Voici mon texte.

L'océan

Le son d’un soupir bien trop long s’échappait de ses lèvres, accompagnant le son du vent qui suivait ses pas. Se laissant porter par les murmures lui étant soufflés par la brise, l’être s’éloigna du sentier qu’il avait décidé de suivre dans un premier temps. La créature se trouvait au milieu d’une forêt qui lui était totalement inconnue. Il se faufila entre les arbres, gratifié d’une agilité semblable à celle d’un chat. Les feuilles qui décoraient le sol ne bougeaient presque pas sous son passage. À chaque fois que ses pieds entraient en contact avec le sol, de légers frissons dansaient le long de ses bras, révélant son excitation. Malgré qu’elle soit enivrée par l’appel du vent, la créature tentait d’écouter avec attention son grondement. Chaque son pouvait avoir une signification. Elle s’approchait de plus en plus de son objectif et elle ne voulait surtout pas passer à côté. Dans un dernier sursaut d’émoi, le petit être fit un pas en dehors de la forêt. Il jeta un coup d’œil vers le ciel grisonnant qui semblait vouloir se débarrasser des nuages qui le cachait de la créature. Un grand rocher l’invitait, comme s’il était la dernière étape de son périple. Face à lui se dressait une étendue d’eau, un spectacle qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il sourit alors face à la vue presque irréelle à ses yeux et étendit ses ailes majestueuses, laissant le vent se faufiler entre ses plumes dorées par le soleil. Impatiente, la jeune créature s’éleva dans les airs et fonça vers la mer à toute vitesse, s’écrasant dans l’eau sans la grâce dont elle semblait être dotée un peu plus tôt. Sa petite tête réapparut à la surface, un sourire plaqué sur son adorable visage. Les gouttes d’eau qui recouvraient sa peau reflétaient la couleur turquoise de l’eau, lui donnant un air séraphique. Cela faisait bien longtemps que ce petit personnage ne s’était pas senti aussi serein. Le son d’un autre soupir se fit entendre, cette fois laissant interpréter une certaine joie. Les autres lui avaient souvent parler de l’océan, un vaste récipient d’eau aux couleurs changeantes. Il était devenu difficile d’y venir avec les récents événements, mais tout le monde savait qu’une certaine personne était bien plus têtue que les autres. Elle s’était sentie attirée par cet endroit et rien n’aurait pu la retenir.

Voici les mots que je propose :
éclat, fraîcheur, orageux, feuille, magie, rugir

P.S. : J'ai aperçu une petite faute de frappe ! "Vous devrez rednre votre participation avant de pouvoir réserver quelqu'un d'autre."


Claude Monet, Femme à l'ombrelle

Dernière modification par Hirano (Le 22-06-2021 à 00h38)

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©Wounw | [TOPIC] Vos musiques du moment | [INSTA] @n0hira

Je réserve !

Voici un petit texte improvisé ^^

Melethy prit une profonde inspiration, les yeux fermés. Sous la fraîcheur de la nuit, la jeune femme se sentait revivre. Assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, elle profitait du temps orageux pour se relaxer. Elle qui ne supportait pas la chaleur, les températures estivales de ces derniers jours l’avaient épuisées. De plus, le quartier général était en ébullition en ce moment, lui rajoutant du travail et de la fatigue par la même occasion. Elle avait grand besoin d’un moment de calme. D’un moment rien qu’à elle. Et rien de mieux que se retrouver seule dans sa chambre, coupée du monde. Avec ce temps, plus personnes ne se trouvaient dans les rues du marché. Aucun faery à l’horizon, aucune voix pour venir éclater la bulle qu’elle s’était créée. Une grande bourrasque de vent fit voler ses cheveux et elle sentit quelque chose se poser sur le bout de son nez. En rouvrant les yeux, elle remarqua qu’il s’agissait simplement d’une feuille apportée par le vent. Et bientôt, un tourbillon de feuilles se créa devant elle avant de se dissiper dans le ciel. Et puis ses yeux furent attirés par l’éclat d’un éclair zébrant le ciel noir. Quelques secondes plus tard, elle entendit le ciel rugir. Certainement que la plupart des enfants du Q.G étaient en train de pleurer, réfugiés dans les bras de leurs parents. Il s’agissait bien du rugissement qui terrifiait le plus de personnes sur ces terres. En revanche, pour Melethy, cela sonnait plutôt comme une mélodie. Elle referma les yeux, bercée par le son de la pluie qui commençait à tomber, du vent s’engouffrant dans sa chambre et du grondement de l’orage. Sa peau, caressé par le vent et la pluie, devenait encore plus glaciale qu’à l’ordinaire. Oh il n’y avait pas à dire ! L’entité capable de la plus grande magie n’était ni faelien, ni faery, ni humain et encore mon aengel. Il s’agissait simplement de la nature. Aussi puissante et indomptable que magnifique.

Voici les prochains mots :
nuit, chaleur, lune, serein.e, mélodie, orinique





@Feilora

Dernière modification par Melethy (Le 22-06-2021 à 00h07)

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~

La solitude de la Lune

Plus haute que le soleil et pourtant plus proche que ce dernier, la lune narguait les plaines silencieuses. Sous sa froide chaleur qui berçait la nuit d’une douce lumière, elle scrutait l’horizon, soucieuse elle aussi de découvrir le monde et ses merveilles.
L’astre nocturne surveillait la Terre à sa façon, jour après jour, découvrait les continents, apprenait ce qu’étaient les pays, voyait évoluer les hommes et les femmes.
Cela la tiraillait, de ne pas pouvoir bouger, de ne pas pouvoir parcourir le monde comme elle le souhaitait, d’elle même, alors elle vivait par procuration, les aventures des autres.
Cette nuit, elle avait décidé de surveiller ce jeune homme, à l’allure sereine qui se promenait sous ses rayons silencieux. Elle l’enveloppait de sa lumière et le suivait sans avoir à bouger, elle, vissée en haut de la voûte céleste, à cet endroit précis comme tous les jours, à la même heure.
Cet homme, elle l’avait déjà croisé une fois. Elle savait à quoi s'en tenir en le suivant lui plutôt qu’un autre.
Cet homme, était un violoniste émérite, mais sujet au trac.
Les veilles de grandes représentations, il venait, dans cette petite clairière, réviser ses morceaux en solitaire, sans se douter que ses mélodies finissaient par résonner avec le coeur de l’astre nocturne, lui offrant le temps de quelques heures une échappée onirique qui manquait cruellement dans sa vie.

Et cette nuit encore, elle écoutait s’envoler les notes, les voyant s’échapper des cordes de ce violon qui se lamentait.

Pour la prochaine personne : monochrome, enfer, céleste, inhumain, chasseur, oeil

Dernière modification par Yéo (Le 22-06-2021 à 20h56)

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Hey there !

Je réserve tes mots @Yéo !

Les mots pour le.a prochain.e :
Écume - vitrail - sépulcral.e - épine - abîme - bourrasque. :]

EDIT

Petits commentaires sur les textes précédents

@Hirano : ton texte regorge de poésie, tes descriptions sont de qualité et j’aime beaucoup le traitement que tu as réservé à la mer. On ressent très bien l’attraction qu’elle exerce sur la créature – créature dont la race reste un mystère, mais peut-être n’ai-je pas su déceler les indices dissimulés dans le texte ?

@Melethy : ta description de la nature est magnifique. Je te conseille d’utiliser des synonymes afin de renforcer la poésie de ton texte. Par exemple, le mot « ciel » revient trois fois d’affilée (tu peux utiliser le mot poétique « firmament »), et les noms « vent » et « pluie » se retrouvent dans deux phrases successives et quasiment sur la même ligne (pourquoi pas écrire « courant d’air / brise / bise, etc. » et « bruine / averse / ondée »). En tout cas, on retrouve facilement l’univers eldaryen, ton style est très imagé !

@Yéo : le protagoniste est assez inattendu, mais cela produit la magie du texte ! Ton style et le sujet contribuent à créer le rêve, c’était une très belle échappée vers un autre monde, plus mélancolique et poétique. C’était très plaisant à lire !

Le rire du Malin

    Dissimulé dans la foule, Asmodée scrutait avec intérêt le spectacle donné sur la place publique. Les flammes du bûcher se reflétaient dans son regard de braise et semblaient, par un simple jeu de miroir, alimenter la cruauté qui brûlait en lui. Il passa plusieurs fois sa langue sur ses lèvres et étudia la foule, impatient. Il se délecta des visages désemparés et horrifiés des femmes, savoura ceux des hommes déformés par la colère de leurs huées, mais son plaisir atteignit son paroxysme quand il aperçut le mari de la condamnée. Cet homme qui abritait auparavant un feu d’artifices de sentiments avait éteint tout amour en lui. La tête légèrement rejetée vers l’arrière et les paupières mi-closes, il observait sans rien dire son épouse infidèle s’embraser sous ses yeux. Les supplications de la pauvre femme déchiraient la nuit sans jamais atteindre un cœur. L’œil brillant, Asmodée esquissa un rictus ; il n’était pas peu fier de son travail.
    Lorsque les premières cendres se mirent à voler et que les cris se turent enfin, il applaudit lentement, un sourire goguenard toujours cousu aux lèvres.

— Quelle magnificence ! Toutes ces larmes et ce tollé ! s’écria-t-il en agitant exagérément les bras. Il y a de quoi laver son honneur… En même temps, une femme qui trompe son mari avec un diable et qui tombe enceinte de l'amant, pensez-vous, quelle honte… pire, quel blasphème ! Mais laissez-moi vous confier un petit secret : les démons ne peuvent pas féconder les humaines. Je le sais bien, je suis un diable moi-même, et clou du spectacle ! je suis l’amant de celle qui portait ton enfant ! Pauvre petit innocent !

    Et il se mit à rire, son regard pénétrant l’homme fraîchement veuf. Sous le choc, ce dernier ouvrit la bouche avant de s’écrouler en larmes. Il parvint malgré tout à hurler, entre deux sanglots :

— Attrapez-le !

    Mais Asmodée s’en allait déjà en sautillant vers la forêt monochrome. Il ne se souciait pas des vermines qui le pourchassaient avec des faucilles et des fourches. Les habitants s’enfonçaient aveuglément dans les profondeurs sylvestres, la lune refusant d’user de sa lumière céleste pour aider un village rongé par le mal. Tapi dans l’ombre, le diable frappait ses poursuivants qui tombaient les uns après les autres en poussant des cris inhumains. Mais il prenait soin de n’en tuer aucun – après tout, la souffrance n’affecte pas les morts. Dans cette histoire, il n’avait jamais été chassé ; il avait incarné le chasseur tout le long. Il jouait, tout simplement.

— Je suis Asmodée, second prince de l’Enfer, termina-t-il par dire, d’un ton arrogant. N’oubliez jamais le nom de celui qui s’est invité dans votre village et qui a corrompu vos âmes fragiles. Ne courez pas aux pieds divins et ne rêvez plus du salut, il ne vous sera jamais accordé.

    Puis il disparut dans un rire, laissant seulement quelques cendres derrière lui.

Bonne inspiration !

Dernière modification par Lykandrel (Le 28-06-2021 à 23h46)

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Je réserve ! ^^

EDIT : Texte terminé, merciii pour tes mots ! J'avais besoin d'écrire en plus et tes six mots étaient parfaits.

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L’orage gronda. Violement une bourrasque emporta les flots, formant ainsi une immense vague qui vient s’écraser contre la falaise. Sur la rive, l’écume fut vite ravalée par le prochain rouleau, tandis que la pluie torrentielle déchirait la voile qu’il s’acharnait à déployer. Fendant le ciel, un éclair embrasa l’atmosphère sombre qui s’illumina un court instant, avant de disparaître. L’eau ruisselait sur sa nuque. Les cheveux plaqués sur ses yeux, il ne cessait de lutter contre les éléments. Sa souffrance avait pour seul fond, l’abîme de l’océan que d’aucun vitrail fondu ne parviendrait à racheter. Et sa vengeance n’avait que pour seule limite, la pierre sépulcrale que sa femme dresserait sur sa tombe. Personne n’avait su le raisonner. Certains avaient pourtant tout tenté. Mais si l’épine n’était pas immédiatement arrachée, il était évident qu’il viendrait à sombrer. Elle aurait pu venir avec lui. Elle aurait même sûrement dû. Mais vain fut ses supplications, alors qu’il s’éloignait rejoindre le rivage avec pour un seul bagage ses armes et ses larmes. Sa hargne n’avait d’égal que la traitrise de son propre peuple qui lui avait planqué cette lame dans le dos. Il avait mal. Trop mal. Seulement, si les Dieux avaient décidés de l’accompagner, il serait déjà parvenu à quitter la côte. Plantée dans le sable humide, la coque de sa baraque se refusait à avancer. Ses pieds s’enfonçait dans le sol, alors qu’il s’entêtait encore à vouloir fuir la terre ferme. Puis, ses jambes le lâchèrent. Un hurlement déchirant jusqu’aux confins de l’univers lui échappa.  Recroquevillé, genou à terre, cet homme robuste et inébranlable, n’était plus qu’un loup sans sa meute. Seul, ravagé, sans jamais pouvoir oublier.

Merci pour l’ouverture de ce topic.

Pour la prochaine personne je propose : peine, glacial.e, saison, montagne, ruisseau, lueur.

Dernière modification par Nøra (Le 22-06-2021 à 16h37)

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Spoiler (Cliquez pour afficher)

L’un à côté de l’autre, ils étaient au-dessus de tout, au-dessus même des nuages, le ciel n’étant qu’un bien lointain rempart. Ils avaient grimpé la montagne durant des heures qui leur avaient semblé être une poignée de secondes. Au bord même des plus hauts précipices, ils ne ressentaient aucune peur. Un pas de plus et ils s’envoleraient, un vol et rien d’autre. Il ne faisait aucun doute que le vent glacial d’hiver les porterait au plus loin.
    Les deux frères reprirent leur souffle, ravis. Ah, s’ils seulement ils pouvaient se transformer en flocon, papillonner ici et là. La blancheur de la neige reliait cieux et terre, tel qu’un novice pourrait y perdre son équilibre et ne plus différencier l’un de l’autre.
    Mais eux, ils avaient grandi dedans, éduqués au sommet des sommets, modelés par les orages et le vent incessant. C’était plus qu’un terrain de jeu, c’était leur maison. Avec une âme d’enfant éternelle tant que la neige durait, ils s’amusaient en permanence, ne connaissant pas la peur, presque pas la tristesse. Pour eux, l’hiver était la plus belle des saisons, où tout était possible, puisque le monde entier semblait être une page blanche, et leurs traces de pas pouvaient créer toutes les histoires qui n’existaient pas encore.
    L’aîné, de quelques minutes à peine, promena son regard sur le chemin parcouru. Plus bas, un lièvre avait mêlé ses empreintes aux leurs, discret et délicat dans sa fourrure. Encore au delà, le parcours d’un ruisseau emprisonné par le gel se dessinait sous une fine couche de glace. Bientôt, la glace retrouverait sa forme liquide, et sur les flancs de toutes les montagnes ruissèleraient des courants grondants, dangereux autant que bienfaiteurs.
   
    Bientôt, il ferait chaud.

-Oh, réalisa le jumeau en portant la main à son cœur. J’ai eu une lueur de peine.

Dernière modification par Walden (Le 24-06-2021 à 20h40)

Je réserve !

L'océan

Le ciel s’obscurcit brutalement. Bientôt, il fut entièrement recouvert par les nuages épais. La tension de l’air était insoutenable. Les animaux, marins comme volants, s’étaient enfuis. Leur instinct les avaient sauvé. Seuls une barque et son navigateur s’aventuraient encore sur ces mers. Pourtant, l’eau était loin d’être paisible. Le vent soufflait, soulevant des vagues de plus en plus grande. L’écume lilial s’écrasait sur le bois en mauvais état. Il n’était plus qu’une question de temps avant que la barque ne chavire. Seulement, l’homme avait encore espoir d’atteindre la terre ferme. Seul, il luttait, accroché à cet espoir si vain. Il essayait de retirer l’eau qui rentrait à l’intérieur de son pauvre navire mais elle revenait, toujours plus volumineuse. Et puis, soudainement, la source de ce déchaînement apparut. La créature, ressemblant à une pieuvre géante, éleva ses larges tentacules au-dessus de la mer. L’homme ne put que crier pour exprimer sa frayeur. Il essaya de s ‘éloigner, en vain. Le monstre abattit l’un de ses tentacules sur le navire. Si il était tranchant, il aurait lacéré la pauvre barque de fortune. Au lieu de ça, elle fut briser en mille morceaux. L’homme rejoint la mer et aussitôt, un tentacule s’enroula autour de sa taille. Il alors fut tiré vers les abysses de l’océan. La créature avait plongé, emmenant le pauvre mortel avec elle. Il comprit alors qu’il ne s’en sortirait pas. Une vague d’émotion le traversa : la peur, l’angoisse, les regrets et bien d’autres… Il ne mourut pas de noyade. La pression de l’océan l’eut bien avant ça.

Voici les mots que je propose :

Cime - Linceul - Fumée - Esprit - Pierre - Volatil.e





@Feilora

Dernière modification par Melethy (Le 28-06-2021 à 23h06)

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Hey there !

Je réserve tes mots @Melethy !

EDIT

Petits commentaires sur les textes précédents

@Nøra : J'aime beaucoup l'atmosphère que tu as créé dans ton texte, c'est très imagé, on ressent bien les sentiments du personnage. Le sens et la succession de phrases semblent parfois obscurs, mais cela renforce la tempête et les difficultés traversés par le protagoniste. C'est bien pensé ! Et content que mes mots t'aient inspiré quelque chose. :]

@Walden : C'est magnifiquement doux et poétique, il n'y a pas d'autres mots. Ton texte a ce quelque chose qui rappelle le rêve brisé, l'illusion onirique. Le peu de fautes de frappe n'entache en rien cette beauté littéraire. C'était très plaisant à lire.

@Cacassette : La fuite est un thème on ne peut plus commun dans les textes littéraires, mais c'est un vrai plaisir de voir l'autre côté du miroir en t'intéressant ici au chasseur plus qu'à l'être chassé ! « L'écume aux lèvres », très jolie tournure de phrase pour désigner un fait plutôt répugnant. Tu as une très jolie plume !

@Melethy : Tu as tué tout espoir en moi. J'espérais sincèrement qu'il en réchapperait, mais comme le personnage, je nourrissais un espoir vain. ;]
La description d'ambiance au début est vraiment agréable, j'apprécie l'usage que tu as fait du mot « lilial ». Bref, un texte plaisant mais frustrant. :c Pauvre monsieur...

L'amor

    Vint-quatre décembre. Les flocons volatils saupoudrent le toit des maisons tandis que le vent claque une bise aux rares passants encore dehors à vingt-et-une heure. Elle fait partie de ces courageux qui bravent le temps et la nuit.  Vêtue d’un simple sweat et d’un short de pyjama, elle traverse la ville en courant. Le froid n’a pas d’emprise sur elle ; son corps tout entier brûle d’amour et d’impatience. Dans sa main droite, elle serre un bout de papier comme si sa vie en dépendait. Le réveillon et ses révisions pour ses partiels de janvier sont loin derrière elle maintenant.  Elle fixe avec détermination la cime des arbres de la forêt, sa destination. Le reste n’a plus aucune importance.
    Après de longues minutes de course, elle ralentit en pénétrant dans l’assemblée de chênes et de marronniers. Elle jette de nombreux coups d’œil autour d’elle, complètement perdue. L’air frais lui brûle la gorge, et pourtant, elle se remet en route. Elle refuse de rater ce rendez-vous. Finalement, la nature a pitié d’elle et l’extirpe de cette prison végétale en la guidant vers une clairière. La jeune fille s’avance alors dans l’herbe tout en dépliant son petit papier. Elle relit plusieurs fois les mots encrés sur la feuille, relève la tête puis balaie du regard les environs. Son regard s’arrête alors sur un rocher placé au milieu de cette plaine nue. Elle sourit en se rappelant qu’Il aime s’asseoir sur les pierres en général, et marche dans sa direction. Un plaid et un autre papier l’attendent au pied de la roche. Au moment où elle se penche pour les attraper, elle sent une caresse dans le bas de son dos et frissonne de plaisir. Ce n’est pas le vent, elle le sait. Son sourire s’élargit. La feuille en main, elle l’ouvre et commence à lire :

Si tu lis mes mots, c’est que je suis déjà ici. Te connaissant, tu es partie sans te couvrir, c’est pourquoi je t’ai apporté une couverture. Enveloppe-toi avec, assis-toi contre le rocher et endors-toi. Je te récupérerai de l’autre côté. La journée a été dure, mais la soirée n’en sera que plus belle avec toi à mes côtés pour l’illuminer.
Je t’attends,
M.

    Elle rit en se cachant derrière sa main, puis exécute les consignes. Calée contre la pierre, elle laisse son corps succomber au sommeil.
    En rouvrant les yeux, elle distingue une kyrielle de fumées bleutées et vaporeuses effectuer des cabrioles dans la neige ou dans les airs. La jeune fille reconnaît la silhouette de lapins, d’écureuils ou de petits oiseaux sylvestres. La lune inonde la plaine de sa lumière douce, comme pour vernir ces œuvres d’art d’une pellicule brillante. Apaisée par cette vision, la demoiselle esquisse un sourire. La voilà de l’autre côté, elle le sait.

— Ce sont les esprits des animaux morts aujourd’hui, explique une voix sépulcrale à côté d’elle. Le froid en a fauché plus d’un.
— N’est-ce pas paradoxal de dire cela alors que c’est toi, la Mort ? rétorque-t-elle.
— Touché.

    Elle tourne la tête vers la droite, vers Lui. Comme elle s’y attendait, il est assis sur le rocher, son crâne de bélier sur le visage et sa tête enveloppée par la capuche de son long manteau noir. Ses avant-bras s’appuient sur la garde de son épée. Alors que le regard de la Mort se perd dans le spectacle spectral, celui de la mortelle s’accroche à cette bouche exsangue qu’elle aimerait goûter, ne serait-ce qu’une fois. Elle détourne finalement le regard en soupirant. Elle n’y a pas le droit. Pas encore. Un jour, peut-être. Elle espère toujours.

— Tiens, regarde dans mon linceul.

    Elle soulève le drap et découvre un petit renardeau apeuré. Alors qu’elle le prend dans ses mains, elle sent la petite âme trembler. Inquiète, elle jette un regard vers la Mort qui lui explique :

— Sans sa mère, il est perdu. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, il veut la revoir sans savoir que c’est impossible. Il te ressemble un peu.
— Comment ça ?
— Il refuse la mort autant que tu crains la vie.
— La mort est bien plus souhaitable. C’est si tranquille, ici, avec toi…

    L’entité pousse un long soupir avant de lever les yeux vers les étoiles.

— Tu ne sais pas ce que tu dis.
— Bien sûr que si, je mesure chaque mot que je prononce.

    La jeune fille caresse longuement le renardeau blotti contre elle. Elle lui murmure combien il a de la chance d’être ici, loin des maux de la vie, entre de bonnes mains. Qu’elle l’envie de rester pour toujours aux côtés de l’être qu’elle aime. Elle lui dit aussi que sa mère l’aimera toujours, qu’il pourra veiller sur elle de là où il est, qu’ils se retrouveront un jour. Qu’une nouvelle « vie » s’offre à lui, qu’il doit en profiter. Bercé par ces paroles, l’animal s’apaise et finit par sauter de ses bras pour s’approcher timidement des autres esprits. Très vite, il se met à chasser un lapin et rejoint le groupe d’animaux.

— Pourquoi n’écoutes-tu pas tes propres conseils ? Tu pourrais suivre la même voie que cette créature, déclare la Mort.

    La fille tourne sa tête vers l’entité et plonge son regard dans le sien. Elle répond au bout de quelques secondes :

— La vie humaine n’a rien à voir avec celle d’un renard. Je ne veux pas construire quelque chose… pas sans toi.
— La définition-même de la mort implique une fin, non une création, la coupe-t-Il.
— Je peux attendre pour te rejoindre, même si c’est très difficile, mais ne me demande pas de vivre sans toi, poursuit-elle. Je ne peux qu’exister. Tu veux que je fonde une famille alors que mon cœur t’appartient ? Que j’erre sur Terre alors que ma raison d’être est ailleurs ? Que je passe des années à me voiler la face alors que je sais que le bonheur est là, devant moi ? Quel est l’intérêt de vivre quand c’est toi que je veux ?

    Il la regarde, penaud. A l’intérieur de lui, quelque chose se serre, mais quoi ? Il n’a pas de cœur. Il détache son regard d’elle.

— Je ne sais pas. C’est juste l’ordre des choses. Cela ne me plaît pas non plus, à vrai dire. Je ne veux pas te perdre, mais nous souffrons tous les deux de la situation. Je me dis qu’en te raisonnant, tu pourrais peut-être tomber amoureuse d’un autre et m’oublier. Ainsi, tu ne souffrirais plus.
— Et toi dans tout ça ?
— Te savoir heureuse apaisera ma peine.
— Tu n’es qu’un idiot. Jamais je n’aimerai quelqu’un aussi fort que toi.

    Cette réponse naïve lui arrache un léger sourire.

— Et jamais quelqu’un ne t’aimera comme je t’aime.

    D’un bond, elle se jette dans ses bras et s’accroche à son manteau en pleurant, de bonheur et de tristesse. Il l’enserre et tente de l’apaiser en dessinant, à l’aide de ses doigts gantés, des arabesques dans son dos.

— Il est tard, je dois amener toutes ces âmes dans un lieu où elles pourront trouver le repos.
— Déjà ?! se redresse la mortelle, les larmes aux yeux.
— Malheureusement… mais je reviendrai te voir. A bientôt, petite vie.

    Il tapote sa tête, et l’esprit de la jeune fille s’évanouit pour regagner son corps endormi. La Mort soupire. Cette situation ne peut plus durer, il va falloir agir.

Les mots pour le.a prochain.e seront :
Constellation - Grimoire - Sacré - Silencieux - Ivoire - Tromper. :]

Bonne inspiration !

Dernière modification par Lykandrel (Le 07-07-2021 à 10h31)

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Insomnie me voilà, tes mots sont miens

L'enfant de l'écume

Une nuit de plus à contempler le vide d’un ciel noir, couvert de nuages qui cachaient tout espoir de baigner dans quelques lueurs qui auraient rendu la nuit plus douce.
Un soupir passa les lèvres du marin qui s’était allongé sur le bois rigide de son navire. Il aurait bien voulu voir quelques constellations, rien qu’une ou deux, pour le guider à travers cette nuit où il se sentait presque coupable de tromper Morphée qui pourtant n’attendait que lui pour reprendre leurs rêves là où ils s’étaient arrêtés. Mais la voûte céleste n’était pas de cet avis là aujourd’hui. Pas plus que les jours précédents d’ailleurs. Tant pis.


S’asseyant sur la figure de proue, l’homme solitaire observa l’horizon silencieux, écoutant le bruit des vagues qui s’écrasaient sur la coque impénétrable de son partenaire de toujours. Il n’y voyait rien. La lueur de sa lampe s’éteignait bien vite, avalée par les ténèbres de cette nuit sans fin, mais pour autant, jamais il ne se montrait inquiet.

Pourquoi ? Parce qu’il ne l’était pas.

Fier marin, membre d’une espèce noble et sacrée, il veillait sur les mers et les océans, sur les mondes et les univers liés les uns aux autres, et rien ni personne ne pourrait l’arrêter.
Il avait confiance en lui. Il avait confiance dans son navire. Il avait confiance dans la mer qui l’avait vu grandir et naître.

Jouant les équilibristes sur la figure de proue, il respirait l’air pur alors que ses longs cheveux ivoire nageaient dans la douce caresse du vent, le souffle de la liberté mordant sa peau pour lui rappeler combien il était bon d’être vivant.

Et alors qu’il savourait simplement l’instant, un rayon de lune déchira les nuages noirs, éclairant de sa pure lumière une île qu’il n’avait même pas remarquée avant, si sombre dans cette nuit sans couleur.


La vraie vie ne s’apprenait pas dans les livres, la vraie vie se vivait sur le terrain.
La véritable magie ne s’enseignait pas non plus dans les vieux grimoires qui traînaient dans une bibliothèque poussiéreuse. La magie s’observait dans la vie, le marin en était témoin tous les jours.

D’un bond agile, il retourna au gouvernail et mit le cap sur cette île regorgeant sans doute de surprises.

Son nom était Rhēn, enfant de l’écume, et, le torse bombé, caressé par l’écume qui se déchirait sur sa proue, il traversait tous les océans.
Peut-être le croiserez vous un jour ?

Merci pour tes mots, je me suis amusée à écrire un petit texte sur mon nouvel OC !


Pour la prochaine personne je propose :
Repos - écarlate - marin - écume - satin - fantomatique

Dernière modification par Yéo (Le 21-07-2021 à 10h59)

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Bonsoir, je viens réserver les mots de ZuzoHyo.

Jeux

Perdu dans ses pensées, le jeune elfe aurait plongé la tête la première dans le ruisseau si ce n’était pour son Draflayel, toujours là pour le rattraper avant la chute. Gêné, il s’excusa auprès de son familier qui battait des ailes furieusement autour de lui, dans un manège devenu rituel.
Il était en chemin pour rejoindre un ami qui voulait tester sa nouvelle barque et était encore en train de peser le pour et le contre de l’expérience. Après tout, il était plus à l’aise sur la terre ferme que dans l’eau, contrairement à son ami aquatique. La présence de son familier était la chose qui le rassurait le plus, même s’il ne voulait faire peser une trop grande responsabilité sur ses ailes.

— Hey ! Par ici !

Soudainement aux aguets, le jeune elfe tenta de repérer l’endroit d’où venait la voix de son ami, sans succès. Son familier, toujours fâché, ne fit même pas mine de l’aider.

— Derrière le buisson ! Baisse un peu les yeux ! Je sais que tu les as tout le temps dans les nuages, mais quand même…

L’elfe grimaça face aux reproches de son ami tout en se penchant vers le buisson.

— Bouh !

Reculant précipitamment, l’elfe trébucha sur une racine et atterrit sur son derrière de façon fort peu élégante.

— Ça va pas la tête ? fulmina-t-il. J’aurais pu me tuer…
— Mais t’es toujours en vie, non ? Puis Delmy serait intervenue si tu étais réellement en danger.

Son ami était sorti de derrière le buisson et lui tendait la main pour l’aider à se relever. Il marmonna, les fesses endolories, avant d’accepter l’aide proposée.

— On a encore cinq minutes de marche et on y est, lui annonça son ami.
— Je suis pas sûr de vouloir…
— Tût tût, on en a déjà discuté.
— Mais…
— Si jamais t’es vraiment pas à l’aise, on arrêtera tout, promis.
— Immédiatement ?
— Juré.

L’elfe souffla un grand coup avant de suivre son ami.

— T’es vraiment pas possible, Jo…
— C’est pour ça que tu m’aimes.

Un sourire satisfait retroussait les lèvres de Jo. Lorsqu’ils arrivèrent en vue de la barque, il accéléra la marche jusqu’à courir, entraînant l’elfe dans son sillage. Il l’aida à s’installer à l’intérieur, les jambes dans l’eau, empêchant la barque de tanguer. 
Bien que craintif, l’elfe s’habitua aux mouvements de la barque jusqu’à réussir à se détendre complétement et profiter de l’instant. Jo nageait autour de la barque, la tirait parfois pour qu’elle aille plus vite, sautait par-dessus, et autres cabrioles aquatiques. Tout pour faire rire l’elfe aux mains encore légèrement crispées sur la barque. Delmy se prêta également au jeu, volant autour d’eux.

L’euphorie ambiant finit par effacer toute prudence, ce qui expliquait pourquoi personne n’avait pris garde à la roche affleurant la surface de l’eau. Tel un remake petit budget, la barque se fit transpercer par la roche et coula, entrainant avec elle l’elfe abasourdi. Heureusement, son ami et son familier furent prompt à réagir, et il ne but que la tasse avant de remonter à la surface. Plus de peur que de mal.

— La prochaine fois, rappelle moi de refuser de jouer dans l’eau, déclara-t-il entre deux quintes de toux.

Dernière modification par Armillarya (Le 25-07-2021 à 18h23)

Je réserve !

Voici les mots que je propose :
éclat - peinture - vie - souvenir - parfum - précieux

Ces mots m'ont poussée à écrire la rencontre de ma gardienne et d'un OC encore tout frais dans ma tête ~

Hop ~

La fête battait son plein au Quartier Général de la garde d’Eel. Les civils comme les gardiens dansaient au rythme de la musique, résonant partout. Même dans les chambres. Ce qui ne plaisait pas à Melethy. À cause de ça, elle n’arrivait pas à trouver le sommeil si précieux dont elle avait besoin.  Elle était donc sortie de sa chambre et avait traversé le festival. À son passage, plusieurs personnes essayèrent de l’entraîner dans leur danse. Mais elle arrivait toujours à les éviter habilement et elle put ainsi se faufiler en dehors du Quartier Général. Se retrouvant sur la plaine, la jeune femme prit quelques secondes pour admirer la végétation. Les traces de la bataille pour la survie d’Eldarya étaient encore visibles malgré les semaines qui s’étaient écoulées. Beaucoup de chose avait changé depuis. Des faerys et des familiers avaient péri, d’autres étaient partis. Tout s’était passé tellement vite que Melethy n’arrivait plus à suivre. Elle se sentait comme déconnectée de la réalité. Néanmoins, la vie reprenait doucement son cours. La végétation reprenait lentement le terrain que la guerre lui avait volé. Le regard de la sang-mêlé s’attarda sur un tapis de fleur sur le point d’ éclore et elle ne put s’empêcher de pousser un profond soupire. Bientôt, plus rien de « physique » ne rappellera cette dur bataille et Melethy ne pouvait s’empêcher d’être effrayée à cette idée sans en comprendre la raison. Chassant ses mauvaises pensées, l’absynthe se rendit sur la plage, descendant le long escalier incrusté dans la falaise. La musique n’était plus qu’un vague échos, perdu dans l’air. Désormais, le son des vagues s’échouant sur le sable prédominait. Elle s’assit contre un rocher et se perdit dans la contemplation de l’eau salée. Elle y perdit la notion du temps. Elle sortit de sa torpeur seulement lorsque le ciel changea de couleur. Le noir disparut pour laissait place à un orange mêlé à des teintes rosées. L’aube était présente. Melethy se permit d’observer encore quelque temps le ciel avant de se relever. Avant qu’elle ne tourne le dos à l’immensité de l’océan, son regard fut attiré par un objet dans l’eau. Un objet qui ressemblait fortement à une barque. Curieuse, elle s’approcha de l’eau et crut apercevoir une forme dans la barque. Elle s’avança jusqu’à être immergée jusqu’aux hanches.
Une faery.
Une faery blessée se trouvait dans la barque, inconsciente. Elle avait des petites oreilles ressemblant à ceux d’un bériflore, une peau basanée et matte ainsi que des cheveux beiges, contrastant avec tout le reste de son corps. Melethy ne le savait pas encore. Mais cette faery qu’elle était sur le point de sauver allait marquer un véritable tournant dans sa vie...

@Feilora

Dernière modification par Melethy (Le 31-08-2021 à 14h14)

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~

Hello, et voilà le texte, bonne lecture !

Elle aimait peindre

Elle aimait peindre. Elle aimait peindre les paysages et tout ce qu'elle voyait. Mais plus que tout, elle aimait peindre la vie.
Elle aimait peindre. Elle aimait peindre les humains, qu'elle les connaisse ou non. Mais plus que tout, elle aimait le peindre lui.
Lorsqu'elle recouvrait sa toile de couleurs et qu'elle laissait son pinceau y faire apparaître sa silhouette, elle pouvait sentir son parfum qu'elle aimait tant.
Sa peinture reflétait l'éclat de celui qui faisait battre son cœur, et chaque souvenir qu'elle avait de lui.
Il était l'être le plus précieux de son existence, celui qui rendait sa vie ensoleillé à chaque instant.
C'est pourquoi elle aimait tant le peindre.

Les mots que je propose sont :

Lune - Lac - Espoir - Chant - Vie - Bonheur

Bonne journée ღ

Dernière modification par Starfall (Le 29-08-2021 à 15h49)

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❝ All remaining systems will bow to the First Order and will remember this as the last day of the Republic ! ❞

Un été à la maison

Il avait toujours aimé regarder l’extérieur. L’été, surtout.

Dans le silence confiné de son salon, à l’abri de ses rideaux couleur crème – une antiquité qu’il avait en horreur –, il passait son visage luisant dans l’interstice de lumière.

Et il observait.

Le ballon rayé des voisins qui volait par-dessus les haies, les chiens en laisse aux langues pendillantes, les adolescentes qui rajustaient discrètement leurs bretelles.

Et son regard fixe indiquait l’étendue de sa jalousie.

Chez lui la touffeur le mettait en nage, le cuir vieilli de ses accoudoirs macérait sous sa peau flasque.
Il aurait aimé aller dehors, faire tournoyer les filles sur l’asphalte et se jeter avec elles dans les piscines.
Il aurait aimé botter le cul à ses douleurs et se dégager de son fauteuil avec la vivacité d’un ressort neuf.

Mais à quatre-vingt ans, il fallait se rendre à l’évidence.

L’été, on le passe à la maison.

Je propose à mon tour :

Ardoise - Rire - Miel - Jouer - Souffle - Élégant

Dernière modification par Kioku (Le 17-10-2021 à 22h07)

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À ses côtés se trouvait un cerf.
Élégant, puissant, majestueux.


Bonjour ! Les dernières participations commencent sérieusement à dater mais j'aime vraiment le principe alors je réserve quand même o/

Ventilo

Réseau, chat, écouteurs, danser, sortilège, pluie

Maël était épuisé. La chaleur de l'été avait pris d'assaut son petit appartement et ne semblait pas vouloir laisser le jeune homme vivre sans transpirer à grosses gouttes. La fenêtre avait beau être grande ouverte, la nuit non plus ne lui donnait aucune possibilité de se rafraîchir. La seule chose qui le maintenait en vie était le ventilateur qui soufflait avec difficulté. Ce ventilo, il l'avait toujours connu, et c'était un fait qui pouvait dire deux choses contraires ; il était très fiable, ou il était si vieux qu'il pouvait lâcher à chaque instant.
Afin de ne pas devenir fou avec le bruit épouvantable que produisait le ventilateur, Maël avait vissé ses écouteurs dans ses oreilles. Pour changer un peu, il avait lancé la playlist de sa copine en début d'après-midi. Un choix qu'il n'était pas tout à fait sûr de qualifier de bon. Les musiques n'étaient pas triées et appartenaient à tellement de genres différents qu'il passait assez régulièrement d'une envie de danser de la tecktonik à celle de sauter par la fenêtre.
Installé à son bureau, le jeune homme était en train de plancher sur les dernières modifications effectuées sur son jeu préféré. Malheureusement, il ne pouvait les tester sans réchauffer son logement de quelques degrés en poussant son ordinateur dans ses derniers retranchements. Il attrapa une pièce et la lança dans les airs. Pile, il se contenterait de regarder un film, face, il jouerait.
Pile.
Maël grogna. C'était ennuyant de regarder un film, il fallait faire autre chose en même temps, et il n'avait rien à faire. Il ouvrit un nouvel onglet et, sur un site de streaming fort peu légal, trouva un opus de Henry Podfleurs. Le film avait quelques images figées qui gênaient un peu Maël, surtout lors des combats, car les sortilèges n'étant plus que des nuages de pixels colorés au bout d'une baguette, ils perdaient vraiment toute crédibilité. Et alors que le pauvre garçon atteignit la moitié du film, le sort sembla vouloir s'acharner sur lui. En plus de l'image, le son aussi s'était arrêté net. Plus de réseau.
Le jeune homme bougonna. Il était une heure du matin, il faisait beaucoup trop chaud pour dormir, et il n'avait plus accès à internet. Plus de musique, plus de films, et plus de jeux non plus puisqu'il ne jouait qu'en multijoueur.
Un bruit de casse retentit derrière Maël. Lentement, il se retourna, espérant que ce ne serait pas une raison supplémentaire de haïr le destin. Au sol, gisait le précieux ventilateur, et quelques morceaux dudit ventilateur. Au bord de la syncope, le jeune homme fixa le responsable : le charmant chat roux de sa chérie. Lui en voudrait-elle s'il l'étripait ? Garfield vint se frotter à la jambe de Maël, ronronnant de sa bêtise. Pour canaliser sa colère naissante, le jeune prit une grande inspiration. Et c'était à cet instant qu'il le sentit.
Le pétrichor.
Il se leva de sa chaise en hâte et se précipita à la fenêtre. Enfin le temps allait se rafraîchir.
La pluie était arrivée.

Pour une prochaine âme :
couverture | gourmandise | rongeur | sommeil | soupçon | vague

Edit bas : ce texte est vraiment trop mignon ! Merci Chocapic pour cette petite escapade ^^


- Pour toi j'irais en enfer.
- Qu'y ferait un dieu ?
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Dernière modification par Lideathnar (Le 22-07-2022 à 12h00)

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Spoiler (Cliquez pour afficher)

    Héloïse avait laissé la trappe ouverte.
    À dire vrai, cette affirmation n’était pas tout à fait exacte. Héloïse avait bien repoussé la trappe, abaissé les deux loquets parallèlement, vérifié d’une pression que tout été bien verrouillé, et envoyé un baiser à la petite boule de poils qu’elle appelait Chocapic et qui dormait alors d’un profond sommeil dans sa roue en plastique jaune.
    Cependant, une poussière avait dû se glisser quelque part entre la grille de métal et l’un des loquets, offrant une résistance infime qui permit à la petite bête, la susnommé Chocapic, sitôt sortie de sa sieste, de déverrouiller ce loquet en à peine quinze minutes. Un jeu d’enfant, ensuite, de déverrouiller le suivant maintenant que la grille n’était plus maintenue correctement. Une fois la trappe ouverte, Chocapic, très humble, considéra que c’était sa maîtresse qui avait désiré le laisser libre de ses mouvements ce jour-là, plutôt que s’attribuer les mérites de sa situation.
    Le rongeur entreprit alors une grande expédition hors de sa cage. L’infinité du monde s’ouvrait à lui ! À peine avait-il descendu le meuble sur lequel était perché sa petite demeure qu’il tomba nez-à-nez avec une graine de tournesol, vestige oublié d’un repas précédent. Il l’engloutit avec gourmandise. Qu’il était chouette, ce monde extérieur ! Il passa ainsi sa mâtiné comme un touriste, visitant la cuisine, et surtout les grottes souterraines qui passaient sous les placards et regorgeaient de merveilles, flânant entre les casseroles, se promenant parmi les papiers du bureaux, appréciant la vue sublime qu’il avait depuis la télévision, grignotant un coin de livre lorsque la faim le prit.
    Il se demandait quel souvenir ramener de son voyage lorsqu’un pas malheureux le fit chuter de la bibliothèque et le précipita directement sur les couvertures du canapé, qui amortirent sa chute.
    Chocapic en resta sonné un instant, puis se remit sur ses pattes et décida de retenter l’expérience. Certes, c’était quelque peu effrayant au début… mais il avait cru ressentir ensuite une sensation étrange, irréelle… un sentiment de liberté… qu’il n’avait jamais eu l’occasion de rencontré depuis les 16 mois qu’il logeait dans la cage d’Héloïse. Chocapic escalada la bibliothèque, sauta… puis la ré-escalada à nouveau, plus haut cette fois. Il recommença son manège quelque fois et escaladait les étagères en chêne pour la cinquième fois quand quelque chose, un vague soupçon, lui fit tourner la tête vers le vide avant d’envisager de s’y laisser choir.
    Bien lui en prit. Tranquillement assise sur le tas de couvertures, boule de poils crème sur les plaides blancs, Tatiana, la chatte de la famille, attendait patiemment, la gueule ouverte.

Dernière modification par Luhn (Le 22-07-2022 à 02h53)

Arrosées par vos larmes | TW : DEUIL

Le hoquet lui enserra la gorge et il manqua de s'étrangler. Il toussa, pleura encore plus fort et pressa une main sur ses lèvres pour retenir la nausée qui montait en lui. Son corps secoué par les sanglots n'en pouvait plus de trembler. Tout bas, au fond de lui, il priait pour que le supplice cesse.
"Je ne veux plus entendre... plus sentir, par pitié...!" répétait-il mentalement. "Je ne veux plus... ne peux plus..."

Dans la plus grande indifférence, une ombre écoutait. Les lamentations glissaient sur elle comme une larme sur une pierre. Car c'était exactement cela. Les pleurs du mortel endeuillé ne l'atteignaient pas, ne l'émouvaient pas. L'oreille tendue, sa seule patience était affectée.
Ce n'était pas assez. Il fallait plus que quelques gouttes.
Alors le dieu se concentra. Il éveilla son imagination, prépara avec attention la suite de son tourment.
Les cris redoublèrent.
Le dieu souffla à l'oreille de sa victime en empruntant la voix de sa disparue. Il lui fit goûter au désespoir en réinjectant dans ses veines la peur, le chagrin, le néant. Le mortel se recroquevilla sur le bord de la sépulture, enfermé dans son cauchemar. Son bourreau lui raconta à nouveau le sang éparpillé, l'attente et l'impuissance. Fine oeuvre enfin, il esquissa sous les paupières du malheureux l'image de l'aimée, ses mains blanches croisées sur son ventre ; il imprima sur sa rétine le souvenir de l'humus lourd et sombre dans sa propre paume.
Les sanglots muèrent en plaintes sourdes. La tombe aux pieds du jeune homme paraissait la parodie morne d'un bénitier. Dans ce miroir d'eau, le dieu observa un instant la forme d'animal blessé qui se blotissait contre la stèle. Il y eut un dernier soubresaut puis plus rien. L'adolescent s'était évanoui après un dernier appel à sa soeur disparue. Le maître des morts sut qu'il n'en tirerait rien de plus à part une âme brisée, alors il s'en détourna.
Il accorda néanmoins une ultime pensée au tourmenté : il lui offrit une allégorie. Celle d'un oiseau s'envolant droit vers le ciel, abandonnant derrière lui un nid et ses oeufs, à jamais glacés.
Loin d'être un geste généreux, il s'agissait plutôt d'une conclusion à sa torture plutôt qu'un baume.
La vision partagée, le dieu se concentra sur la mare de larmes qu'il avait récoltée et eut un bref sourire de satisfaction.
C'était tellement plus précieux que des offrandes matérielles onéreuses ; tellement plus appréciable que des denrées périssables qu'il ne pouvait même pas effleurer - et encore moins consommer.
Non, le chant d'une âme en deuil était l'unique don qu'il attendait.
Arracher ces précieuses perles qui nourissaient le sol avare de son royaume était la seule chose qu'il désirait.
Il voulait faire pâlir le monde d'en-haut. Et la minuscule primevère enfantée par la détresse de l'adolescent était une réussite supplémentaire vers cet objectif.
Que ce soit au prix de coeurs déchirés et de larmes amères lui importait peu.
Il continuerait à tourmenter les vivants pour embellir les terres des défunts.

Dernière modification par LadyAyorin (Le 19-08-2022 à 22h21)

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✧ · BOOKSTAGRAM · ✧

Dernière modification par Hyver (Le 22-09-2022 à 17h00)

Bonjour, je relance un peu le topic avec ce texte.

Spoiler (Cliquez pour afficher)

Il faisait chaud. Le soleil était brûlant. Elle avançait le regard vide. J’étais couché dans le sable, l’observant sans bouger. Le sable était blanc comme la neige, un miroir qui rendait aveugle si on le regardait trop longtemps. Je réglais mon objectif pour faire le point. Sa peau était comme du cuir au soleil. Sa démarche féline la rendait fière. Soudain le vent tourna et rabattit ma toile de camouflage sur mon appareil. Sans faire de bruit, je dégageais le tissu diaphane de mon objectif et c’est là que je l’ai vu. Disons que c’est elle qui m’a vu. La lionne. Son regard était fixe, intrigué, braqué droit sur moi. Le son de mon déclencheur me parut assourdissant. Elle détourna la tête, après un temps qui me parut infini, et reprit sa marche vers ailleurs. Je levais la tête, suivant sa course, une larme coulant sur ma joue. Cette traque de plusieurs mois donnait enfin des fruits bien mérités.

•   Bonjour à toutes et tous !   •



Je découvre ce topic, que je trouve très sympa.
J'ai lu tous vos textes, et je les ai beaucoup aimés.

Je n'ai pas écrit depuis très longtemps, mais j'ai tout de même voulu essayer :

L'Orage et l'Enfant

Seule, dans l'obscurité de la nuit, la jeune enfant tremblait de terreur dans son lit.
La chaleur de l'été avait nourrit un puissant orage, qui se riait de ses pleurs.
Alors, doucement, prudemment, la petite fille alluma la veilleuse près de son lit, et attrapa un énorme livre, posé plus tôt sur sa table de chevet.
À l'instant où ses doigts délicats touchèrent la couverture du volume, une vague de réconfort s'empara d'elle. Elle adorait cet objet.
N'ayant jamais lu pour elle-même, sa mère avait pourtant prit l'habitude de lui conter une aventure, chaque soir, avant qu'elle ne s'endorme.
L'énorme ouvrage servait de bouclier pour cette frêle enfant.
Il contenait de très nombreuses et courtes histoires, sur des créatures fantaisistes qu'elle ne rencontrait que dans ses rêves.
Ouvrant le livre à une page choisie au hasard, l'enfant accompagna une petite fée dans un voyage extraordinaire menant à un trésor caché.
L'orage n'apprécia pas de sentir la peur quitter peu à peu la petite fille.
Il gronda de plus belle, créa des éclairs, sa pluie tambourinant de toutes ses forces sur la fenêtre de la chambre.
Mais rien n'y fit. Aussi terrifiant soit-il, la jeune enfant ne l'entendait plus. Plongée dans sa lecture, les mots dansaient en musique dans ses petites oreilles.
Seul, dans l'obscurité de la nuit, l'orage perdit patience, puis se retira, vaincu.

Nouveaux mots :
•   amour • fraise • peinture • cruel • vide • urgence   •

Dernière modification par Faën (Le 21-02-2023 à 18h58)

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