Xaloie10001 : The Wind won’t change
Pseudo: xaloie10001
Genre du one-shot souhaité: Drame/tragique ; School-story
Description plus ou moins précise: Sarah Cartner (ma gardienne) rentre du lycée avec ses amies...puis le trou noir. Lorsqu'elle se réveille, elle est enfermée dans une cellule avec un inconnu. Peu à peu, ils se lient d'amitié malgré ce que leur fait subir leur tortionnaire. Au final, le compagnon de cellule de Sarah est gravement blessé.
Personnages principaux: Sarah Cartner (17 ans) et Akashi Seijuro (17 ans).
Personnages secondaires: Jane et Scarlett les deux amies de Sarah ; le tortionnaire.
Point de vue désiré: Omniscient
Autre: Si besoin de précision, me demander par mp. Sinon, merci d'avance.
Ce matin, Sarah se leva comme d'habitude. C'était un matin classique, qui ne sortait pas de l'ordinaire, où elle se préparait pour aller à l'école.
Elle alla aux toilettes, prit sa douche, puis alla se préparer. Elle essaya de se souvenir de la météo pour cette journée, météo qu'elle avait regardé la veille, et se souvint que le temps serait relativement doux, marquant le début du printemps.
Un crop top à manche longue rouge ketchup et une paire de trousers taille haute large, à l'imprimé sucre d'orge. Elle prépara une paire de lunettes de soleil papillons dorés, une paire de talons rouge écarlate, après s'être appliqué un maquillage chaud autour de ses yeux vert et un rouge à lèvres chocolat sur ses lèvres roses. Elle se regarda longuement dans le miroir, soucieuse face de son apparence. Elle toucha sa peau pâle, ses cheveux blonds bouclés, puis les mit en queue de cheval, après avoir passé dix minutes avec plusieurs styles différents.
Elle alla dans le salon où elle salua ses parents. Sa mère lui sourit et la complimenta sur son look en ce jour. Son père se contenta de la toiser et lui dire d'acheter du lait en revenant de l'école. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi sa fille s'habillait comme une adulte et trouvait ses talons rouges davantage absurde. Elle n'allait qu'au lycée, pas dans un défilé … Les raisons pour lesquelles elle puisse prendre soin de son apparence, en particulier pour qui, lui firent froid dans le dos. Il tourna le dos à sa famille alors que sa femme lui demanda de lui passer une tasse de café.
Après avoir avalé deux tartines de pâtes à tartiner et une tasse de thé, Sarah partit pour le lycée, après avoir dit au revoir à ses parents.
Sac sur l'épaule et talons aux pieds, elle salua ses deux amies en posant, ces dernières se moquèrent d'elle autant qu'elles la complimentèrent. Ceci fit naître un sourire sur la jeune adolescente, lui faisant oublier ses complexes un moment, et arrêter de surcompenser sa faiblesse.
D'un côté Jane, habillée d'une robe noir et d'un trench-coat rouge et de l'autre Scarlett dans un t-shirt violet et un jean slim, elles parlaient comme toujours de leur week-end en ce lundi. Cette fois, Jane parlait de la grossesse de sa mère et son anxiété à propos des jumeaux à venir et Scarlett de sa désastreuse et hilarante séance d'épilation. Pour ce qui était de Sarah, elle se contenta juste de parler de ce qu'elle comptait faire pour l'été – shopping et regarder des séries -, son week-end s'étant déroulé sans événements particulier.
Lorsqu'elles arrivèrent au lycée, tout se déroula comme d'habitude. Elles eurent sociologie toute ensemble, puis Sarah et Scarlett allèrent en sciences sociales et politiques pendant que Jane allait en économie approfondie. A midi, elles partirent tous les trois manger ensemble, avec quelques amies d'autres classe, telle qu'une fille que Sarah supportait à peine et qui agaçait davantage la blonde en fantasmant sur Brooklyn Beckam : elle nomma Jessica.
« C'est pas qu'elle est méchante mais genre … putain qu'elle est chiante, olalala, mais grandis un peu, tu vas avoir dix huit ans cette année meuf !, » pensa-t-elle alors qu'elle continuait de sourire et hocher la tête face aux délires de la jeune fille.
De nouveau seule avec ses véritables amies, elle ne se gêna pour donner le fond de sa pensée sur la jeune fille, sous l'hilarité de Scarlett mais aussi le regard inquisiteur de Jane qui lui demanda alors :
« Si tu l'aimes pas, pourquoi tu lui dis pas ? Elle a ses potes tu sais, elle vient manger avec nous que parce qu'elle me connaît moi.
- Ouais mais flemme. Aussi, elle le prendra genre super personnellement et j'ai pas envie qu'elle se vexe tu vois ?
- Ouais Jane, ça ferait trop d'histoire pour rien en plus, renchérit Scarlett. Car après elle va vraiment croire qu'on l'aime pas, alors que c'est pas ça tu vois, c'est juste qu'elle est chiante à toujours dire qu'elle va épouser Justin Bieber ou je sais pas qui.
- Vous dites ça car vous la connaissez pas, mais elle est bien plus mature qu'on le croit. Si ses délires vous agaçant, dites lui sincèrement elle comprendra vous savez.
- Oui mais non, répéta Sarah. C'est pas ma pote et elle et moi on se parle pas entre nous tu vois ? Ça serait, genre, grave gênant si la seule conversation que j'ai avec elle, genre, vraiment tête à tête, c'est « t'es chiante ». Toi, t'es son amie, ça passerait tu vois, mais elle et moi on est genre limite des connaissances … ça le ferait archi pas.
- Je suis d'accord et si ça te dérange autant, pourquoi tu vas lui parler à notre place Jane ?, proposa Scarlett en levant un sourcil.
- J'ai pas à lui dire ce que vous pensez d'elle, c'est à vous de faire ça, pas à moi. »
Le débat fut coupé court par leur entrée en salle d'anglais, leur dernier cours de la journée avant qu'elles ne rentrent chez elles, le lundi étant leur journée la moins chargée, vu qu'aucune d'elles n'avaient pris d'options.
Les lycéennes décidèrent de traîner un peu de rentrer chez elles, parlant de tout et de rien ; partant du projet de coiffure à domicile qu'avait prévu Scarlett en passant fréquemment ses doigts dans sa chevelure brune laineuse et bouclée jusqu’à Jane qui continuait sur la grossesse de sa mère sur lequel elle avait des sentiments mitigées. Sarah essaya de distraire son amie en parlant de quelque chose de moins préoccupant, comme sa télé-réalité favorite l'Incroyable Famille Kardashian, mais cela n'eut comme seule effet de faire grimacer la future grande sœur davantage, qui avait ce divertissement en horreur.
Scarlett finit par être qui ramena le sourire aux lèvres de la jolie rousse qu'était Jane en commençant à chanter magnifiquement une reprise passionnée et chorégraphié de sa chanson favorite de The Weeknd, où la voix fluette de Sarah la suivit avec autant d'entrain et de panache. Cette reprise se finit par Jane qui ajouta sa voix nasale dans le dernier refrain, sous le regard inquiet voir critique de certains passants. Mais les jeunes filles n'en eurent cure, même si dans leur folie elles avaient tous finis genoux à terre, ou comme pour Scarlett quasi étalée sur le sol, sous la force des spasmes d'hilarité qui la secouèrent.
Sarah lui demanda en langue des signes si cela allait et Scarlett lui répondit dans la même langue, pouffant de rire sous le regard désespéré de Jane, qui prit des lueurs d'inquiétude un moment, se rappelant d'un détail à propos de son amie mais décida de ne pas aborder le sujet.
Le ciel commença à se couvrir et Jane rappela qu'il allait pleuvoir cette après-midi. A cette information, les adolescentes se reprirent et entreprirent de se dire longuement au revoir, prévoyant des petites choses pour le lendemain comme à qui ce serait le tour de ramener des gâteaux. Sarah lança un regard noir à Scarlett à cette question, puisque plutôt la blonde avait ramené des biscuits que la brune eut refusé sèchement. Cette même brune avait désormais l'audace d'en demander plus. Heureusement que Jane accepta de prendre la charge, sinon la jeune fille en rouge aurait refusé ses confiseries à la gloutonne, ce qui aurait rallongé inutilement les au revoir.
Jane ainsi partit, suivi de Scarlett à son bras. Sarah les salua une dernière fois de la main et se retourna.
Elle ne fit que trente pas avant qu'elle ne sentit un coup dans sa nuque et ne vit que du noir.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la première fois qu'elle vit la paroi d'un mur, non d'une cave.
La première chose qu'elle sentit, qu'elle goûta, qu'elle respirait à travers l'humidité du lieu fut la roche, le fer, la rouille.
La première chose qu'elle toucha de ses genoux fut le dur fer sous elle, autour de ses poignets, autour de son cou.
La première chose qu'elle entendit fut une respiration sifflante à côté d'elle.
Elle se retourna pour voir un jeune homme en pleine crise d’angoisse à côté d'elle.
La première et seule chose qu'elle put en déduire : ce fut qu'elle ne comprenait rien de ce qui lui arrivait.
Elle garda les yeux fixés et écarquillés sur le garçon à côté d'elle, la bouche béante, tenta d'aspirer autant d'oxygène que possible pour son cerveau en panique, qui tentait en vain d'examiner la situation.
Elle ne connaissait pas cet endroit, c'était un lieu hostile, inconnu, éloigné, isolé.
Elle était emprisonné, dans une cage en fer, sans issue – si il en avait, elle ne les voyait pas – et avec personne qu'elle ne connaissait.
Il y avait un homme dans un cellule, de son âge environ, en train de s’affoler à ses côtés. Il transpirait, avait les yeux écarquillés, se débattait et se tordait dans tous les sens alors qu'il s'étouffait, alors qu'il tentait de crier. Il était à torse nu, à peine vêtu d'un pantalon noir taché d'une matière étrange, jaunâtre et vicieuse. C'était son vomi, il s'était vomi dessus.
Les acides montèrent dans sa gorge et elle fut soudainement pris environ de dégueuler à son tour. L'information lui parvint assez vite pour que, contrairement à lui, elle se dirige vers les barreaux et vomit à l'extérieur de sa cellule, non sans tacher sa chevelure.
Elle toussa, cracha et régurgita encore une fois, toussa de nouveau et se remit à cracher. Ce dernier cycle finit, elle haleta, reprit petit à petit conscience et fut surprise de voir que ses rejets étaient désormais en train de partir le long d'un petit court d'eau. Elle ne voulait pas savoir ce que la nature comptait faire avec ça et émit un gémissement dégoûté. Il y avait malgré tout un bon point à tout ceci : évacuer lui avait permis de reprendre ses esprits.
En se redressant, elle fut surprise par le fait que sa tête put passer sans problème entre les barreaux. Certes, sa tête n'était pas particulièrement grosse mais c'était déjà bien. Elle pensa une seconde à sortir de cette prison ainsi mais réalisa bien assez vite une autre partie de sa situation.
Elle était dans une prison suspendue au dessus et bien éloigné de la terre ferme en face d'elle. De plus, même si elle aurait pu mettre en pratique ses cours de sauts en longueur, elle avait les poignets attachés.
Ses sourcils se froncèrent et elle fit la moue. Ce n'était pas vraiment une bonne situation. Au moins, elle était cohérente, fonctionnelle et arrivait à penser rationnellement, contrairement à son voisin de cage.
A cette pensée, elle se retourna vers lui, qui désormais était allongé, les genoux pliés, haletant bruyamment, visiblement de nouveau capable de respirer. Maintenant qu'elle était plus calme, elle décida de l'examiner du regard. C'était définitivement un adolescent, un garçon de son âge, assez mince et légèrement bronzé. Il avait des yeux bridés, clairement d'origine asiatique vu ses cheveux noirs et lisses – avec une légèrement couleur poivre et sel certes étrange mais qui lui seyait assez bien. Il avait des lèvres fines, mais abîmés et tremblantes, dû au récent événement, et malgré qu'il soit de plus en plus calme, les muscles de ses bras flageolant montrait encore son choc émotionnel clair.
Sarah finit par détacher enfin de son regard de lui pour s'inspecter elle-même désormais. Qui que ce soit qui les avait amené ici, il avait été plus tendre avec elle qu'il ne l'avait été avec son voisin. Elle avait déjà toujours son haut sur elle, ce qui était plus qu'une bonne nouvelle et la seule chose qui lui avait été prise était visiblement ses chaussures à talons et son sac scolaire – dans lequel était son téléphone, son portefeuille, sa trousse de maquillage et son déodorant et parfum préféré, mais rien de très grave, pensa-t-elle nerveusement. Elle eut une soudaine envie de se ronger les ongles mais fut contrainte de réaliser que sa position actuelle ne permettait pas de tels plaisirs.
Néanmoins, avoir les bras derrière les dos n'était absolument pas une position confortable. Ni une, ni deux, la blonde se mit sur ses genoux et commença à arquer son dos jusqu'à ce que ses poignets soient sous ses pieds. Elle se mit ensuite sur le dos progressivement pour les faire passer le long de ses tibias, pour arriver à ses genoux. Plus qu’un petit effort où elle concentra son poids sur ses pieds pliés et enfin ses mains étaient en face de son visage. Elle soupira de soulagement et la première action qu’elle fit dans cette position fut de vérifier l’état de ses précieuses phalanges.
Un petit sourire esquissa son visage lorsqu'elle réalisa que son vernis blanc était toujours impeccable. Elle secoua aussitôt sa tête, réalisant que ce n'est clairement pas le problème là et utilisa désormais ses mains disponible pour tâter le collier qu'il avait été forcé à son cou.
Un collier en fer, très froid et avec tout un tas de petit pierres lisses parsemés au long et autour du collier. Peut être étaient-ce des pierres précieuses, mais rapidement elle tomba sur quelque chose de curieux aux environs de sa nuque. Un espèce de ruban en ce qui semblait de la dentelle qui montait davantage et davantage vers le plafond.
Sarah se retourna pour voir où et à quoi il pouvait bien être attaché, où il pourrait bien s'arrêter. En l'occurrence, dans un léger trou dans le plafond du mur. Elle se remit à tâter son bijou puis se tourna vers son voisin.
Elle se demanda comment elle n'avait pas pu remarquer le bijou semblable autour de son cou, et son ruban de dentelle bleu qui s'étendait vers le ciel.
Il lui fallut un moment avant de réaliser qu'ils n'avaient de simple colliers autour de leur cou. Pas à cette hauteur du cou, pas avec ce ruban attaché. Même Sarah pouvait voir que ces choses n’étaient pas des colliers pour les décorer, mais des laisses. Des laisses pour les garder enfermés, des laisses qui leur privait de toute liberté.
A cette réalisation, l'adolescente fut prise de paniquer et essaya aussitôt de sortir de l'emprise de ce collier. Cette technique vaine et ses longs ongles lui griffant son cou frêle, elle changea de tactique et commença à tirer sur sa laisse en dentelle. C'était inutile et après quelques secondes, son souffle fut momentanément coupée et elle fut reprendre son souffle, troublée, non, terrifiée par la soudaine menace de la Mort, qui aurait pu la prendre il y a quelques instants.
Cependant, elle ne pouvait pas s'avouer vaincue maintenant. Sarah se retourna pour faire face à la dentelle pour, de ses ongles, tenter de la trouer, pour ensuite la déchirer. L'effort fut long et difficile, mais après plusieurs frictions, le tissu fut finalement abîmé.
Un sourire s'étendit sur le visage de la blonde.
D’un coup, une lueur rouge jaillit de certaines parties de son collier. Elle la regarda avec surprise et quand elle releva son regard ; le tissu était réparé. Elle n'eut pas le temps de comprendre ni d'en avoir peur, car du sang commença à soudainement affluer dans sa gorge.
« Oh mon dieu ! »
Elle se retourna vers le son de cette voix, celle de son voisin. Elle commença à cracher le liquide cuivrée.
« Oh … Non … Non non non nonononononon ! »
La voix se rapprocha et la vue de la blonde commença à se troubler. Elle eut l'impression de tomber suivie d’une impression de toucher. Alors que du noir commençait à l'entourer, elle essaya de se rappeler comment cette journée avait commencé.
Elle n'avait déjà plus aucun souvenir de cette matinée.
Ses yeux s'ouvrirent sous un cri, un chant bizarre, menaçant et retentissant.
Troublée et confuse, sa tête se tourna lentement sur le côté pour tomber sur un hombre au visage … rassurant. Rapidement, elle réalisa que sa tête était allongée sur quelque chose de chaud et apaisant : les genoux de cet homme qui la regardait avec inquiétude.
« Euh … Ça … va ? »
Les yeux de Sarah s'écarquillèrent en entendant cette voix, ce son timide et incertain, coloré d'un petit accent étranger dont la blonde ne saurait dire la provenance.
Il pencha sa tête sur le côté, face à l'absence de réponse et le visage de Sarah s'empourpra aussitôt face à ce malaise silencieux.
« Ou-oui, je vais bien et … et toi ?
- Ca va aussi, » répondit-il, avant de soupirer de soulagement et de regarder autour de lui.
Sarah prit son temps pour apprécier la respiration calme et régulière de la personne en face d'elle, et rapidement, elle s’accorda à son rythme.
« … Comment tu t'appelles ?, finit par demander la blonde.
- Akashi Seijuro … Et toi ?
- Sarah … Sarah Cartner … Enchantée ?
- Oui … Enchantés. »
Ils se prirent et secouèrent leur mains de la façon la plus gênante qu'il soit. Cette situation ne permettant rien d'autres qu'un malaise immense entre les deux étrangers.
Ils s'analysaient du regard un peu plus longtemps, en particulier le jeune homme, encore sous le choc d'être accompagné de quelqu'un dans ce monde inconnu. Quelqu'un qui était comme lui ; humain. Avec des yeux brillants de liquide lacrymal, des joues rougies par le sang qui coulait dans leurs veines, de l'air qui passait par leur nez et par leur bouche, au même rythme que le sien.
Il fut tellement ému à cet instant qu'il en aurait presque pleuré, si ce n'était pour les bruits de pas qui résonnait sur le sol en face d'eux.
Ils tournèrent la tête et était suspendu à leurs barreaux une silhouette sombre, des yeux luisants. Un point dans le jaune cassé, une pupille qui apparut, les parcourut puis disparut.
Une lignée de canines brillantes se déploya.
Il fallut un moment avant que la lumière n'apparaisse pour révéler entièrement l'individu en face d'eux. Sa peau composé d'un camaïeu de beige, telle un patchwork de peaux humaines, contrastait avec le rouge écarlate de ses muscles dénués de derme situé à ses mollets, ses dessous de bras, la chute de ses reins, son cou et le dessous de ses omoplates. Il n'avait comme vêtement qu'un pauvre et simple pagne blanc à la taille.
Cette créature avait presque l'air humanoïde, avec sa petite taille mais ses muscles saillants, malgré qu'il semblait légèrement bossu. Ses globes oculaires – parfaitement ronds, qui ressortaient comme ceux d'un crapaud – étaient entourés de fortes cernes noires, seyant avec la maigreur et les creux qui dessinaient son visage ovale. Un rachitisme facial mis en avant par son absence de lèvres, réduites à un simple trait sur un visage monstrueux. Son sourire était toujours présent, son visage figé malgré les secondes déjà passées. Les deux points noirs dans ses yeux revinrent.
Soudainement, la cage bougea, secouée par cet être qui se balançait de barreau en barreau, fixant avec instance et une allégresse claire les prisonniers. Non, c'était plus que cela. Il les observait à son tour, de la même façon qu'ils l'avaient observé plus tôt. Leur corps tremblant et qui se serraient davantage l'un contre l'autre, alors que la cage se mouvait et tanguait maladroitement au mouvement de l'humanoïde amusé. La façon dont la jeune fille le fixait avec peur et appréhension, alors que le garçon essayait de se retenir de vomir. Il ne supportait clairement la moindre secousse, le voyage avait dû être difficile pour lui.
Enfin, la bête finit son tour et son sourire disparu. Ses pupilles étaient toujours là, fixant avec intensité les deux adolescents, puis semblait se centrer sur un élément particulier sur eux. Leur collier.
Se mit à émaner une lumière bleue sous la mâchoire des deux prisonniers. Sarah saisit aussitôt le fer autour de son cou, pendant que Akashi resserrait son étreinte autour d'elle et fermait les yeux.
« Salu … tations. Salu … tations, commença à résonner une voix croassante. Salutations. »
Ils levèrent tous deux leur regard vers l'homme en face d'eux. Un petit sourire s'esquissa sur son visage.
« Bienvenue dans la caverne de la maîtresse suprême Tohanydid, annonça la voix, plus intelligible et agréable à écouter.
- La caverne de quoi .. ?, chuchota Akashi, confirmant à sa voisine qu'elle n'était pas bien la seule à entendre cette voix dans sa tête.
- Mon nom est Birkhomdrimann, je serai votre geôlier jusqu'à votre mort. »
Ses paroles articulées avec une telle aisance suffirent pour glacer le sang des victimes. Mais avant qu'ils n'aient le temps de riposter, la créature continua.
« Comme vous l'avez sûrement remarqué, vous êtes des créatures de l'autre monde qui furent prises sans votre consentement. Le voyage a dû être rude et vous mortels n'êtes clairement pas habitués à cela. »
La bête jeta un coup d’œil inquisiteur vers Akashi, alors que lui était trop occupé à fixer ses lèvres immobiles alors que la voix continuait de parler.
« Enfin, même si nous n'en avons pas l'obligation, notre Déesse tient néanmoins à vous expliquer un minimum la situation. Vous allez être des sujets scientifiques au nom de la cité de Tohanydid, et nous obtiendrons nos informations, de quelconque façon qui soit. »
La respiration des deux humains se coupèrent. Ils fixaient leur geôlier, à la recherche d'une explication, ou même d'un soupçon de plaisanterie ou de tendresse. La créature se contenta de continuer ses explications.
« Évidemment, la recherche ne va pas commencer maintenant. Selon nos coutumes, nous allons vous laisser vous remettre du voyage et de nos informations. Cela étant dû au fait que vous êtes bien plus réactifs à nos questions lorsque vous êtes pleinement conscients et actifs, comme nous l'ont révélé nos nombreuses années de pratique dans ce domaine. »
Les yeux des deux s'écarquillèrent progressivement, jusqu'à ce que l'horreur prît place sur leur visage, passant du dégoût à la terreur la plus totale. La respiration d'Akashi commençait à devenir difficile. Birkhomdrimann continuait.
« Permettez moi alors de vous expliquer en quoi ces séances vont consister. Le système est assez simple, nous vous posons des questions sur votre monde et vous y répondez. Vu que nous souffrons d'une barrière culture, votre peuple n'utilisant pas la télépathie contrairement au nôtre, nous avons inventés ces colliers qui vont directement nous traduire les intentions de vos cordes vocales. Donc vous n'avez pas à vous faire, peu importe ce que vous direz, nous vous comprendrons. Ce n'est pas la seule particularité de ce collier. Il a aussi la capacité de vous blesser si vous ne répondez pas aux questions posées, si vous rebellez ou si vous essayez de vous échapper, à notre commande et plus particulièrement la mienne, même si le collier a ses moments d’autonomie. Cependant, ne vous dîtes pas pendant, ne serait-ce qu'une seconde, que juste car vous avez déjà le collier comme restreinte, cela va nous retenir d'une quelconque façon de vous faire subir des châtiments corporelles à notre tour. Bien au contraire, vu que vous « humains » semblaient plus réactifs devant une douleur subie par un être vivant directement que par la médiation d'un objet, c'est sur celle-ci que nous allons nous reposer en majorité pour obtenir des réponses de votre part. Et moi, Birkhomdrimann, n'aurait aucun scrupule à vous arracher des réponses. Mais cela ne sera nécessaire que si vous refusez de coopérer, de ce que je suppute que vous ferez après ces explications. Sur ce, j'ai bien trop longuement traîné sur les explications. Je reviendrai demain matin, avant votre premier repas pour votre première séance. Prenez bien ces informations en compte. Au revoir. »
L'humanoïde partit alors, prêtant à peine attention à Sarah qui tenait désespérément le corps pris de spasmes d'Akashi, au bord de l'évanouissement. Il fallut que les pas de la créature devinrent sourds, pour que l'adolescent tombe dans l'inconscient. Tout ce que put faire la blonde face à cela, fut laisser sa tête vaciller en arrière et laisser les larmes tomber le long de ces joues, alors qu'elle fixait le haut de sa cage, là où la dentelle de leur laisse montait vers l'inconnu.
Quand Akashi se réveilla, il était allongé sur le côté, face au dos de Sarah qui se balançait de manière désaxée, les yeux rivés vers le fond de la grotte dans laquelle ils se trouvaient.
A tâtons, le brun s'avança pour venir s'asseoir à ses côtés et tenta de voir ce qu'il y avait d'aussi intéressant sur les murs qu'elle regardait. Il chercha plusieurs secondes mais il ne vit rien. C'était la paroi la plus banale du monde, comme il y en avait partout sur Terre – sauf qu'elle ne venait pas de la Terre, ou du moins pas la nôtre, se rappela le jeune homme en baissant les yeux.
Il s'arracha de ses pensées maussades en détournant son regard vers les cheveux de Sarah. Ils étaient déjà sales et recouvert d'une substance qu'Akashi reconnut bien vite comme son propre vomi. Il se rappela alors que lorsqu'il l'eut posée sur ses genoux, ces derniers avaient été souillés des restes de son hamburger. Son visage s'empourpra face à ce fait terriblement embarrassant, qui le conduisit à galérer pour s'excuser :
« Hum, je-je … Pour tes cheveux … Dé-
- Ah ! Oh, c'est toi...»
Il fut bloqué par le soudain sursaut et l'air paniqué que prit la jeune fille en face de lui, ce qui le conduisit à se sentir terriblement honteux mais aussi inquiet pour sa compagne. Elle semblait être le genre de fille qui n'avait rien à faire là à ses yeux. Elle avait probablement commencé sa journée comme tous les autres, sans rien faire de terriblement signifiant ou important pour ses proches, alors que ce serait la dernière fois qu'elle les verrait. Dieu, à cette heure-ci elle aurait pu agir en parfaite peste avec eux comme derniers souvenirs. Pas que Sarah n'avait pas l'air d'une gentille fille, non elle avait l'air d'être le genre débrouillarde et qui n'a pas de temps à perdre à créer ou s'intéresser à des problèmes, mais elle avait aussi l'air très superficielle, le genre de personnes qui refusent de creuser face à certaines situations et qui pensent qu'elle avait tout à fait raison d'agir ainsi. En gros, le genre de filles avec qui Akashi ne discutait pas vraiment en général.
Pas qu'Akashi se considérait comme parfait, au contraire, il se savait plein de défauts. Néanmoins, il avait toujours été le genre de garçon à chercher quelque chose de plus profond, un sens plus grand aux choses. C'était sûrement pour cela que son cercle était composé en majorité de nerds, pas dans le genre tête à claques, mais plus dans le côté intellectuel, qui analysent (voire sur-analyse) tout ce qui consomment et les gens avec qui ils traînent. Au point qu'Akashi avait un portrait rédigé mains de toutes de son entourage, sa famille et ses parents inclus, et même de lui-même.
Bien sûr, cette tendance à trop penser l'avait souvent conduit à mal interpréter les choses, du coup à paniquer pour la moindre situation où il sentait qu'il perdait le contrôle, autant physiquement et mentalement. Le fait de ne pas comprendre quelque chose, comme dans cette situation actuelle, le mettait plus que mal à l'aise et le rendait fou. C'était pour cela que pour la première fois de sa vie, Akashi allait faire une première dans sa vie ; il allait ne pas trop y penser et essayer de se distraire autant que possible. En commençant par discuter avec sa voisine, qui commençait à le toiser étrangement, pour être resté silencieux et avec une tête aussi confuse aussi longtemps.
Une chose qui avait toujours été ironique avec Akashi était le fait que même s'il avait le désir de contrôler tout dans sa vie et s'imposer, il n'avait jamais eu ni le charisme, ni la présence pour le faire. Et Dieu sait que cela n'en était que plus flagrant à chaque fois qu'il parlait.
« Euh … Pour tes cheveux …
- Hein quoi, mes cheveux ?, demanda Sarah en amenant sa chevelure à sa main menottée, pour au final rencontrer le problème en question, sous le regard horrifié de son interlocuteur. … Ah! Beurk beurk ! Ah ! »
La blonde s'affola et secoua sa main salie pour pouvoir faire gicler le produit ailleurs mais se retrouva forcé de l'essuyer sur la première chose qui lui passa sous la main : les barreaux de leur prison. Akashi n'en rougit que davantage et alors que la jeune fille se tourna vers lui avec un regard noir, il tourna carrément pivoine.
« Dé-désolé !
- T'avais intérêt à l'être ! Mon dieu mes cheveux …, se plaignit et pesta Sarah avant de soupirer, l'air défait. … Mais … Tu crois que si mes cheveux sont aussi dégueulasses, ils me laisseront rentrer chez moi ? Je veux dire … Ça compte pour incapacité, hein, être genre tout cracra comme ça. Ils peuvent rien me retirer comme ça, non ? »
Akashi cligna des yeux à cela. C’était l’une des choses les plus bêtes qu’il eut entendu; Rapport entre supposé A et B ? Ainsi, il répondit avec un ton absent :
« Je crois que tes cheveux sales, c'est le cadet de leur soucis. A moins que ça affecte tes neurones, c'est pas leur problème. »
Les yeux de Sarah s'écarquillèrent de surprise à cette réponse si distante avant de s'humidifiaient. Une boule monta dans la gorge de l'adolescente, elle recula légèrement. Son corps commença à trembler discrètement, imperceptiblement, et son visage commença à se déformer. De la morve commença à couler de son nez, ainsi que des larmes de ses yeux. Sarah baissa sa tête et essaya d'étouffer ses sanglots. Un sourire forcé et un rire enroué alors que la jeune fille recommençait à pleurer.
« Ah … Ah … Je vois … D'accord, c'est comme ça. Pardon Sei-Seijuro … J'au-j'aurai pas d-dû poser de qu-questions aussi-si … débile. »
Akashi se frappa le visage de sa main en voyant le résultat de sa bourde. Il essaya de se rapprocher de la jeune fille pour pouvoir la consoler mais elle se recroquevilla davantage.
« Oh putain putain putain putain !, pensa, paniqué le jeune garçon. Elle doit me haïr en ce moment ! Pourquoi j'ai dit un truc pareil, merde ? Pourquoi ? Pourquoi je suis con comme ça ? Elle va sûrement crever dans quelques jours et toi aussi, tu devrais pas être la première personne à pouvoir la comprendre, là, maintenant ? Alors pourquoi tu parles comme si c'était pas ton problème ?! Comme si tu comprenais pas ?! »
Il commença à se ronger les ongles et essaya de penser à quelque chose à dire. Essayé de compatir, essayé de compatir …
« Je comprends ce que tu ressens tu sais Cartner, lâcha-t-il, la voix sur-aiguë et mal assurée. J'ai … Je suis en train de paniquer comme un malade en ce moment et je sais pas quoi faire, ni même ressentir j'ai juste … juste envie d'entendre que c'est une blague, avoua-t-il, bouleversé. J'ai juste envie qu'on me … qu'on nous dise que tout ça c'était juste une caméra cachée super sadique et tout ça n'était qu'une blague et qu'on nous laisse rentrer chez nous j'ai … Ma sœur est enceinte, je vais être tonton. »
Sarah releva sa tête à cette nouvelle, les yeux rougis et le visage sale qu'elle essuya avec les manches de son haut.
« Vraiment ? Félicitations … Genre … Moi aussi enfin pas trop … Genre ma meilleure amie Jane va être grande sœur … Sa mère attend des jumeaux, tu vois.
- Ah bon ?
- Ouais, renifla-t-elle avant de sourire en repensant à ce souvenir qui ne remontait qu'à ce matin – ou peut être était-ce la veille ? -. … Elle est enceinte de combien de mois ?
- Oh, un mois seulement. Elle nous l'a annoncé cette semaine. Son mari et elle voulait avoir un bébé depuis longtemps déjà …
- Elle a quelle âge ?
- 25 ans, pouffa-t-il au souvenir de sa sœur. Mais elle voulait un enfant depuis ses 23 ans … Elle a rencontré son copain durant sa première année à l'université, en printemps, précisa-t-il en roulant des yeux.
- Ah je vois, pouffa à son tour Sarah, continua d'essuyer son visage humide.
- Et ton amie ?
- Ben … Sa mère a bientôt quarante ans et est une célibataire depuis … 10 ans je crois ? Enfin, je t'explique. En gros, le père de Sarah c'était un salop, genre … il a trompé sa mère, des tas et des tas de fois et elle a pardonné plein de fois en retour, mais du coup la situation était genre pas super, genre ; il était rarement à la maison alors que ben Jane était là. Donc sa mère en a eu marre et elle a demandé le divorce. C'était pas beau à voir, car askip, même s'il le montrait mais vraiment, vraiment pas, … genre il était attaché à sa famille. Mais la mère de Jane voulait plus de lui tu vois, car genre qu'est-ce qu'on s'en fout de ses sentiments, tu vois … Mais bon, n'empêche que ça a été difficile genre pour elle, tu vois, elle était vraiment en manque d'amour et tout ... Alors du coup elle a enchaîné les copains, très souvent plus jeunes et elle les cachait pas à Jane. Juge pas hein tu devrais genre … Te mettre à sa place en ce moment, car c'est genre super dur tu vois. Mais on va dire que son dernier copain ben … ce sera vraiment genre son dernier copain je crois ... car il l'a foutu en cloque quoi, et il est genre jeune et son collègue de travail … Ce qui est genre super malaisant. Du coup Mama Jane elle va abandonner sa chasse à l'homme et va essayer de se concentrer pour élever ses deux enfants à venir. Tu vois en gros ou pas ?
- … Waouh.
- Ouais.
- Je lui souhaite bien du courage.
- Et moi donc. »
L'ambiance devint légèrement plus lourde et ils ne surent plus quoi se dire pendant un moment.
« En fait …, reprit Akashi.
- Hm ?
- Tu pourrais m'appeler Akashi plutôt ? C'est juste que tu m'as appelé Seijuro et je suis pas vraiment à l'aise quand les gens m'appellent par mon prénom.
- Oh … Ok. Ben appelle moi Sarah alors, je suis pas trop chaude quand les gens m'appellent par mon nom de famille moi, tu vois.
- Ah, d'accord. »
La conversation retomba et les deux se mirent à fixer différents points de la grotte qui les entourait. Akashi lui se mit à fixer la paroi à qui il finit par trouver un certain charme. Quant à Sarah, elle fixait désormais l'eau en dessous d'eux, les pierres au fond du lac prenant petit à petit des formes de crânes et d'os humains, sous le regard hagard de l'humaine.
Le chant sinistre survint de nouveau dans l'esprit de la blonde et elle se retourna aussitôt. Akashi ne semblait ne rien entendre, du moins c'est ce qu'elle pensa lorsqu'elle le vit froncer les sourcils.
« Je l'avais entendu plus tôt, juste avant qu'il n'arrive.
- Hein ?
- Le chant que tu viens d'entendre ?
- Oh, ça … ? … Tu es sûre qu'on devrait appeler ça un chant ? On dirait plus un cri, un pleurs ou une plainte … Juste, ça a pas l'air chanté.
- Ça fait un écho assez mélodieux pourtant non ?
- Meh … Ça m'a plus foutu la chair de poule qu'autre chose. »
Sarah plissa ses yeux et les tourna vers l'entrée, attendant toujours pour l'arrivée de Birkhomdrimann. Ce n'était pas qu'Akashi avait tort, cette musique lui avait foutu les jetons à elle aussi, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de trouver quelque chose de rassurant à ces voix alarmantes. Dans ces voix elle trouvait une force protectrice, bienveillante, qui certes était inconnue et lugubre, mais qui n'avaient pas l'air d'être une menace envers elle.
« Il en met du temps … Tu es sûre que ça a un rapport avec lui ?
- Euh … pas vraiment, c'est genre arrivé qu'une fois après tout. C'est juste une sensation que j'ai.
- Ah ouais … Tu sais qu'il ne faut pas faire de conclusion hâtive dans la vie, n'est-ce pas ?
- Pas besoin que tu me le rappelles, c'est juste une intuition ok ? »
Akashi s'apprêtait à rétorquer quand le son de pas lourd et rythmée s'approchait. Descendaient morbidement des escaliers qui reliés leur grotte à un autre lieu à la lumière beige que nos deux adolescents avaient ignorés jusqu'ici, mais ne pouvaient détacher leur yeux désormais.
Les pas se rapprochaient. Sarah ravala difficilement sa salive.
Des ombres se dessinaient. Akashi prit une dernière inspiration.
Birkhomdrimann se dressa sur le bas de la porte, la hanche en avant, un objet mystérieux à la main. Un étrange et improbable mélange entre un smartphone et une matraque. Il y avait sûrement de meilleur façon pour le décrire mais les adolescents n'arrivaient à donner d'autres descriptions pour cet objet provenant littéralement d'un autre monde.
Une haleine plus tard et leur geôlier était pendu à leur barreaux, de la même façon qu'il le fut la veille. Il les regarda avec ses pupilles visibles un moment puis son sourire satanique apparut. Ses pupilles disparurent et un spectacle horrifiant se déroula sous les yeux des deux jeunes gens.
L'immense tête de la créature passa de force entre les barreaux, suivis de ses immenses épaules qui se disloquaient dans des positions impensables et à en retourner l'estomac. Le son de ses eaux qui se craquaient, se brisaient et qui se remettaient en place alors qu'il rentra petit à petit son petit corps de colosse dans leur cellule les laissa livides.
Quelques que muscles détachés qui caressèrent et se moulèrent face au fer plus tard, et Birkhomdrimann était face à eux, fier et dans toute sa splendeur. Sarah ne put s'empêcher de remarquer qu'il avait opté pour un pagne beige avec des petites décorations noirs en ce jour.
Leur collier se mit soudainement à briller de la même lueur bleue que la veille et les deux prisonniers pâlirent en entendant de nouveau la voix, plus forte cette fois, plus proche dans leur tête.
« Alors, impressionnés ? De ce que nous avons observé, vous humains être incapable de faire une chose aussi basique. Regardez, on vous a même construit des prisons avec des échappatoires mais votre corps est si délicat qu'il ne peut pas traverser. Un exercice si simple ! Votre physionomie est aussi intéressante qu'elle est pathétique. Et laide de surcroît. »
Les yeux de Sarah s'écarquillèrent à cette déclaration et elle toisa lourdement l'humanoïde en face d'elle, avec un dédain dont elle se surprit et qu'elle regretta aussitôt. Néanmoins, Birkhomdrimann ne sembla pas relever le geste clairement arrogant qu'elle venait de lui adresser et se contenta de marcher vers eux, dégageant une puissance écrasante à chacun de ses pas et chaque fois que ses pupilles disparaissaient pour réapparaître.
Il s'arrêta en face d'eux et soudainement, une lueur verte prit possession de leur collier et se propagea sur leur dentelle. Ils déglutirent en même temps et se regardèrent du coin de l’œil, attendant un geste de l'autre pour se sentir en sécurité, ou juste tout bonnement réagir. Mais les deux étant dans cet état d'esprit, ils furent tous deux déçus et abandonnés.
« On peut commencer? »
Ils sursautèrent à la question et regardèrent la créature debout en face d'eux, deux enfants assis. Ils ne répondirent pas.
La tête de Birkhomdrimann se pencha dans un parfait angle droit et il la redressa.
« Nous pouvons commencer alors. Commençons pas des questions de base : qui êtes-vous et de quels endroits de votre Terre venez-vous ? »
Silence. Akashi avait pincé les lèvres et Sarah avait baissé ses yeux. Le monstre répéta :
« Qui êtes-vous et de quels endroits de votre Terre venez-vous ? »
Akashi humidifia ses lèvres et tremblant et incertain, déblata :
« Jack Grenfell, et je viens de Middleton à Wivenouse. »
Le coup partit aussitôt que le jeune asiatique finit sa phrase et il se retrouva contre les barreaux, tremblant. Sarah regarda la scène les yeux gros et la bouche béante. Elle n'avait rien vu venir, rien vu partir.
« Ne me mens pas, Akashi Seijuro. Nous te sentons mentir, le collier traduit aussi ton manque d'honnêteté. »
Le corps de Sarah était parcouru de secousses et ses yeux ne cessaient de faire des allers-retours entre le monstre et le garçon à ses côtés. Elle ne savait quoi faire. Elle était totalement impuissante et terrifiée.
« Humain femelle, ton nom.
- Sa-Sarah Cartner !, avoua précipitamment la blonde, la tête et le dos baissés, la respiration difficile, chacun de ses membres suppliant à la créature de ne pas lui faire du mal. Je viens de … je viens de SweetCity, de Peaceland.
- … Hm. Nous recueillons beaucoup d'humains de cet étrange pays récemment. Est-ce que la population de ce nouveau pays est haute ?
- Elle … augmente de plus en plus chaque année.
- Pourquoi cela ?
- Parce que … parce que ... »
La lycéenne eut l'impression que les messages de son cerveau furent court-circuités. Elle essayait de se rappeler en vain de ses cours de géographie mais rien ne venait. Elle était incapable de se souvenir de quoique ce soit et encore moins d'articuler son blanc par peur de se prendre un nouveau coup.
Dans une tentative désespéré tout de même, elle releva doucement sa tête et rencontra les deux orbes froids de la bête en face d'elle, floué par les larmes montantes Ses lèvres tremblées, elle avait l'impression qu'elle allait se pisser dessus et l'humiliation grandissante lorsqu'elle sourit envers la bête, sa morve rentrant presque dans sa bouche crispée.
« Je … Je m'en souviens plus. Pitié s'il-vous-plaît ne me frappez pas je vous en supplie !, cria-t-elle en se jetant aux pieds de la créature.
Sa tête n'eut pas le temps de toucher le sol qu'elle se prit un coup de pied en pleine mâchoire et de se retrouver propulsée jusqu'à l'autre bout de la cage.
« Ne t'approche pas de moi, misérable humain, » articula sans aucune émotion la voix dans sa tête avant que la créature ne s'approcha de son corps qui se tortillait sous la douleur, semblable à un zombie.
Sans aucune délicatesse, le monstre saisit la mâchoire de l'humaine et la remit à sa place. Sarah n'avait même pas réalisé qu'elle eût été disloquée. Alors que l'air commençait à affluer plus facilement à travers ses lèvres, il fut aussitôt coupé par le visage du monstre tout proche du sien.
« Rappelle toi. »
Sarah ne répondit pas. Il passa sa main dans ses cheveux sales et commença à lui tirer les cheveux. Violemment.
Son cri fut si fort qu'il réveilla aussitôt Akashi.
« Rappelle-toi. »
Ce que ne réalisait pas l'inhumain, c'est qu'avec la douleur qui parcourait le système entier de la jeune fille, elle était incapable de se rappeler de quoique ce soit ou ne serait-ce que d'agir rationnellement.
Ses instincts la saisirent aussitôt et elle commença à se débattre contre la créature. Poings, pieds, tout ce qu'elle pouvait alors qu'il continuait à lui arracher les mèches avec une force constante. Ses ongles furent soudainement sur le visage de la bête et se plantèrent dans sa chair jusqu'à la faire saigner.
Une lueur rouge apparut sur le collier et soudainement les entailles sur le visage de la créature se refermèrent. Les ongles de Sarah furent coincés dans sa visage.
La jeune fille n'eut le temps de se rendre compte de rien.
La dernière vit fut le visage de Birkhomdrimann couvert de sang rouge. Celui de l’humaine, son propre sang qu'elle venait de cracher, avant de définitivement s'évanouir.
Aussitôt, Akashi se releva, se jeta sur la créature, tentant de passer la chaîne des menottes autour de son cou, seulement, pour glisser le long du géant sous un simple geste de bras. L'adolescent cligna des yeux en regardant la créature retirait les ongles de la prisonnière de son visage, puis se levait et partir, ses pupilles grossies – ce qui était le rendait trois fois plus répugnant au yeux de l'humain.
« Intéressant. Je reviendrai plus tard. Entre temps, vous serez nourris. Au revoir. »
Il partit comme il était venu, laissant stupéfait le jeune homme par cet soudain départ. Cependant, il réagit aussitôt et alla aux côtés de Sarah, analysant son corps. Si lui avait l'impression d'avoir été électrocuté et frappé par un poteau, avec des bleus et des brûlures pour le prouver, Sarah n'était pas en reste avec sa mâchoire couverte de bleu, son crâne sanguinolent, ses cheveux à moitié arrachés et son visage sali.
Akashi avait suivi son exemple plus tôt en ramenant ses mains à l'avant de son corps, même s'il était bien rigide que sa camarade de cellule. Mais ce qui s'apprêtait à faire serait compliqué, en particulier avec son état actuel. Il le fit néanmoins, avec une seule pensée en tête :
« C'est la moindre des choses pour l'avoir laissé se retrouver dans cet état. »
Il étira son corps jusqu'à atteindre le pan de son pantalon et le déchira pour avoir un bout de tissu, puis deux. Il soupira après cet effort et se reposa un moment, avant de se précipiter aux côtés de la blonde dont il essuya le visage aussitôt. Il aurait aimé faire cela pour lui plus tôt aussi, mais tout avait déjà séché – ce qui était plus inconfortable qu'il n'y paraît.
Dans ses pensées, il commit l'erreur de toucher trop fort le bleu de la blonde et la réveillait sous un gémissement de douleur.
Akashi se mit à paniquer. Elle recommença à tousser et cracher le sang qui lui était resté dans la gorge, et après quelques gémissements, couinements et halètements, elle s'endormit sur le sol froid de leur cage.
Le jeune homme haussa les sourcils puis caressa sa pommette avec compassion. Il soupira puis leva les yeux vers la paroi. Il retourna son regard vers le visage tordu de douleur de la blonde et décida de lui prendre le visage, le plus délicatement possible et de la berçait doucement. L'effet attendu opéra ; les mains menottées de Sarah, qu'elle pressait contre ses jambes en tant qu'étranger défense, se détendirent et sa respiration semblait moins sifflante.
Akashi commença à son tour à se relaxer et de sourire de soulagement malgré ses propres blessures qui le gênaient. Il se rappela de leur provenance mais ne regretta rien. Il ne savait pas quoi mais quelque chose en lui s’état automatiquement activé lors de ses séances ; le désir de protéger l’Humanité et ses secrets et il ne réfléchit pas plus que cela a cet étrange bravoure alors qu’il tombait doucement dans les bras de Morphée.
Brusquement, tum.
Il se retourna vers un homme semblable à leur tortionnaire, mais plus mince et avec une peau verte. Il était arrivé et repartait déjà, ne prêtant aucun attention au visage effrayé et au cœur battant à toute vitesse du jeune lycéen.
La frayeur passée, le coloré remarqua enfin ce qui provoqua ce bruit si étrange. Deux briques entourés d'un espèce de papier rouge. Il voulut s'approcher pour les voir de plus près, mais avec Sarah dans ses jambes, un dilemme s'imposait à lui.
Attendre que Sarah se réveille pour inspecter ces étrangetés, ou laisser Sarah de son côté – en risquant de la réveiller ou de la faire souffrir – pour voir de plus près ses briques et satisfaire sa curiosité.
En réalité, il ne prit même pas le temps de faire vraiment le pour et le contre, fidèle à lui-même, il avait déjà laissé tomber la fille et s'était précipité sur les briques offertes par le monstre.
Akashi eut du mal à les saisir correctement avec ses mains menottés, dû à leur petite taille et le fait qu'elles soient carrés – ce qui en faisait donc plus des cubes que des briques. Le papier qui le recouvrait n'était pas aussi tout à fait du papier, enfin, pas du papier terrien ça c'était sûr. Cela ressemblait assez aux papiers étranges utilisés pour les emballages de bonbon, mais ça avait aussi l'air d'être fait avec de la fonte de fer. Si on prenait aussi le son que ce papier faisait au contact du fer c'était … déconcertant si Akashi pouvait dire.
Une fois eut-il fini de retirer le « papier », le jeune homme découvrit un espèce de gâteau, à la fois semblable à un mille feuille, un macaron et du papier de sable. Interloqué, il observa la chose quelque minutes, en se demandant à quoi cela pouvait bien servir avant de se rappeler les mots de Birkhomdrimann avant de partir. Sur le repas qu'il allait recevoir.
Cette chose … était définitivement très loin de l'idée de repas que se faisait Akashi, mais différente culture après tout – ou peut être était-ce de la nourriture pour les prisonniers, voire même spécial humain ? Il fronça les sourcils et essaya de sentir ce qui pourrait être un aliment mais ne décela rien. Ceci n'avait pas d'odeur, et si cela en avait une, ce n'était pas un parfum qu'il pouvait déceler avec son odorat humain. Il grimaça un moment, continua d'observer et de tâter l'objet – et arrêta en se rendant compte que ses mains étaient pas mal sales -, se préparant mentalement au test finale.
Il s'arrêta, prit une grande inspiration, ouvrit grand sa bouche … pour mordre le morceau le plus minuscule de ce cube.
Le résultat le prit au dépourvu ; ce n'était pas dégueulasse. Après une bouchée il put même affirmer plus : c'était bon. Il dévora le « repas » en quelques secondes, son corps qui n'avait rien avalé depuis plusieurs heures quémandant plus avant qu'une sensation ne l'envahît. Il se sentait rassasié et requinqué. Il n'arrivait presque pas à croire qu'il se sentît si bien après tout les événements horribles qu'il eut traversé ses dernières heures. Il ne savait pas ce qu'il y avait dans ce gâteau, mais c'était aussi bon que addictif. Presque comme une drogue.
Akashi se retourna vers la seconde brique et regarda sa partenaire de cellule, toujours endormie et souffrant clairement. Il se demandait s'il pouvait lui faire manger cela dans son sommeil mais se rappela sa mâchoire endommagée et la réponse lui vint tout seul.
Ainsi, il baissa la tête et se contenta d'attendre le réveil de Sarah, dévouant son attention à blessure qui s'étaient formé et continuaient à apparaître autour de ses poignets, à cause de ces menottes.
Akashi Seijuro ne sut pas combien de minutes, d'heures passèrent dans son attente, mais le nombre de choses qu'il finit pour se distraire fut si immense qu'il oublia plus de la moitié d'entre eux quand Sarah émit son premier gémissement.
Aussitôt, des yeux noirs étaient braqués sur le corps frissonnant et frêle qui peinait à se redresser, ses mains étant un appui inefficace pour l'instant. Les yeux encore collant et fatigués, elle essaya de parcourir la salle et de distinguer son environnement, pourquoi elle avait si froid et elle souffrait autant, avant que les souvenirs ne lui reviennent.
Un frisson d'effroi traversa son échine et elle eut du mal à respirer un moment, seule et blessée, attachée comme une criminelle, attachée comme une chienne. Elle se demanda comment tout ça avait pu arriver et se retint de pleurer davantage. Elle se retint, se retint encore mais ne put se contenir davantage face à toutes les questions, l'injustice de la situation et elle explosa. Le visage déformé par la tristesse et le désarroi, le regard fixé sur ses menottes terriblement dures.
C'est ce visage qu'elle présenta à Akashi, quand le garçon s'approcha de nouveau, un petit carré en main.
Sarah se figea et s'essuya en vitesse le visage sur son avant bras, avant de reprendre un visage plus digne, malgré le rouge pivoine qui brûlait ses joues et qui fit plisser les sourcils d'Akashi. Elle l'avait oublié celui-là, zut.
« Tu n'as pas à te sentir gênée tu sais … Je veux dire … Je sais exactement ce que tu ressens en ce moment déjà et … Tu m'as vu dans une position plus gênante que cela tu crois pas ? »
Sarah se remémora de son arrivée dans la cage, avec Akashi en pleine crise et dans un état déplorable. Son visage se détendit et elle regarda son compagnon de cellule dans les yeux. De longues secondes où leurs yeux discutaient à la place de leur bouche et leur cœur écoutait à la place de leur oreilles. Akashi soupira par le nez en souriant, pour venir s'asseoir à côté de la fille finalement. Il lui tendit le petit gâteau qu'elle dévisagea avant de reposer un regard curieux sur Akashi.
« C'est quoi ça ?
- Le repas qu'il nous ont donné.
- Ce petit truc … ? Pour nous deux ?!
- Non, non, la rassura, affolé, le brun. J'ai déjà mangé le mien. Ça, c'est le tien, » dit-il en lui tendant.
Sarah toisa le cube présenté et scruta le visage de son camarade, dubitative.
« C'est pas un peu genre … rien ? Ils veulent nous faire mourir de faim aussi ?
- Je pense pas, vraiment. Mange et tu verras. C'est très nourrissant et pas mauvais du tout. »
Les sourcils froncés, Sarah saisit le morceau de gâteau et l'inspecta. Elle eut du mal à l'ouvrir sans le faire tomber, ses doigts tremblants et découvrit l'étrange aliment beige, au nuance de sable chaud. Elle regarda de nouveau Akashi qui l'incitait d'un geste rapide. Elle plissa les sourcils en regardant encore une fois la nourriture, la pensée que cela venait des gens qui la faisait tant souffrir en ce moment persistant. Elle prit une inspiration sifflante et déglutit un bon coup, avant d'amener l'aliment à sa bouche tout en entier, malgré sa mâchoire encore douloureuse et toute gonflée.
A peine mordit-elle que tout son corps se détendit. La saveur étrange se rendit le long de son palet et le léger croquant du produit, allié avec son fondant se consomma facilement et rapidement – cela lui rappela un macaron. Elle hocha la tête en appréciation et regarda Akashi qui lui sourit d'un air qui disait « n'est-ce pas ? », comme si toute les pensées de la blonde était marquée sur son visage. Elle se retint de pouffer et de tout recracher en voyant le visage si mature et lisse d'Akashi marquait d'une expression si enfantine et dût lutter pour tout avaler correctement.
Cependant, elle regretta juste après, ayant préféré savourer ce petit repas plus longuement et désirait ardemment un surplus désormais. Enfin, ce fut jusqu'à ce que la même soudaine énergie qui avait saisi Akashi plus tôt ne la prenne et qu'elle se sente aussi bien en bonne santé, que rassasiée, alors qu'elle était certaine de n'avoir rien mangé depuis trop longtemps pour un tel résultat.
Elle jeta un regard surpris à Akashi et elle lança aussitôt :
« Comment c'est possible que ce soit … genre ... comme ça, alors que ça a été donné par eux ?!
- Je sais pas ! Mais je pense que vu que leur but est de nous retirer des informations, nous avoir en forme est plus important pour eux. Ou peut être veulent-ils faire la technique de frapper puis caresser ? … Peut être veulent-ils qu'on ait un syndrome de Stockholm ou un truc comme ça ?
- Je doute que ce soit le but, hein, s'ils voulaient simplement nous faire développer ce syndrome, ils se seraient contentés de … genre, nous enfermer. Juste le fait d'être séparé de nos proches et de notre monde est genre assez horrible pour nous faire d'eux les méchants, tu penses pas ? Et vu l'environnement de cette cage tu vois et tout … Genre ce truc glauque ferait développer une dépendance émotionnelle à quelqu'un.
- … Tu connais vachement bien le sujet, dit donc.
- … Ouais … ouais …, le visage de Sarah s'assombrit dans les souvenirs à sa réponse. En fait, j'étais assez fan d'un webtoon qui traitait du sujet, tu vois. Elle est, genre, assez hardcore du coup, avec les autres fans de la série tu vois, genre en ligne, ben on débat souvent de la situation mentale des personnages, comment ils devraient finir, genre si ce sont des victimes ou des criminelles, comment ça va se développer avec leur état psychologique et tout … Ouais, ce genre de truc.
- Ah ouais ? Comment ça s'appelle ? Ça parle de quoi ?, demanda Akashi soudainement excité.
- When Scorpio meets Cancer, c'est genre … l'histoire d'une fille de riche politicien, cruelle et possessive, qui va en gros abuser d'une étudiante qui vit dans une fantaisie dû à son influence littéraire tu vois. Le genre qui lui fait espérer que cette fille qu'elle aime genre montra sa gentillesse au final. Du coup, genre elle prend chaque petit geste de gentillesse comme la chose la plus romantique du monde et ignore l'abus et les constantes humiliations dans l'espoir qu'elle la changera un jour. Et c'est genre tellement cruelle et genre super moche des fois que ça en devient dur à lire tu vois ? Mais le pire c'est que y'a genre … Y'en a qui pensent qu'elles finiront par avoir une relation saine et qu'elle réussira à la faire changer, mais je fais partie des sceptiques car tu vois … C'est genre ... Merde, je serai même vraiment énervée si au final elles finissent bien ! C'est comme si … tu vois … C'est … Enfin, ça retirait genre … une leçon de moral tu vois ?!
- Waouh, ça a l'air super intéressant. J'ai trop envie de le lire d'un coup. C'est vraiment bizarre que j'en ai pas entendu parlé plus tôt par contre, je suis un fan de comics pourtant.
- Ah bon ? Ben, c'est certes populaire mais c'est un yuri, tu vois, du coup …
- Ah ouais, c'est pas trop mon genre …
- Hm, lui sourit Sarah d'un air compatissant devant l'air déconfit d'Akashi. Du coup, c'est quoi ton truc à toi ?
- Oh, j'aime plein de truc. En ce moment j'ai un truc avec les thriller politiques, mais mon dernier truc c'était l'historique par exemple et juste avant c'était la science fiction. Et je suis à fond sur une série qui fait un mélange policier et de politique qui s'appelle « La Princesse en sang », avec le meurtre dissimulée en suicide d'une chanteuse mariée à un jeune sénateur et c'est genre super intense et c'est son jumeau qui mène l'enquête. La nouvelle saison sort à la fin de l'année et je suis grave impatient ! J'ai tellement de théories si tu savais ! Juste dis toi par ex- »
Les yeux de Sarah s'écarquillèrent face au ras de marée d'informations dans lequel commença à la propager Akashi. Elle hocha la tête, ne comprenant pas la moitié de ce qu'il racontait et écoutant à peine pour être honnête, emportée par l'expression extase du nerd alors qu'il parlait de sa dernière lubie. Lui qui avait tenté d'avoir l'air heureux tout ce temps avait l'air … d'avoir enfin atteint son but. A cet instant, Akashi était heureux de pouvoir partager ses pensées sur un sujet, même si c'était le cadet des soucis de son interlocutrice. Mais celle-ci ne pouvait s'empêcher d'attraper la joie contagieuse de son ami et rit à quelques unes des blagues qu'il lança, enfin, elle se moquait plus de ses expressions ridicules qu'autre chose mais bon, cela restait un bon moment.
« - surtout depuis qu'on a découvert le vé- … omg non, non, je devrais pas te spoiler. Juste … Tu dois regarder ce show. Ah, j'ai oublié de te préciser que c'est pas en cotso, mais dans une langue étrangère et c'est honnêtement mieux en vo qu'en vco. Mais tu verras, ça sonne bien donc t'auras pas de problèmes à regarder tout ça.
- … Ce sera genre ... un peu compliqué de regarder ça tu crois pas ?
- Hein ? Je vois pas pourquoi. Ok, c'est un peu compliqué mais t'es plus intelligente que t'en as l'air, tu devrais pouvoir te débrouiller.
- Euh … merci, dit Sarah en grinçant des dents. Mais je voulais plutôt dire que ce sera compliqué, puisque je doute qu'ils vont nous passer un ordinateur avec accès Wi-fi. Tu sais, genre les gens qui vont nous tuer après nous avoir retiré des informations ? »
Le visage d'Akashi se figea et pâlit, avant qu'il ne commençât à rire nerveusement. Ah oui … Leur situation. Lui qui s'était efforcé à penser à autre chose car il avait l'impression que s'il continuait d'y penser, il aurait envie de se suicider … Ouais, cette situation … Pendant un moment, il l'avait vraiment oublié et avait eu l'impression d'être loin de tout cela. D'être sur le sol de chez Darryl et de parler de leur série préféré, avec Ricardo juste à côté trop occupé à parler à son copain Chad, pendant que George écoutait en préparant son prochain cosplay pour la convention à venir. Pendant un moment, il avait vraiment l'impression d'être sur Terre, chez lui, avec les personnes les plus importantes de sa vie et les autres non loin. Disponibles, en vie et certains de la sécurité et du bonheur de chacun. Les larmes envahirent ses yeux et il baissa sa tête pendant que son rire mourrait dans sa gorge.
Il tremblait et Sarah le voyait clairement et s'en voulut terriblement. Elle voulut avancer sa main et le réconforter, s'excuser pour avoir été si acerbe sur le moment, mais elle n'avait pas pu. Elle se contenta de regarder son camarade pleurer devant elle et de pincer ses lèvres. Ses yeux dévièrent et elle baissa la tête à son tour, laissant un semblant d'intimité à Akashi, alors qu'il exprimait de nouveau ses sentiments qu'il tentait de refouler. Des sentiments qui ressortaient toujours à chaque discussion avec Sarah. Et ils en avaient que deux.
Cette cohabitation ne s'annonçait pas que difficile ; elle l'était déjà.
Akashi ne s'était jamais senti si seul de son existence alors que toutes les larmes de son corps tombait en face d'une personne. Une étrangère. Une personne qu'il avait pris pour une amie pendant un moment mais qui détournait les yeux à ses larmes. Il voulait tellement la détester mais il n'arrivait pas à faire passer ce sentiment en lui. Malgré tout, il comprenait et il pardonnait. Cette situation était tellement difficile, pour eux deux, autant pour lui que pour elle. Il n'avait pas le droit de la juger alors qu'il ne la connaissait pas. Peut être qu'elle était ce genre de personne qui laissait les autres géraient leur émotions tout seul, tout le contraire de lui qui venait réconforter aux premiers signes de détresse. Ils n'étaient pas pareilles, ils n'étaient même pas amis, ils ne se connaissaient pas vraiment, pas du tout même. Il n'avait pas le droit d'être énervé contre elle comme si elle lui devait quelque chose.
Il essayait d'être rationnel, d'être une bonne personne, de pardonner pour être léger.
Mais la bille dans sa gorge et ses yeux endommagées par les larmes, la souffrance de ce moment, tout cela fit que la rancœur resta coincé dans sa gorge.
Il sécha ses larmes difficilement, reniflant, et alla s'installer à l'autre bout de la cage, loin de Sarah et son visage fuyant.
Toute le reste de la journée, aucun d'eux n’interagit, entretenant une quiétude, restant chacun dans leur pensées respectives. Il eut des moments d'hésitation, où l'un regardait l'autre et voulut se rapprocher, recommencer à parler, s'excuser. Cependant, c'étaient plus des élans déclenchés par l'ennui, la culpabilité et la solitude. Ils ne se connaissaient pas après tout, ils n'avaient aucun raison de désirer l'autre, aucune raison de désirer un étranger. Même si Sarah savait que cette personne s'appelait Akashi Seijuro, que c'était un nerd timide, qui cherchait à s'échapper mentalement de cette situation et qu'il avait été bien plus courageux qu'elle durant le face à face avec leur tortionnaire. Même si Akashi savait que cette personne s'appelait Sarah Cartner et que c'était une fille superficielle et insensible, qui était tourmentée par la situation dans laquelle il se trouvait et bien plus touchée par cela qu'elle ne le laissait paraître … Oui, malgré tout cela, ils ne se connaissaient pas du tout.
Quoique, Akashi savait à propos de son amie Jane et son comics préféré tout comme Sarah savait à propos de sa sœur et de sa série préférée.
Cela signifiait quelque chose non ?
Ils se retournèrent l'un vers l'autre en même temps. Leurs regards se croisèrent en même temps.
Ils tournèrent vers leurs barreaux, s'ignorant de nouveau. Ils allaient faire comme si de rien n'était de nouveau.
Soudainement, le chant revenu. Sarah tressaillit violemment, se jetant contre ses barreaux et se cachant, tentant en vain de se faire la plus petite possible dans cette cellule qui exposait chaque partie de son corps et son âme terrifié.
Akashi de son côté sentit un frisson d'horreur le traversait et avait les yeux rivés sur la porte, la respiration difficile et les dents grinçants entre elle, tel le son d'un violon en plein requiem.
Plusieurs minutes d'attente et d'appréhension insoutenables où les deux prisonniers attendaient leur tortionnaire, un million de scénarios et de peurs se jouant dans leur tête. L'impression qu'ils allaient perdre une partie d'entre eux qui se rapprochaient. L'impression que peut être leur tortionnaire en avaient déjà assez d'eux et qu'ils allaient désormais les jeter.
Ils en oubliaient qu'ils n'étaient pas seuls et qu'il y avait quelqu'un qui partageait leur peur dans cette cage. Mais aucun des deux ne leva les yeux de leur angoisse respective et restèrent dans une panique intérieur et solipsiste.
Il était là. Avant qu'ils n'aient pu relever leurs yeux, se rendre compte de sa présence ou ne serait-ce que respirer, il était là. Dressé comme un dieu païen, omnipotent et inarrêtable, qui pouvait être partout, mais qui avait décidé de se présenter ici pour châtier ces deux mortels.
Il marchait dans la cage à toute vitesse et Sarah fut celle qui le détecta la première. Celle qui le vit courir vers le corps recroquevillé d'Akashi. Celle qui n'eut pas le temps de le prévenir alors que le jeune homme se faisait plaquer contre les barreaux des cages.
« Akashi ! »
Son souffle était coupé, il avait dû mal à respirer et peinait à tousser sous la poigne de leur geôlier. Les colliers commencèrent à s'illuminer d'une façon familière et Sarah appréhendait d'entendre la voix froide et indifférente de leur tortionnaire.
Sauf qu'elle n'entendit rien.
Tout ce qu'elle perçut, fut le visage horrifié d'Akashi alors que la bête le fixait intensément.
« Qui sont vos leaders ?, » demanda de nouveau Birkhomdrimann, dans un ton qui semblait plus dur dans la tête d'Akashi, alors qu'il était resté le même.
Après s'être efforcé de respirer par le nez et de tousser miraculeusement la bouche fermée, encore une fois, le jeune homme pinça ses lèvres, regardant le monstre droit dans les yeux. Il dût se mordre pour garder sa bouche close sous ses propres tremblements.
Cette fois, l'alien ne se répéta pas et jeta tout simplement l'être inférieur contre les barreaux.
Aussitôt, Akashi s'arqua à la douleur et tomba à genoux, toussa tout son saoul pendant ces quelques secondes de répit.
« Réponds. »
Les yeux brillants et la bouche sèche sous la peur et la détresse, l'humain releva la tête vers le monstre en face de lui. Il eut l'impression d'être en face de la Pyramide de Keops, sous la Tour Eiffel, au pied du Christ Rédempteur.
« Que-que voulez-vous dire pa-par … leader ?
- Ceux qui vous dirigent.
- J'avais compris ça, répondit Akashi avec un sourire sanglant, taché du sang qu'il avait toussé sans même s'en rendre compte, distrait par ses sentiments et l'adrénaline. Mais quel type de leader ? Politique ? Scientifique ? Économique ? Musicale ? Artistique ? Culturelle ? S'agit-il d'un pays ou d'une personne ? Un courant ou une idée ? Un truc religieux peut être ? Car vraiment il y a tel- aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! »
Sarah sursauta lorsqu'Akashi se fit soudainement soulevé par les cheveux, les racines brunes qu'elle entendait s'arracher. Elle fut prise d'effroi, tremblée et complètement mortifiée, la douleur fantôme du traitement similaire qu'elle eut subi piétinant encore son crâne sensible.
Jusqu'à que son regard ne se jeta sur le visage d'Akashi. Akashi qui avait resté tenter fort tout ce temps, qui avait pris sur lui pour rester fier, qui avait résisté contre l'ennemi alors qu'elle n'avait été qu'une pleurnicharde. Akashi qu'elle regardait souffrir silencieusement. Akashi qui avait besoin d'aide privé par la lâcheté de sa partenaire de cellule. Akashi dont qui, malgré, elle ne pouvait pas ignorer la peine, en particulier si elle devait en porter le poids.
Avant même de s'en rendre compte, Sarah était sur ses deux jambes et s’élançait à l'assaut du géant. Alors qu'elle courait, elle se demanda quoi faire, puis décida de la technique de combat la plus vieille de l'histoire.
Ce fut donc sans se retenir que Sarah se lança, dans un cri de rage et visa les testicules de son adversaire.
Ce fut un moment de grande surprise pour toutes les personnes inclus. Pour Akashi qui fut soudainement libéré. Pour Birkhomdrimann qui ressentit une douleur qu'il n'aurait jamais cru connaître. Pour Sarah qui aurait juré sentir plus de deux bourses sous ce vêtement – quatre environ.
Le monstre s'écroula, tenant avec douleur son pagne. La douleur déferlait dans son esprit et la seule personne qui pouvait le voir dans la pièce était Akashi, qui avait envie de pleurer face à une telle souffrance et se tint par compassion les bijoux de famille sous le regard déconcerté de Sarah. Il secoua la tête en guise de réponse et essaya de s'éloigner de cette compassion forcée car il-
« Que sont « syndrome de Stockholm ». »
L'adolescent arrêta de penser, interloqué avant que les pensées de l'alien ne reviennent à son esprit.
« Que sont « webtoons ». Que sont « série ». Que sont « fans ». Que sont « Scorpion et Cancer ». Que sont « politicien », « riche », « fantaisie », « littéraire », « yuri », « thriller ». Doit savoir... Doit apprendre. Doit récolter... informations. Doit se lever. Doit résister. Doit savoir. Savoir. Savoir.
Oh putain. »
Les mots s'échappèrent et les yeux de leur tortionnaire devinrent soudainement meurtriers. Il se leva comme si la gravité n'était rien pour lui et avança avec une gravité qui écrasait le cœur battant d'Akashi. Il était si près désormais, alors que son corps chétif n'avait pas d'issu à travers les barreaux. Il était là en face de lui. Un geste de son bras et il pourrait briser son cou et ses yeux qui semblaient luire d'une lumière meurtrière – probablement le plus proche qu'il eut vu d'une expression faciale de la part du colosse – lui disait que c'était le cas. Ses mains s'éloignèrent de son triangle en martyr et il s’apprêtait à attaquer.
Sauf qu'avant même que les informations passent complètement dans le cerveau d'Akashi, son corps avait riposté. Et similaire à sa partenaire de cage, sa jambe s'était dirigé sur les appareils génitaux de l'ennemi, non protégé.
Le coup n'était pas aussi forte que celui de la blonde qui était toujours sous le choc, mais cela eut le mérite de le refaire tomber à genoux. Akashi eut néanmoins profondément perturbé par l'impression d'avoir touché plus de deux bourses sous son pagne, mais il n'eut pas le temps de traiter cette information.
Un homme semblable à Birkhomdrimann, l'homme vert qu'Akashi reconnut comme celui qui offrait les briques – ce qui le fit involontairement saliver – entra dans la cage en se détruisant le corps comme son semblable et vint le traiter hors de la cage, en veillant à ne pas toucher le lieu sensible.
Tout se passa si vite et en si peu de secondes, dans ce qui était déjà une situation sans dessus dessous, que les deux humains eurent du mal à procéder ce qu'il vint de se produire. Les cils remontés de Sarah caressaient ses sourcils froncés depuis plusieurs minutes et Akashi avait probablement attrapé de millions de bactéries et microbes locales en gardant sa bouche grande ouverte si longuement.
Il fallut un moment avant que les adolescents se remettent de cette scène surréaliste. Sarah fut la première à sortir de sa torpeur et se jeta aux côtés d'Akashi.
« Akashi, est-ce que tu vas bien ? Réponds moi s'il-te-plaît.
- Huh ? Vais … Je vais bien, dit-il en grimaçant à la douleur qui survint après cette phrase. En-enfin je ... »
Les paupières de Sarah se baissèrent face à la tentative du garçon d'avoir l'air … courageux ? Elle soupira puis chercha du regard quelque chose pour essuyer le garçon. Elle remarqua le pan du pantalon arraché d'Akashi et pensa à l'agrandir mais … Il était déjà torse nu, tremblant sous la sueur et elle était la plus couverte des deux. Puis, honnêtement, Sarah était le genre à porter des shorts en hiver, elle était préparée pour l'hypothermie, ceux à quoi le jeune homme en face d'elle n'était pas clairement pas prêt.
Elle saisit le pan de son pantalon et depuis les petits ouvertures, elle arracha en essayant de rester le plus droite possible. Elle s'étonna du style que cela donnait et l'allure superbe que ça donnait à ses chevilles, puis se rappela de la souffrance de son ami gémissant à côté et alla panser son visage.
Akashi commençait à sentir les coups de Birkhomdrimann à présent. Le goût cuivré dans sa bouche comme dans sa gorge, sa gorge couverte de bleu et la douleur qui rendait sa respiration difficile, ses côtes qui semblaient définitivement être une cage pour ses poumons. En face de lui, Sarah appuyait doucement son tissu autour de sa bouche qui devait aussi être sanguinolente. Il déglutit et le visage de la blonde s’emplit de dégoût. Quoi ? Il était si dégoûtant que ça ?
« Excusez-moi miss, j'ai juste tenté de garder des informations sur notre monde à des monstres qui allaient faire … je-ne-sais-quoi avec, » pensa, mécontent.
« Hey, tu penses que tu pourrais … genre … Aller cracher ton sang dans l'eau ? Genre, passer ta tête sous les barreaux et juste évacuer tout ça ?
- … N-non … j'ai … trop mal au … corps.
- Oh … Ok. »
Un silence gênant retomba entre les deux adolescents et Sarah, clairement pas habituée à faire de ce genre de chose, ne savait plus trop faire de … lui et sa douleur.
Akashi, quant à lui, avait encore plus mal aux poumons et avait l'impression d'avoir une côte cassée. Ce n'était pas le cas mais à cet instant il le croyait. Il voulut vérifier mais il avait mal aux épaules. Il pouvait bien demander à Sarah mais … Cette fille avait clairement aucun savoir par rapport au corps humain – à part si c'est lié à la mode ou un truc comme ça, bref ce genre de cliché qu'il voit dans les série. Il se contenta alors de contenter de souffrir en silence et de boire le sang qui avait atterri dans sa bouche, sous le regard répugné de Sarah qui le voyait agiter ses lèvres, l'entendait aspirer, sucer et deglutir. Et le coloré la voyait surtout ne pas compatir et comprendre son besoin de faire cela. Elle aussi avait craché du sang plus tôt … enfin, elle l'avait craché tout court du coup vu qu'il l'avait vu réagir différemment à cette situation, il pouvait comprendre son rejet d'une réaction différente mais … Il était celui qui avait raison ! Quand on saigne, on reprend son sang pour ne pas perdre de nutriments, en particulier quand on avait rien à manger ni boire. Zut, c'était de la culture générale, voire du bon sens désormais ! Comment osait-elle le juger en ce moment ?!
« Je suis désolée. »
Hein ?
« J'ai dit que j'étais désolée. »
Il resta ébahi un moment avant de se rendre compte qu'il avait pensé à haute voix … et que Sarah le regardait avec vulnérabilité et regret. Était-ce utile de dire qu'il était surpris par cela ? Probablement pas mais l'agréable chaleur qui saisit son corps était une indication plus importante. Lui qui s'était senti si froid et tremblant, était désormais détendu et soudainement fatigué.
« Je peux dormir sur tes genoux ? »
Ce fut au tour de la blonde d'être surprise par Akashi. Certes, elle avait tendu la joue mais ne s'attendait à pas à recevoir une telle déclaration pour autant. La surprise, les bafouillages et le rougissement plus tard, elle finit par formuler une réponse positive qui mit le sourire aux lèvres du garçon. Il avait l'impression d'avoir une situation inversée pour le coup mais n'appuya pas dessus. Au lieu de ça, il se mouvait lentement afin d'éviter de blesser son corps meurtri et réussit à s'allonger, la tête sur le pantalon rouge et blanc de Sarah.
La jeune fille de son côté, les mains timides, réajusta la tête du garçon, évitant de le regarder pendant ce moment d'étranges intimités. Akashi sourit et rigola un peu face à la gêne qui avait l'air alien sur le visage habituellement si confiant de la blonde.
Il s'endormit sur ses genoux sans s'en rendre compte et Sarah commença à lui caresser les cheveux. Progressivement, la tête de la jeune fille se retrouva contre les barreaux alors que la fatigue la gagnait aussi.
Cela ne faisait que deux jours qu'ils étaient là et les jours à venir promettaient d'être encore long.