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Enchanteresse, tu as ensorcelé le coeur de Nevra.
Je te vois avec Ezarel
Leiftan est tombée sous ton charme
Je te vois avec Ezarel.
Je te vois avec Nevra
Je te vois avec Valkyon.
Seïka était l'aînée de la famille. Issue d'une haute branche de l'aristocratie, elle avait du quitter à huit ans le foyer familial pour se rendre sur les domaines de son futur époux. La tradition exigeait qu'elle fût élevée par la mère de son fiancé, un dénommé Ezarel qui n'avait pas plus de deux ans qu'elle.
Depuis, le temps s'était écoulé et Seïka s'était épanouie en une belle et douce jeune fille. A dire vrai, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes en dehors de cette terrible épine du pied qu'était son déplorable promis. Elle le détestait. Ils ne semblaient guère avoir grand chose en commun et il n'avait absolument rien fait, malgré les efforts de Seïka, pour combler la distance subsistante qui s'était créée. Elle avait fini par se résigner à vivre une vie de femme sans amour jusqu'au jour où, alors qu'elle s'affairait à passer commande pour de nouvelles robes, on lui avait annoncé l'arrivée d'un certain Nevra.
"Nevra ?". Elle avait d'abord froncé les sourcils avant qu'un éclat de lucidité ne vînt éclairer ses yeux aux couleurs crépusculaires. Le fameux vassal qu'Ezarel attendait. Ce dernier étant absent, elle se devait donc, en tant que future maîtresse de la maisonnée, de le recevoir. Elle l'accueillit au salon en bonne et due forme. Nevra, à sa plus grande surprise, n'avait strictement rien à voir avec Ezarel. Il était agréable et c'était un vrai plaisir de badiner avec lui. Toutefois, elle se demandait si ce badinage était tout aussi innocent qu'il ne le paraissait car; plus elle discutait avec lui, plus, leurs regards s'entremêlant, il lui semblait inextricablement qu'un désir plus profond s'immisçait au creux de son coeur. L'alchimie était telle qu'au cours d'une plaisanterie, il effleura doucement sa main. Tout bon courtisan qui avait connaissance des convenances de la Cour savait ce que cela signifiait; et il était indéniable que Nevra, damoiseau dans toute sa splendeur, avait parfaitement conscience de tout ce protocole. L'ombre d'un sourire conquis s'esquissa sur le visage de Nevra tandis que, perturbée, confuse, incapable de dissimuler sa surprise, elle rougit. Aucun doute qu'il ne ferait qu'une bouchée de ce ravissant bout de femme.
Dernière modification par Sunday34 (Le 09-03-2023 à 21h07)
Dernière modification par Seika_ (Le 09-03-2023 à 22h09)
La comtesse d'Erigar, qui n'était autre que la future belle-mère de Seïka, avait décidé d'organiser un banquet, somptueux et chatoyant. Les dépenses coulaient à flots mais en cette rare occasion, on ne comptait pas ! En effet, le roi des Elfes, de passage dans la contrée, était arrivé la veille avec le reste de sa Cour. La demeure était en émoi, les ordres volaient de partout, les domestiques couraient à tout bout de champs. Seïka, contrairement aux futurs membres de sa famille, n'était pas particulièrement accablée par l'angoisse des préparatifs. Au contraire, elle avait l'âme toute en joie à l'idée de retrouver ses parents et bien entendu, Nevra. Elle ne l'avait, à son plus grand désespoir pas revu depuis leur toute première rencontre. L'intensité de son souvenir ne cessait cependant de perdurer et de croître dans le creux de sa mémoire. Elle se remémorait constamment la pénétration de son regard, son sourire langoureux, cette tentative téméraire de lui toucher la main… Elle croyait que son coeur allait exploser. Même si elle se réjouissait et se persuadait qu'il ferait acte de présence, le doute subsistait : viendrait-il réellement ? Si oui, se souviendrait-il d'elle ? Après tout, Seïka, malgré l'aube de ses dix-huit ans, n'était pas idiote, ni dépourvue de sagesse. Par les livres et les discussions entendues à la dérobée, elle avait vite compris que les hommes n'étaient pas aussi purs et innocents qu'on aimerait le croire. Nevra avait probablement conquis le coeur d'autres femmes et peut-être avait-il jeté son dévolu sur une nouvelle conquête. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'elle était l'exception, que malgré toutes les autres, elle restait spéciale. Elle ricana intérieurement. Elle devait redescendre sur terre. Et ne pas se laisser ployer par l'incertitude.
Au centre de la salle principale trônait une immense table. Au milieu siégeait le roi, la reine à ses côtés et à quelques chaises de lui, les hôtes. Les conversations allaient bon train, l'heure était au plaisir et à la liesse. Nevra, lui, venait de se resservir un verre de vin rouge tandis que ses deux orbes anthracites ne cessaient de contempler discrètement Seïka. Il mourait d'envie que le banquet prît fin pour laisser place aux danses et aux jeux. Il avait beau être en très bonne compagnie, son esprit était tout entier dévoué à Seïka. Pendant les plusieurs mois qui avaient défilé, il avait vécu un train de vie rempli de femmes, de joutes et de chasses; et s'il ne lui avait du moins, pas été fidèle par la chair, au moins son coeur lui appartenait-il pleinement. Il ne se considérait pas encore amoureux d'elle mais était incontestablement attiré. Une chose était sure, il devait lui parler ce soir. Il avait détourné un bref instant son regard de la jeune femme pour répondre à Karenn, sa jeune soeur, avant de reporter son attention sur elle. Puis, soudain, un sourire de conquête qui s'ébauche. Leurs deux prunelles s'étaient croisées, indubitablement consumées par le même désir.
Je suis contente que le premier texte t'a plu, j'espère que ce sera également le cas pour celui-ci c:
Merci pour ta jolie phrase Yunaa (:
Dernière modification par Sunday34 (Le 10-03-2023 à 18h58)
Dernière modification par Yunaa (Le 10-03-2023 à 12h01)
Je te vois avec Nevra.
Je te vois avec Kero