankenstein...
Ma seule solution, si on peux appeler ça ainsi, c'est la garde de l'ombre...
Cela veut dire devoir faire un pacte avec ce Nevra pour que je reste.
Et j'ai trop de fiertĂ© pour accepter n'importe quoi. En mĂȘme temps, je ne peux pas rentrer chez moi, et il me faut devenir plus forte, chose que seule la garde peux m'aider Ă faire.
L'elfe de l'infirmerie a fini ses examens. Je suis tant perdu dans mes pensées que je n'ai rien remarqué.
-Je peux sortir maintenant ? Je meurs de faim...-
-Oui bien sur, mais attends toi Ă ĂȘtre bientĂŽt convoquer.-M'informe l'infirmiĂšre
Je sort et me dirige vers la cantine. Je croise au passage Valkyon et le voleur de rose. Celui ci me foudroie du regard; regard que je lui rend bien en lui montrant mes dents.
Je cherche ensuite des yeux le vampire parmi la foule. Il est au bar avec une fille. J'irais le voir aprĂšs. Pour l'instant, mon estomac gronde, j'ai besoin de le remplir.
-Hé, c'est toi la p'tite qui a rétamé Ezarel ?-
Je regarde le cuistot qui m'a posĂ© cette question et hoche doucement la tĂȘte.
Il se met à rire et me donne une double portion en disant qu'il aurait aimé voir ça, et que si j'ai besoin d'un nouveau job, il veut quelqu'un pour protéger le miel de l'elfe. Je lui souris poliment et le remercie pour la proposition et la ration supplémentaire, mais visiblement, lui non plus ne se fait pas d'illusion sur mon sort.
Je m'installe Ă une table, pas trĂšs loin de Nevra et mange en le regardant.
Et celui ci m'ignore royalement ! Bon sang ! Pourquoi quand je ne veux pas le voir il vient et maintenant que j'ai besoin de lui il ne vient pas ?
Je mange mon plat en le regardant. La fille finie par partir. J'en profite pour aller le voir
-Salut...on peut parler ? Je...J'ai besoin d'aide-
Alors la, je n'y crois pas. C'était elle qui avait fait ça à Ezarel ! Moi qui m'attendais à une brute épaisse, pleine de muscle trois fois plus grande que Jamon ! Lorsque je l'ai vu le confirmer à Karuto, j'ai bu de travers tant j'ai été surpris. La jeune fille de ma garde étant venue me demander des conseils n'a pas remarqué l'échange entre eux  et n'a pas compris ma réaction.
Mes yeux se sont agrandis et j'ai toussé plusieurs fois pour dissiper cet incident. Mais maintenant je me demande ce qui est le plus surprenant chez elle, le fait qu'elle ait fait ça ou qu'elle ait besoin de moi ! Et je pense savoir sur quoi...
Et comme je lui ai donnĂ© ma parole d'ĂȘtre un chevalier servant envers elle, elle profite de la situation...
-TrĂšs bien. Attends-moi au cerisier, j'ai un truc Ă faire avant.-
Elle me regarde un moment essayant de lire en moi. Mais je ne laisse rien paraßtre à part un sourire ravageur. Je vais l'aider à une seule condition: la vérité. Et j'ai pour cela tout ce qui me faut dans ma chambre. Je m'y dirige sans attendre. Plus vite nous aurons terminé, me ce serait. Je n'aime pas que les gens me sachent en possession d'un tel artefact...
Mais sachant ce qu'elle peut faire, ce qu'elle nous cache et ce qu'elle me demande, je me dois d'en savoir un minimum sur elle.
J'avance d'un pas rapide en sortant la clĂ© de ma chambre. Elle reste toujours verrouillĂ©e. MĂȘme ma sĆur n'y entre pas sans que je sois prĂ©sent. Une fois dans celle ci, je fouille dans la malle au pied du lit et en sort cette saletĂ© en or cĂ©leste. Je dĂ©teste cet objet, mes parents me l'ont confiĂ© ainsi que pas mal d'autres trucs indĂ©sirables.
Je prend soin de recouvrir ce qui doit rester cacher et met lâartefact dans ma poche. Je ferme derriĂšre moi et me dirige vers le cerisier.
Je l'attend en regardant le dĂ©gĂąt causĂ© au mur. Je pense que je vais en entendre parler longtemps. Je n'ose pas aller voir mes roses. Nevra a dit qu'il serait lĂ rapidement... Et en effet, il arrive assez vite. Il avance en jetant des coups d'Ćil derriĂšre lui comme s'il craint d'ĂȘtre suivi ou espionnĂ©.
Il m'emmÚne à l'écart des regards et me regarde longuement
-Bien, je tâĂ©coute, en quoi as tu besoin de moi ?-
-Tu as du entendre parler de ce que j'ai fait au chef des absynthes... Je risque le renvoie sauf si un autre chef de garde se porte garant pour moi...-
-Donc tu veux que le chef des ombres soit ton garant-
-J'ai pas le choix...alors...tu veux bien m'aider ?- Je dois mettre ma fierté de cotée pour lui demander son aide
Il semble peser le pour et le contre puis m'annonce qu'il accepte Ă deux conditions. Je craints le pire, mais je n'ai pas le choix...
-Lesquelles ?-
-Alors, je veux que tu acceptes un rendez vous avec moi, Ă la date, et l'heure de mon choix, et au lieu que je dĂ©ciderais, seuls en tĂȘte Ă tĂȘte, tenue correcte exigĂ©e pour le lieu.- DĂ©cide t il avec un grand sourire
Il est sérieux ? Il pense encore à draguer dans un moment pareil ? Et il me sait assez désespérée pour accepter. Ce que je peux détester cette situation...Mes roses sont vraiment une malédiction en plus d'une bénédiction !
-D'accord. Et l'autre condition ?-
-J'ai besoin de te faire confiance pour ĂȘtre ton garant. Donc j'ai besoin de connaĂźtre la vĂ©ritĂ© et de te faire passer un test.-
J'hésite. La vérité ? Non, je ne peux pas. Certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre. Et celles me concernant ne lui plairont pas...
-Rassure toi, je ne poserais pas de question compromettante, et tu as le droit à 3 mensonges...et je te déconseille d'en dire un de plus.-
-Pour combien de question ?-Osais je demander
-10 maximum, sinon c'est moi qui va avoir des problĂšmes.-
10 questions, 3 mensonges... cela me laissait 7 questions oĂč je devais dire la vĂ©ritĂ© ou un fragment de vĂ©ritĂ©. Il me faut bien rĂ©flĂ©chir au choix de mes mots. Oui, cela doit ĂȘtre possible, surtout qu'il ne devrait poser des questions que sur les problĂšmes que j'ai causĂ©, et ceux dont je suis capable...
J'accepte sa proposition et il sort doucement de sa poche un objet en or. Il prend garde à ce que personne ne nous voit. Cet objet doit avoir de la valeur. Il est formé de minuscule dague, toutes en or. Je n'ai jamais vu cet objet et n'en ai jamais entendu parler. Je le regarde curieuse et intriguée. On sent la magie s'échapper de ce collier, mais j'ignore ce dont il est capable. Nevra me l'accroche autour du cou avant que j'ai eu le temps de protester.
-Il s'agit du collier de vĂ©ritĂ©. A chaque mensonge, le collier s'active pour te dĂ©capiter. Au quatriĂšme mensonge, tu n'as plus de tĂȘte. Dans le cas oĂč je tenterais de poser plus de 10 questions, ce sera moi qui aurai la tĂȘte tranchĂ©. J'espĂšre que tu as bien compris parce que je ne te le demanderais pas.-
Non mais c'est sérieux ? Décapitation ? Carrément ? Celui qui a inventé ça avait des délires vraiment bizarres ! Et lui il est complÚtement fou de proposer un truc pareil !
-Je commence par la premiÚre question. Quel est ton véritable nom complet ?-
PremiĂšre question que je ne voulais pas entendre. Si j'ai utilisĂ© un faux nom de famille lors de mon inscription, c'est qu'il y a une raison. Je ne veux pas qu'Il me retrouve en regardant dans la liste. Je ne peux pas dire mon nom. Il me faut un moyen de trouver comment contourner la vĂ©ritĂ© sans mentir...Je tiens quand mĂȘme Ă rester en vie...
-Et bien, sur le papier je suis identifiée comme étant Erya Lorabelas Du Gueavand. Mon premier prénom est bien Erya, et si tu regardes bien les lettres de mon deuxiÚme prénom et de mon nom de famille, tu peux tout à fait l'écrire.-
Je retiens mon souffle Ă la fin de ce que j'ai dis, m'attendant Ă une menace quelconque mais rien...Il ne se passe rien. Il en est lui mĂȘme surpris. J'ai rĂ©pondu la vĂ©ritĂ© en passant sur certaines choses confidentielles, comme l'ordre rĂ©el des lettres de mon nom... C'est gĂ©nial! Si je peux continuer comme ça, ça va ĂȘtre plus simple que je ne le pensais...
-Bon, et bien, deuxiĂšme question...as tu des intentions hostiles Ă Eel ou aux membres de la garde ?-
-Je n'en ai aucune.-Affirmais je
-Pourtant tu as attaqué Ezarel.-
-Oui, mais j'ignorais qui il était à ce moment là . -
-L'aurais tu attaqué en sachant qui il était ?-
-Oui...tout ce que je voulais, c'était protéger mes roses. -
-Elles sont si importantes pour toi.-Remarque t il
-En effet, je suis liée à elle de façon magique. -
-Quel genre de magie ?-
Non, je ne peux pas parler de ça...S'ils connaissent la vĂ©ritĂ© ils feront en sorte Ă se que j'arrĂȘte. Et si je ne suis plus reliĂ©e Ă elles...comment pourrais-je savoir Ă qui faire confiance ?
-Il s'agit à la fois d'une malédiction et d'une bénédiction donnée par la descendante d'une fée.-
C'est vrai, mais il n'y a pas toute la vérité. Et comme le collier ne me contredit pas, tout va bien pour moi.
- Sais-tu comment stopper ce lien avec ces fleurs ?-
-Non.- Me mettais je Ă mentir
Le collier se mit à trembler. Je sens les pointes de celui ci se redresser légÚrement et frÎler mon cou. La sensation est trÚs désagréable. Mon instinct m'avait soufflé de mentir, et cela ne m'a servi à rien...
-Et je suppose qu'il y a une raison important qui te pousse à rester connecté à elle.-
-J'en ai besoin pour survivre.-
Les lames ne bougÚrent pas. Je devais y croire assez pour que cela passe pour une vérité.
-Pourquoi avoir rejoins la garde ?-
-Je...je n'ai pas pu protéger ceux que j'aimais...alors je suis venue pour apprendre à faire plus.-
Oui, je voulais apprendre Ă me battre et Ă tuer le monstre. Et il n'y aurait qu'ici que j'y arriverais. Je le sais au fond de mon ĂȘtre. C'est ici qu'aura lieu mon dernier combat.
-Quel lien as tu avec l'ennemi ?-
Je prend tout mon temps pour rĂ©flĂ©chir Ă la question. Je ne veux pas qu'il sache que je mente avec le collier, surtout que ce n'est pas du tout agrĂ©able. Je respire un bon coup en retournant la phrase plusieurs fois dans ma tĂȘte.
-Une personne qui autrefois était mon héros.-
- Qui est-il ?-
Une minute, quoi ? On est Ă la 11Ăšme question ! Il avait dit pas plus de 10 questions !
-Si tu fais bien attention, je n'ai posé que 8 questions, il m'en reste donc 2 en comptant celle ci.-
L'enfoirĂ© de premiĂšre ! Je me suis fait avoir comme une dĂ©butante ! Moi qui pensait ĂȘtre tirĂ©e d'affaire avec la limite de question...Ne jamais faire confiance, je ne cesse de me le rĂ©pĂ©ter pourtant !
-C'est un monstre assoiffé de sang, grand avec des cornes, une grosse fourrure, il marche aussi bien à quatre pattes que sur deux pattes. Il a de grandes dents et de grosses griffes...-
-Plusieurs créatures peuvent correspondent à cette description, tu n'as rien de mieux un nom, une espÚce?-
-Non-
Le collier se remet Ă bouger de maniĂšre Ă ce que le tranchant de la lame soit en contact avec ma peau.
Je ne peux m'empĂȘcher de frissonner. Cela faisait 2 mensonges, et il reste une question.
-Bon trĂšs bien, voici ma derniĂšre question...-
Il réfléchit avec soin à celle ci, me jaugeant du regard pour essayer de deviner ce qu'il arrive à lire en moi. Mais je reste immobile, ne voulant rien lui montrer, ni de ma peur, ni de ma fureur.
-Est ce que je t'attire d'une façon quelconque pour que tu termines dans mon lit ?-
La gifle est partie toute seule. J'ai vu rouge avec sa question. Pour qui se prend-t-il ? Et pour quoi me prend-t-il ? Une fille facile ? Qui Ă©carte les jambes pour espĂ©rer une faveur ? Alors la il peut toujours rĂȘver.
-MĂȘme pas en rĂȘve ! Je ne coucherais pas avec toi ! Tu es arrogant, superficiel, rien dans ton comportement ne me donne envie de m'intĂ©resser Ă toi ! Et le physique ça marche peut ĂȘtre avec des nanas dĂ©sespĂ©rĂ©es qui ne sont pas plus intelligente qu'un sĂ©ryphon mais pas avec moi ! Tâes absolument pas mon genre !-
Le collier se mit à vibrer pour prendre un peu de recul comme pour prendre de l'élan avant de frapper.
QUOI ? C'est quoi ce truc ? J'ai pourtant dit la vérité !!
Je n'ai aucune envie de coucher avec ce sale type, il me fait ni chaud ni froid. Il est grossier, sur de lui, vaniteux. Absolument pas mon genre... Ho non, j'ai parlĂ© de son physique avant de me lancer sur "pas mon genre". Si, la il faut avouer qu'il est beau garçon, mais dans la famille on a appris Ă se mĂ©fier du physique, seul le cĆur compte...Une horrible pensĂ©e me vient soudain...et si j'Ă©tais comme elle, attirĂ©e par les "mauvais garçons" ? Ho non, pitiĂ© sauvez moi !
Nevra me retire le collier en souriant. Il a aimé voir la réaction du collier face à mes propos.
La trace rouge de ma main sur sa joue ne semble pas le déranger plus que cela. Il range le collier dans sa poche en souriant.
-Tu n'aimes pas mon caractÚre, mais tu aimes mon physique, c'est déjà pas mal...-
-Je suis le genre de fille Ă faire passer les sentiments et pas le physique. Tu n'as aucune chance.-
Furieuse, je suis partie rejoindre mes roses. PsychĂ© est encore devant et les protĂšge. Je lui adresse un signe de tĂȘte pour la remercier. Elle me regarde avec insistance. Je suppose que les questions lui brĂ»lent les lĂšvres mais qu'elle dĂ©sire rester polie. Je lui parlerais peut ĂȘtre, un jour. Mais pas pour l'instant. Je veux me remettre de mon entrevue avec le vampire. Je caresse les pĂ©tales de la seule rose blanche. Elle n'a pas changĂ© malheureusement.
Les autres roses étaient pour la plus part rose et jaune. Je suppose que je dois cela à mes exploits de ce matin. Au moins il n'y avait pas de nouvelles roses noires ou blanches.
Je pose ma main au sol, toujours sous le regard interrogateur de la fée.
-Peu importe se que tu vas voir ou entendre, il ne faut pas interrompre le processus...- L'informais je
Je lui fais comprendre qu'il est dangereux de tentĂ© de m'arrĂȘter. Dangereux pour elle, pour mes roses et pour moi. Elle hoche la tĂȘte et s'Ă©loigne pour surveiller les alentours, pour que personne n'approche de trop prĂȘt. Je ferme ensuite les yeux pour visualiser chaque visage et chaque nom des ĂȘtres que j'ai rencontrĂ©. Les genoux au sol, j'invoque ma magie. Des ronces sortent de terre venant s'enrouler autour de mes poignĂ©es. Elles remontent le long de mes bras, me piquant de leurs Ă©pines, venant reconnaĂźtre mon sang. Cette opĂ©ration est toujours douloureuse, mais j'ai fini par m'y habituĂ©e. Je serre les dents et me concentre sur les noms et les visages. PsychĂ©, Valkyon, Ezarel, Nevra, Feyre, Kareen, EweleĂŻn et tant d'autres...
Les ronces me transpercent les bras, les épaules. J'ai appris à ne plus hurler depuis longtemps. Je n'ai donc pas peur que mes cris alertent qui que se soit.
Pas de tĂ©moin de cet Ă©change douloureux. Les ronces progressent et me transpercent le cĆur. Je retiens un cri in extremis. Les larmes aux yeux je respire avec difficultĂ©. Il est de plus en plus difficile de retenir mon autre forme sous la douleur. Je sens certains des coutures de ma tenue craquer sous ma prise de muscle. Les ronces disparaissent progressivement, me libĂ©rant de mon fardeau. J'ouvre les yeux et regarde mes mains.
Toutes marques provoquĂ©es par les ronces ont disparues. Pas de trace de sang non plus. Des pattes griffues se trouvent Ă la place de mes mains. Je tente de respirer calmement. La taille des griffes diminue de plus en plus. Mes doigts redeviennent de plus en plus fin et mes mains ne sont plus couvertes de poils. Je lĂšve ensuite les yeux sur mes roses. De nouveaux boutons s'apprĂȘtent Ă Ă©clore. Et si je les regarde attentivement, je peux voir leurs visages se dessiner. Elles sont trop jeunes pour me rĂ©vĂ©ler une couleur. Mais il me tarde de les voir...ê§5ê§
Je me lĂšve en m'Ă©tirant. Jour 1. Premier jour de punition, premier jour oĂč je travaille avec Nevra, mon tuteur de travaux et ce, pendant un mois. C'est ce qu'avait dĂ©cidĂ© le conseil aprĂšs mon jugement pour coup et blessure sur un chef de garde et que Nevra soit intervenu en ma faveur pour m'Ă©viter un renvoie.
J'ai un mois, jour pour jour, pour prouver que j'ai ma place ici. Autant dire que j'allais en baver. Il va me falloir beaucoup de patience pour ne pas m'attaquer Ă ce sĂ©ducteur narcissique. Celui-ci m'appris quâun camp de nomade a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© aux abords de la forĂȘt, et je me retrouve de corvĂ©e d'espionnage avec lui. Connaitre quelles sont leurs intentions, combien sont-ils, quels sont leurs points forts et points faibles, combien de temps comptent ils rester ? Tout ça sans ĂȘtre dĂ©couvert. C'est pile ce qu'il me faut ! Apprendre Ă ĂȘtre plus discrĂšte qu'un vampire, c'est parfait pour ma mission personnelle !
Je m'habille et ramasse mon arme, un simple poignard avant de me diriger vers la grande porte. Pour cette mission, pas besoin de m'encombrer avec une grosse Ă©pĂ©e ou autre chose de lourd ou visible de loin. Nevra semble déçu de me voir sortir Ă l'heure Ă moins que ce ne soit parce que je porte une tenue stealth crow couleur bois, cachant chaque centimĂštre de peau. Cette tenue me permet d'avoir un bon camouflage parmi les arbres. J'ai pensĂ© Ă tout pour rĂ©ussir cette mission. Masquer mon odeur avec un sort ; me rendre invisible avec ma tenue. Mon seul dĂ©faut est le bruit que je peux causer dans la forĂȘt : le bruit de ma respiration, celui de mes pas craquant sur une brindille...En cela, j'espĂšre qu'il m'aidera.
-Tu aurais pu prendre quelque chose de plus lĂ©ger. Il parait qu'il va faire chaud aujourd'hui. Tu pourrais remontrer et retirer cette couche de vĂȘtement pour porter...je ne sais pas..une tenue qui te mettrait bien en valeur
Je lĂšve les yeux au ciel et avance vers la sortie pour rejoindre la forĂȘt. Comment vais-je faire pour le supporter ?
Par l'Oracle, cette fille n'a donc aucun humour ? Ni mĂȘme d'un peu d'attention Ă mon Ă©gard ? AprĂšs tout, nous allons faire une mission de dĂ©butant extrĂȘmement ennuyeuse, et je n'ai rien d'intĂ©ressant Ă me mettre sous la dent ou sous l'Ćil. C'est vraiment de la torture !
Pendant notre trajet elle remarque la présence d'un animal qui nous suit. Il s'agissait de Shaitan, mon familier. Le fait qu'elle a remarqué sa présence me laisse un peu perplexe. A-t-elle toujours craint la présence d'un prédateur pour le repérer aussi vite ou est-elle simplement douée pour remarquer ce qui l'entour ? Je décide donc de la rassurer avant qu'elle ne lui lance un de ses poignards accrochés à sa ceinture.
-Comment as-tu faire pour l'avoir ?
-Et bien pour ce genre de familier c'est assez complexe, on ne le choisi pas vraiment, il faut offrir une part de soi pour l'appùter. C'est un familier qui est rejeté par ses semblables. Il n'accorde que trÚs peu sa confiance. Pour l'obtenir, il faut lui donner quelque chose de précieux pour nous, ou encore une part de nous.
-C'est pour ça que tu lui as offert un Ćil ?
-Pas vraiment, je ne lui ai pas offert un Ćil, mais la vue. Il Ă©tait aveugle, et j'ai créé un lien pour qu'il puisse voir Ă travers mon regard.
Je n'ai pas voulu en dire davantage, aprÚs tout, un homme mystérieux ça attire toujours les demoiselles, et celle-ci me semblait bien curieuse et intrigante pour que je lui donne autant d'information.
-Et toi, mis Ă part tes roses, tu as un familier ?
-Pas encore, je n'ai jamais réussi à me décider sur celui que j'aimerais avoir. J'aime la douceur de certains, mais j'apprécie la force d'autres...
-Tu n'as donc pas encore trouvé celui qui te complÚte
C'est vrai que tout familier ressemble Ă son maitre. Contrairement Ă ce que les gens pensent, ce n'est pas nous qui choisissons le familier mais lui qui nous choisit. C'est pour cela que certains familiers ne se laissent pas capturer. Ils le sentent au fond d'eux mĂȘme que les personnalitĂ©s ne passeront pas. Ils le voient rien qu'Ă la façon dont nous sortons notre appĂąt. Mouvement trop rapide, trop lent, trop excitĂ©... C'est aussi pour cela qu'un familier mit au marchĂ© n'est pas heureux et ne rapporte pas grand-chose Ă son nouveau maitre. Il est trop diffĂ©rent de lui et ils n'arrivent pas Ă se comprendre.
En ce qui nous concerne, mon familier et moi, nous nous comprenons parfaitement. Le moindre bruit ou geste, présent ou non fait que nous sommes si unis. Le fait que son poil se dresse et qu'il se montre plus silencieux montre qu'il sent la présence d'un danger, qu'il ne cherche pas le bagarre mais qu'il sait se montrer menaçant et dominant. Chose qu'il fait au fur et à mesure pour nous approchons du campement.
Mes sens sont en alerte. Il y a une lĂ©gĂšre odeur de sang et de peur, mais aussi de blackdog. Ces personnes se sont faites attaquer ? L'animal est-il encore dans les parages pour rendre mon familier si anxieux ? L'endroit semble pourtant bien paisible... Je fais signe Ă Erya de se cacher. Nous sommes assez proche pour les observer. On peut voir un petit nombre de tente de voyage. Elles sont assez usĂ©es. Les propriĂ©taires sont tous des adultes, des hommes et des femmes. Ils ne semblent pas hostiles mĂȘme s'ils s'agissent de nains. Ne croyez pas qu'ils ont tous des noms rigolos et qu'ils accueillent des princesses qui leur font le mĂ©nage et la cuisine pour leur sourire. Ils sont plutĂŽt du genre Ă demander une rançon Ă la mĂ©chante sorciĂšre pour qu'elle la rĂ©cupĂšre. J'espĂšre que ceux-lĂ ne poseront pas de problĂšme. Je me rapproche pour Ă©couter les conversations. Erya me suivait de prĂšs, essayant d'ĂȘtre aussi discrĂšte que possible. Mais heureusement, les nains ne sont pas du genre Ă faire attention aux bruits qui les entourent.
-Prend la hache, vu ces pierres elle devrait nous rapporter pas mal.
-T'es sĂ»r de vouloir t'en sĂ©parer Opale ? C'est la 67 Ăšme que tu as fabriquĂ©e, la 67 Ăšme c'est quand mĂȘme important.Lui fait remarquer l'autre nain
IntĂ©ressant. Ils sont ici pour faire du commerce, une bonne chose pour nous, les armes forgĂ©es par les nains sont trĂšs rĂ©putĂ©es et aussi trĂšs rare parce quâils ont du mal Ă lĂącher leurs productions. Chaque objet Ă pour eux une valeur sentimentale ou autre chose de ce genre. Le prix est donc assez corsĂ©, surtout parce qu'ils aiment y ajouter des pierres prĂ©cieuses.
Je suis Nevra pour entendre la conversation entre les nains. Je peux entendre les brindilles craquer sous mon poids. Heureusement, seul Nevra l'a remarqué. Il me fait les gros yeux mais aucun commentaire. Les nains sont assez bruyants pour couvrir le son de mes pas. Les écouter nous apprend qu'ils sont ici pour faire du commerce et qu'ils partent d'ici dix à quinze jours.
-Bien, nous pouvons partir
-Aides moiâŠ.Soupire une voix
-Tu as entendu ?
-Entendu quoi ?
-Aides nous...
-Cette voix, celle qui appel Ă l'aide
-Je n'entend rien.Remarque Nevra
-Toi seule peux m'entendre parce que je t'ai choisi. LibÚres moi de mes chaines et je serais tienne. Continue cette étrange voix
Je veux savoir d'oĂč elle vient et approche malgrĂ© les protestations de Nevra. J'avance le plus silencieusement possible, ne voulant pas ĂȘtre surprise. Je m'approche de la tente la plus proche. La voix se fait suppliante pour que je vienne l'aider. Elle me guide Ă travers le camps jusqu'Ă elle. Nevra me suit intriguĂ© et curieux de ce que je fais. Je pense que s'il n'y avait pas eu le risque d'alerter tout ce beau monde, il m'aurait jetĂ© sur son dos et emmener loin d'ici. Nous avançons jusqu'Ă une tente diffĂ©rente des autres. Celle-ci est noire et plus grande. La voix vient de l'intĂ©rieur, et elle mâappelle.
-Nevra couvre moi !
Sans lui laisser le temps de répondre, j'entre dans la tente. Une fois à l'intérieur, je regarde autour de moi un peu sous le choc. Il y a une cage, trÚs grande, avec des blacks dogs...non, des black gallytrots également. 2 blacks dogs, 2 black gallytrots et ... on aurait dit un black gallytrots mais celui-ci était blanc et or au lieu de noir et rose. Il n'y a personne d'autres. Et la plupart de ces créatures sont gravement blessées.
-Ils nous obligent Ă nous battre les uns contre les autres, les gagnants sont rĂ©compensĂ©s par de la nourriture, les autres n'ont rien tant qu'ils n'ont pas gagnĂ© un combat. Ils ne respectent pas nos lois de dominance. Ils nous enchainent et enferment, nous empĂȘchant de nous enfuir. LibĂšres nous, fait un pacte avec moi et je serais tienne.
Je regardais un Ă un les familiers. C'est de l'un d'eux que venait la voix, mais aucun ne parle, c'est impossible. Je fixe le blanc. Plus je le regarde, son comportement, plus je me vois en lui.
-Mais qu'est-ce que tu fais on doit... nom de...
Nevra viens de rentrer et regarde lui aussi le triste spectacle. Lui qui possĂšde un familier comme celui-ci, cela devait lui faire mal de voir ces pauvres bĂȘtes ainsi traitĂ©es.
-Bon, je vais les libĂ©rer, toi tu t'Ă©loignes le plus possible d'ici. Je vais les attirer loin du camp avec Shaitan, elle est en meilleure forme quâeux et devrait se montrer plus dominant.
-Tu auras besoin de mon aideProtestais je
-Tu en as assez fait comme ça. Vas te mettre à l'abri c'est un ordre !
Nevra me regarde sĂ©vĂšrement. Il a commencĂ© Ă sortir sa dague pour crocheter les serrures. Si je n'obĂ©is pas, je vais avoir des problĂšmes encore une fois...Je tourne donc les talons vers la sortie. Je le vois du coin de l'Ćil nourrir certains d'entre eux, sans doute les plus affamĂ©s et les plus effrayĂ©s. Un animal comme celui-ci est trĂšs dangereux, surtout dans cet Ă©tat... Nevra est complĂštement fou de vouloir s'en occuper seul. Mais en mĂȘme temps, il est celui qui s'avait le mieux les gĂ©rer de nous deux.
Je lui ai dit de partir. Je ne veux pas qu'elle assiste à la scÚne qui va suivre. Je les nourris pendant qu'elle s'éloigne. Cela permet de les calmer un peu mais aussi de repérer le statut de certains. Qui est l'alpha du groupe, le moins dominant...Le plus dominant était un mùle, un blackdog. Il fait comprendre aux autres qu'il est prioritaire sur la nourriture en les attaquants. Je suis inquiet. Mon familier sera-t-il se montrer plus dominant que lui ? Je ne suis qu'à moitié surpris de voir que le blanc est "premiÚre officier". Il a dû en baver pour se faire respecter. Mais chose étrange, il donne sa nourriture aux autres avant de manger à son tour. Il est plus respectée que l'alpha qui ne fait que se battre pour dominer. Lui semble aussi dominante que le mien. Je devrais donc travailler avec lui avant de m'occuper de l'alpha.
-Aller ma grande, Ă toi de jouer.
Je retire doucement le bandeau de mon Ćil, gardant celui-ci fermĂ©. Un combat de dominance s'impose. Je ferme l'autre Ćil et attend un instant. J'espĂšre que Shaitan sera Ă la hauteur.
J'ouvre l'Ćil qui se cache habituellement sous le bandeau. Une fumĂ©e mauve s'en Ă©chappe. Je fixe du regard le gallytrot. Il ne me quitte pas des yeux et grogne pour m'intimider. Mais je ne baisse pas le regard ou devrais-je dire, Shaitan continue de soutenir son regard Ă travers moi. Au bout de ce qui me parait ĂȘtre des heures, il finit par se soumettre. Je remets mon bandeau sur l'Ćil. Face Ă sa faiblesse de dominance, un des familiers a essayĂ© de l'attaquĂ©, mais il lui rappel bien vite sa place dans la meute.
-Qu'est ce qui se passe encore ?
Mince, le bruit de bagarre a attiré les nains. Je me place dans un coin à l'ombre pour utiliser un sort d'invisibilité. Tant que je ne bouge pas et que la personne ignore que je suis là . Elle ne me verra pas.
Le nain donne un coup de pied dans l'un des barreaux de la cage pour stopper la bagarre. Il ne s'attarde pas, s'éloigne. J'attends encore un instant avant de bouger et d'ouvrir les premiÚres cages. Seule celle de l'alpha reste fermée. Je dois libérer les autres avant de le libérer lui. Sinon, ils n'obéiront pas, ni à moi, ni à Shaitan.
J'entends le hurlement des familiers au loin. Ils savourent leurs nouvelles libertĂ©s. J'espĂšre que cet idiot de vampire sait ce qu'il fait. Non pas que je m'inquiĂšte pour lui mais...bon ok je m'inquiĂšte... juste un peu. Je fais quoi s'il ne rentre pas ? Je vais avoir des problĂšmes encore ! Et j'ai dĂ©jĂ assez de mort sur la conscience, pas besoin d'en rajouter un autre ! Je l'attend Ă l'orĂ©e de la forĂȘt. Il en met du temps ! Je devrais peut-ĂȘtre partir Ă sa recherche ? Non, s'il est en chemin, je risque de le louper. Le mieux est de rester ici... J'attends donc, la patience est une vertu qui m'Ă©chappe complĂštement ! On peut dire que je vais apprendre avec celui-lĂ ! Au bout de ce qui me parut des heures, j'entends une branche cassĂ©e.
-Nevra ?
J'avance sur la dĂ©fensive vers l'origine du bruit et c'est lĂ que je le vois...Le gallytrot blanche. Me retrouver face Ă lui ne m'effraie pas. Nous sommes tous les deux des prĂ©dateurs, aussi dominants l'un que l'autre. Et il l'a remarquĂ©e. Sa prĂ©sence me rassure. Je sais qu'il n'est pas lĂ pour me faire du mal. Je repense Ă sa voix, qui me proposait de passer un pacte pour qu'il devienne mon familier. C'est assez tentant mais j'ignore ce qui pourrait l'intĂ©resser. En tout cas, il est trĂšs diffĂ©rent des autres Ă cause de sa couleur. Il ne devait pas ĂȘtre trĂšs acceptĂ©, et aprĂšs ce qu'il a vĂ©cu, j'ai du mal Ă comprendre qu'il puisse vouloir s'attacher Ă quelqu'un sans que... bon sang ! J'ai l'impression de parler de moi ! Et je pense savoir comment faire le pacte. Je me met Ă genou devant lui et pose mes mains au sol. Je me concentre sur lui et les autres familiers que j'ai vu depuis mon arrivĂ©e ici. Et surtout, je me visualise.
-Par le sang de l'enchanteresse, rose, viens à moi, et montres nous quelles sont les véritables sentiments de ceux qui nous entourent !! Ordonnais je d'une vois puissante
Je m'entaille la main avec mon poignard et laisse couler le sang en regardant le gallytrot. Les gouttes de sang tombent au sol, puis se réunissent pour former une rose arc en ciel.
-Voici mon offrande, le pouvoir de créer des roses et d'interpréter leurs secrets. Acceptes-le et sois mon familier.
Le gallytrot s'approche doucement et renifle la rose. Il me regarde Ă nouveau puis croque la rose comme je m'y attendais. J'ai l'impression que mes os craquent comme si ce sont eux qui passe sous les crocs du familier et non la fleur. J'ai peur de me transformer alors que Nevra doit ĂȘtre Ă ma recherche. Je pousse un cri de douleur, dĂ©chirant le silence qui nous entoure et je m'Ă©croule au sol avec comme derniĂšre souvenir de cette journĂ©e le familier me tournant autour alors que je suis impuissante et sans force, Ă la merci de n'importe quel prĂ©dateur...ê§6ê§
Il fait noir...oĂč suis-je ? Je me redresse difficilement. Je ne comprend pas ce qu'il m'arrive. Il fait si noir...Cet endroit est si oppressant...Pourquoi suis-je ici ? J'essaie d'avancer mais j'ignore oĂč aller...il fait trop sombre...
-Erya-
Cette voix...je la reconnais, mais je n'arrive pas Ă mettre un nom ou un visage dessus. Pourquoi ? J'essaye de m'approcher de cette voix qui mâappelle. J'avance les bras tendus, cherchant un Ă©ventuel obstacle, un mur sur lequel me guider mais il n'y a rien...que cette voix qui m'appelle. Cette voix...oĂč l'avais-je entendu ?
-Erya-
-M...Maman ? OĂč es-tu ?-
Oui, cette voix est la sienne...Je continue d'avancer. Mes yeux commence à s'habituer à l'obscurité qui m'enveloppe. Elle est proche, trÚs proche, je le sens au fond de moi.
-Erya-
Je me retourne. Elle est juste derriĂšre moi et me tourne le dos. Je me met Ă courir dans sa direction en l'appelant. Au son de ma voix elle se retourne lentement et je ralenti le pas pour finir par me figer d'horreur. Du sang macule sa robe blanche au niveau de son cĆur. Son regard reste fixe dans ma direction, sans la moindre Ă©motion. Je recule en la regardant et me cogne contre quelque chose...non pas quelque chose...quelqu'un...
-Papa...-
Son regard est vide lui aussi. Une blessure mortelle le touchait Ă la tĂȘte. Je me met Ă courir dans une autre direction mais d'autres se lĂšve pour me bloquer la route. Je me retrouve coincĂ© au centre d'un cercle formĂ© par des personnes que je connaissais, des personnes qui ont perdu la vie ce jour-lĂ ...Une fois le cercle fermĂ© des murmures se font entendre jusqu'Ă ce que tous parlent en mĂȘme temps pour dire la mĂȘme phrase, les mĂȘmes mots Ă l'unisson sans la moindre Ă©motion.
-Ta faute.-
-Non, ce n'est pas moi...-
-Ta faute.-
-Je vous en prie, écoutez-moi...-
-Ta faute.-
-Je n'ai jamais voulu ça-
-Ta faute.-
Je me roule en boule au sol en plaquant mes mains sur mes oreilles pour ne plus les entendre. Mais leurs voix font écho en moi. Ma faute. Ma faute...
-GRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR-
Le rugissement d'une bĂȘte se fait entendre au loin. Ce rugissement...non...pas ça ! Je me redresse. Ils doivent partir, sinon...
-Il arrive. Partez !-
-Ta faute.-
-Vous devez-vous enfuir vite !-
-Ta faute.-
Soudain, l'une des personnes se transforme en poussiĂšre noire. DerriĂšre cette personne se tient le monstre. Avant que je n'ai le temps d'intervenir, il se jette sur un autre, puis un autre. Je hurle lui ordonnant d'arrĂȘter mais partout oĂč il passe, la cendre remplace l'individu jusqu'Ă ce qu'il ne reste plus que ma mĂšre, juste derriĂšre moi.
-Non tu ne la toucheras pas...-
La bĂȘte pousse une sorte de rire en me regardant dans les yeux. Elle approche de façon menaçante. Mais je ne bougerais pas, malgrĂ© ma peur qui me hurle de fuir.
-Maman t'a fait du mal, elle doit payer. -
-NON !- Hurlais je
-Elle t'a fait du mal, moi je ne te ferais jamais de mal.-
La bĂȘte se jette au-dessus de moi et lorsque je me retourne, il n'y a plus qu'elle et son regard fou.
-NON !!!!!!!!!!!!!!!!!!-
Je me redresse en hurlant. Mon cĆur bat la chamade. Mon regard se porte partout Ă la fois, sur la fenĂȘtre, le gallytros Ă cĂŽtĂ© de moi, mes vĂȘtements posĂ©s sur une chaise, EweleĂŻn qui me regarde inquiĂšte... Pas de trace de lui...Mon cerveau essaie d'enregistrer trop d'information en mĂȘme temps. Il mâavertit d'un danger encore proche.
-Tout va bien Erya, ce n'est qu'un cauchemar.-
Je regarde encore autour de moi. Un cauchemar...oui, juste un cauchemar...Je suis en sĂ©curitĂ©, Ă l'infirmerie avec EweleĂŻn . Je n'ai plus rien Ă craindre de ses fantĂŽmes mĂȘme si mon esprit entendant encore leurs voix raisonner leurs accusations.
-OĂč suis-je...enfin je veux dire...comment suis-je arrivĂ©e ici ?-
Avant qu'elle n'ait pu me répondre la porte s'ouvre sur Nevra. Il s'est précipité ici trÚs vite.
-Tout va bien ? J'ai entendu crié.-S'inquiÚte Nevra
-Oui, ta protégée vient de se réveiller. Maintenant si tu pouvais partir pour que je puisse m'occuper d'elle ce serait parfait.-
Nevra me lance un regard inquiet avant de s'éloigner. Bon sang, que c'est-il passé ?
-Excuse le, ce qui c'est passé l'a pas mal chamboulé et il a oublié que tu avais besoin de calme et de repos.-
Jâessaie de remettre mes souvenirs en place. Que c'est-il passĂ© ?
Je me laisse glissé au sol, dos contre la porte de l'infirmerie. Elle va bien. Elle est réveillée. Je respire un grand coup. Le poids de ma faute me semble moins grand désormais. Qu'est ce qui m'a pris de libérer ces familiers et de l'avoir laissée seule ? De lui avoir parlé de Shaitan, de la possibilité de faire un pacte sans la mettre en garde ? Oui il faut faire des sacrifices pour avoir ce qui est précieux, mais elle n'aurait jamais dû sacrifié sa vie ! Chaque fois que je ferme les yeux, la scÚne ne cesse de se rejouer devant moi...
...
J'avance Ă travers la forĂȘt pour rentrer. J'espĂšre que la fille m'attend devant le QG. Shaitan me rejoint. Les familiers se sont dispersĂ©s un peu partout dans la forĂȘt. Assez loin du camp et du sentier que nous empruntons. Il faudra s'assurer qu'il n'y a pas d'attaque pendant les deux prochaines semaines, mais je pense qu'ils sont assez malins pour ne pas s'approcher de qui que ce soit avant longtemps aprĂšs les horreurs qu'ils ont vĂ©cues. Miiko ne va pas aimer ça, mais en mĂȘme temps elle n'aurait pas supportĂ© que je les laisse enfermĂ©s. Nous avons le temps avant de voir les consĂ©quences nĂ©fastes de mes actes. J'ai en effet agit de façon trop impulsive. Je vais me faire taper sur les doigts pour ça. Je vais me taper sans doute une ou deux semaines de rapports. Mon familier se stoppe soudainement en tendant l'oreille. J'en fais de mĂȘme pour voir ce qui l'intrigue. En Ă©coutant attentivement je peux entendre des gĂ©missements plaintif d'un animal. Nous nous dirigeons dans cette direction. Shaitan est assez nerveux, cela ne me rassure pas. Le gallytrot de tout Ă l'heure Ă©tait visible. Il gĂ©mit et pleure Ă cotĂ© de....
-Put*** de mer** ! C'est pas vrai !-
Je me prĂ©cipite vers Erya. Elle est face contre terre. En me voyant le familier se met Ă grogner pour m'obliger Ă m'Ă©loigner d'elle. Shaitan le contre et me permet de voir de plus prĂȘt ma coĂ©quipiĂšre. Je l'allonge sur le dos et approche mon visage du sien. Rien, je ne sens pas le moindre souffle. Par tous les dieux...que c'est-il passĂ© ? Je regarde son bras. On peut y voir des ronces tout autour. Mon regard se porte Ă nouveau sur le familier. Il a des ronces aussi autour des pattes avant. Un pacte...cette idiote a rĂ©ussi Ă faire un pacte...mais Ă quel prix ? Je me met en position, Ă genou Ă cĂŽtĂ© d'elle. Je sort mon couteau et lui ouvre le haut de sa tenue. Une fois sur que rien ne me gĂȘnerais, je pose mes mains sur elle.
-Et 1, et 2, et 3, et 4...-
Je continue mon calcul jusque 30 en appuyant sur son thorax. Je pose ma main sur son front pour lui maintenir la tĂȘte en arriĂšre et lui bouche le nez de la mĂȘme main. Je rapproche mes lĂšvres des siennes en maintenant le menton et la tĂȘte. Je souffle une premiĂšre fois en prenant soin que l'air ne s'Ă©chappe pas.
-Aller revient...-
...
-Nev ! HĂ© ho ! -
Je redresse la tĂȘte. Valk et Ez se tiennent devant moi. Je me redresse donc avant qu'ils ne me posent trop de questions.
-Salut les gars, vous en avez mis du temps, j'ai cru que j'allais m'endormir !-
Valkyon demeure muet, le regard lourd de reproche. Il m'en veut, mais pas autant que moi. En ce qui concerne l'Ă©nergumĂšne bleu, il est trĂšs souriant. Je pense que ça va ĂȘtre ma fĂȘte Ă la cantine...
-Qui aurait pu croire que déshabiller et fourrer ta langue dans la bouche d'une fille allait lui sauver la vie !-
AprĂšs avoir fait une sĂ©rie de test et d'examen, EweleĂŻn accepte de me raconter se qui s'Ă©tait passĂ©. AprĂšs ma mission avec Nevra, je suis tombĂ©e sur le gallitrot Ă cĂŽtĂ© de moi et ai passĂ© un pacte qui a rĂ©ussi. Ce pacte a utilisĂ© beaucoup de mon Ă©nergie vitale, au point de me donner un arrĂȘt cardiaque. Nevra m'a trouvĂ©e inanimĂ©e avec mon nouveau familier et a tout fait pour me faire revenir. Il m'a portĂ© jusqu'ici, son Ă©charpe atour de ma poitrine. EweleĂŻn s'est occupĂ©e de me changer et de vĂ©rifier la stabilitĂ© de mon Ă©tat. Je regarde Ă nouveau mes vĂȘtements, en effet, mon haut est arrachĂ© et je porte une sorte de blouse...
-Il se sent responsable pour le pacte, sur le fait que tu n'y connaissais rien à ces familiers et qu'il t'ait laissé seule. -
-La seule responsable de mes actes c'est moi.-
-Peut-ĂȘtre, mais tu es sous sa responsabilitĂ© depuis l'incident avec Ezarel... Il a acceptĂ© de prendre sur lui tous les actes que tu as commis. C'est sur lui que repose tes consĂ©quences.-
J'ignorais cela. Je ne pensais pas qu'ĂȘtre mon tuteur lui imposerait autant. J'irai lui faire des excuses une fois sortie d'ici...
-Bon, repose-toi, tu es encore trÚs faible, et ton familier aussi, c'est pour cela que le pacte a été aussi difficile.-
Je regarde mon familier qui grogne lĂ©gĂšrement. Visiblement, lui non plus n'aime pas ĂȘtre traitĂ©e de faible ou de petite chose Ă protĂ©ger. Un point sur lequel on va bien s'entendre...Je me laisse tomber sur le lit en regardant le plafond. Le gallitrot vient poser sa tĂȘte Ă cotĂ© de ma main, rĂ©clamant mon attention. Je lui caresse doucement la tĂȘte sans la regarder.
-Et dire que j'ai payé une fortune ce haut...il va falloir que j'en achÚte un autre...-
Le haut n'est pas ce qui me prĂ©occupe le plus, mais jâessaie de ne pas penser aux fantĂŽmes, au monstre, Ă la culpabilitĂ©. Ma faute...tout Ă©tait de ma faute... et ce qui arrive maintenant est aussi ma faute. Effectuer deux pactes et partager le premier...Qu'est ce qui m'a pris de faire ça ? Je sens quelque chose de chaud et d'humide sur ma main. Je regarde dans cette direction et ne peux m'empĂȘcher de grimacer
-Berk ! C'est dégoutant !-
Il vient de me lécher la main et il y a plein de bave ! Il me regarde en remuant la queue. En plus ça l'amuse ! C'est avec l'elfe qu'il aurait du faire un pacte !
-Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi...Te choisir un nom ne serait déjà pas mal...-
Lui choisir un nom...voilĂ un truc assez compliquĂ©. Je n'allais pas l'appelĂ© Baveur, ni Filou, ça serait trop humiliant pour lui. Peut-ĂȘtre que je pourrais choisir un nom par rapport Ă son physique ? Hum non, je doute qu'il apprĂ©cie qu'on lui rappelle qu'il est diffĂ©rente des autres avec un nom comme Neige. Je ne peux pas non plus lui donner le nom d'une personne que je connais, cela porterait Ă confusion dans mes roses et si la personne est dans la mĂȘme piĂšce. Je peux peut-ĂȘtre lui inventer un nom ? Mais il faut qu'il signifie quelque chose, sinon ce n'est pas marrant. Je le regarde attentivement. Si c'Ă©tait une femelle et que l'un de mes ancĂȘtres n'avait pas portĂ© le prĂ©nom de Belle, c'est ainsi que je l'aurais appelĂ©e. Je rĂ©flĂ©chis un bon moment sur diffĂ©rent noms, des longs, des courts, des compliquĂ©s Ă prononcer, d'autres plus faciles...
-J'ai trouvé ! Que penses-tu de Eden ?-
Mon familier me regarde en penchant la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. Eden est le nom d'un lieu, un paradis disparu il y a fort longtemps, un lieu magnifique et interdit... tout comme lui. J'espĂšre qu'il apprĂ©cie ce nom. Il sonne trĂšs bien Ă l'oreille et lui va plutĂŽt bien.
-Eden...pourquoi je n'entends plus ta voix comme au camps ?-
Il penche Ă nouveau la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. Ai-je rĂȘvĂ© de ce moment ? Avait-il vraiment eu lieu ? Ou le pacte empĂȘche-t-il de communiquer de cette façon ? En ce qui concerne ce Nevra...J'ai peut-ĂȘtre Ă©tĂ© trop dure avec lui, aprĂšs tout, il m'a sauvĂ©e la vie, et il continue de veiller sur moi...Ce n'est peut-ĂȘtre pas juste un idiot qui ne pense qu'Ă sauter sur tout ce qui bouge...Il a Ă©tĂ© trĂšs sĂ©rieux pendant la mission et ne s'est pas amusĂ© Ă jouer des muscles ou autres choses de ce genre pour m'impressionner. J'en connais un qui n'aurait pas hĂ©siter Ă faire remarquer qu'il a sauvĂ© des familiers, qu'il m'a sauvĂ© la vie, et que sais d'autres comme exploits.
Les potes ont essayé de me changer les idées, cela a réussi à moitié. Je n'ai qu'une envie, c'est de lui parler, de lui hurler dessus, et de m'excuser, pas forcément dans cet ordre. J'ai dû attendre le lendemain pour aller la voir, aprÚs avoir rempli je ne sais combien de formulaires et de documents administratifs (merci Miiko). Je suis entré dans l'infirmerie, mon familier sur les talons. J'ai une autorisation spéciale pour lui, étant donné que la fille a son familier ici également. Je suis surpris de la voir un livre à la main, le gallytrot semble avoir repris beaucoup de force...et elle aussi. Par tous les dieux je vais tuer cette fille si elle a vraiment fait un pacte sur son énergie vitale !
-Oh, bonjour...-
-Salut.-
Elle repose le livre sur la table de chevet à cÎté d'elle et repositionne une mÚche de cheveux derriÚre son oreille. Je reste debout à la contempler un moment avant d'ouvrir la bouche.
-Ce que tu as fait était vraiment irréfléchi, suicidaire, et...-
-Je sais, et je voudrais m'excuser...je ne pensais pas que le partage serait aussi...-
-Un partage ? Tu lui as vraiment donner de l'Ă©nergie vitale ? MAIS TU ES COMPLĂTEMENT FOLLE !-
J'ai crié malgré moi. Eweleïn va me tuer pour avoir déranger le servie mais il faut que ça sorte. Je suis tellement furieux aprÚs elle.
-Non, je n'ai fait que lui partager mon don...mais...disons que je suis trÚs novice comparé à ceux de mon espÚce en magie...Je pense qu'un autre aurait réussi sans que ça lui face le moindre mal...je me suis surestimée...Je suis désolée, je ne voulais pas causer de tord...et je suis désolée pour mon comportement...-
Je me pince l'arĂȘte du nez en fermant les yeux. Un partage de magie ? J'ignorais mĂȘme que c'Ă©tait possible. Il va falloir que je demande Ă Ez des dĂ©tails lĂ -dessus.
-Et j'aimerais qu'on reparte à zéro...-
Quoi ? Je la regarde sans comprendre, de quoi parle elle ?
-Je n'ai pas été trÚs sympa avec toi depuis notre rencontre, j'aimerais que...enfin... faire comme si tout cela n'avait jamais existé.-
Je vois trĂšs bien ce qu'elle veut dire et faire, mais je ne suis pas sĂ»r de le vouloir pour l'instant. Je suis trop en colĂšre aprĂšs elle, aprĂšs moi mĂȘme...
-Avant ça je voudrais te prĂ©senter des excuses...pour avoir criĂ©, et pour la mission. Je n'aurais pas dĂ» te laisser seule, sans surveillance, en sachant que tu Ă©tais intriguĂ©e par ces familiers. J'aurais dĂ» te mettre en garde des risques. J'oubliais, je suis dĂ©solĂ© d'avoir dĂ©coupĂ© tes vĂȘtements, non en fait pas vraiment, je regrette surtout de ne pas en avoir profitĂ© !-
Je lui lance un sourire et un regard amusĂ©. Elle me fusille du regard et me lance sur la tĂȘte son oreiller en m'insultant de pervers et d'autres noms de ce genre.
-Et bien ! Moi qui pensait que tu voulais repartir à zéro ! -
-Sors d'ici ! EspĂšce de... de...-
-Pas question, on nâa pas fini de parler toi et moi.-
Je lui remet l'oreiller derriĂšre la tĂȘte et la regarde avec sĂ©rieux. Ma main se pose sur sa joue. Mon regard ne lĂąche pas le sien. Elle est trop surprise pour stopper mon geste.
-Comment tu vas vraiment ? As ton réveil tu as hurlé...-
-Je...ce n'était qu'un cauchemar...-
-Je n'en suis pas si sûr. Tu me caches beaucoup de chose, tu ne me fais pas confiance. On est une équipe, que tu le veuilles ou non. J'ai accepté de t'aider, de te soutenir en tant que tuteur. J'ai besoin que tu me dises tout. Pas forcément maintenant, mais il faudra que tu le fasses un jour. Sinon on n'arrivera à rien.-
Ma main quitte sa joue pour se poser sur sa main que j'apporte à mes lÚvres pour un déposer un baiser. Je sais que les filles adorent quand je fais ça.
-Bonjour mademoiselle, je m'appelle Nevra, et je suis chef de la garde Ombre.-
-Enchantée...Je m'appelle Erya, et je suis de la garde des Obsidiennes, temporairement dans celle des Ombres.-
Nous nous sourions l'un l'autre. Finalement, on dirait que ça a du bon de parler. Je lui propose de repasser demain, il lui faut apprendre Ă dresser son familier pour Ă©viter qu'il ne soit une menace pour les autres. Sheitan avait rĂ©ussi Ă le garder en soumission, le dressage sera plus facile pour elle qu'il ne l'aura Ă©tĂ© pour moi.ê§7ê§
Je reprend des forces trĂšs rapidement, si bien qu'au bout de deux jours je peux enfin regagner seule ma chambre. Avec mon familier nous avons fait quelques exercices, les bases tels que "non", ou "calme". Je ne l'embĂȘte pas Ă apprendre, comme d'autres le font avec leurs familiers des "assis" ou "donne la patte". Je trouve ça trĂšs humiliant pour les familiers et les fait passer pour des idiots.
Je prĂ©fĂšre me contenter de ce qui m'est utile et facile pour commencer. Il faut quand mĂȘme que j'impressionne un peu Nevra concernant l'Ă©ducation de mon familier.
Nous devons faire de nouveaux exercices avec lui aprĂšs manger. Eden me suit partout oĂč je vais. C'est pourquoi je dois manger mon repas Ă l'extĂ©rieur de l'Ă©tablissement, il n'est pas assez sociable pour venir avec moi Ă la cantine. Je prend donc place avec mon sachet de nourriture pas loin de mes roses. Certaines ont de belles couleurs, cela me rassurait.
L'une d'elle, de couleur rose attire davantage mon attention. Il est donc sincĂšre avec moi ?
-Je te dérange ?-
Je sursaute et fais face à ce crétin de vampire. Il s'est approché de moi sans bruit pour me murmurer ses mots à l'oreille. Ni mon familier, ni moi n'avions remarqué son approche.
-Tu ne vois pas que je mange ?-
-Devant ton familier ? Sans rien lui donner ? -
-Il a eu avant que je sorte, il a déjà fini et n'a plus faim.-
Nevra vient s'assoir à cÎté de moi. Je lÚve les yeux au ciel de façon faussement agacée.
-Je suppose que je ne peux pas finir mon repas ?- Soupirais je
-Si, tu peux finir, je ne faisais que passer, et comme on doit bosser ensemble dans 30 min.âŠĂ§a m'Ă©vite de dĂ©penser du maanas Ă te chercher. L'Oracle sait Ă quel point c'est agaçant de dĂ©penser son Ă©nergie inutilement en chercher quelqu'un.-
Je croque dans mon sandwich en le regardant. Pour une fois qu'il se comporte comme une personne sĂ©rieuse et non un dragueur. Il s'allonge Ă cĂŽtĂ© de moi les mains derriĂšre la tĂȘte. Ne sachant quoi lui dire ni comment entamer un sujet de conversation, je porte mon regard vers nos familiers en continuant de manger.
Ils ont trÚs envie de jouer ensemble. Je pense que ça ne leur ferait pas de mal et grattouille derriÚre l'oreille d'Eden
-Allez vas-y Eden.-
Il ne se le fait pas dire deux fois ! Il saute en direction de Shaitan et tous deux se mordillent et se courent aprĂšs. Je fais une bĂȘtise en m'attachant Ă un familier. C'Ă©tait une responsabilitĂ©, je dois le protĂ©ger... Comment ferais-je face au monstre qui me hante ? Chaque nuit le cauchemar revient. Chaque nuit je me rĂ©veille en nage cherchant partout du regard l'ennemi qui me ronge de l'intĂ©rieur. Une voix caverneuse sort de mon cĆur, me demandant de sortir et d'agir. Elle voulait chasser...Je la repousse. Personne ne doit voir la bĂȘte ni se dont elle Ă©tait capable. Et surtout, je ne suis pas assez forte pour combattre. BientĂŽt lui promettais je. Je m'entraine toujours plus dure pour la satisfaire, toujours plus fort...
-Tu es prĂȘte pour ton premier exercice ?-
-Déjà ? -
-Cela fait un moment que tu fixes l'horizon et ne touches plus Ă ton repas. Donc autant t'occuper avec quelque chose de vraiment utile.-
Il se lĂšve et j'en fais de mĂȘme en prenant une derniĂšre bouchĂ©e. Je mangerais le reste aprĂšs.
Nevra sort de sa poche un foulard de couleur noir et une laisse en me souriant.
-Leçon numéro 1 : la confiance en ton partenaire. Commence à essayer de lui mettre ça autour du cou sans te faire bouffer un bras.-
Il me lance la laisse que je rattrape au vol. Il est sérieux ? Devoir mettre ça à mon familier ?
Il est malade ! Il vient de subir un enfer, a été privée de liberté et il veut que je l'attache ! Hors de question ! Je ne lui ferais pas subir ça.
-Non.-
-Pourquoi ?-
-Tu sais trĂšs bien pourquoi, je ne vais pas faire souffrir Eden pour tes petits jeux pervers !-
-Si tu préfÚres qu'il te guide autrement...approche que je te bande les yeux.-
Non mais je rĂȘve ! Il ne va pas jouer au toutou d'aveugle quand mĂȘme ! Il nâest pas faite pour ça !
-Rappelle-toi, c'est juste un exercice de confiance, vous devez avoir une confiance aveugle l'une en l'autre...A moins que tu préfÚres le faire avec moi...Oui, apprendre à me faire confiance semble mieux. Quand ce sera le cas, on s'occupera de ton familier. -
-ArrĂȘte ce n'est pas drĂŽle !-
Nevra me bande les yeux et se mit à rire en m'annonçant qu'il a prévu un parcourt plus loin, un parcours avec des piÚges...
Cela ne me dit rien de bon. J'essaie de retirer le nĆud du foulard qui cache ma vision mais il est bien serrĂ©. Je me met Ă grogner. SaletĂ© de vampire ! Tu vas me le payer ! Je dois ĂȘtre ridicule ainsi !
-Bon, maintenant. On va essayer avec la laisse. Je vais me l'attacher et tu vas la tenir.-
Heu... attend quoi ? Il ne va pas vraiment le faire ? Si ? Et il compte se l'attacher oĂč la laisse ?
Quand mĂȘme pas autour du cou ? Non non non il ne fera quand mĂȘme pas ça...Si ?
Oh par l'Oracle, il me met la laisse entre les mains... Nevra... attaché avec un collier et une laisse... que je tiens...
Résister à l'envi de tirer dessus à mort !!! Résister à l'envi de tirer dessus à mort !!!
Résister à l'envi de tirer dessus à mort !!! Résister à l'envi de tirer dessus à mort !!!!!!!!!!
Quoi que...je suis sure qu'il l'a retirĂ©e et mâa abandonnĂ©e seule ! Je tire dessus de mauvaise humeur. Son petit jeu ne me plait pas du tout !
-Doucement ! Tu vas m'Ă©trangler ! Si tu me voulais plus prĂȘt de toi il suffisait de me le dire !-
Il passe son bras autour de moi en me tirant contre lui. S'il ne m'avait pas retenu, je lui serais tombée dessus. Son souffle me chatouille le creux du cou. Je sens les poils de ma nuque se dresser. Je sens le feu me monter aux joues, et surtout je l'imagine planter ses crocs, profitant de mon ignorance de ce qui se passe autour de moi. Je lùche la laisse et le repousse. Ma main cherche à le gifler mais je ne rencontre que du vide autour de moi.
-Ouah ! Doucement ! Je nâai pas envie qu'on rĂ©pare encore ce fichu mur ! Je suis moins solide que Valk !-
-Toi...Retire moi ça tout de suite !-
-Oh certainement pas ! On doit faire cet exercice, tu dois apprendre Ă me faire confiance sinon on ne pourra jamais avancer.-
-Ton exercice est nul !-
Je sens des mains se poser sur les miennes. Ses mains. Elles semblent si chaudes et rassurantes. Mais je ne peux m'empĂȘcher de me mĂ©fier...Il n'y a qu'avec les roses que je suis en confiance...Les gens peuvent cacher diffĂ©rents visages, de leurs langues ne sort que mensonges... Mes roses font tomber les masques, elles montrent les vraies intentions des gens qu'elles reprĂ©sentent par leurs couleurs. Il n'y a quâen ça que je crois...
-S'il te plait, essaye. Si ça ne marche pas on fera autre chose...-
-Tu peux lui faire confiance.-Résonne une voix dans mon esprit
-Eden ?-
Venait-il Ă nouveau de me parler ? La voix ressemble Ă celle du camp. Pourquoi le fait il maintenant et pas Ă d'autres moments ?
-Il est ici ne t'inquiÚte pas.-M'informe Nevra, ne se doutant pas de notre échange
J'en dĂ©duis que une fois de plus je suis la seule Ă entendre sa voix. Pourquoi ? MystĂšre. Je dois peut-ĂȘtre consulter...Ă moins que ce ne soit une de mes capacitĂ©s de bĂȘte. Dans ce cas-lĂ , il vaut mieux le garder pour moi.
-Ok, qu'est-ce que je dois faire ? Te suivre ?-
-Juste apprendre Ă avoir confiance en moi.-
Il se place dans mon dos, sa main droite tenant ma main droite et la gauche sur ma hanche. Il me fait avancer doucement. Il faut dire que ce n'est pas facile de marcher ainsi. Pour me faire tourner il effectue une pression sur ma main. A un moment, il m'ordonne de soulever la jambe pour Ă©viter un obstacle. Je me penche pour chercher Ă tĂątons l'obstacle en question mais il m'en empĂȘche
-Tu dois me faire confiance, pas en tes sens. Si je te dis qu'il y en a un, il y en a un. -
-J'aimerais bien t'y voir Ă ma place !-
Nous continuons l'exercice un bon moment, mes déplacements sont assez lents. Une fois arrivés au cerisier, Nevra me lùche et annonce qu'on va faire le parcourt inverse cette fois ci sans qu'il ne me tienne. Je n'ai que la laisse pour garder une sensation de contact. J'ignore si cela doit me rassurer ou non.
Le parcourt parait bien plus long. Je trébuche plus souvent malgré les indications de Nevra. Celui-ci arrive à me rattraper avant que je ne tombe vraiment. Mais il me relùche aussi vite pour le bien de son exercice. Arrivée à la moitié du parcourt je commence à marcher un peu plus vite.
-C'est trĂšs bien...tu vois quand tu...-
-Quand je quoi ?-
-Tu veux bien m'excuser, j'ai quelque chose Ă faire...fait le parcourt en direction du cerisier avec ton familier je reviens tout de suite. Restez derriĂšre le cerisier jusqu'Ă mon retour...-
-Quoi ? Mais je...-Protestais je
Je l'entend courir et me laisser seule au milieu de je ne sais quoi. Il est sérieux ? Il est vraiment parti ou c'est un test ? Cela ne me plait pas du tout...Je suis assez tentée de sortir mes griffes pour couper dans ce ruban qui me couvre les yeux mais n'en fait rien. S'il est encore là je préfÚre ne pas les lui montrer.
-Eden ? OĂč es-tu ?-
Je laisse Erya seule avec son familier pour me diriger vers le kiosque central. J'y ai entendu le bruit d'une dispute entre une personne de sexe masculin et Kero. L'individu criait au scandale pour avoir rendez-vous avec Miiko immédiatement. Cette voix était celle d'un des nains du camp. L'arrivée de cet individu n'annonce rien de bon.
-Je vous dis que c'est urgent ! On a volé mes familiers ! -
-Calmez-vous je vous en prie, Miiko est malheureusement occupée et ne peux vous recevoir aujourd'hui...-
-J'EXIGE DE VOIR UN RESPONSABLE !!-
Pauvre Kero, il ne sait pas quoi faire avec ce nain qui pique une crise. Je soupire en m'approchant. Je suppose que c'est à moi de faire face aux conséquences de mes actes. Mais hors de question de les aider à les récupérer aprÚs le traitement qu'ils ont subi.
-Bonjour je suis Nevra, chef de la garde des Ombres. Que puis-je faire pour vous ?-
-A tout de mĂȘme ! Enfin quelqu'un qui va m'aider.-
Kero me lance un regard reconnaissant et détale sans demander son reste. Sympa de m'abandonner comme ça mec.
-Mes familiers ! Tous ! On me les a volés ! Je veux que l'on retrouve les coupables et qu'on les fasse payer trÚs cher !-
-Oui bien sûr, avez-vous rempli le formulaire A26-B ?-
-Le quoi ?-
-Voyez-vous, nous sommes dĂ©bordĂ©s de travail, vous devez remplir une sĂ©rie de paperasse pour indiquer l'urgence de votre demande, le type de votre demande, et les dĂ©tails sur les lieux, les tĂ©moins et autres bĂȘtises de ce genre.-
Ce formulaire n'existe pas. C'est un code utilisé pour faire durer le plus longtemps possible la demande, comme par exemple lors qu'on nous signale une bagarre causée par l'un des nÎtres que nous voulons faire taire.
-Mais pour avoir ce formulaire, il vous faut une autorisation spéciale obtenu avec le formulaire A26-A8.-
-Mais je n'ai pas le temps !-
-Je suis désolé mais la paperasse, c'est obligatoire, surtout depuis que nous avons eu des problÚmes avec ce monstre voleur de mémoire, de vol et de faux témoignage au cours de ces 5 derniÚres années.-
Je continue mon baratin. Plus il est gros, et plus j'ai de chance de me dĂ©barrasser de lui et qu'il abandonne. Je sais que le meilleur moyen est de parler de prix, jâattends juste le bon moment pour. Soudain, Sheitan se prĂ©cipite vers moi. Je l'ai laissĂ© avec Erya pour qu'il les protĂšge. Si elle est lĂ , c'est qu'elle a des problĂšmes... En ignorant le nain, je me prĂ©cipite vers le cerisier.
J'avance doucement avec mon familier entre les obstacles. Il sait se faire comprendre Ă sa maniĂšre sans parler dans ma tĂȘte. J'ai essayĂ© de recommencer Ă lui parler mais rien n'y fait. Je le sens s'arrĂȘter Ă mon cĂŽtĂ© et j'en fais autant. Un grognement s'Ă©lĂšve de sa gueule, un grondement menaçant.
-Qu'est-ce que tu as mon beau ?-
-Eloignes toi tout de suite de ce familier !-
-Nevra ? Que se passe-t-il ?-
-Eloignes toi vite ! Approches, dans ma direction.-
Je commence Ă faire un pas vers l'endroit d'oĂč vient sa voix mais Eden s'interpose en grognant encore plus fort et me mord la jambe.
-Eden ! Qu'est ce qui te prend ? Nevra ! Qu'est ce qui se passe ?-
Eden tire sur ma jambe m'entrainant à l'opposer de Nevra. Je commence vraiment à m'inquiéter. Je ne comprend pas ce qui se passe. D'un cÎté Nevra me presse de le rejoindre, affirmant qu'Eden est dangereus, de l'autre Eden me presse d'aller de l'autre cÎté pour l'éviter. Je ne le sens pas menaçant mais effrayé. Pourquoi ? C'est lui qui m'a dit de faire confiance à Nevra, pourquoi voulait-il alors m'en éloigner ?
-D'accord mon beau, je te fais confiance...-
-Mais qu'est-ce que tu fais ? Il va te tuer !-
-Erya !-
Cette voix, c'est celle de Nevra ! Mais pourtant il est...il n'est pas...
-Ne bouge surtout pas, j'arrive.-
-Ne l'écoute pas !-
Il y a deux Nevra ? Mais comment est-ce possible ?
Bon sang je n'aurais jamais dĂ» la laisser seule les yeux bandĂ©s ! Et pourquoi faut-il que mon adversaire soit un golem ? Cette crĂ©ature faite d'argile a pris mon apparence, du moins, a-t-elle essayĂ©e. Il lui manque au moins deux bon centimĂštres, le bandeau Ă l'Ćil est du mauvais cĂŽtĂ© et je suis beaucoup plus sexy que ce truc ! Le propriĂ©taire de cette abomination n'est mĂȘme pas fichu de faire mon nez correctement ! Il n'y a que la voix qui est bien rĂ©ussi. Erya Ă©tait totalement perdue avec l'autre qui lui donne des ordres contraires aux miens. Et dĂšs que je tente de m'approcher d'elle, il en fait tout autant. Je veux Ă©viter que cette chose s'approche d'elle. Je dois donc combattre ce golem.
Je dĂ©teste ces trucs fait d'argile. Ils peuvent prendre l'apparence de qui ils veulent et obĂ©issent jusqu'Ă la mort Ă celui qui les a créés. Les tuer nâest jamais mince affaire, il faut avoir accĂšs Ă son visage pour effacer la premiĂšre lettre du mot qui s'y trouve. On se doute qu'il ne va pas m'offrir l'accĂšs pour le stopper. Je sort mon poignard, mĂȘme si je ne peux pas le blesser mortellement, je peux au moins le ralentir dans ses gestes. Je fais un pas dans sa direction. Il tend la main pour concentrer l'argile dont il est formĂ© vers celle-ci pour crĂ©er un poignard identique au mien.
Point positif de la situation, une arme provenant de sa substance va le ralentir pour son utilisation.
Point négatif, elle est aussi dangereuse que n'importe quelle arme. Comme s'il n'est pas déjà assez fort comme ça !
J'avance prudemment de lui et commence à abattre mon arme sur lui. Il esquive celle-ci sans le moindre problÚme. Nous échangeons des coups, le bruit de nos armes s'entrechoquant résonne. Mon familier vient à la rescousse et tenta de renverser l'adversaire. Mais l'ennemi ne chancÚle point, et n'est nul surpris par cette arrivée.
Un sourire se dessine sur mes lĂšvres lorsque je le touche au bras. Preuve qu'il n'est pas assez rapide. Je continue sur ma lancĂ©e lorsque l'argile qui le forme se dĂ©place Ă nouveau pour rĂ©parer l'entaille et reformer un peu plus les dĂ©fauts qu'il avait pour me ressembler un peu plus. Sa façon de se dĂ©placer me ressemble de plus en plus, de mĂȘme que mes mĂ©thodes d'attaques et de dĂ©fenses. Et merde ! Il essaye de me copier complĂštement, corps et Ăąme pour que mon familier ne puisse plus nous diffĂ©rencier.
MĂȘme son odeur de terre se modifie. Je continue de frapper, tentant des croches pieds, des coups de poings. Sheitan rĂ©ussi Ă choper le bras du golem. Je crie dĂ©jĂ victoire en lui fonçant dessus mais le golem est plus rapide. Il se tranche le bras pris entre les crocs de mon gallitrot et l'envoya plus loin. L'argile du bras coupĂ© s'enroule autour de la gueule et des pattes de mon familier, le maintenant au sol. Je pousse un juron en voyant un autre bras remplacer celui qui a disparu. Pourquoi il arrive Ă se reformer tout seul ? Nous nous battons toujours sans arriver Ă prendre le dessus l'un sur l'autre Ă l'arrivĂ©e d'Eden Ă mes cĂŽtĂ©s. Cela me dĂ©stabilise un moment. S'il est ici, qui protĂšge Erya ?
Je jette un coup d'Ćil dans sa direction. Elle est accroupie au sol. J'allais renvoyer Eden auprĂšs d'elle mais le golem attaque encore. Il n'a pas remarquĂ© que Erya est seule, Ă la merci de tous. Je dois continuer de le distraire pour Ă©viter qu'il ne s'approche d'elle. Le familier de la jeune fille Ă©tait aussi douĂ© au combat que le mien. Il attaque les jambes pour le faire tomber. Le golem n'utilise pas son arme contre lui, ni contre Sheitan tout Ă l'heure. On aurait dit qu'il les veut vivant, intact. Les nains sont ils derriĂšre cette attaque ? Mon adversaire rĂ©ussi Ă repousser Eden et l'envoie dans l'un des piĂšges que j'ai posĂ© pour l'exercice.
Le filet qui sert de piĂšge se referme sur lui, l'empĂȘchant de sortir seul de cette situation. Je profite du temps qu'il le repousse pour le dĂ©sarmer et enfoncer ma lame dans son estomac. Mais il a anticipĂ© l'attaque si bien que mon poignet passe Ă travers lui. Il se solidifie autour de mon avant-bras, m'empĂȘchant de bouger. Je tente de le retirer mais rien n'y fait.
Je suis trop proche de lui, avec mon bras coincé dans le ventre. Il recommence à donner des coups de poing au niveau de mon visage et de mon estomac. Je me protÚge tant bien que mal mais il m'offre un coup si puissant que j'atterris au sol. Mon bras est sorti de son corps et il n'en garde aucune trace. Il ramasse mon poignard que j'ai fait tomber sous le coup de la malchance et s'approche de moi. Son apparence continue de changer pour devenir cette fois, une copie parfaite de ma personne.
Des bruits de bagarre se font entendre entre les deux Nevra. Il faut que je fasse quelque chose. Mais quoi ? A mon cĂŽtĂ© je sens qu'Eden veut aider le vampire mais refuse de me laisser seule. Je m'accroupis en lui caressant la tĂȘte et l'encourage Ă y aller. Il hĂ©site un moment avant de filer. Pour ma part il faut que je retrouve la vue. J'essais de tourner le dos Ă la scĂšne de combat et me concentrer pour faire sortir cette autre qui est en moi sans trop la laisser dominer. Je n'ai besoin que de ses griffes, de sa force et de sa rapiditĂ©.
Je me concentre dessus mais la bataille rĂ©veille d'autres instincts... Mes dents s'allongent ainsi que mes ongles. Je secoue la tĂȘte en sentant mes yeux changer de forme. Je n'ai pas besoin de ça ! Je ne dois pas me transformer totalement ! J'essais de ravaler mon cĂŽtĂ© obscur et de laisser les griffes devenir extrĂȘmement tranchante.
Une fois fait, je frĂŽle le tissu autour de la tĂȘte. Celui-ci tombe trĂšs vite au sol. Ma vision est un peu floue et le soleil me brule les yeux. Mon corps cherche Ă changer complĂštement. Il me faut beaucoup de temps pour me maitriser et ranger crocs, griffes, et autres aspects bestiaux. Je me relĂšve lentement et fais face Ă la scĂšne de combat. Il y a bien deux Nevra. L'un est au sol, l'autre a une dague pointĂ©e sur le premier. Nos familiers sont, pour l'un pris dans un filet, pour l'autre, couvert d'argile et ne peut plus avancer. J'ignore lequel des deux est le vrai Nevra. Celui au sol repousse l'autre avec un coup de pied Ă l'estomac et se redresse Ă l'aide d'une pirouette. L'autre recule en titubant un peu, se massant le ventre en grognant. Je dois aider Nevra, mais lequel ?
J'avance vers eux en évitant les obstacles autour de moi pour les rejoindre. Ils ont remarqué ma présence.
-Ne reste pas planté là et aide moi à détruire cette chose !-
-Ne l'écoute pas, c'est lui le golem.-
Ils ont tous les deux la mĂȘme voix, le mĂȘme physique, la mĂȘme odeur...comment puis-je reconnaitre le vrai ?
Celui à ma droite se jette sur celui à ma gauche. Je suis toujours indécise. Lequel ? Je les regarde. Plusieurs fois je crois voir en l'un le vrai Nevra puis l'instant suivant le doute me saisit pour retourner sur l'autre.
-Je n'y arriverais pas seul, aides moi !-
-Il essaye de te tromper ! Aides moi !-
-Ais confiance en moi, pas en tes sens-
Je regarde Nevra, le vrai, j'en étais sûr. Lui seul m'aurais parlé de confiance. Je me jette sur l'autre pour essayer de l'immobiliser.
Celui-ci est armé. J'esquive les coups et l'autre Nevra se bat à mes cotés
-Tu en as mis du temps pour réagir ! -
-Tu ne m'as donné aucun signe que c'était toi jusqu'à présent ! -
-Désolé mais c'est trÚs dur de te draguer en temps normal, alors lorsque je me bats...-
Je grogne et continue de donner des coups au golem. Sa lame me touche l'épaule à deux reprises. L'odeur de mon sang me donne encore plus la rage. Nevra réussi à plaquer l'ennemi au sol et m'ordonne d'effacer la premiÚre lettre sur son front. Celui-ci se débat mais je réussi à accéder au mot sous ses cheveux et efface cette lettre pour voir apparaßtre le mot mort.
AussitĂŽt le golem cesse de se dĂ©battre. Il ressemble dĂ©sormais Ă un pantin dont on vient de couper les ficelles. Sa peau, ses vĂȘtements s'effritent et le vent balaye la poussiĂšre qui le forme. Au milieu de ces restes, il y a un morceau de cristal...ê§8ê§
Je pousse un soupire en regardant le plafond. Encore une fois, je suis coincée ici. Mais cette fois ci, je suis coincée avec quelqu'un...Je peste en silence. Maudit vampire, maudit cristal, maudit golem et maudits nains ! J'en peux plus de rester assise à attendre les résultats d'analyse ! Je me lÚve en faisant les cents pas dans l'infirmerie. M'énerve m'énerve m'énerve !
-ArrĂȘte de tourner en rond comme un liclion en cage. Ăa ne sert Ă rien.-
-J'ai besoin de faire quelque chose, je ne supporterais pas de rester comme ça.-
-Si tu veux t'occuper, j'ai bien une idée...-
Je lui jette un regard noir. Celui-ci m'offre un regard et un sourire qui en disent long sur son "idée". Moitié allongé sur le cÎté comme s'il profitait d'un instant de bonheur et non une éventuelle mise à mort, je n'ai qu'une envie : lui mettre mon poing dans la figure. Mon instinct primitif veux que je fuis cet endroit. J'ai peur du résultat... et si nous étions contaminés ?
Mon imagination ne peut s'empĂȘcher de travailler sur cette Ă©ventualitĂ©. Contamination par le cristal...mort...non...
Mon corps ne m'obĂ©it plus. Mes jambes lĂąchent sous moi et je me retrouve assise, les jambes repliĂ©es sur moi en pleurant. J'ai du mal Ă respirer. Je pose ma tĂȘte entre mes genoux en Ă©vitant de hurler. Pas ça...je ne veux pas revivre ça...
-Hé, ça va aller d'accord ? Calme-toi...-
Nevra se rapproche de moi. Il pose un genou au sol et sa main caressa mon épaule indemne. Je n'ai qu'une envie, m'éloigner de lui, partir d'ici, me laisser aller dans ses bras, rester avec lui. Mais mon corps refuse de bouger. L'air est toujours plus difficile à respirer. J'ai peur de me transformer, peur de l'attente, peur du monstre...
-Calmes toi. Respire. Faire une crise d'angoisse ne va pas arranger les choses...-
Sa voix me semble lointaine. Je n'arrive pas Ă me calmer. Je ne fais que penser à ça. Ce fichu cristal qui a gĂąchĂ© ma vie, ce cristal qui m'a fait perdre ma famille, ce mĂȘme cristal qui me rend folle et qui nous a sans doute contaminĂ©s aussi ! Il est hors de question que je fisse comme lui ! Je ne veux pas... Pourquoi n'ai-je rien dis Ă papa et Ă maman ? Pourquoi on a gardĂ© ce morceau de cristal ? Pourquoi lui ? Pourquoi ma famille ?
Mon corps ne m'obĂ©it plus. Je tremble, mon cĆur ressemble Ă un Ă©tau dans ma poitrine. Je manque d'air. Une infinitĂ© de point noir danse devant mes yeux. J'ai peur.
Erya a changĂ© de couleur. Elle est aussi blanche qu'un linge. Son Ă©tat mâinquiĂšte. Je me lĂšve pour la rejoindre lorsqu'elle se laisse tomber au sol. Elle fait une crise d'angoisse. Merde. Et il n'y a personne pour gĂ©rer ça. Je pose ma main sur son Ă©paule aprĂšs m'ĂȘtre mis Ă sa hauteur. Pour l'amour de l'Oracle, comment je suis censĂ© gĂ©rer ça ? Je me contente de lui parler, de lui dire de respirer. Mais ça ne change rien. Et Eweillen qui ne revenait pas... Comment allais-je la calmer ? Peut-ĂȘtre que si je...non, elle me jettera la tĂȘte la premiĂšre par la fenĂȘtre si je fais ça. Mais en mĂȘme temps...ça l'aiderais surement... Je m'installe au sol, m'asseyant dans son dos, passant mes jambes de chaque cĂŽtĂ© des siennes. Mes bras passent autour de sa taille pour l'attirer contre moi.
Je la serre contre moi, doucement, de peur qu'elle ne se casse ou qu'elle réagisse mal. Mon contact ne semble pas la faire réagir. J'espÚre que c'est bon signe. Je l'emprisonne dans mes bras et cache mon visage dans le creux de son cou en basculant légÚrement de gauche à droite pour la bercer.
Elle sent si bon. Je dois retenir mon envie de la mordre si je veux rester en vie et qu'elle se calme.
-Je suis lĂ . Ăa va aller. Ferme les yeux et concentre-toi sur ma voix. -
Je continue de la bercer et entame une berceuse, celle que j'utilisais pour ma sĆur lorsqu'elle Ă©tait plus jeune et qu'elle faisait des cauchemars. Ma voix n'est pas trĂšs juste sur certaines notes, je le reconnais. Mais Erya semble commencer Ă respirer de façon plus rĂ©guliĂšre. Nous restons longtemps comme ça. MĂȘme lorsque j'ai fini la berceuse. Si elle semble plus calme, de mon cĂŽtĂ© mon cĆur bat Ă tout rompre. Lorsque Eleiween entre dans la piĂšce, nous sommes toujours dans la mĂȘme position.
Je soulÚve Erya pour la poser sur son lit comme si de rien n'était sous le regard surpris de notre infirmiÚre préférée.
-Je dĂ©range peut-ĂȘtre ?-
-Non tu tombes bien. Notre amie ici présente a fait une crise de panique. J'ai eu beaucoup de difficulté pour la calmer. -
Je reste Ă son cotĂ© pendant qu'Eweileen lui fais faire une sĂ©rie d'examen. Lui faire suivre le regard sur un objet, lui poser des questions sur ses sens comme "cite moi deux odeurs" ou "as-tu des douleurs dans la poitrine" etc. Une fois certaine que ma protĂ©gĂ©e est en bonne santĂ©, l'elfe nous annonce que les examens concernant une Ă©ventuelle contamination au cristal suite aux blessures subit par le combat se rĂ©vĂšlent nĂ©gatifs. Donc on nâa rien mais on doit passer une fois par semaine pendant le mois qui suit pour pouvoir rassurer tout le monde. Nous sommes autorisĂ©s Ă sortir mais je me doute que Erya ne va pas aussi bien qu'elle le laisse paraĂźtre. Je dois garder un Ćil sur elle et faire en sorte que tout aille bien. Mieux vaut ne pas laisser seule une personne qui vient de faire une crise...
-On va manger un morceau ? Je meurs de faim.-
-Oui...-
Je lui tends mon bras pour l'aider Ă marcher. Ses jambes tremblent encore mĂȘme si elle essaie de le cacher.
-Tu crois vraiment que je vais marcher bras dessus bras dessous ?-
-Pourquoi pas ? Arriver au bras d'une jolie fille Ă la cantine, il n'y a rien de mieux pour rendre jalouse toutes les autres.-
Elle lÚve les yeux au ciel et me sourit en coin. Je crois qu'elle a compris que mon excuse est un moyen détourner pour me présenter comme un chevalier servant qui aide la princesse à marcher sans que celle-ci perde la face en avoue une faiblesse. A ma grande surprise elle accepte de se tenir à mon bras.
-A combien de demoiselles veux-tu briser le cĆur en te prĂ©sentant avec moi ?-
-Hum, voyons voir...Ă toutes celles qui seront prĂ©sentes ? Peut-ĂȘtre devrais-je aussi te porter pendant que tu me lances un regard d'adoration total pour ĂȘtre vraiment crĂ©dible ?-
Nous rions tous deux en imaginant la scĂšne. MĂȘme si je dois avouer que cela ne m'aurait pas dĂ©plus de l'avoir ainsi contre moi encore une fois. Il faut avouer que sa peau est si douce, son odeur si agrĂ©able... Comment y rĂ©sister ?
-Il faut les rendre jalouse, pas leur faire avoir une crise cardiaque ou des envies de meurtre !-Me moquais je
Je me met Ă rire et nous descendons les marches doucement en discutant de notre "plan" de jalousie. C'est trĂšs agrĂ©able de parler avec elle. MĂȘme si j'avoue que nos chamailleries commencent Ă me manquer. Nous avançons sous le regard surpris de quelques filles auxquelles j'offre mon sourire de tombeur. Une fois dans le garde-manger elle relĂąche mon bras. Elle ne tremble plus et doit ĂȘtre gĂȘnĂ©e des regards des autres autour de nous. C'est vrai qu'elle n'aime pas ĂȘtre attirer l'attention...Je lui attrape la main pour la porter Ă mes lĂšvres pour la lui embrasser et gouter sa peau.
-Merci pour cette petite mise en scĂšne ma belle-
Il sait. Et il sait que je sais qu'il sait que je ne me suis pas tout à fait remise de mon état.
Nous sommes donc partis ensemble, jouant le jeu pour rejoindre la cantine. Je m'appuie sur lui pour ne pas tomber. Il faut avouer que sous ses airs de dragueur, Nevra est plutĂŽt quelqu'un de sympa. Mais il faut que je garde la tĂȘte sur les Ă©paules. J'avais une rĂšgle en venant ici, ne t'attache Ă personne tant que tu ne t'es pas dĂ©barrassĂ© de l'ennemi. Je compte bien m'y tenir. A cette pensĂ©e, je lĂąche le bras de Nevra. Je cherche Ă m'Ă©loigner de lui mais il n'a pas dit son dernier mot et m'attrape la main pour y dĂ©poser un baiser.
-Merci pour cette petite mise en scĂšne ma belle-
-Merci Ă toi aussi...-
-Je ne vois pas de quoi tu parles.-
Il s'Ă©loigne en me faisant et clin d'Ćil et part rejoindre les autres garçons. Pour ma part, je me dirige vers une table oĂč je peux ĂȘtre seule. J'ai besoin de rĂ©flĂ©chir Ă tout ce qui se passe. Nevra ne m'a pas interrogĂ©. Mais je sens venir le "si tu veux en parler je suis lĂ ". Et si je refais une crise, il me tirera les cargoches du nez avec son collier !
-Salut ! On peut s'assoir avec toi ?-
Je sursaute, perdue dans mes pensĂ©es. Je ne les ai mĂȘme pas vu ni entendu approcher. Il s'agit de Kareen, AlajĂ©a et d'une autre fille que je ne connais pas. J'ai bien envie de leur demander de me laisser seule mais visiblement, toutes les places Ă©taient prises.
-Faites-vous plaisir. Soupirais je
Elles s'installent rapidement, comme si elles craignent que je ne change d'avis. La petite nouvelle ne lùche pas Alajéa. Karren prend la place à cÎté de moi laissant les filles s'installer en face. Je reporte pour ma part mon attention sur mon plat, essayant de les ignorer. La nouvelle ne cesse de me fixer. Un peu comme si elle a peur que je ne la mange elle et non mes pùtes au jambon. Je fini par lever les yeux vers elle. Elle baisse vite les siens. Les autres filles ont senti le malaise. Alajéa s'empresse donc de faire les présentations.
-C'est ma petite soeur Coralia ! Elle est assez timide. Coralia, voici Erya, on a joué avec son familier tout à l'heure, tu te souviens ?-
-Vous...vous avez joué avec Eden ?-Je suis surprise qu'il se laisse approcher si facilement
-Nevra m'a demandĂ© de m'occuper de sa bĂȘte et de la tienne. Ton galytroot a pas mal rechigner avant de venir. Mais dĂšs qu'il a vu qu'il allait passer Ă la fontaine pour un brin de toilette, il nous a toutes adoptĂ©es. Contrairement Ă une autre bestiole dont je ne citerais pas le nom du familier de mon frĂšre !-
-C'est vrai qu'elle est pas facile à vivre. -Se plaint Alajéa
-Tu parles, Ă part mon frĂšre, personne ne peut approcher cette chose.-
Je les écoute bavarder et rire concernant les familiers. Je n'ai pas eu de mauvaise opinion sur Shaitan contrairement aux filles. Elle semble bien s'entendre avec Eden.
-Et toi Erya, tu as des frĂšres et sĆurs ?-
-Je...-
La réponse me reste en travers de la gorge. S'il y a bien un sujet que je ne veux pas parler, c'est ma famille. Encore moins de mon frÚre... Si je l'avais entre mes mains et que j'étais plus forte, je le tuerais.
Il hante mes pires cauchemars, il a gùché ma vie...je le haïs, je le déteste...
-Erya...on est désolée...-
-Désolée ? Pour quoi ? -demandais je en croisant le regard d'Alajéa.
-On ne voulait pas te mettre en colĂšre...on voulait juste...faire connaissance...-
Elle est effrayée, pourquoi est-elle effrayée ? Je cligne des paupiÚres plusieurs fois avant de me rendre compte que mes yeux ont changer de forme et que mes mains griffues ont cassé mes couverts. Oh non, pas une transformation...Ce n'est pas le moment...
-Je suis désolée les filles je...je dois y aller...-
Je me lĂšve et cours le plus vite possible hors de la piĂšce en cachant mon visage et mes mains. Personne ne doit me voir ainsi. PERSONNE. Je sais qu'il est trop tard pour annuler la transformation. Je dois donc sortir d'ici. Le problĂšme est qu'il y a trop de monde sur mon chemin. Trop de risque que les gens me voient...
Je cours vers le mur et l'escalade pour sortir. La hauteur ne m'a jamais effrayée. Le vrai problÚme est que certains endroits manquent de prise. Je dois donc utiliser mes griffes pour m'accrocher.
Une fois arrivĂ©e en haut, je mesure la distance qui me sĂ©pare du sol. MĂȘme pour moi, c'est trop haut pour que je ne fasse que sauter. Je longe donc le mur pour trouver un endroit moins Ă©levĂ© d'oĂč je peux sauter. Je cours toujours plus vite. Mes bras commencent Ă se couvrir de poils. Plus vite...la transformation n'est pas jolie Ă voir. Il est hors de question que quelqu'un voit ça...
Au bout de ce qui me parait ĂȘtre une Ă©ternitĂ©, je peux enfin quitter le mur pour courir vers la forĂȘt. En arrivant ici, j'ai repĂ©rĂ© un coin tranquille au cas oĂč ce jour arriverait. Je m'Ă©croule au sol avant d'arriver Ă ma cachette. Je me tord de douleur sous les coups de la transformation. Certains de mes os se brisent pendant que ma vision change. Je vois les choses avec plus de dĂ©tail, les sons me semblent plus fort. Les coutures de mes vĂȘtements craquent. Au bout de quelques minutes, je me redresse nue, le corps recouvert de poil sombre.
Je ne suis plus Erya, la fille de la garde Obsidienne. Du moins, pour les 3 prochaines heures. 2 si j'ai de la chance. La malĂ©diction de notre famille est assez instable. La premiĂšre bĂȘte l'a Ă©tait pendant presque 10 ans. Ces descendants n'auraient pas eu de transformation s'ils n'Ă©taient pas retourner sur Eldarya. Normalement j'aurais dĂ» savoir me transformer d'un Ă©tat Ă un autre comme je l'aurais voulu, comme les autres descendants de la bĂȘte... Mais je n'ai jamais pu finir mon apprentissage de mon "don". Je suis donc une bĂȘte effrayante. Un ĂȘtre plus fort, plus rapide et affamĂ©e. Je n'ai pu qu'entamer mon repas tout Ă l'heure, et la transformation ouvre l'appĂ©tit. Je me dĂ©place sur mes quatre pattes Ă la recherche d'un petit quelque chose, abandonnant les restes de tissus que furent mes vĂȘtements au sol. Je renifle l'air. Tout est si diffĂ©rent sous cette forme. Un ĂȘtre normal est capable d'utiliser trois de ses cinq sens en mĂȘme temps au maximum. Moi j'en utilise quatre en mĂȘme temps. La vue, l'ouĂŻe, l'odorat, le toucher...Tout ce qui m'est utile pour la chasse.
Lors de ma premiĂšre transformation, j'ai Ă©tĂ© dĂ©stabilisĂ©e par ce surplus d'information. Mon comportement Ă sursauter au moindre bruit du vent, Ă©ternuer devant chaque fleur avait beaucoup amusĂ© ma famille. Mon pĂšre disait que lui aussi, il avait fait la mĂȘme chose Ă mon Ăąge. Ma mĂšre n'Ă©tait pas une bĂȘte, elle n'avait jamais connu ces sensations mais participait Ă la chasse avec nous. Il nous arrivait mĂȘme de jouer sous cette forme et de lui faire croire que c'Ă©tait elle notre prochain repas... Une fois j'ai attrapĂ© un dalafa.
Je me suis pris une raclĂ©e par les parents ce jour-lĂ : On ne mange pas les familiers ni les gens. Ce jour-lĂ ...Mon dernier jour avec eux... Je leur avais dit que je les dĂ©testais...que je ne voulais plus ĂȘtre leur fille ni une bĂȘte... Jamais je ne pourrais leur demander pardon pour ce que j'ai dit ni pour ce que j'ai fait. Je secoue la tĂȘte pour me reconcentrer sur la chasse. Penser au passer ne m'aide pas. Il faut que je trouve une faille. Il arrive que des animaux assez petits qui ressemble au pimpel arrive dans notre monde. Eux on peut les manger. Ils ne survivent jamais longtemps ici. La nourriture ne leur convient pas et ils sont des proies faciles pour n'importe quel prĂ©dateur. J'ai vu une gamine de notre village en adoptĂ© un une fois. Il ne mange rien Ă par les lĂ©gumes que nous obtenions par les portails. Autant dire que le choix de lui laisser notre part Ă©tait vite fait.
Je continue d'avancer. Malheureusement je suis trop bruyante. Le bois sous mes pattes craque, ma respiration se fait trop rapide et trop haletante. Et mon estomac laisse Ă©chapper des grondements. Si mon pĂšre aurait Ă©tĂ© lĂ , il m'aurait exclu de la chasse pour faire des exercices ! Je ravale ma rage et continue de chercher. Je suis pourtant certaine d'avoir vu une faille, un trou dans la terre trĂšs petit d'oĂč ne sortent que mes proies. Je renifle un grand coup et le sens. Il est passĂ© par lĂ il y a une bonne vingtaine de minute. Ma proie...
Je continue ma progression sans me presser. Ses traces dans le sol et son odeur me conduisent à lui rapidement. Je le vois soudain. Il essaye de manger des fleurs. Le vent m'est favorable, il ne peut pas me sentir venir. Je fais rouler des épaules comme un Ciralak devant une souris en tissu et saute dessus. Il n'a pas le temps de se rendre compte de quoi que ce soit quand ma mùchoire claque sur lui. Le goût de son sang sur ma langue réveille ma faim et je ne me fais pas prier pour commencer à le manger. En général j'évite de manger comme ça.
C'est dĂ©goutant, les os sont petits et me donnent mal Ă l'estomac et puis je mets du sang partout. Vraiment dĂ©goutant... Mais bon, cas extrĂȘme, mesure extrĂȘme...
-Tu es sĂ»r que tu n'as pas rĂȘvĂ© ?-
-Oui, tu vas voir, il ressemble Ă un pimpel mais ce n'en est pas un !-
Je lĂšve la tĂȘte de mon repas...du bruit...des enfants...Et c'est trop tard pour m'enfuir ou me cacher ! En moins de temps qu'il m'a fallu pour tuer ma proie, les enfants sont dans mon champs de vision, et moi dans le leur. Jamais je ne me suis retrouvĂ©e dans cette situation, que dois-je faire ? Les gens qui me voient en bĂȘte, ceux de mon village avaient l'habitude puisqu'ils Ă©taient tous des bĂȘtes ou vivants parmi eux depuis des gĂ©nĂ©rations. LĂ je pariais bien 800 maanas qu'ils ne savent mĂȘme pas qu'un ĂȘtre comme moi existe.
-UN MONSTRE !!!!!!!!!-
Ils s'enfuient trĂšs vite. Je soupire et fouette le sol de ma queue pour faire disparaitre toutes traces de mon passage avant de mâĂ©loigner dans la direction opposĂ©e. Bon, premiĂšre impression, c'est fait... Temps pour les explications : 0. Instinct de survie chez ces gamins, quasi nul. On ne fuit jamais devant un prĂ©dateur, on Ă©vite de lui montrer qu'on a peur en hurlant. L'odeur de la peur, les cris et la poursuite excite le prĂ©dateur Ă la chasse. Une chance pour eux que je ne mange pas les enfants. Je regarde aux alentours. Je suis pourtant assez Ă©loignĂ©e de toutes civilisations d'au moins 1h. Que faisaient ces gamins ici ? Et puis peu importe, mieux vaut que je ne sois plus lĂ quand ils dĂ©barqueront avec leurs parents, des torches et des fourches. Je regarde mon Ă©tat tout en marchant. Je suis sale avec ce sang... il faut que je fasse un brin de toilette. Une chance pour moi, il y a un petit lac. J'y plonge la tĂȘte la premiĂšre.
La bĂȘte n'aime pas l'eau. Elle se dĂ©bat et m'oblige Ă rejoindre la terre ferme. Je la laisse faire en sentant les poils rĂ©trĂ©cir sur mes bras. Je ne veux pas risquer la noyade en me retransformant.
Ce fus aussi douloureux que tout Ă l'heure.
Elle s'est enfuie si vite que je n'ai pas eu le temps de rĂ©agir. Mon espoir de savoir ce qui s'est passĂ© : demander Ă ma fouineuse de sĆur, Ă elle et sa meilleure amie.
Elles me racontent la mĂȘme histoire. Elles essayaient de faire la conversation lorsqu'elle a, semble-t-il, casser ses couverts et s'est enfuie en courant. Je soupire. Il ne sert Ă rien de chercher Ă la retrouver.
Si elle a besoin de moi elle reviendra, enfin, je l'espĂšre... Ma seule conclusion est qu'elle avait besoin d'ĂȘtre seule. Je peux bien respecter son choix. Et j'ai d'autres ciralak Ă fouetter. Les rapports, les autres membres de la garde, Miiko qui me fait une scĂšne, une jolie qui me cours aprĂšs... Je suis trop occupĂ© pour m'inquiĂ©ter pour elle, en plus c'est une adulte, elle sait se gĂ©rer toute seule ! Pourquoi ces excuses sonnent elles faux dans mon esprit ? Les heures dĂ©filent sans que je ne la revois. Je suis de plus en plus inquiet... Et si elle a refait une crise d'angoisse ? Je secoue la tĂȘte. Son familier est dans l'enceinte du bĂątiment. S'il lui est arrivĂ© quelque chose, il aurait Ă©tĂ© agitĂ©, alors que lĂ , il s'amuse Ă explorer chaque recoin de QG.
Je ne dois donc pas m'inquiĂ©ter... Je continue donc mon travail tranquillement. Effectuant quelles missions, gĂ©rant les nouvelles recrues. Une en particulier attire mon regard. Une petite Neko aux cheveux rouges et aux yeux verts. Je fais la causette et l'invite Ă passer par ma chambre pour faire plus connaissance. Chose qu'elle accepte trop facilement Ă mon goĂ»t. Encore une fille facile. Je suis vraiment déçu. Elle est pourtant magnifique, mais mon intĂ©rĂȘt pour elle s'arrĂȘte lĂ . Elle me suivi en riant lorsque mon souffle lui chatouille les lĂšvres. Je prend mon temps pour ouvrir la porte et lui caresser les reins. Elle essaie de se jeter sur moi mais je la fais patienter encore un peu, lui assurant que ce serait encore meilleur. Une fois dans la chambre nous nous embrassons en nous collant l'un Ă l'autre pour nous diriger vers le lit. Mes lĂšvres dĂ©clinent vers son cou. Elle en frissonne. Je la mord doucement sans lui faire mal pour commencer et l'empĂȘcher de nous dĂ©shabiller.
-Patience ma belle, laisses-moi te gouter et de profiter de la vue avant...-
Elle rejette la tĂȘte en arriĂšre pour me laisser libre accĂšs Ă cou. J'y enfonce mes crocs et bois son sang. Une fois que j'ai pris ce dont j'ai besoin pour me nourrir je la regarde dans les yeux. Je claque des doigts et commence mon art.
-On a couché ensemble toute la nuit et c'était génial.- Lui dis-je
-On a couché ensemble toute la nuit et c'était génial.- Répéta-t-elle sans la moindre émotion.
-A ton réveil tu auras l'impression qu'on vient juste de finir et tu repartiras dans ta chambre.- Continuais-je
-A mon réveil j'aurais l'impression qu'on vient juste de finir et je repartirais dans ma chambre. -
-Bien, maintenant dort.-
Elle s'Ă©croule dans mes bras. Je la dĂ©pose dĂ©licatement dans mon lit. VoilĂ une bonne chose de faite. Je me dirige vers l'armoire pour me changer. Une bonne nuit de sommeil va me faire un trĂšs grand bien. Sheitan entra dans ma chambre au moment oĂč j'allais ouvrir la porte de l'armoire. Elle grogne en voyant la fille dans mon lit et secoue la tĂȘte.
-Quoi ? Tout ce qu'elle voulait c'était couché avec Nevra le chef de garde ! Elle a ce qu'elle veut ! Enfin, presque...-
Mon familier grogne à nouveau et va s'installer à sa place pour dormir. C'est amusant de la voir jouer au donneuse de leçon lorsque j'hypnotise les filles pour leurs faire croire que je passe mes nuits avec chacune.
Mais un jour je trouverais celle qui me convient, et tout cela changera. Je pense Ă Erya. Elle me rĂ©siste, ce qui la rend attirante en plus de son joli minois. Et il n'y a pas que ça, elle est drĂŽle quand elle le veut, tĂȘtue, intelligente, belle, trĂšs forte...elle ne se laisse pas faire. J'essaie de l'imaginer soupirer dans mes bras, prononcer mon nom dans un cri. J'ai du mal Ă savoir qui dominerait sur l'autre et ça me plait sa façon d'ĂȘtre imprĂ©visible. Je me met Ă sourire en l'imaginant Ă nouveau dans mes bras. Oui, peut-ĂȘtre elle...
J'ouvre la porte .......
........
.........
..........
Mon sourire s'efface et mon Ćil s'agrandit devant ce que je vois...
..........
............
..........
Merde il faut que je pense Ă respirer lĂ . Mon cerveau a un gros bug devant cette vue...Jâessaie de me reprendre tant bien que mal. Respirer, ne pas baver. Respirer, ne pas baver. Baver, ne pas respirer...Non, pas dans ce sens !
-Mais...mais qu'est-ce que tu fais lĂ ? Lui demandais-je encore sous le choc. -
Comment est-elle entrĂ©e ? Ma porte est pourtant fermĂ©e Ă clĂ©. C'est impossible. Erya ne peut pas ĂȘtre lĂ , dans mon armoire, ne portant pour seul vĂȘtement qu'un de mes kimonos ! Pourquoi est-elle comme ça ? Comment j'ai fait pour louper ça ? Une fois le choc passĂ© et que mon Ćil arrĂȘte de trainer sur son corps pour regarder ses yeux...Plus haut les yeux Nevra ! Au puis merde, tant pis pour ces yeux. Ce que je vois me fais beaucoup trop d'effet. C'est elle qui s'amuse Ă ĂȘtre sexy dans mon armoire sans que je lui demande quoi que ce soit, autant que j'en profite un peu ! C'est fou comment mes fringues lui vont bien. Je me pose de maniĂšre Ă m'appuyer contre l'armoire pour l'empĂȘcher de sortir. Elle me dois des explications...
-C'est mon anniversaire aujourd'hui ? J'ai le droit à un cadeau à moitié déballé ? -
Elle rougit et essai de se cacher. Ce qu'elle est magnifique...
-Et bien je...C'est qui elle ?-
-Elle ?-
Je regarde derriÚre moi la fille qui dort dans mon lit. Merde ! Je l'ai complÚtement oubliée celle-là !
Une soudaine angoisse me saisit. Qu'a-t-elle vu ? Qu'est-ce qu'elle va s'imaginer ?
-C'est...ce n'est pas ce que tu crois.-
Bon sang ! Je crois qu'on ne peut pas faire plus mauvais que ça comme explication !
Ce nâest pas vrai ! Pourquoi avait-il fallu qu'il me trouve ? Comment je vais lui expliquer qu'aprĂšs ĂȘtre sortie de la forĂȘt, j'ai escaladĂ© la tour Ă l'aide de mes griffes, suis passĂ©e par la fenĂȘtre de ce que je croyais ĂȘtre ma chambre et n'ai rĂ©alisĂ© mon erreur qu'en le voyant rentrer ? Que je me suis cachĂ©e dans son armoire et ai mis le premier truc qui me tombait sous la main ? Quel mensonge vais-je utiliser ? Comment lui faire oublier cette histoire ?
-Et bien je...C'est qui elle ?-
-Elle ?-
Nous regardons la jeune fille allongée dans le lit de Nevra. J'ai entendu leur conversation bizarre mais n'ai pas pu voir ce qui c'est passé. En tout cas elle me sert de moyen de détourner l'attention. Nevra semble paniquer sur le fait que je la surprenne ici. Au début j'ai cru qu'ils allaient coucher ensemble mais ensuite...ils faisaient semblant ?
-C'est...ce n'est pas ce que tu crois.-
Pas ce que je crois ? Qu'est-ce que je suis censĂ©e croire ? Je le regarde lui puis la fille. Il se passe un truc louche que Nevra ne veut pas que je dĂ©couvre. C'est peut-ĂȘtre un bon moyen de lui faire oublier que je suis ici...
-Vraiment ? Tu n'as pas amené cette fille ici pour jouer aux cartes pourtant.-Me moquais je
-Non c'est juste que...Ne dis Ă personne se qui vient de se passer d'accord ?-
-OK, je n'ai jamais été là , et tu ne m'as jamais vu dans ta chambre.-
-Merci. Maintenant tu peux m'expliquer pourquoi tu es lĂ ?-
-Je croyais que je n'avais jamais été dans ta chambre...-
Nevra me regarde sérieusement. Il est vraiment injuste ! Je n'ai pas le droit d'avoir d'explication et lui il en réclame. Je croise les bras et referme un peu mieux le kimono qui glisse sur mes épaules. Il va devoir se contenter d'une demie vérité.
-Je me suis trompée de chambre et j'ai paniqué...-
-Et comment tu as fait pour entrer alors que c'était fermé à clé ?-
-Et bien...par la fenĂȘtre...-
Nevra examine la fenĂȘtre et l'Ă©tage. Celle-ci est lĂ©gĂšrement dĂ©boitĂ©e suite Ă mon passage forcĂ©, et on est trop haut pour arriver sans Ă©chelle. Il soupire et m'examine Ă nouveau.
-Et le fait que tu portes mes vĂȘtements ?-
-Je n'avais que ça sous la main...et cette fille, tu l'as hypnotisée ? Pourquoi est-ce que vous n'avez pas passé à l'acte ?-
-ça ne te regardes pas.-
-Tout comme le fait que je me sois trompée de chambre.-
Nevra soupire et me fais sortir de l'armoire. Il fouille Ă l'intĂ©rieur et sort d'autres vĂȘtements, un pantalon et un top noir. Il me les tend sans me regarder.
-Met ça, ils ne me vont plus...ça devrais ĂȘtre ta taille. Tu pourras les garder.-
J'attrape les vĂȘtements en le regardant. Lui Ă©vite de me regarder. Moi qui pensait qu'il serait du genre Ă vouloir mater. AprĂšs tout, c'est un coureur de jupon. Je ne suis pas la premiĂšre dont il a vu le corps. Pourtant il me semble que son visage s'est empourprĂ©. Je lui tourne le dos et me change en lui jetant des coups d'Ćil pour ĂȘtre certaines qu'il n'a pas les yeux baladeurs. Ce n'est pas le cas. Pourtant dans l'armoire, j'ai senti son regard cherchant Ă me dĂ©shabiller. Il est Ă©vident que je ne le laisse pas indiffĂ©rent.
Alors pourquoi n'en profite-il pas ? Je ferme le bouton du pantalon. Je suis habillĂ©e et les vĂȘtements me vont parfaitement. Il me tourne toujours le dos. Je regarde la fille qui dort. Est-ce la premiĂšre Ă ĂȘtre hypnotisĂ©e ? Ou alors....
-Nevra...-
-Quoi ?-Grogne t il
Il me tourne toujours le dos. Et si vraiment... Je me met Ă rire Ă cette idĂ©e. Non, ce ne pouvait pas ĂȘtre ça ! Je me met Ă rire de plus en plus. Nevra se retourne pour me faire face en rougissant et grognant.
-Je t'arrĂȘte tout de suite je suis bien attirĂ© par les femmes et rien d'autres. Et ce n'est pas parce que cette fille ne me fait pas d'effet que je suis incompĂ©tent ! Je peux trĂšs bien te le prouver !-
-A oui ? Et tu comptes aussi me faire le coup du "on a couché ensemble et c'était génial" en claquant des doigts ?-
Il se jette sur moi en me plaquant contre le mur, une main sur mon cou, l'autre au-dessus de ma tĂȘte. Il a Ă©tĂ© si rapide que je n'ai pas vu venir. Son regard est diffĂ©rent, ses crocs plus longs et bien visible. Il me fait froid dans le dos comme ça. Son corps bloque le mien, sa main ne m'Ă©trangle pas, chose que n'importe qui aurait pu penser en entrant dans la piĂšce.
-Ne me pousse pas Ă faire quelque chose qu'on regretterait tous les deux...-
-Comme quoi ?-
Il se mit à rire et détache sa main de mon cou pour me caresser la mùchoire. Ses dents reprenaient une taille normale mais son regard reste avide.
-Je ne te ferais jamais de mal...-Essaie-t-il de me rassurer
Son pouce caresse ma lĂšvre infĂ©rieure. Je sens son corps se coller au mien et son visage se rapprocher trop prĂȘt Ă mon gout. Son souffle chaud se mĂȘle au mien. Je frissonne Ă l'idĂ©e qu'il puisse m'embrasser. En ai-je envie ? Pourquoi ne l'ai-je pas encore repoussĂ© alors qu'il est si prĂȘt ? Un claquement Ă cotĂ© de mon oreille me fait sursauter. Nevra Ă©loigne son visage du mien en souriant. C'est un sourire taquin et triomphant. Il vient de jouer avec moi au ciralak et Ă la souris et semble avoir gagner...Le problĂšme est que j'ignore les rĂšgles de son jeu et que je ne sais pas comment me dĂ©fendre. Cela me fait un peu rager.
-Aller sort d'ici si tu ne veux pas te mettre à raconter qu'on a passé une nuit de folie ensemble.-
-Je croyais que c'était avec elle que tu passais la nuit.-
-Hum...Maintenant que tu le dis, je n'ai encore jamais fait croire qu'il y a eu un plan Ă 3...-
-N'y penses mĂȘme pas !-
-Tant que tu gardes mon secret, je garde le tien, et ton honneur reste sauf.-
Je commence à m'éloigner de lui. Sur le pas de la porte je me retourne pour lui faire face une derniÚre fois.
-Nevra, pourquoi tu te fais passer pour un homme qui a enchainé femme sur femme ?-
Il soupire en passant sa main sur sa nuque. Il cherche une réponse à m'offrir mais au final il hausse les épaules
-Tu as tes secrets, j'ai les miens.- Se contente-t-il de me rĂ©pondre.ê§9ê§
Je tiens les trois roses en main. Le fleuriste à eu beaucoup de mal à me les céder. Il sait que j'ai des rosiers spéciaux, aux couleurs incroyables que nul ne doit cueillir sous peine de subir ma colÚre. Il veut connaitre leur secret. Mais je m'y suis refusée. Le secret des roses ne concerne que moi et ne sera dévoilé à personne. Devant mon refus, il m'a fait payé le prix fort. 15 maanas piÚces ! Si cela aurait été possible, j'aurais pris les miennes.
J'attends donc devant le garde manger en soupirant. Trois roses d'or pour trois filles que j'ai effrayé hier. J'ai choisi la couleur or pour plusieurs raisons. La premiÚre était que, les roses qui leurs correspond sont jaunes aussi, d'un jaune d'or. Cela signifie qu'elles ont peur de moi. La deuxiÚme raison est que offrir une rose d'or signifie le demande de pardon. Je veux me faire pardonner de les avoir effrayées au point que la seule chose que je leur inspire soit la peur.
Je regarde l'heure. Cela fait une heure que je cherche Ă les intercepter. Elles ne mangent pas ces filles ? Je ne vais quand mĂȘme pas rester Ă poireauter toute la journĂ©e !
-Salut, je viens chercher le plateau de Kareen, d'AlajĂ©a et de sa soeur. Elles m'ont signĂ© un billet pour prouver ça...merde oĂč il est ?-
Je regarde en direction de la cuisine. Mon ouĂŻe a rĂ©ussi Ă entendre cet Ă©change d'information. Ainsi, les filles ne viennent pas et Chrome va leur apporter leur plateau... Je peux lui filer les roses pour qu'il les donnes Ă ma place ou le suivre et les donner moi mĂȘme. Sachant qu'il s'agit de Chrome, il serait bien capable de perdre les fleurs ou de les offrir Ă quelqu'un d'autre...mieux vaut le suivre et les offrir moi mĂȘme.
Je passe derriĂšre Chrome pour rĂ©cupĂ©rer mon plateau. Si je suis lĂ , autant manger quelque chose aussi. Le loup vient de retrouver son papier lorsque je suis servie. Le pauvre va devoir porter quatre plateau dont le sien. hum...Cela pourrait ĂȘtre une bonne excuse pour le suivre.
-Chrome, tu veux de l'aide pour tout porter ?-
-C'est que...-, hésita t il.
-Je compte pas m'enfuir avec, ne t'inquiĂšte pas, j'ai pas envie de me faire taper dessus par Nevra, et j'ai un cadeau pour les filles.-
Il jette un coup d'oeil aux roses posées sur mon plateau. Son visage s'illumine. On dirait que dire la vérité ça aide.
-Des fleurs ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tÎt ! Elles viennent de ton rosier personnel ? Tu pourrais m'en donner une ou deux ?-
-Non, du fleuriste, je les ai acheté ce matin. Et mes roses ne sont pas à vendre. Il est interdit de les prendre ou de les couper.-
-Quel intĂ©rĂȘt d'avoir un rosier dans ce cas ?- Me demanda t il
S'il savait. Mes roses ne sont pas que des fleurs, mais le lien qui mâunit avec une personne. Je n'ai rĂ©vĂ©lĂ© cela Ă personne, et je ne fais pas assez confiance aux gens pour le leur dire.
Chrome me passe le plateau d'Alajéa. Je le suis sans discuter, perdue dans mes pensées sur mes roses chéries. A chacune sa couleur. Le jaune or pour la peur, jaune pale pour la méfiance. Les plus foncées sont la jalousie. Les rouge sang pour...
-Les rouges c'est pour l'amour c'est ça ?-
-Quoi ?-
Comment le sait il ? Je n'ai aucune rose de cette couleur. Ou alors y en a t il une que je n'ai pas vu ? Non c'est impossible. Et qui cela peut il ĂȘtre ? Je ne suis pas assez proche de qui que se soit pour que cela arrive. Pas mĂȘme...non, Nevra joue, il ne peut pas ĂȘtre amoureux de moi. Il semble m'apprĂ©cier oui, mais de lĂ Ă ĂȘtre amoureux...
-Quand tu offres des roses rouges, c'est pour un message d'amour ? -
-Heu oui, pourquoi ?- Lui demandais je soulagée que la question ne tourne pas autour d'un certain point.
-Je réfléchissais pour savoir quel coloris choisir pour Kareen. Mais j'ai pas envie qu'elle se moque de moi si elle sait se que ça représente cette couleur.
Me voila rassurée. Pas de rose rouge parmi mes fleurs. Enfin, j'espÚre...j'irais vérifier tout à l'heure. Mais pour le moment, nous approchons de la porte. On peut entendre les filles rire.
Chrome frappe à la porte avec son pied. Un coup puis trois rapide suivi de deux lents. Est ce un code pour entrer ou pour prévenir de mon arrivé ? Je deviens vraiment parano ! Si ça se trouve, c'est juste un jeu ou la façon pour Chrome de frapper aux portes.
-Oui entre.-
Chrome pousse la porte. Kareen est occupĂ©e Ă lire une liste. AlajĂ©a et sa soeur perdent leurs sourires en me voyant. Chromes donne Ă chacune son repas et je fais de mĂȘme avec mes roses.
-Les filles, je suis désolée pour l'autre jour. J'étais...disons qu'il n'est pas bon de rappeler certains souvenirs.-
-Je comprends. Je suis pareil lorsque je suis face à l'eau.- Me répond timidement Alajéa.
Je lui adresse un sourire reconnaissant. Le trio accepte mes excuses et mes fleurs avec plaisir.
-Ce sont celles de ton rosier ? -Me questionne Coelia
-Malheureusement non, on ne peut pas les cueillir, c'est trop...trop douloureux pour moi.-
-A bon ? Mais pourquoi ?-
-Je suis reliée à ses fleurs, tout comme une dryade l'est à son arbre, si on y touche, je le sens. Et ça me fait mal...-
-C'est peut ĂȘtre liĂ© Ă ta race ? Pourtant tu ressembles Ă un loup garou. -Constate Coelia
-Ăa va pas ! On a pas les oreilles aussi grandes nous ! En plus sa queue est plus fournie que celle que le plus poilu des loups que je connaisse ! -S'exclame Chrome.
-Je ne sais pas comment je dois prendre ça...-
Nous nous sommes tous mis à rire. Cela faisait longtemps que je ne me suis pas amusé dans un groupe de personne. Nos rires sont interrompu par quelqu'un qui frappait à la porte. Kareen se précipite vers la porte et ouvre.
-Oh Avichag, comment vas tu ma belle ?-
-Tu as du monde ? DĂ©solĂ©e, je repasserais...je cherche ton frĂšre, tu sais oĂč il est ?-
-Je ne l'ai pas vu de la journée. Mais je crois que notre amie Erya le sait...-
Tout les regards se posent sur moi. Comment ça je devais le savoir ? Je suis pas sa nounou ! Et elle lui veut quoi cette fille ? C'est pas parce qu'on a rendez vous pour gérer mon intégration dans la garde que je sais tout de sa vie et que les gens peuvent nous déranger. J'ai besoin d'évoluer moi ! Et puis...ELLE LUI VEUT QUOI CETTE FILLE ?!?! Non, je ne suis pas jalouse. Nevra fait se qu'il veut (ou fait croire) avec qui il veut je m'en moque. Ce que je veux savoir c'est pourquoi elle prend sur mon temps d'entrainement et qu'est ce qu'elle lui veut ?
-Non, je le vois dans 2h au cerisier. Pour le reste je ne sais pas ce qu'il fait.-
-Dommage, je continue mes recherches dans ce cas ! J'ai une grande nouvelle Ă lui annoncer !-
Elle adresse un clin d'oeil à Kareen et s'éloigne. Une nouvelle ? Quelle nouvelle ? Et pourquoi une certaine personne ne cherche pas à en savoir plus ? A moins qu'elle ne soit déjà au courant, cela expliquerait le regard complice qu'elles se sont échangées...il faut que je saches un peu plus la dessus...
-Je ne vous ai pas racontĂ© ? Ce matin j'ai surpris un Ă©change en Miiko et Leiftan, il y aurait une bĂȘte pas trĂšs loin d'ici...- annonce la vampire
-Une bĂȘte ? Quel genre ? -sâinquiĂšte AlajĂ©a
-Le genre Ă tuer des familiers... enchaine la soeur de Nevra.-
Oh non, pitiĂ©, ne me dites pas que le bruit ma transformation est remontĂ© jusque ici... Ai je sous estimĂ© la confiance que les adultes donnent aux dires des enfants ? Miiko a t elle fait lancer une enquĂȘte ?
Qu'est ce que l'on sait déjà ? Ai je laissé des traces qui guident jusqu'à moi ? Je dois en savoir plus, mais comment ? Je ne peux pas interroger Miiko...encore moi Leiftan.
-Je vous laisse, je...j'ai un truc important à faire, j'avais oublié...c'était chouette, faudrait qu'on refasse ça une prochaine fois...-
Je cours sans leur laisser le temps de dire quoi que se soit. Bon sang, comment vais je me sortir de ce mauvais pas ? Je dois faire taire ces rumeurs de bĂȘte avant que... Oh non, et s'il est dĂ©jĂ au courant ?
J'imagine dĂ©jĂ le pire, les villageois avec des torches et des fourches, me poursuivant sous forme animal, la bĂȘte faisant son apparition, son instinct cherchant Ă me protĂ©ger et Ă©liminer mes poursuivants avant de me tuer dans sa folie, du sang, des morts... Non ! Cela ne doit pas se reproduire ! Je dois intervenir !
-Nevra ! Enfin je te trouve !-
Cette voix, c'est celle de la fille qui est venue tout Ă l'heure. Je me demande ce qu'elle a Ă lui dire...
Non, je n'ai pas le temps pour ça. Je dois me concentrer sur mon objectif principal. Et puis ça ne me regarde pas, c'est une conversation privĂ©e... Et puis... Nevra a peut ĂȘtre des infos sur cette histoire de bĂȘte ! Je peux lui demander de me laisser enquĂȘter !
-Tu te souviens il y a un peu plus d'un mois...C'était vraiment génial quand on a...-
-Et tu veux qu'on remette ça un soir c'est ça ?- l'interrompt Nevra.
Bon sang c'est vraiment le type de conversation que je ne dois pas écouter. Mais je reste planté dans le couloir, cachée derriÚre le mur à écouter. Je me demande si Nevra a aussi hypnotisé cette fille ou s'il s'est vraiment passé quelque chose...
-Non, en fait, je suis...il se pourrait que...que je sois enceinte.
-FĂ©licitation, ton copain doit ĂȘtre aux anges. Ne t'inquiĂšte pas, ce qui s'est passĂ© cette nuit restera secret.
-Nevra, c'est toi le pĂšre.
...
....
.....
......
.....
....
...
La mùchoire m'en tombe. Je la regarde avec un oeil aussi rond que celui d'un globulosaurus. Elle croit que je suis le pÚre de son enfant...juste parce qu'elle croit qu'on a couché ensemble... Oh pu**** de mer**...
Comment je vais lui faire comprendre que je ne suis pas le pĂšre sans qu'elle sache que je l'ai hypnotisĂ© et donc qu'il n'y a jamais rien eu entre nous, et surtout qu'elle ne s'imagine pas que je fuis les responsabilitĂ©s, comme celle d'ĂȘtre pĂšre. Bon ok, je ne suis pas prĂȘt Ă ĂȘtre pĂšre, et si il y aurait eu quelque chose entre nous, j'aurais cherchĂ© Ă vĂ©rifier...
-Tu...tu es sur qu'il est de moi ?-
-Ăvidement !! De qui d'autre sinon ? Je ne fais pas ça avec le monde entier ! On va avoir un bĂ©bĂ© et on va l'Ă©levĂ© ensemble et se marier !-
Je soupire, la situation va ĂȘtre compliquĂ©e...Je vais devoir faire travailler des sources pour savoir qui est le vrai pĂšre et lui faire oublier cette histoire de mariage.
-Ce n'est pas ce que j'ai dit mais...j'ai pris soin de me protéger, toi aussi, donc cela me laisse assez perplexe...et je...-
-Et tu ne veux pas d'enfant avec moi ?!-
Elle s'enfuit le visage dans les mains sans me laisser le temps de répondre. Et voila, l'un des points que je voulais éviter... Je vais passer pour quoi maintenant ? Je dois la rattraper et mettre tout ça au clair.
Comment vais je trouver des preuves que je ne suis pas le pĂšre ? Peut ĂȘtre qu'Ă l'infirmerie quelqu'un pourrait m'aider ?
Je me pince l'arrĂȘte du nez en inspirant. C'est Ă ce moment que je sens son odeur. Depuis quand est elle lĂ ?
A-t-elle entendu la conversation ? Que va-t-elle imaginer ? Je dois m'expliquer avec elle, que ceci n'est qu'un malentendu...
-Tu peux te montrer je sais que tu es lĂ ...-
Elle approche doucement, les oreilles pliées en arriÚre comme un animal qui sait qu'il va se faire disputer. J'en déduis qu'elle a entendu la conversation depuis le début. Je soupire. Génial, qui d'autre est au courent ? Il faut que je trouve une solution et vite. Devenir pÚre est une chose, devenir pÚre d'un gosse qui n'est pas de toi parce que le monde entier te fait passer pour un sal*** en est une autre...
-Les couloirs sont pleins de courent d'air, assure toi de ne pas ĂȘtre du mauvais cotĂ© quand tu espionnes.-
-Oui...je...-
-Je suppose que tu as tout entendu. Pour cette histoire, tu te doutes que ce n'est pas vrai, cette fille est...ce n'est pas mon genre, comme l'autre je l'avais hypnotisĂ©e...et maintenant, elle croit ĂȘtre enceinte de moi...-
-J'avais cru comprendre...mais je voulais te voir pour autre chose...j'ai entendu parlĂ© d'une rumeur sur une bĂȘte...-
Je le regarde en fronçant les sourcils. Elle se fiche complĂštement de cette mauvaise situation dans laquelle je suis et prĂȘte attention Ă cette histoire de bĂȘte ! Miiko nous en a parlĂ© ce matin, nous en avons dĂ©duit qu'il s'agissait d'un blackdog. Mais le fait qu'elle s'y intĂ©resse...cela signifie t il qu'il s'agit de bien plus que cela ? Voila qui est intĂ©ressant et intrigant. Je dois en savoir plus sur ses motivations.
-Oui, Miiko m'a demandĂ© d'enquĂȘter dessus ce matin, mais c'est encore trop confidentiel. Et puis avec cette histoire, je vais devoir prouver que cet enfant n'est pas le mien... Je pensais refiler l'affaire Ă Ezarel...-
-NON ! Heu je veux dire, je peux trÚs bien prendre l'affaire si tu veux, pas besoin de demander à ce crétin d'elfe bleu...-
Victoire je savais qu'utiliser le nom d'Ezarel me ferait gagner du temps pour qu'elle se vende et j'ai vu juste, cette histoire d'attaque de blackdog est bien plus que ça. Et cela semble concerner Erya. Il me faut garder un oeil sur elle et qui sait...peut ĂȘtre pourrait elle m'ĂȘtre utile ?
-C'est vrai ? Tu veux t'en occuper ? -Lui demandais je
-Oui bien sur ! J'ai un excellent professeur, je suis sur de suivre cette mission Ă bien.
-Super, alors commence à retracer ses fréquentations, petits amis etc.- Lui annonçais je avec un grand sourire
-Heu attends, quoi ?
-Je vais pouvoir rĂ©soudre cette histoire de bĂȘte pendant que tu t'occupes de ma pseudo paternitĂ©. Merci beaucoup !
Elle ouvre et referme la bouche plusieurs fois avec des yeux ronds. On aurait dit un blobby qu'on vient de sortir de l'eau.
Elle ne s'attendait pas à ça, et je vais en sortir gagnant des deux cotés, je suis vraiment trop fort !
-Je...je parlais de l'autre mission, avec la bĂȘte...-
-Puis je savoir pourquoi elle tâintĂ©resse tant ?-
-Et bien je....en fait...c'est plus passionnant tout simplement !-
La pauvre, elle ne sait vraiment pas mentir. J'ai bien envie de m'amuser avec ça...
-Alors tu m'aide Ă prouver que je ne suis pas le pĂšre avant ce soir, je te confie l'affaire. -
-Avant ce soir mais...-
-C'est à prendre ou à laisser et puis ce n'est pas comme si je te laisser travailler seule, je vais t'aider évidement !-
Il est sĂ©rieux !!!! Je n'y arriverais jamais en si peu de temps ! Je ne sais mĂȘme pas par quoi commencer ni quoi faire !
-On va commencer par chercher avec qui elle a trainĂ© et qui pourrait ĂȘtre le pĂšre, Ă deux ce sera plus simple.-
Je soupire, je n'ai visiblement pas le choix... J'accepte son offre Ă contre coeur et nous nous sĂ©parons. Il part au refuge pendant que je fouille le QG. La journĂ©e va ĂȘtre longue...Jâessaie de la jouer fine en prĂ©textant qu'il s'agissait d'une enquĂȘte auprĂšs des membres de la garde...
-Pourquoi on veut savoir si j'étais avec une fille le mois dernier ?- Me demande un des types que j'interroge
-Ykhar a dit qu'ils avaient besoin de savoir si les relations et coup d'un soir avaient un impact sur la façon de travailler en Ă©quipe, une bĂȘtise comme ça...-
-Et pourquoi tu n'interroge que les hommes ?-
-C'est ce qu'on m'a demandé, si ça ce trouve, Ykhar a oublié de cocher la case femme....-
-Ăa ne m'Ă©tonnerait pas d'elle ! Et non, je n'ai pas eu d'aventure depuis mon mariage il y a 3 mois.-
-Et vous avez remarqué des comportements de relation étrange entre certains personnes ?-
-Non je ne vois pas.- Me répond il.
-Vous ĂȘtes sur ? Pourtant beaucoup de personnes m'ont parlĂ© d'une petite rousse...Avichag je crois...-
-Cette fille avoir une relation avec un homme ?Ăa m'Ă©tonnerais !-
-Pourtant elle a dit Ă qui voulait l'entendre que elle et Nevra l'avait fait.- Assurais je.
-Peut ĂȘtre avec Nevra, c'est bien son genre de sĂ©duire une fille de l'autre bord !-
-De l'autre bord ? -Demandais je sans comprendre
-Disons qu'elle les préfÚre avec des gros... -Dit il en illustrant une grosse poitrine avec ses mains.
-Elle aime les femmes ?-
-Oui, je me demande comment Nevra a réussi à la convaincre.-
-Et vous ĂȘtes sur que Nevra est le seul a avoir rĂ©ussi Ă faire cet exploit ?-
-Sur Ă 100%-, annonce t il
Me voila bien avancĂ©, si cette fille n'a vraiment eu aucun rapport avec un homme, cela va ĂȘtre compliquĂ©.
Nevra ne peut pas me le dire avant histoire de gagner du temps ?! J'ai perdu presque 3h de ma journée à chercher dans le vide ! Une autre question me vient à l'esprit, si elle est vraiment attiré par les femmes, pourquoi tient elle tant à ce que Nevra assume son rÎle de pÚre et de mariage ?
En tout cas, cette enquĂȘte m'ouvre l'appĂ©tit, je meurs de faim ! Je n'ai pas pu manger Ă ma faim tout Ă l'heure. Je retourne Ă la cantine en grognant.
Au loin, je vois la fille en question. Elle est à une table avec une autre fille. Je regarde attentivement Avichag, elle était plutÎt jolie, un peu plus petite que moi, les cheveux rouge sang, les yeux verts émeraudes. Tiens ?
On ne dirait pas qu'elle est aussi effondrée suite à sa dispute avec Nevra. Au contraire, elle semble sereine et joyeuse.
Je regarde l'autre fille Ă cotĂ© d'elle, une brune aux yeux bleus et Ă la peau mauve. Peut ĂȘtre une amie ou une conquĂȘte ?
L'aurait elle réconforté ? Je regarde leurs plats. Elles ont pris une portion de purée ainsi que des fraises pistachées avec un supplément de cocochoc banana avec de la crÚme fouettée. Cela me laissent perplexe.
-Salut Karuto, je prendrais le plat du jour-
-A enfin quelqu'un qui sait prendre la bonne cuisine, pas comme ces deux labas !-
Il me désigne Avichag et son amie. J'en profite pour en savoir plus sur elle par notre cuisto pendant qu'il jette une bouillis épaisse dans mon assiette. Hachis parmentier...
-C'est vrai que c'est bizarre ce qu'elles ont pris.-
-Ba l'une à une demande spéciale de l'infirmerie parce qu'elle est enceinte, l'autre pour sa religion, elle n'a pas le droit à la viande.-
-A ? Tu as le droit à un menu spécial quand tu es enceinte ?-
-Oui, ne rien donner en alcool et lui donner tout ce qui lui ferait envie. Surtout ce qui est Ă base de fruit, de protĂ©ines et autres bĂȘtises de ce genre. Ma nourriture est pourtant Ă©quilibrĂ© et convient parfaitement Ă une femme enceinte !La derniĂšre fois elle a voulu des fraises pistachĂ©s recouvert de miel avec des copeaux de scarabĂ©e irisĂ©. Elle utilise tout mon stock de fraises pistachĂ©es ! Je vais devoir passer commande ce soir si elle continue !-
On dirait que c'est le moment d'utiliser le stock de nourriture rapporté par mon familier ! Je vais enfin les utiliser à quelque chose ! Je regarde le cuisinier tout sourire
-Ca tombe bien, j'en ai plein Ă vendre !
-Combien ?
-On peut s'arranger...j'ai cru voir une plaque de chocolat noir dans la réserve...
-N'y pense mĂȘme pas !
Dommage, pour moi. Je vais rester avec ces maudites fraises, à moins que... Cette fille peut trÚs bien m'échanger les fraises contre le chocolat puisqu'elle a le droit à se qu'elle veut ! Je m'empresse de la rejoindre elle et son amie. Elles rient de tout et de rien.
-Salut, je peux m'assoir avec vous ?-
-Salut, tu es la fille qui était dans la chambre tout à l'heure ? Avec Kareen ?-
-Oui, c'est bien ça. Erya. Et toi tu es ? Demandais je en regardant l'autre fille
-H'ava, dis moi, tu fais un truc spécial aujourd'hui ?
-Non pas vraiment, répondis je, j'ai entrainement avec Nevra et aprÚs je ne sais pas ce que je vais faire de ma journée. Et vous deux ?
-Je dois passer Ă l'infirmerie, j'ai un contrĂŽle de grossesse. M'annonce H'ava
Je suis surprise. Elle est enceinte, pourtant Karuto ne m'a parlĂ© que d'une seule fille enceinte tout Ă l'heure ! Le Meeper est hors de son terrier* si vous voulez mon avis...est il possible que Avichag ait menti et ne soit pas enceinte ? Jâessaie de rester le plus neutre possible face Ă cette fille, je ne suis pas censĂ© avoir entendu sa conversation avec Nevra aprĂšs tout...
-Félicitation, tu es à combien ?-
-Un mois.-
Nous finissons notre repas et nous séparons chacune de notre coté. Il faut que j'aille faire un petit tour à l'infirmerie moi...
En montant les escaliers je percute Nevra qui semble désespéré.
-Hé, tu as trouvé quelque chose ?- Me demande t il
-Je pense avoir une piste, je vais faire une vérification à l'infirmerie, et toi ?-
-Non...elle ne sort pas avec des mecs, donc je suis le seul avec qui elle aurait pu avoir quelque chose...Tu peux m'en dire plus sur ta piste ?-
Je prĂ©fĂšre ne rien dire pour l'instant. Lui annoncer que cette fille se moque peut ĂȘtre de lui ne va vraiment pas arranger les choses.
-Je t'en parles plus tard...-
-Oué, mais fait vite, on est censé avoir entrainement d'ici quelques minutes. Pour ma part je vais essayer de lui parler...-
Nous nous séparons et j'entre dans la piÚce. C'est Rafaeli, un esprit de l'air qui est de garde aujourd'hui.
-Bonjour, pourriez vous m'aider ? Je cherche...j'ai une amie qui aimerais faire un test de grossesse...-
Je suis au cerisier avec Avichag pour parler de sa grossesse. Je lui ai présenté des excuses, lui expliquant que nous nous sommes mal compris. Je lui ai sorti le grand jeu "oui je veux avoir des enfants, oui on l'appellera comme ta mÚre si c'est une fille".
Je ne sais toujours pas comment m'en sortir, et Erya qui ne revient pas...
-Je pense qu'il faudrait plutÎt trouver un nom avec le mélange des lettres de nos prénoms, ce serait bien plus original !-
-Oui, bien sur, tout ce que tu voudras.-
-Et il faut aussi que je te présente mes parents et toi les tiens ! -
-Faire quoi ?-
A non, il est hors de question que je prĂ©sente qui que ce soit Ă mes parents ! Ni une femme qui porterait un enfant, ni une Ă©ventuelle conquĂȘte, ni une petite amie fictive, ni mĂȘme la fille sur laquelle j'ai de vrai sentiment ! Ca jamais !
Autant nous jeter dans la gueule d'une meute de black dog affamé ! C'est la mort assurée, 0% de chance de survie !
-Salut Nevra, désolée du retard, je récupérais mon exploration, mon familier m'a rapporté une dizaine de fraises pistachées ! Oh tu es la Avichag ! Tu en veux ? Je ne sais pas quoi en faire !-
Bon sang elle en a mis du temps ! Et c'est quoi cette histoire de fraises pistachĂ©e ? Pourquoi elle a rapportĂ© un bol plein de ces trucs ? Elle se croit Ă un pique nique ? Et pourquoi elle en donne Ă Avichag ? J'ai entendu dire que Karuto est prĂȘt Ă payer une fortune ces trucs !
-Je...et bien...oui merci, c'est gentil... Cela ne vous dérange pas si je reste pour vous regarder ?-
-Au contraire, tu es la bienvenue !- Annonce Erya.
Mais qu'a-t-elle en tĂȘte ? Plus je passe de temps avec elle et moins je la comprend...Je lĂšve un sourcil en l'interrogeant du regard et elle me fait un clin d'oeil discrĂštement. Je suis curieux de savoir son plan et cela me rend fou. Elle me propose une solution Ă mon problĂšme, Ă portĂ© de main, et je ne peut pas la connaitre !
Je rage intérieurement, je ne peux faire que ça pour l'instant... Erya effectue les exercices qui nous avons préparé ces derniers jours. Nous en effectuons d'autres, je lui apprend à se dissimuler dans l'ombre. Le bruit d'un bol qui se brise au sol nous stoppe dans notre élan. Avichag a lùché le bol, ses mains sont tachées de bleu. Inquiet pour elle je me rapproche
-Qu'est ce qui t'arrive ?-
-Je...je ne sais pas...je...-
-Je t'accompagne à l'infirmerie !- S'écrie Erya.
Je lui fais un signe de tĂȘte pour qu'elle l'accompagne mĂȘme si je pense ĂȘtre celui qui doit du l'emmener. Mais Erya n'a pas attendu mon approbation pour l'emmener. C'est alors qu'elles s'Ă©loigne que je remarque qu'elle a elle aussi des taches bleues sur les mains...
*Le Meeper est hors de son terrier : expression eldaryenne signifiant "anguille sous roche" ; "il y a un truc pas net" ê§10ê§
Mon plan fonctionne, et j'ai eu raison. Maintenant il faut que je saches pourquoi elle a inventé tout ça. Une fois que nous sommes assez éloignées des oreilles trainantes du vampire, je la stoppe et lui lance un regard menaçant.
-Fini de plaisanter, le colorant c'est le résultat d'un test de grossesse qui ce fait sur la peau avec une coloration bleu pour négative et rouge pour positive. Pourquoi tu fais croire à Nevra que tu portes son enfant ?
Elle se met à pùlir et regarde autour d'elle comme si elle craint que quelqu'un nous a entendu. Elle fini par prendre une profonde inspiration et m'annonce la vérité...
-C'est son anniversaire. Pour l'occuper pendant les préparatifs, Kareen m'a demandé de jouer la comédie. Il aurait été occupé toute la journée et n'aurait rien découvert avant ce soir...mais tu as tout gùché...-
-Son anniversaire ?-
Je n'ai jamais pensé à demander quand était l'anniversaire de Nevra. Remarque, il ne me l'a pas demander non plus. Alors en réalité tout ceci n'est qu'une plaisanterie...Kareen aurait pu me prévenir ! Cela m'aurait évité de faire les 100 pas dans tout le QG, me ridiculiser avec des questions à beaucoup de personnes...
Je regarde Ă nouveau cette fille en gardant mon air mĂ©chant. Elle se rend compte de l'Ă©nergie et du maana qu'elle m'a fait perdre ! Le temps que j'aurais pu passer pour effacer mes traces de bĂȘte lĂ oĂč je les ai laissĂ©s !
-Je n'ai rien dit Ă Nevra concernant votre petit manĂšge. Mais tu as de la chance, je ne suis pas une garce qui gĂąche l'ambiance. Je vais faire croire Ă Nevra que tu es vraiment enceinte de lui et l'occuper jusqu'Ă ce que vous avez fini. Dis moi oĂč il ne doit pas aller.
-A...Ă la grande porte...il ne faut pas qu'il aille labas...
-Bien, pour le colorant ça part à l'eau, donc pas de quoi paniquer sur le fait que ça va rester.
Je regarde mes mains, j'ai aussi quelques traces bleus, j'ai surement mis du produit dessus lorsque j'ai appliqué le produit sur le bol ou en le lui donnant. Je me dirige vers la salle d'eau pour nettoyer ça avant de retourner voir Nevra et de lui jouer une petite comédie... Une minute...C'est l'anniversaire de Nevra...Et je n'ai aucun cadeau pour lui ! Qu'est ce que je vais bien pouvoir lui offrir ?!?
Ne supportant plus d'attendre je quitte les jardins pour les rejoindre. Je longe les boutiques ne sachant plus quoi penser. Comment vais je me sortir de cette situation ?
-Merci encore Purriry, tu fais une heureuse-
-Je t'en pris ma chérie, repasse quand tu veux !-
Je regarde la boutique de Purroy. Erya en sort...QUOI ? Elle m'a lùché pour faire les boutiques ? Elle se fou de moi ? Et Avichag ? Elle va bien ?
-Qu'est ce que tu fais lĂ ? Ca fait une heure que j'attends !- Lui demandais je.
-Oh, Nevra...je...tu exagĂšre...cela ne fait que 15 minutes...
-Et tu n'es pas Ă l'infirmerie parce que ...?
-Avichag n'a rien, c'est le colorant du test de grossesse que je lui ai fait passé grùce au bol.
Elle lui a fait passĂ© un test ? Mais quel idiot, pourquoi n'avais je pas penser au fait qu'elle ne peut pas ĂȘtre enceinte ! Je recommence Ă respirer Ă cette idĂ©e. Ce faire passer comme ayant mon enfant pour que je l'Ă©pouse, une premiĂšre. J'espĂšre qu'elle ne donnera pas l'idĂ©e Ă d'autres filles, j'ai trop de demande pour gĂ©rer tout ça !
-Merveilleux, je suis donc libre ! -
-Heu...Nevra...elle est enceinte...-
Je perd mon sourire. Merde, nous voila revenu à la case départ...
-Tu veux dire que les taches bleus signifies que c'est...-
-Oui, c'est bien ça.- Me répond elle.
Je soupire en passant la main dans les cheveux. C'est pas vrai ! Comment on va faire maintenant pour trouver le vrai pĂšre ? Je ne vais quand mĂȘme pas attendre qu'il naisse pour prouver qu'il n'a aucune caractĂ©ristique de vampire, en supposant que le vrai pĂšre ne soit pas Ă©galement un vampire...
Je regarde à nouveau Erya. Elle tient un paquet dans ses bras. Surement ce qu'elle a acheté à Purryri. Mais j'y pense ; tout à l'heure, Erya avait des taches bleus sur les mains... Alors cela signifie que...
Mais qu'est ce qui m'a pris d'accepter de garder le secret ? Je perd mon temps pour une stupide fĂȘte d'anniversaire alors que jâessaie de sauver ma peau !
Peut on faire plus stupide ? Autant afficher une énorme pancarte avec écrit en gros "JE SUIS LA!". Je perds du temps, encore plus en participant à ça...
Nevra m'a vu sortir de la derniÚre boutique. Merde. A-t-il vu ce que j'ai acheté pour lui ? Se doute t il de quelque chose ?
-Attend laisse moi porter ça. Fini les exercices pour aujourd'hui, je te ramÚne à ta chambre avec ta nouvelle garde robe.
-Ma nouvelle quoi ?
Nevra me prend des mains mon paquet et commence Ă avancer.
-Bon ok j'exagÚre, en général c'est Karenn qui achÚte plus de fringue qui n'en faut. Tu as pris quoi ?
-Je...j'ai pris une...robe courte.
Nous passons par la salle des portes. Je regarde la forge. J'aurais besoin d'y faire un tour pour mon cadeau. Mais comment faire sans que Nevra ne se doute de rien et en gardant un oeil sur lui comme je l'ai promis...
Nevra continue d'avancer vers ma chambre. Je sors la clé pour ouvrir et il entre pour déposer mon paquet.
-Bon et bien je vais te laisser, je vais faire un tour sur la plage...j'ai besoin de réfléchir au calme
-NON !M'écriais je.
Nevra me regarde surpris. Merde je vais tout gĂącher, je suis nulle pour les secrets, enfin, pour les secrets qui ne me concerne pas vraiment.
-Je...j'aurais besoin de toi pour un truc...-
-Heu oui ?-
-Et bien je...je dois faire un truc Ă la forge, mais je suis nulle avec les outils...-
-Et vu ton état tu as besoin d'un homme pour faire ça, pas de soucis.- Me dit il en me souriant.
Mon état ? De quoi parle t il ? Je le fais sortir un instant, prétextant avoir besoin de me changer. Il fait une moue d'hésitation en me déshabillant du regard. Sur quoi je le pousse jusqu'à la porte et la ferme à clé. Je l'entend rire derriÚre la porte et m'annoncer qu'il plaisante et est désolé.
Je l'ignore en souriant malgré moi. Je déballe ce que je viens d'acheté sur le lit et commence à préparer ce dont j'aurais besoin. Je me change également pour ne pas paraitre suspecte et enfile la premiÚre tenue qui me vient dans mon armoire. Il s'agit d'un pantalon north nomade et d'une chemise nouée sur la poitrine, laissant le ventre à l'air libre.
Vu la chaleur qu'il fait, ce n'est pas plus mal. Jâenfile des chaussures Ă talon plat et met tout ce qu'il me faut dans un sac. Dans le couloir, Nevra m'attend toujours. Il me dĂ©taille un moment, laissant son oeil fixer mon ventre.
-Alors on y va ?-
-Tu comptes faire quoi labas ?-
-Je...bien...c'est pour faire un nouveau test...il faut aussi aller en salle d'alchimie...-
Il me regarde en haussant un sourcil et m'interroge du regard. Il faut que je trouve une excuse et vite.
-Je entendu parlais d'un test de paternitĂ© Ă rĂ©alisĂ© sans poser de problĂšme Ă la maman et au bĂ©bĂ©...avant d'ĂȘtre arrivĂ© Ă terme. -
-Et tu sais le faire ? Pourquoi tu n'en as pas parlé plus tÎt ? -
-Je...je ne pensais pas avoir les ingrédients pour...-m'excusais je
-Génial, alors allons y !-
Nous nous dirigeons vers la forge. Je sort une pierre rouge de mon sac. Un rubis de sang de la taille de l'ongle de mon petit doigt.
J'ai fait une véritable affaire au marché, le vendeur ne savais pas se qu'il avait dans les mains ! En général ça vaut une fortune ! J'aurais pu le revendre et me faire une fortune, 5000 manaas. Mais j'ai un cadeau à faire...
Et puis lui achetĂ© un truc tout fait me serait revenu au mĂȘme prix sans ĂȘtre sur de la qualitĂ©.
-Bien, avec quoi est ce que je peux le casser ? -
Je pose la question en connaissant déjà la réponse. Mais j'ai besoin de distraire Nevra pour qu'il ne se doute de rien. Il me désigne la machine et s'occupe de briser la pierre en morceau pendant que je fais fondre un bout de métal pour lui donner la forme que je veux.
J'essais de faire vite tout en faisant en sorte Ă se que cela ressemble Ă quelque chose de correcte. Mais il est trop prĂȘt. Il va tout voir. Il faut que je l'Ă©loigne un peu...
-Aie ! -
-Erya ? Mais c'est pas possible ! -
Je venais de m'entailler la paume de la main, volontairement, assez pour faire couler du sang mais pas trop pour non plus. Nevra se rapproche et examine ma main avant de sortir de la piĂšce. C'est le moment !
Je récupÚre les morceaux que Nevra a laissé et les intÚgre à mon ensemble. Je passe le tout au feu pour faire fondre le métal et y coller les morceaux de pierre.
Lorsque Nevra est revenu avec une bande et de quoi dĂ©sinfecter, tout est au four Ă lâabri des regards. Nevra prit ma main dans la sienne et commence Ă nettoyer et bander la plaie.
-Fait plus attention la prochaine fois. Je ne répond de rien si tu te retrouves vidée de ton sang.-
-Ce n'est pas une égratignure comme ça qui va me tuer.-
-Non, c'est le méchant requin de vampire à coté de toi qui va le faire.- Dit il en riant.
-Ne t'inquiÚte pas, j'adore l'aileron de requin épicé. Donc le requin a plus à craindre pour lui que pour moi. J'ai oublié les pétales de roses d'or, j'en ai dans le sac "nourriture" à coté de la porte d'entrée de ma chambre, tu peux y aller ? Je surveilles ce que j'ai sur le feu. -
Je lui tiens toujours le poignet, mon regard perdu dans le sien. Alors comme ça elle se permet de me donner des ordres ? Sa façon de me repousser et de me tenir à distance, son mauvais caractÚre...je trouve ça trop...irrésistible.
Comment fait elle pour provoquer chez moi une telle attraction ? Elle m'attire, me fascine, m'intrigue et en mĂȘme temps...je meurt d'envie de lui rappeler sa place et qui est le chef de nous deux.
-En voila une façon de parler à son supérieur ! Un "Je vous en prie maitre vénéré", est trop demandé ?-
-Nevra...-
-Arg, que ne ferait on pas pour les beaux yeux d'une femme enceinte ? C'est bon, j'y vais. Donne moi la clé, j'en ferais faire une ou deux copies.-
-Pour toi ou pour le plus offrant ? -
-Pour moi évidement, tu fais fuir tous les autres hommes, c'est presque décevant de ne pas avoir de concurrent à renvoyer.-
Elle me tends la clé et je files sans demander mon reste. Je passe l'arche pour sortir et tombe nez à nez avec Ezarel.
-Tu es la, je te cherchais justement ! On t'invite Ă boire un verre, on a un grand truc Ă fĂȘter !-
-Quoi donc ?-
-Ta paternité gros malin !-
Je me fige en perdant mon sourire. Elle avait rendu ça publique ? Merde merde merde et re merde ! C'est fichu ! Je ne pourrais jamais prouver la vérité sans passer pour un salo.
-Heu, c'est Ă dire que...je dois aider Erya...-
-Oh tu peux y aller, je peux gérer ça toute seule. C'est presque fini.- Répond elle.
-Heu tu es sur ? Je veux dire, avec ta grossesse...- Lui demandais je
-Ma grossesse ?-
-Quoi elle aussi tu l'as engrossée ? Alors ça c'est la meilleure !- Nous interrompt Ez.
-Crétin j'ai foutu personne en...-
-Mais je ne suis pas enceinte !-
Je la regarde surpris. Elle n'est pas enceinte ? Pourtant la couleur sur ses mains...celle du test...Ou alors elle n'est pas au courent de son état ? Non, impossible, elle s'est lavée les mains, elle les a donc bien vu avec leur couleur bleue.
Oh je n'aime pas ça, je le sens trÚs mal toute cette histoire...
-T'inquiĂšte pas Nevra, elle est tellement moche et grosse que n'importe qui aurait pu le croire !-
-Fait gaffe le petit bleu, j'ai pas assez mangé aujourd'hui...-Le menace t elle
Mais elle a fini de menacer de manger les chefs de garde ! Et Valkyon, elle ne veut pas le manger aussi ? Ou pourquoi pas un pimpel tant qu'elle y est ?
-Oh j'ai peur ! Regardes comment je tremble !- La défi le chef des absinthes
-C'est bon mec, on y va, laisse la tranquille avant de prendre un bras.
Je pousse Ez vers la sortie avant que la miss ne lui saute Ă la gorge.
2h plus tard, aprĂšs plusieurs verres...
-N'oublie pas Nev, quand tu seras papa, pour le choix du parrain, je suis le candidat parfait !-
-Je ne pense pas, cette place m'est réservée.-Intervient Valkyon
Cela fait au moins 20 bonnes minutes qu'on revient sur cette discutions et ils se battent encore pour ça. Je soupire en fixant mon verre de vin chaud.
J'y ai à peine touché, le coeur n'y est pas. Je n'ai toujours aucun moyen de prouver que je ne suis pas le pÚre de cet enfant, tout le monde est au courent de cette histoire... Cette journée est un vrai cauchemars !
-Fais pas cette tĂȘte mec, avec un peu de chance tu auras un garçon a qui tu pourras apprendre Ă draguer tout ce qui bouge, et si c'est une fille ba...-
-Tu l'enfermeras dans une tour, ses cheveux vont pousser et un faery montera grĂące Ă ses cheveux magiques pour te l'enlever. -
-Et papa tuera ce pauvre bougre fou d'amour pour avoir poser les yeux sur elle !-
Je lÚve les yeux au ciel amusé. Il n'y en a vraiment pas un pour rattraper l'autre ici. Finalement, ce n'est pas une si mauvaise idée que ça de boire un verre.
-Nevra !!! Nevra viens vite !!!-
Erya cours dans notre direction. Le ton qu'elle utilise et l'urgence dans son regard mâinquiĂšte.
-Que se passe t il ?-
-Avichag...Karenn...un blackdog...la grande porte...dit elle en reprenant son souffle...-
Elle n'a pas besoin d'en dire davantage pour que je cours hors du rĂ©fectoire. Un blackdog ici ? Aussi prĂȘt ? Mais qu'est ce qui s'est passĂ© ? Comment ça a pu arrivĂ© ?
Je bouscule les gens sur mon chemin sans m'excuser ni leur prĂȘter attention. Une seule chose compte pour moi. Les filles, les mettre en sĂ©curitĂ© et arrĂȘter ce blackdog.
Je fonce droit devant moi, traversant les différents jardin jusqu'à la grande porte. Le soleil commence à se coucher et des torches ont été allumées ça et là ...
Etrange, je n'entends pas de bruit de panique, ni de lutte...Il n'y a personne, pas un bruit...rien...
-Mais qu'est ce que...-
-SURPRISE !!! JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!- S'Ă©crit tout le mondeê§11=Toujours Ă©criture en cours avec un fragment de chapitre merci de patienterê§
Je range dans mon coffre les différents cadeaux offert par mes amis. Ils préparaient ça depuis un moment et je n'ai rien vu venir ! Sacré Kareen, il faudra que je me surpasse pour son anniversaire... convaincre une fille de se faire passer pour enceinte de moi...alors qu'elle sait que je ne l'ai pas touché... Il va falloir que je ruse autant qu'elle quand son tour viendra !
J'observe un moment le papier qu'Erya m'a offert "bon pour un cadeau Ă venir chercher dans 3 jours...". Je me demande ce que ça peut bien ĂȘtre. Surement un rapport avec notre prĂ©sence Ă la forge puisqu'il n'y a pas de "dĂ©tecteur de paternitĂ©".
Un grattement Ă la porte m'informa que mon familier est revenu d'exploration. Bien, voyons ce que mon familier Ă trouver aujourdâhui. Je lui ouvre la porte. Elle semble avoir quelque chose dans la gueule. Je lui caresse le flan en la fĂ©licitant. Alors voyons voir.... Un cache Ćil... rose... J'ignore si je dois la fĂ©liciter d'avoir apporter un objet utile ou la rĂ©primander pour le coloris...
-C'est...gentil Ă toi Sheitan de me rappeler que mon cache Ćil a besoin d'ĂȘtre changĂ© mais... le rose est vraiment nĂ©cessaire ? Tu sais que je prĂ©fĂšre les couleurs sombre comme du noir ; du violet sombre...-
Mon familier s'étire en baillant, se fichant complÚtement de mes goûts et de mes couleurs. Ces explorations ont du l'épuisée, elle mérite de se reposer un peu.
-Ta gamelle est pleine, tu as de quoi tenir un mois, tu remercieras Purreru pour mon cadeau dâanniversaire !
Elle remue la queue avant de s'allonger sur mon lit. J'en profite pour la brosse un peu quand quelqu'un frappe Ă la porte.
-Nevra ! C'est Ykhar, Meeko a une mission importante pour toi ! Ouvre tout de suite ! Tu sais que c'est désagréable de parler à une porte alors que tu es juste derriÚre ! - dit elle agacée.
Je soupire et me dirige vers la salle du cristal sans écouter Ykhar...Autant gagner du temps en allant voir la kitsune qu'en écoutant la brownie déballer sa vie sur les différentes portes de la cité !
-A Nevra, tu tombes bien. On nous a signalé une nouvelle disparition, une jeune femme est partie à la recherche de son familier et n'est pas réapparue depuis. -
-Quand son familier a t il disparu et depuis quand cette femme est partie ?-
-Cela fait 2 jours qu'elle est partie.-Intervient Ykhar -Son fiancĂ© affirme qu'ils sont partis Ă sa recherche chacun de leur cotĂ©. Je parle du familier, puisque cette jeune fille n'est pas partie Ă la recherche d'elle mĂȘme Ă©videment hahaha. Ils devaient se retrouver au rocher de la plage mais elle n'est jamais arrivĂ©e. Il a voulu la chercher seul dans un premier temps au cas et Ă attendu au cas oĂč elle viendrait pendant qu'il partait Ă sa recherche. C'est trĂšs Ă©nervant ça, quand tu cherches quelqu'un et que cette personne se rend Ă l'endroit que tu viens de quitter. Ăa me rappel dâailleurs le jour oĂč...-
-Ykhar, tu recommences.- Lâinterrompt Miiko
-Oui, pardon. Bref, il est trĂšs inquiet pour elle et nous demande d'intervenir. Nous avons son portrait ainsi que celui de son familier.
-Ok, je dois faire équipe avec quelqu'un en particulier ?
-EmmÚne Erya avec toi, aprÚs tout c'est ta protégée- Soupire Miiko
J'examine la lame. Cette fois ci elle est parfaite. Tout ça grùce à Jamon, son travail est encore meilleur que celui des nains. Et grùce à lui Nevra pourra l'avoir plus tÎt que prévu !
-Tu es là ! Je t'ai cherché partout...tiens c'est jolie ça, c'est pour qui ?- Murmure une voix à mon oreille.
Je sursaute et fait fasse Ă Nevra. Par l'Oracle ! Il m'a fait peur ! Je ne l'ai pas entendu arriver ! Il faut vraiment qu'il arrĂȘte ça ! Et puis mince, il a vu le poignard avant que je ne l'emballe ...
-Oui, c'est ton cadeau d'anniversaire-
-Vraiment ? Merci-
Il examine la lame et se coupe légÚrement avec la pointe pour l'essayer.
Elle est légÚre et légÚrement courbée. Le manche est en argent avec la pierre à l'extrémité. Celle ci est d'un rouge sang. Mais aprÚs sa coupure je crois la voir passer au rose avant de redevenir rouge plus foncé.
Un sourire illumina son visage. Je secoue la tĂȘte en fixant le fragment de rubis. Aurais je rĂȘvĂ© ?
-Je l'adore, merci beaucoup, je ne la quitterais pas. Mais je ne suis pas là pour ça. On a une nouvelle mission, une jeune femme a disparu. Toi et Moi on part à sa recherche maintenant.-
Je le suis en lui posant des questions sur cette disparition en chemin. Lorsque nous arrivons devant la forĂȘt, je dispose de l'ensemble des informations pour cette mission.
-Que fait on ? On se sépare ou reste ensemble ? -
-Tu veux dĂ©jĂ me quitter aprĂšs ces bons moments passĂ©s ensemble ? Tu me fends le cĆur !- Se plaint il en se tenant la poitrine comme ci je lui avais brisĂ© le cĆur au sens propre.
Je lĂšve les yeux au ciel et le laisse dans son agonie imaginaire. Nous avons une mission aprĂšs tout.
Il me rejoint assez vite et nous commençons notre enquĂȘte. Pas de trace hors du sentier battu pour l'instant. Nous nous enfonçons plus loin du cotĂ© droit de la forĂȘt. Nous croisons quelques familiers au passage, mais aucun ne correspondant Ă la description de celui de la jeune brownie ni de celle ci.
Quand Nevra a le dos tournĂ© j'en profite pour aiguiser mes sens, plus prĂ©cisĂ©ment mon odorat. Je sais que si je modifie ma vue, mes yeux changerons Ă©galement. Je ne peux pas prendre ce risque pour l'instant. S'il me voit avec une membrane horizontale en plus de la verticale il va recommencer son interrogatoire. Et je veux Ă©viter de parler de mes capacitĂ©s de bĂȘte.
DerniĂšre modification par Erya (Le 16-07-2021 Ă 15h09)


