Alajéa Horror Stories - épisode 7 : ~Les Regrets de Venus~

~Les regrets de Venus~

Un hurlement déchirant sortit de la bouche de Lulyah, mélange pur de douleur et d'horreur. La main de Venus, placée sur son thorax, lui donnait l'impression d'avoir la chair brûlée à vif. Et la poigne d'Alajéa sur son cou ne se desserrait pas, faisant comprendre à la jeune obsidienne qu'elle était prise au piège. Des spores noirâtres dansaient devant ses yeux vairons, semblant éteindre doucement son regard.

- Tout est fini pour toi, mon cher coucher de soleil, déclara la déesse déchue d'une voix doucereuse. La couleur verte de ta peau, symbole de l'espoir, sierra à merveille avec mon renouveau.

La vouivre ferma les yeux, au bord de l'évanouissement en raison de la douleur qui lui perforait la poitrine et de son incapacité à respirer correctement à cause de la poigne enserrant son cou. 

- Accroche-toi Lulyah.

La gardienne rouvrit les yeux à l'entente de cette voix, comme murmurée directement dans son esprit. De même, la prise de la sirène se desserra, la laissant tomber au sol. L'obsidienne toussa en se massant la gorge, prenant d'importantes bouffées d'air. Elle releva la tête pour apercevoir de l'eau l'entourer, la protégeant de l'approche de Venus ou d'Alajéa.

- Ionée!, s'exclama-t-elle avec soulagement, reconnaissant la jeune fille venue lui porter secours.

L'ondine se tourna vers elle, un sourire rassurant sur les lèvres.

- Tout va bien, je suis là maintenant, déclara-t-elle par le biais de l'eau lui obéissant. Je vais t'aider à ramener Alajéa à la normale et à nous débarrasser de cette femme.

Lulyah approuva d'un signe de tête en se relevant, bien qu'elle n'ait pas la moindre idée de comment permettre à la jeune sirène de recouvrer ses esprits, si cela était encore possible. Néanmoins, elle refusait d'abandonner sans avoir au moins essayé.

Venus, elle, darda un regard méprisant sur la jeune Absynthe face à elle.

- Tu ne m'intéresses en rien et tu me gênes, déclara-t-elle d'une voix glaciale. Hors de ma vue. Jolie fleur, débarrasse-moi d'elle !

Pareille à une vulgaire marionnette, Alajéa se mit à avancer en direction de l'ondine, décidée à accomplir la volonté de sa maîtresse. Ionée se mit en position, prête à se défendre. Son amie n'avait plus rien à voir avec ce qu'elle était autrefois. Par conséquent, elle ne lui ferait aucun cadeau.

- Alajéa, ne fais pas n'importe quoi, c'est nous !, tenta de la raisonner Lulyah. Nous sommes tes amies ! Cesse donc d'obéir à cette folle !
- Tu t'égosilles pour rien, joli coucher de soleil, elle ne t'entend plus, assura Venus dans un ricanement polaire. Et elle ne vous reconnaît plus non plus.

La jeune vouivre reporta son attention sur ses amies se battre, l'ondine parvenant à enfermer la sirène dans une prison aqueuse.

- Cela fera l'affaire le temps que nous trouvions le moyen de la faire revenir à la normale.
- Je ne crois pas, non, échec et mat!, s'exclama Venus, dans son dos.

Et alors que l'ondine venait juste de se retourner, Venus la perfora de sa main, noircie par les ténèbres qui l'entourait continuellement.

- Ionée!!!, hurla l'obsidienne.
- Pauvre chose. Tu ne m'es d'aucune utilité. Disparais !

Elle retira sa main du corps de la pauvre ondine qui s'effondra sur le sol. Lulyah se précipita à ses côtés pour la prendre dans ses bras. Sa peau, d'ordinaire bleutée, était pâle, du sang coulant à la commissure de ses lèvres.

- Tiens bon Ionée, on va te sauver !
- Non… C'est… trop tard…. Enfuis-toi…Lu...lyah…

La tête de la jeune ondine bascula légèrement sur le côté, ses yeux, dorénavant ternes, contemplant sans le voir le ciel au-dessus d'elle. Les larmes de la vouivre quittèrent immédiatement leurs prisons dépareillées pour couler librement sur ses joues. Ionée, l'ondine muette mais tellement gentille et attachante, venait de la quitter en essayant de la protéger. Elle entendit cependant un rire qui lui fit relever la tête, pendant que son ancienne amie venait de se libérer de sa prison d'eau.

- Quel spectacle lamentable. Même sa mort aura été une image hautement déplaisante. Je n'avais que faire d'une laideur pareille.
- Ne l'insulte pas !
- En attendant, tu es à moi.

Des spores noires recommencèrent à se diriger vers Lulyah qui n'eut d'autre choix que de poser le corps de son amie pour se lever. Essayant d'essuyer ses larmes d'un revers de la main sans vraiment y parvenir, la jeune fille se mit en position, la sirène se rapprochant d'elle. Cependant, même avec toute sa colère et l'énergie du désespoir, sans arme, elle ne pouvait rien faire, seule, face à deux adversaires. Elle se reçut plusieurs coups, l'envoyant rouler plus loin sur le sol. Ses cheveux, d'ordinaire d'un blanc immaculé, étaient dorénavant tâchés de boue et de sang tandis que son regard était éteint.

- C'est bon, jolie poupée, c'est assez, ordonna Venus, provoquant un recul de la part de la sirène. Je ne veux pas que tu l'abîmes, surtout son joli visage.

La déesse déchue s'approcha du corps de la jeune fille avant d'exécuter immédiatement un bond arrière, évitant de peu une attaque qui lui était destinée. Dans un effort qui lui parut sur-humain, l'obsidienne releva les yeux pour distinguer une silhouette, vêtue d'une tenue faite de rouge et de noir, agrémentée d'une longue cape. Si cet accoutrement ne lui disait rien du tout, celle qui le portait, en revanche, était l'une de ses plus proches amies.

- Karenn…, marmonna-t-elle.

L'interpellée décocha rapidement deux flèches de plus, faisant reculer leurs adversaires, avant d'attraper la jeune fille par le bras pour la relever.

- Debout Lulyah ! Ce n'est pas le moment de se laisser aller, la situation est grave. J'ignore qui est cette femme mais, vu ce qu'elle a fait à Al', je suppose qu'elle ne te veut pas que du bien.
- Karenn, cette femme est monstrueuse ! I-Ionée… Elle… Elle l'a…

La jeune vampire tourna la tête avant de poser un regard attristé sur le corps de la pauvre ondine, reposant sur le sol un peu plus loin.

- Je vois, marmonna-t-elle. Cependant, si on ne fait rien, c'est probablement ce qui risque de nous arriver aussi. Débarrassons-nous d'elle au plus vite. Je t'ai ramené ça.

La jeune fille tendit à son amie son lourd marteau. Luyah le prit rapidement avant de serrer fortement le manche. Cette fois, elle n'allait pas se laisser faire.

- Pas de quartier pour cette femme !, déclara-t-elle, de la haine dans la voix. En revanche, on évite les points vitaux d'Allie.
- C'est justement ce que j'allais dire, assura Karenn.

Les deux jeunes gardiennes se remirent en position, sous le regard consterné de la déesse déchue.

- Vous me fatiguez, soupira-t-elle. Allez, jolie poupée, je compte sur toi. Fais ce que tu veux de la jeune vampire mais n'abîmes pas l'autre.

Alajéa se remit à avancer de sa démarche mécanique et dénuée de vie. Sa meilleure amie décocha quelques flèches dans sa direction et qui allèrent se planter dans le sol juste devant elle, freinant son avancée.

Lulyah, quant à elle, s'était jeté sur Venus, animait par la haine et le désir de venger son amie, une lueur cruelle dans le fond des yeux. La bataille faisait rage. Karenn essayait de neutraliser au mieux Alajéa sans lui faire le moindre mal tandis que l'obsidienne tentait d'asséner de puissants coups à la déesse. Néanmoins, rien ne semblait pouvoir entraver celle-ci, étant absolument insensible aux coups qu'elle recevait.

- Vous ne pouvez rien contre moi ! Tremblez devant moi ! Je vais reconquérir l'amour que j'ai perdu depuis le Grand Exil en redevenant la plus belle !

Elle lança une nouvelle salve de ses spores noires qui allèrent percuter la vampire de plein fouet, l'envoyant violemment sur le sol.

- Karenn!, hurla Lulyah, alors qu'elle courrait vers son amie. S'il te plaît, tiens bon, ne pars pas toi aussi !
- Ne t'en fais pas…, assura la jeune fille aux cheveux bicolores en se remettant maladroitement debout. Cette attaque m'a coupé le souffle et m'a pas mal secouée mais je vais bien. En revanche, je ne vois pas ce qu'on peut faire face à elle.
- Moi non plus...
- Ça y est, vous commencez à ressentir le désespoir ? Ce que j'ai ressenti durant deux cent quatre-vingt-dix-neuf longues années. Mais c'est fini désormais.  Allez ma poupée, immobilise-les !

Avant que les deux jeunes filles aient eu le temps d'agir, elles se firent toutes deux empoignées par la gorge par Alajéa. Venus en profita pour leur envoyer une salve de spores noirâtre. Celles-ci vinrent entourer les deux jeunes filles, semblant leur pomper toutes forces. C'est ainsi que la jeune femme se rapprocha de nouveau de Lulyah.

- Cette fois, c'est fini pour toi, délicate fleur. Ton enveloppe charnelle est à moi. Et après, je me débarrasserais de tes amies.

Elle posa de nouveau sa main sur la poitrine de l'obsidienne. Celle-ci ressentit immédiatement cette même sensation de brûlure qu'un peu plus tôt, lui arrachant un hurlement suraigu. Néanmoins, son corps refusait de bouger, comme paralysé, laissant à cette déesse déchue le loisir de faire ce qu'elle voulait d'elle.

Mais alors que la douleur était à son apogée, elle finit par complètement s'estomper, lui valant de rouvrir les yeux. La déesse se reculait, les mains devant ses yeux vides, hurlant de façon complètement hystérique.

- Non ! Pas maintenant ! Pourquoi ?, ne cessait-elle de crier, gémissant comme si elle était brûlée.

Complètement dépassée par les événements, la vouivre regarda au loin. Sur la ligne d'horizon, il était possible d'apercevoir une lumière orangée, symbole d'un nouveau jour.

- C'est l'aube, marmonna-t-elle. Le jour se lève.

Elle reporta son attention sur Venus qui gesticulait dans tous les sens, comme possédée. Ses spores revinrent vers elle et se mirent à tournoyer, ouvrant un trou béant dans le sol. Celui-ci sembla aspirer petit à petit la femme qui se retint comme elle pouvait aux bords.

- Vous ne viendrez pas à bout de moi aussi facilement !, hurla-t-elle en essayant de ressortir du gouffre. Ce n'est que partie remise. J'aurais mon nouveau visage. Je suis la plus belle ! Vous m'entendez ? Je dois être adulé de tous ! Je ne mérite pas de vivre ainsi dans l'oubli ! Laissez-moi ! De toute façon, je reviendrais,encore plus forte, soyez-en sûres !

Une ombre démoniaque se profila au-dessus de la déesse déchue, pétrifiant les gardiennes d'effroi, avant de terminer d'aspirer la femme dans les profondeurs de la terre, lui arrachant un cri strident. Le sol se referma sur elle, l'emprisonnant dans ses entrailles, le tout dans un grondement tonitruant.

- Qu'est-ce qui vient de se passer au juste ?, murmura Lulyah, sous le choc.
- Je ne sais pas trop. Soit c'est l’œuvre du soleil sur la créature des ténèbres qu'elle était devenue, soit ce sont les pouvoirs d'une entité plus puissante encore qui se manifeste à l'aube, répondit Karenn en se relevant maladroitement. Je t'avouerais que je préférerais la première hypothèse.
- Moi aussi, même si ce n'est pas ce que cette ombre suggérait...

La vampire se précipita finalement vers sa meilleure amie, dont l'apparence était redevenue normale, et qui gisait sans connaissance un peu plus loin.

Lulyah avança d'un pas légèrement claudiquant pour se laisser tomber aux côtés du corps de la jeune ondine. D'un geste empli de tendresse, elle lui ferma les yeux avant de prendre dans ses bras son corps, désormais gelé.

- Je suis vraiment désolée de ne pas avoir pu te sauver Ionée, déclara-t-elle en dégageant une mèche de cheveux azurée de devant son visage. Mais merci pour tout.

Une larme glissa doucement de sa joue. Bien que le soleil avait chassé les ténèbres, le cauchemar de cette nuit demeurait intact. La jeune fille priait pour ne jamais revoir cette ignoble femme un jour, ni tout autre être aussi démoniaque. La fête de la Terrible Saison l'avait marqué pour toujours, sans aucun doute.

Alajéa Horror Stories - épisode 7 : ~ Venus Regracy ~

Un hurlement déchirant sortit de la bouche de Nevenez…

Alajéa se réveilla alors en sueur. A son chevet, Colaïa, Ionée et Nevenez la regardèrent avec inquiétude

« -  Tu nous a fais une de ces peurs ! Est-ce que tout va bien ? » demanda la petite sœur d'Alajéa

La sirène, encore sonnée, acquiesça cependant. Ses amies l'aidèrent à se relever, le festival n'allait pas tarder à commencer, elle devait se faire à l'idée que tout ceci n'avait été qu'un cauchemar issu de l'ambiance qui régnait pour cette horrifique soirée. Colaïa était partie en amont, c'était rare de la voir si enthousiaste mais il semblerait qu'elle n'était pas insensible à toute cette agitation.
Alajéa regarda Nevenez, essayant tout de même de se rassurer

« -Tu te sens bien Nevenez ?  
- C'est toi qui vient de faire un malaise et tu t'inquiètes pour moi ? À part une belle frayeur je t'assure que je vais bien, souria la blonde, et toi, tu es sûre que ça va aller pour ce soir ?  
- C’était juste un cauchemar…Je ne veux pas vous gâcher la fête !  »


Alajéa se lança avec empressement à la suite de sa sœur et de Ionée, soulagée de s'être trompée. Pourtant si elle s'était donnée la peine de se retourner à ce moment précis, elle aurait pu voir le sourire cruel qui défigurait le visage de son amie....
Libre, enfin libre..., pensa la déesse déchue en admirant son nouveau réceptacle,
Ce corps n'est peut être pas des plus pratiques mais il fera l'affaire le temps que je parvienne à mes fins..., Elle regardait Alajéa s'éloigner quand son regard se posa sur l'Ondine qui l'accompagnait. Un frisson lui parcourut l'échine et la gela jusqu'aux os. Elle ne savait que trop bien d'où provenait cette sensation, la jeune fille était clairement une menace pour la déesse. Pour quelles raisons ? Cela elle l'ignorait mais elle n'allait pas se laisser enfermer de nouveau dans cette forêt. Alajéa était encore sous son contrôle et elle lui serait bien utile...

«  - Bah alors qu'est ce que tu fiches ?? N'espère même pas nous fausser compagnie pour rejoindre mon frère, on avait convenues d'une soirée filles ! Tu vas voir ça va être mortel !  »
Karenn avait surgit de nulle part, posant ses mains sur les épaules de Nevenez afin de l'inciter à se diriger vers le refuge
« - Tu ne crois pas si bien dire...  »


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Tout était flou, tout se passait au ralentit dans la tête de la sirène ...

« - Ce n'est pas Nevenez ! Surtout ne vous approchez pas d'elle !  »

...À un moment elle se voyait entourée de ses amies au cœur du refuge profitant des buffets bien mérité...

« - Que quelqu'un fasse quelque chose !  »

...L'instant d'après tout devenait noir et elle n'entendait plus que des cris...

« -Aidez moi, il y a des blessés par ici !  »

… ou les appels suppliants de Karenn, Colaïa et bien d'autres...

« -Alajéa... c'est moi ! Tu ne me reconnais pas ?!  »

Le refuge en feu et du sang, beaucoup trop de sang, lui apparaissait par flash.


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Voilà qu'à présent, Alajéa était de retour dans cette sombre forêt, au milieu de ces 299 roses rouge sang qui lui étaient malheureusement si familières...
Elle approcha sa main de l'une d'elle mais au moment où elle l'effleura, elle se téléporta plus profond dans cette forêt faite de ronces.

Elle entendait toujours une voix dans sa tête sans pour autant l'entendre distinctement, elle ne la reconnaissait pas non plus, mais bizarrement elle lui semblait bienveillante contrairement aux « souvenirs » qui hantaient son esprit.

Au cœur de ces ténèbres, posée au sol, elle reconnut le corps de Nevenez, immobile, encore plus pâle qu'à l'accoutumée, presque … morte ? Non elle ne pouvait envisager cette option et s'élança vers son amie.

Mais plus elle avançait et plus les ronces se rassemblaient autour de la demie-elfe, empêchant Alajéa de s'en approcher. Cette dernière continua malgré tout, s'écorchant jusqu'au sang les bras, les jambes et le visage...

Allie écoute moi...

Bien malgré elle, elle du se résigner à abandonner son avancée si elle ne voulait y laisser la vie. Elle s'effondra sur le sol en larmes. 

N'oublie pas... ce que le plus beau des sangs a pu faire... un sang plus pur encore peut le défaire

Alajéa se calma lorsqu'une jolie mélopée se fit entendre dans la forêt. Une mélodie qui n'avait pas sa place dans ce lieu de ténèbres mais qui pourtant fit sens dans le cœur de la sirène


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« -Alajéa je t'en prie réveille toi !  »

Tout commença à s'éclairer pour la jeune fille, elle distinguait à présent ce qu'il y avait tout autour d'elle, bien qu'elle du mettre quelques secondes à comprendre ce qui se passait.
Elle voyait Karenn qui se battait contre Nevenez... Enfin si on pouvait vraiment utiliser ce terme car seule la demie elfe se donnait à cœur joie contre la vampire qui n'osait pas porter le moindre coup, de peur de blesser le corps de son amie.
Alajéa quant à elle, se trouvait sous une sorte de barrière magique avec Colaïa et Ionée... Elle tenait dans sa main un lame pointée vers l'Ondine. Quant à sa sœur, elle la suppliait de reprendre ses esprits, elle avait visiblement été blessée par quelqu'un car elle ne pouvait pas se relever, sa jambe présentant une large plaie ensanglantée.

Mais Alajéa, bien que consciente, n'était toujours pas maîtresse de son corps. Elle avançait menaçante vers Ionée
« -Tues-la ! Tues-la !  »
La voix de Venus dictait ses actes, telle une poupée de chiffon elle tendait son arme vers son amie, alors que sa voix hurlait à Ionée de s'enfuir.
Mais elle n'en fit rien, elle se contenta de regarder la sirène droit dans les yeux, lui signifiant d'un simple regard qu'elle comprenait et qu'elle lui pardonnait...

Je ne te laisserais pas porter ce fardeau...

Une demie seconde plus tard, Ionée s'était jetée en avant, prenant son amie dans ses bras. La lame traversant le corps de la jeune femme et la laissant se vider de son sang dans les bras de la sirène dont les larmes ne tarissaient pas.
Alajéa déposa la jeune femme sur le sol, retirant la lame de son corps sans vie et la suppliant de lui pardonner.

Venus éclata d'un rire des plus froids en brisant la barrière qui retenait les filles : Alajéa lui appartenait, Colaïa avait perdue connaissance, Karenn n'avait plus la foi de se battre et sa plus grande menace venait de rendre son dernier souffle. Elle avait gagné

Alajéa consumée par la rage, se leva et pointa la lame encore emplie du sang de l'Ondine vers la Déesse

« - Je te jure... sur ma propre vie... que je vais te tuer !  »

Venus, d'abord surprise de voir la sirène se mouvoir librement, lui rétorqua ironiquement

« -Tu n'as pas assez de sang sur les mains, tu veux rajouter celui d'une autre de tes amies ? Et bien viens... Je t'attends... , continua t-elle en riant et tendant les bras signe qu'elle n'arrêtera pas l'attaque de la sirène.

« - Je suis prête à prendre ce risque  » murmura Alajéa plus pour elle même que pour la déesse
Elle sentait la présence de Ionée à ses côtés qui guidait son bras... Elle s'élança sur celle qui était autrefois Nevenez et la poignarda en plein cœur...


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Une nouvelle fois, Alajéa se retrouva au cœur de la forêt de ronce. La même mélodie douce et apaisante s'élevait en ces lieux. Les branchages s'écartaient petit à petit du chemin, libérant le corps de Nevenez. La sirène pâlit à la vue du poignard planté dans ce corps immobile. Elle se précipita auprès de son amie et tenta de retirer la lame. À sa grande surprise, il n'y avait aucune goutte de sang, la plaie se referma d'elle même et la demie-elfe ouvrit les yeux presque instantanément.
« - Nevee !  » pleura la sirène en la serrant dans ses bras
« - Allie... Je suis revenue  » murmura cette dernière en lui rendant son étreinte


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Elles s'étaient retrouvées, dans le Jardin de la musique, près du piano qu'elle aimait tant faire sonner, près de la fontaine où elle aimait se reposer... C'était, pour les 4 amies, le meilleur endroit où Ionée devait reposer.
Karenn prononça un discours des plus émouvants, à la suite de quoi les amies emmenèrent le corps de Ionée au milieu de la source d'eau afin de l'y déposer. Nevenez avait prit place au piano et jouait la mélodie que Ionée aimait tant. Elle n'oublierait jamais le sacrifice de l'Ondine et à travers l'aria qui s'élevait dans le Jardin lui fit la promesse de vivre pour elles deux.

Le corps de Ionée fusionna avec l'eau de la source du Jardin, laissant une dernière part d'elle auprès de ceux qui avait été sa famille.
Les amies restèrent silencieuses quelques minutes avant de repartir, l'âme toujours en peine, vers le QG.
Alajéa se retourna pour jeter un dernier regard  sur ce lieu qu'elle chérissait tant... Ce fût à ce moment qu'elle la vit, assise au piano, lui faisant un dernier signe de la main avant de disparaître...

Tu vois, tout s'arrange.. alors souris ! 

C'est le cœur plus léger qu'Alajéa rejoignit ses amies. Cette nuit avait été la plus longue et la plus terrible qu'elle avait vécut depuis qu'elle était entrée dans la Garde mais elle savait qu'elle ne serais plus jamais seule.

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De retour dans la forêt aux 299 roses, on pouvait apercevoir une ombre, enveloppée dans un manteau de ténèbres, sangloter. Et si on se donnait la peine de prêter attention aux roses qui l'entourait... On aurait pu s’apercevoir qu'il y en avait à présent 300... symbole de son nouvel échec et d'un énième regret...

Sur ce,  merci à toi Susu pour cet évent et également pour la pub pour le FC d'Eweleïn ça donne envie d'aller faire des tenues tout ça


Bonne soirée et à bientôt pour les commentaires des participations - car oui j'ai déjà lu celles postée x) -   

Alajéa Horror Stories - épisode 7 : ~Les Regrets de Vénus ~

Les Regrets de Vénus 

Un hurlement déchirant sorti de la bouche de Godiee. La jeune femme ressenti une douleur atroce au niveau de sa poitrine. Comme si son cœur était transpercé par des milliers de flèches touchant leur cible. La déesse déchue posa son autre main sur la bouche de la blonde pour la faire taire et ordonna à Alajéa d'aller vérifier que personne ne viendrait la déranger et venir au secours de l'Absynthe.

Godiee regarda partir son amie sous l'emprise de la déesse maudite avec désespoir et ferma les yeux. Ses forces l'abandonnaient et sa poitrine lui faisait de plus en plus mal.

Elle sentait sa dernière heure arriver. Son seul regret était de ne pas avoir dit à Leiftan qu'elle l'aimait.
Vénus avait dû lire dans ses pensées car elle lui dit :
« Je vais faire de toi la plus belle de mes roses. Tu seras la 300éme. Et ensuite je prendrai ton apparence pour aller séduire celui que tu aimes avant de le tuer. Tu seras présente car je te porterai dans mes cheveux.»

Puis un rire démoniaque sortit de sa bouche. Godiee tenta de se débattre mais la douleur l'en empêcha.
Soudain une  immense vague d'eau envoya  valser la déesse très loin de sa victime.
Ne sentant plus la pression des mains de Vénus , la jeune femme aux cheveux blonds rouvrit les yeux et vit Ionée et Karenn venir vers elle. Les jeunes femmes l'avaient entendue crier. Ionée était au jardin de la musique en train de jouer avec son familier lorsque Vénus s'en était prise à la blonde et Karenn dans sa chambre avait entendu le cri de Godiee grâce à son ouïe de vampire. Ne pouvant pas se relever ses sauveuses la soulevèrent pour l'éloigner de la déchue.

« Karenn... si je meurs ... dis à Leiftan ... que je.. l'aime» peina à dire la blonde aux yeux bleus.
- Tu lui diras toi même quand tout cela sera fini et puis mon petit doigt me dit qu'il le sait déjà. Pour le moment on doit trouver le moment de se débarrasser de cette pétasse et libérer Allie de son emprise. J'ai été obligée de l'assommer et Ionée l'a attachée avant qu'on l'enferme dans le garde-manger.

L'ondine et la vampire se regardèrent tristement en pensant à leur amie victime du sortilège de Vénus.
Godiee se releva péniblement. Ses forces lui revenaient doucement et la douleur commençait à s'estomper.

Les jeunes femmes mirent au point un plan constituant à emprisonner Vénus dans la glace. Ionée pouvant contrôler l'eau et Godiee avait récemment découvert qu'elle était en partie yuki-onna et qu'elle avait des pouvoirs de glace allant avec sa nature de faerie, bien qu'elle n'arrivait pas encore à les maîtriser totalement, elles pourraient arriver à mettre l'ancienne déesse hors d'état de nuire à qui que ce soit.

«Tu es d'accord Ionée, tu enveloppes cette traînée avec une bulle d'eau et  avec mes pouvoirs je la gèle. Et ensuite avec Karenn nous l'envoyons toutes les trois croupir au fin fond des montagnes gelées d'Eldarya»

L'ondine hocha la tête pour montrer son accord.
Les trois amies remplies de courage et déterminées à libérer leur amie sirène allèrent retrouver la déesse maudite.

Hélas, elles avaient sous-estimé leur ennemie. Celle-ci leur lança des centaines de roses noires qui les écorchèrent et cette nuée de roses les empêchait de mettre à bien leur plan.
Ce fut alors que Karenn réussi à se rapprocher de Vénus, profitant que la déesse ne faisait pas attention à elle et la poignarda dans le dos. La déesse détacha son attention de ses roses. Ce fut le signal pour l'ondine qui la recouvrit d'eau tandis que Godiee tentait de la faire geler.

Malheureusement, la yuki-onna était encore novice et avait du mal à contrôler ses pouvoirs.Tandis que la blonde essayait de geler l'eau emprisonnant la déesse, celle-ci réussit à attraper Ionée qui la retenait toujours prisonnière dans sa prison aquatique grâce à une liane épineuse qu'elle venait de faire apparaître et l'étrangla avec ses deux mains pour la faire relâcher le contrôle sur la bulle d'eau les entourant.

Karenn et Godiee ne purent rien faire pour aider leur amie qui continuait à faire tenir sa prison d'eau et qui les regardait avec détermination et tristesse, se savant condamnée alors que la déesse maudite serrait son cou de plus en plus fort. La blonde parvint à geler l'eau et tandis qu'elle emprisonnait Vénus et leur amie, l'ondine rendit son dernier souffle dans un dernier cri muet faisant apparaître une minuscule bulle d'eau dans la glace.

Les deux survivantes se regardèrent et se tombèrent dans les bras en pleurant la mort de Ionée. Puis avec l'aide d'un sortilège de déplacement et d'une potion envoyèrent le bloc de glace au cœur de la montagne la plus haute et la plus froide d'Eldarya.

Puis rentrèrent au Q.G abattues par ce qu'elles venaient de vivre. Elles détachèrent Alajéa libérée de la malédiction de Vénus et allèrent annoncer la terrible nouvelle à tout le Q.G.

La bravoure et le courage de la jeune ondine ne furent jamais oubliés et une statue en son honneur érigée au jardin de la musique. Lieu que Ionée aimait beaucoup.

On n'entendit plus parler de la déesse maudite depuis, peut-être qu'à l'intérieur de  sa prison de glace elle médite sur sa vengeance. Et cette fois ce sera encore plus terrible. Mais ça c'est une autre histoire.